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 Le velours est parfois cachautier

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Louisa Zimmerman
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Louisa Zimmerman


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MessageSujet: Le velours est parfois cachautier    Le velours est parfois cachautier   Icon_minitimeDim 12 Déc 2010 - 0:23

*16 décembre 1643*



La décision d’Urbain VIII, avait agitée Forbach, déjà secouée par les soubresauts hivernaux. L’ordre était tombé au petit matin sans prévenir. L’Inquisition était –enfin- congédiée de Moselle. L’Eglise rendait enfin sa liberté à la ville maudite. Cette nouvelle avait enflée jusqu’à ce que la surprise laisse place à la joie. Dix-sept années d’occupation allaient prendre fin. Tous les hommes de Louis Institoris allaient disparaître. Les deux générations de chasseurs religieux retourneraient en terre italienne. Ou n’importe où loin, très loin, de Forbach.
Louisa était heureuse. Elle n’avait put retenir sa joie. Ses enfants avaient subit son entrain sans vraiment le comprendre. Les toges bardées de croix rouges faisaient partis de leur univers depuis toujours. Ils avaient été éloignés à chaque fois que la ville replongeait dans la folie. Ils savaient pourquoi ils n’avaient plus de grand-père ou de cousines. Mais fort heureusement cela ne pouvait les atteindre avec férocité. Ils étaient encore innocents. Leur mère elle était enfin libérée du dernier poids de sa jeunesse.


Pour cette raison Louisa avait organisé un grand diner. C’était un peu noël avant l’heure. Tous leurs proches y avaient été conviés. C’était une nouvelle inouïe. La fin d’une sombre époque qu’il fallait quitter avec vins et rires. Peu d’événement avaient réussis à faire naître autant d’allégresse chez la couturière. Si ce ne sont les bonheurs de sa vie de femme et de mère. Tout allait pouvoir reprendre comme « avant les sorcières ». Avant les malheurs. Le souvenir de son frère avait déposé une douce nostalgie sur son cœur. Oui, il était temps d’oublier la vengeance.
Bien entendu l’ombre de l’Agent du diable errait sur les toits. Cependant madame Zimmerman se sentait optimiste. L’enquête avançait en secret. La ville profitait de la paix. Les premières neiges étaient brillantes et déposaient leur majesté sur la France. On songeait à la mort avec moins d’inquiétude. Surtout l’avenir semblait possible et impatient. C’était un beau cadeau. Qui stimulait la joie et embellissait la passion. Une passion, qui s’exprimait dans l’éclat de regards amoureux, après une nuit de fête.


Le quotidien semblait plus lumineux aussi. La dame travaillait avec encore plus d’entrain qu’à l’accoutumé. Comme si en partant les inquisiteurs lui rendaient une force. Combien de temps cette euphorie l’habiterait ? Personne ne pouvait le dire. Mais l’on espérait que ce soit pour des années !
Lou insufflait ce dynamisme partout où elle passait. Le Fil Blanc irradiait sans fin. Elle se sentait le droit de faire des folies, de faire plaisir. Cela pour la plus grande satisfaction des habituées.
Tout ceci était sans doute une façon de répondre à ses dernières peurs. Elle avait tremblée en rencontrant l’assassin qui sévissait dans cette ville. Son bonheur avait faillit se déchirer sous les coups d’une lame dégantée. Et lorsque l’on frôlait la mort on aimait encore plus la vie. La baronne était bien décidée à vivre plus que de raison. Vivre et montrer à ce monstre qu’on ne pouvait pas détruire l’humanité ! Qu’on ne pouvait pas s’en prendre à sa famille.


C’était avec plaisir qu’elle avait apprit que la nièce de Vivianne allait jouer le rôle d’intermédiaire. Cette enfant lui plaisait. Elle ressemblait un peu à Anna. D’ailleurs les quelques rencontres entre les deux enfants confirmait l’intuition maternelle. Depuis que les de Saint-Loup étaient arrivés en ville les thés étaient nombreux. Lou était secrètement ravie que Narcissa soit à Forbach. Même si, elle l’avait comprit, sa terre natale manquait encore à la jeune fille.
La gérante avait demandé aux filles de ramener quelques pâtisseries et avait préparés quelques idées de tenues pour sa jeune visiteuse. La tante lui avait conté la malheureuse rencontre, qu’elle avait faite, il y a quelques nuits. Il était donc nécessaire de tout mettre en œuvre pour leur faire oublié le rire du Diable.


Il n’y avait pas beaucoup de monde dans la boutique en ce milieu d’après midi. Louisa en profitait pour retoucher le col d’une robe de velours. Elle était dans la pièce la plus excentrée et écoutait le petit brouhaha de son commerce en travaillant. Placée juste devant une fenêtre elle profitait de la luminosité du soleil blanc. Sa silhouette était comme toujours élégante dans une robe aux reflets améthyste. Et ses mains volaient sur le tissu comme un peintre sur sa toile. Ce qui ne l’empêchait de jeter quelques coups d’œil par la vitre, pour veiller l’arrivée de la demoiselle, un sourire tranquille aux lèvres.
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MessageSujet: Re: Le velours est parfois cachautier    Le velours est parfois cachautier   Icon_minitimeJeu 10 Mar 2011 - 22:24

Perché sur les anneaux de Saturne, elle contait les étoiles, une à une, elle les enfilait comme des perles. Dans ce paysage entre ténèbres et lumières, Andromède tenant une Coupe regardant par-dessus l’épaule de Cassiopée, Céphée chassant le plus terrible des Dragons, aidés de son Chien de chasse et d’un Lézard. Tout près d’elles les deux Ourses, une grande et une petite dormaient tranquillement, sans être gênées par le vol serein de l’Oiseau de paradis, berçant cet étrange tableau par son chant céleste. Quand soudain ?
Le nuage laissa un rayon solaire, au zénith, touchant l’un des carreaux de la chambre, éblouissant la rêveuse. Elle referma son livre et le posa sur une petite chaise toute proche. Puis se leva pour prendre tout prés d’elle les petits paquets que Vincenç venait de déposer quelques instants plus tôt. Un étourdissement l’empêcha de quitter la pièce. Elle ne put s’empêcher d’avoir une pensée inquiète pour sa mère qui était pourtant en sécurité au sein de la Collégiale et de constater qu’il ne restait plus qu’une heure avant de la rejoindre.
Suivirent de loin par ses gardes du corps Vincenç et Arramon. Elle quitta ses appartements, le cœur plus tendre, elle rencontra en chemin Aimée. Perchées sur ce cœur de quatorze années, leurs paroles s’envolèrent, des conversations oubliées au parfum de roses d’antan en bonbons, de blagues sur les garçons et de violettes en boutonnières. Elles ne se rendirent pas compte du chemin parcouru et allèrent donc à un rythme et une logique propre jusqu’à l’étal de la pâtisserie. Des noms exotiques pour des recettes au goût d’enfance perdue. Du sucre, des œufs, de la farine, du beurre, quelques fruits, ceux à la cerise surtout quand elles ont été depuis deux ans dans de l’eau-de-vie. Une, deux, trois, quatre, dix gourmandises toutes différentes furent achetées, avec les compliments du pâtissier. Ni une ni deux, bras dessus bras dessous, allons au Fil Blanc !

Perchées sur un dès à coudre et une paire de ciseaux, elles observèrent aussi sages que des images les piles de tissus, respirant les particules de craie pour les patrons, tortillant les rubans de soie, vivant les sourires de Louisa comme des contes de fées, admirant les robes aux broderies simples voler. Souriantes, elles s’échangèrent des regards qui disaient que jamais elles ne pourraient avoir un tel talent de couturière. L’une haussa les épaules, l’autre se retenait de rire. Elles acceptèrent volontiers de boire une tasse de thé, celui avec des fleurs de jasmin et de soucis séchées. Narcissa regarda contemplative la salle. Qu’elle était belle cette lumière douce devenue poudreuse par les poussières virevoltantes ! Ce soleil timide semblait élargir tous les horizons, avec de l’imagination, elle pouvait déjà voir les collines de Rodez, sentir le thym brunir, entendre les cigales chanter… Un bruit de porcelaine vient interrompre cet intermède.
Qu’il était loin le temps où le démon fut entré par la petite porte pour tenter de voler l’innocence de la petite Narcissa et disparaître dans les gouttes de rosée entre sa fenêtre et le sol, dix mètres plus bas. Qu’il était loin le temps des larmes de sa tante et de l’inquiétude de sa mère. Qu’il était loin le temps où elle ignorait ce que les hommes pensaient des formes féminines naissantes, bien qu’elle n’en connaisse que peu dans cette affaire. Buvant une gorgée de thé dans cette tasse de porcelaine russe, la jeune fille restait pensive puis sans comprendre la raison, elle parla :


- Peux-tu ajouter des poches larges et invisibles ? Assez pour glisser une arme ou un poignard, s’il te plaît ?

Pas tant que ça.

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Louisa Zimmerman
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Louisa Zimmerman


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MessageSujet: Re: Le velours est parfois cachautier    Le velours est parfois cachautier   Icon_minitimeJeu 10 Mar 2011 - 22:27

Leur entrée avait fait vibrer l’air de la boutique. Narcissa était venue accompagnée. Des petits cristaux de sucre blanc brillaient encore sur leurs manteaux d’hiver. Les filles au comptoir les regardaient avec un petit air amusé. La lumière qui faisait briller leurs yeux de ces enfants faisait plaisir à observer. Beaucoup de jeunes filles venaient se languir devant les jolies robes du Fil Blanc. Les robes étaient comme le parfum, ou les bijoux, des choses féminines, qui faisaient rêver. Ces objets convoités souvent trop chers. Louisa n’avait pas toujours été une baronne. Elle connaissait le prix des choses. Depuis qu’elle avait repris cette boutique elle tentait de rendre ses créations accessibles. Pour cela l’aide des draperies Valdemar était une aide non négligeable. Cependant comme pour tout il n’était pas aisé de concilier la qualité et l’accessibilité financière.
Elle termina ses retouches en demandant à l’une des vendeuses de servir les deux visiteuses. Avec un petit sourire complice, Lou expliquait ce qu’elle était entrain de faire aux deux fillettes. Elle connaissait moins bien Aimée, pourtant elle les traitait avec la même chaleur maternelle, que la nièce de son amie. A force de former ses collègues, et avec sa propre fille à la maison, elle faisait spontanément office de professeur. Un don ne pouvait pas exister si on ne le développait pas. Il suffisait d’un peu de patience et de beaucoup de passion, ou inversement, peut être. Satisfaite madame les rejoignit dans le coin de détente en remerciant celle qui avait prit en charge ce petit goûté. Ses yeux onyx se posèrent sur chacune d’elle avec tranquillité. Ses jolis doigts longs et blancs attrapaient délicatement une tasse de ce thé sombre et délicieux.


La demande de Narcissa provoqua un léger haussement de sourcil chez la couturière. Non pas que la demande soit complexe. Elle avait eu toutes sortes de commandes à réaliser au court de ces années. Mais qu’une requête telle que celle-ci, sorte de la bouche d’une enfant de quatorze ans, ne lui plaisait pas vraiment. Louisa était certaine, que Viviane n’aurait pas permit, que cette jeune fille porte des armes sur elle. Quant à la mère –Cassandra- elle n’avait encore jamais eu l’occasion de la rencontrer. Elle ne la connaissait qu’à travers les dires de son amie. Ce qui était fort peu pour pouvoir connaître ses désirs. Alors même si madame Zimmerman n’était pas ici pour protéger sa cliente elle laissa la mère en elle répondre en premier.


-« Ta mère est-elle d’accord avec cette idée ? »


Sa voix n’avait aucune intonation qui pourrait faire penser à de la contrariété. La dame était tout simplement intriguée. Il n’était pas normal qu’à cet âge on doive songer à ce genre de chose. Non elle devait plutôt continuer de manger des pâtisseries, de rire, et de dire des bêtises. Mais puisque Narcissa semblait si sérieuse. Puisqu’elle avait conscience de tous les enjeux. Son interlocutrice n’allait pas lui faire l’affront de minimiser son avis.
Avant d’être l’architecte d’un tel système de défense la couturière voulait s’assurer de quelques petites choses. Il aurait été inconscient de laisser une enfant se balader dans les rues avec une arme blanche. La simple idée, qu’Anna doive agir de même, lui faisait froid dans le dos. Quant bien même un tueur venait terroriser Forbach. Plongeant son regard dans le sien elle lui demanda simplement.


-« Sais-tu te servir d’un poignard Narcissa ? Je comprends parfaitement ta peur. Crois-moi. Mais sans entrainement tu pourrais te blesser, plutôt que de te protéger. »


Louisa le savait. Plusieurs fois elle avait regardé Romain apprendre quelques mouvements à Dimitri. C’était dans la cour du manoir, avec des épées en bois, pour jouer. Cela dit c’était suffisant pour comprendre les risques de ce genre de maniement. Il était donc hors de question que la quarantenaire prenne ce risque avec cette petite. Son regard dériva sur Aimée. Bien sûr elle devait connaître l’histoire de sa camarade. Ce n’était pas un secret ici. Un sourire apaisant détendit les traits de l’adulte. Elle ne cherchait pas à effrayer ces demoiselles bien au contraire.
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Narcissa de Saint-Loup
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MessageSujet: Re: Le velours est parfois cachautier    Le velours est parfois cachautier   Icon_minitimeJeu 10 Mar 2011 - 22:30

Une jeune femme entra dans la boutique et chercha quelque chose du regard, Aimée tourna la tête et lui fit un grand signe de la main. Elle embrassa Narcissa, fit un adieu à Madame Zimmerman et partit avec sa nourrice avec une telle rapidité qu’il fut impossible de répondre à ces politesses.
La jeune noble fit un petit sourire et baissa les yeux, sachant que le reste de la conversation serait triste. Elle se leva de sa chaise pour fermer cette pièce de ce lourd rideau finement brodé d’oiseaux aux longues ailes. Maintenant protégée de la curiosité de tous, d’une voix veloutée et grave, elle ressentit le besoin de s’expliquer :


- Je sais que cela n’était pas dans tes propos, mais ma mère ne m’aurait jamais permis de te faire une telle commande, si je n’avais pas réussi à trouver un professeur compétent. Mais, pour ce qui est des responsabilités qu’engendre une arme, de ses risques autant que des conséquences à son utilisation, je les mesure et les connais depuis ma petite enfance.

D’une main, elle enleva une broche d’argent et de perles qui retenait son étole blanche de glisser de son cou :

- Je suis désolée pour me mettre ainsi en spectacle et de faire saigner ton cœur de mère, Louisa. Mais décrire ceci me prendrait trop de temps et d’énergie.

C’était un luxe qu’elle ne pouvait plus se permettre, son quotidien devenant trop lourd à porter, tant il la rongeait par l’inquiétude et la peur. Sa famille était dans les desseins du démon. Personne n’était en sécurité malgré ces mesures de prudence. Petit à petit, elle lui montra l’état de son cou et de sa nuque. De grandes ecchymoses gonflées raidissant son maintien furent les reliefs de grandes lignes rougies constellés de croûtes laides et de trous profonds.
La jeune fille ne remonta pas davantage sa tête, car ces blessures la faisaient terriblement souffrir. L’empêchant de rire vraiment, faire de grands sourires, chanter et jouer ces rôles de théâtre que son précepteur lui écrivait. Mais ce qui l’handicapait quotidiennement était en cet instant, invisible. Une faiblesse qui lui ôtait parfois la force des jambes et de ses mains, lui donnant des vertiges et une fois la fatigue approchant, fit battre son cœur d’une façon anormale. Sans oublier ces nuits de plomb qui semblaient lui supprimer tout rêve réparateur et donc de repos véritable. Ce malheur éprouvait son courage et sa résistance à chaque instant, son propre corps la trahissait.


- Voici un autre point caché. Il reviendra, il a promis et que cela soit moi ou lui, cette arme sera salutaire. Je sais qu’il vaut mieux une mort que de vivre une minute avec cette… chose. Il est imaginatif, Louisa. Très.

Narcissa ne voulait pas le revoir comme qu’il aille rendre visite à une personne qu’elle chérissait plus que tout. Car, de cette « mise à mort » un soir de décembre, elle en garda tout le souvenir dont cette impression que la vengeance de l’Agent du Diable ne possède aucun qualificatif pour en décrire l’horreur. Elle remit son écharpe de coton avec une grande délicatesse et s’en voulut de ne pas avoir tenu sa résolution, celle qui lui coutait le plus : montrer l’une des raisons de son affliction.

- Je ne suis plus tout à fait une enfant, depuis la mort de père. Mais, certains détails sont inconnus de mère concernant cette affaire délicate.

Elle s’assit pour se reposer et but une gorgée de thé chaud et réconfortant, qui lui enleva pendant un court temps quelques douleurs :

- Mais je comprends que mon nom puisse entacher la réputation de ton commerce, si un tel accident devait se produire. Ce que je ne désire point. Voudrais-tu que je fasse une telle demande à un de tes concurrents ? Tu ne seras point sans commande, j’ai besoin d’une chemise de nuit, elle n’a pas survécu. Termina-t-elle d’un rire léger et but une plus grande quantité de thé comme si de rien n’était, s’il n’y avait pas ce regard devenu sombre.
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Louisa Zimmerman
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MessageSujet: Re: Le velours est parfois cachautier    Le velours est parfois cachautier   Icon_minitimeJeu 10 Mar 2011 - 22:33

La petite copine qui accompagnait Narcissa n’aurait donc pas le temps de laisser son empreinte sur cette rencontre. Telle une nymphette qu’on apercevait au détour d’un chemin et qui laissait sur votre âme un souvenir sobre et sucré. Louisa n’en dit rien. Anna lui en avait peut être parlé un jour. Elle demanderait ce soir au diner. Elle aimait connaître l’univers de ses enfants. Les parents ne pouvaient jamais tout savoir. C’était aussi une manière discrète de s’assurer qu’ils allaient bien.
Ce n’était peut être pas plus mal, qu’elle se retrouve en tête à tête, avec mademoiselle de Saint-Loup. C’était une occasion de parler en priver. Car depuis son arrivée dans la région, ça n’avait jamais été possible. Ce qui était bien dommage étant donné toute la curiosité de la dame. L’initiative de les isoler était donc la bienvenue. Elle l’observait faire en silence, consciente que les détails qui allaient suivre, n’étaient pas à entendre par tous. Mais Louisa pouvait écouter. Elle n’était pas de ces femmes craintives qui allaient trouver refuge dans l’Eglise en poussant des cris.


La réponse était claire et respectueuse. La preuve discrète d’une solide éducation. Il n’y avait rien à ajouter à cela. Un simple hochement de tête pour l’encourager à continuer. On apprenait donc à s’armer en Italie. Elle ne se permettrait pas de juger un mode de vie qu’elle ne connaissait pas. On avait trop souvent critiqué les mœurs maternelles. Jamais elle ne tomberait dans le travers. Lou avait apprit à manier le couteau, il y a des années de cela, sur le chemin jusqu’à la Russie. Elle se souvenait de la couleur du métal, de sa beauté, son attirance. C’était aussi joli qu’une aguille brillant à la lueur des flammes.
Le mouvement de tissu attirait irrémédiablement ses yeux. C’était un peu comme d’allumer une flamme devant un papillon blanc. Elle pouvait en deviner la souplesse et la douceur. Qu’en à l’avertissement qui accompagnait ce geste gracile il déclenchait son appréhension. Son esprit vif imaginait les séquelles causés par la rencontre avec le serviteur maléfique. Sa propre mésaventure s’invitait dans son esprit. La voix, la posture… le rire. La vision était saisissante.


-« Mais quel monstre ! »


La colère faisait à présent briller son regard noir. Il n’avait pas voulu blesser une femme qui lui avait tenu tête. Mais il s’en était physiquement prit à une jeune fille innocente. Viviane avait minimisé les conséquences de cette rencontre dans sa lettre. Lou comprenait que cela avait été une douce intention. Cependant ça haine envers le coupable n’en était que plus ferme. Elle devinait les tremblements de fatigue des muscles affaiblis. Les marques étaient affreuses. Quelle épreuve pour une si jeune âme. Ce n’était pas dans l’autre naturel des choses.
La baronne était une femme forte. Elle était aussi une femme faible. Voir une fille – de l’âge de la sienne !- dans un tel état faisait, en effet, saigner son cœur de mère. Ce fut donc cette part d’elle qui éprouvait le besoin de réconforter Narcissa. Avec une infinie délicatesse sa main allait caresser les beaux cheveux roux.
Le raisonnement de la victime était malheureusement exact.


-« Oui je sais. Je l’ai appris à mes dépends. Il est venu ici il y a quelques nuits. »


L’odieux chantage avait parfaitement fonctionné. Sans le sang froid de son époux Rosbruck serait devenu un lieu d’angoisse pour la baronne. Les doigts s’éloignaient lentement tandis que la femme imaginait l’un de ces couteaux plantés dans le cœur de ce meurtrier. Il payera ! Oui il payera tout ce mal fait. Quelles sordides précisions la fille avait épargné à sa mère ? Lou n’osait pas concevoir ne serait-ce qu’une réponse… C’était pire, c’était pire que tout. Son être tout entier voulait repousser les hypothèses les plus crédibles. D’une voix, où sonnait sa résolution, la fileuse déclarait sa solidarité.


-« Non. Le Fil Blanc n’a rien à craindre. Et je me moque des ragots. Je veux que tu ais le meilleur. Je vais m’en occuper. »


Elle ne laisserait pas la nièce d’une amie sans un minimum de protection. Peut être faudrait-il que ses enfants aient droit aux mêmes cachettes. Pour l’instant Lou ne pouvait s’empêcher d’extrapoler. Les indices donnés par son interlocutrice éveillaient une peur subtile. Le doute qui habitait à présent la couturière faisait naître un goût amer au fond de sa gorge. Cet homme avait tailladé la chemise de nuit de Narcissa. Un homme n’était pas très difficile à comprendre. D’autant plus un individu si perturbé. Si la veuve n’était pas au courant peut être Viviane en savait plus ? Mais sinon… il fallait un appui et des conseils pour que rien ne plus mal encore ne ressorte de cette histoire.


-« Narcissa, est-ce qu’il t’a violé ? Je ne veux pas t’obliger à parler. Mais, si c’est le cas, il y a certaine dispositions à prendre. Même si tu ne veux pas inquiéter ta famille, il faut faire attention à toi, à ta santé. »


Elle lui parlait comme à une jeune fille. Ce n’était plus une question d’âge à présent. Qu’elle soit une enfant ne changeait rien aux risques. Madame Zimmerman avait un tout petit peut plus de recule que les parentes de son interlocutrice. Elle n’allait certainement pas laisser la situation tel quel. En tant que femme –responsable- c’était son devoir d’être là pour une enfant. Sérieuse et douce Irina proposait son aide. Dans ces cas là son pragmatisme lui servait d’efficace bouclier.


-« Si c’est plus simple pour toi , je peux… t’accompagner voir un docteur. »
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MessageSujet: Re: Le velours est parfois cachautier    Le velours est parfois cachautier   Icon_minitimeMer 16 Mar 2011 - 22:46

Forbach était dangereux, mais il recelait de tels trésors ! Narcissa reconnut dans les caresses de Louisa, ce besoin de réconforter. Un geste que toutes les personnes de confiance ont eu à son égard et qui la rassurait, elle se savait aimée et appréciée. Pour une fois dans sa vie, elle ne fut pas contrainte de lutter contre une éventuelle impopularité et cet éloignement si important de son Comté, pouvait lui indiquer que toutes ces attentions n’avaient aucune intention de faveur. Elle était donc aimée pour ce qu’elle était. Oh ! Évidemment, elle craignit que son secret sur sa véritable nature puisse être révélé, mais elle pensait avoir du temps devant elle, assez pour les préparer si un tel malheur devait arriver. Elle était bien plus compliquée, ses passions si étranges et peu communes qu’on pouvait facilement en avoir peur. Elle se classait dans l’ordre du monstrueux, mais pas dangereux. Encore fallait-il le faire comprendre… On pouvait être méchant avec les différences et ce, peut importe l’être qui pouvait être devant soi.

Louisa lui apprit la venue de son agresseur dans sa boutique, effrayée Narcissa voulait lui demander si tout allait bien. Ayant déjà eu quelques conversations avec le Baron de Rosbruck, elle savait qu’ils auraient été vexés, si elle se sentait gênée pour poser la moindre question et surtout si elle avait perdu toute spontanéité. Ils étaient les « Au Diable le protocole » qu’elle aimait tant. Alors, elle alla contre les convenances (chose qu’elle prenait de plus en plus l’habitude), car elle commençait à comprendre que la vraie politesse venait d’abord du cœur et pas par les règles de bienséance :


- Il ne t’a pas fait de mal ? Aucune promesse de sa part ?

Puis les doigts de la couturière quittèrent la chevelure de Narcissa. Louisa lui donna sa décision. Narcissa en fut heureuse et soulagée, elle pourrait enfin se sentir presque en sécurité et cette tenue servirait aussi pour des occasions bien plus agréables. La question qui suivit ne l’étonna pas, toutes les femmes au courant lui avaient posé la même question avec la même inquiétude. Par contre, cette proposition de l’aider s’il y avait eu des complications, la toucha beaucoup. Jamais elle n’aurait cru que Louisa se plaçait –et aussi vite- dans le rang des vraies amitiés. Surtout depuis que cette dernière ne lui parlait plus dans ce ton enfantin tant détesté.

- Je te remercie. Je suis heureuse et soulagée de savoir que je vais pouvoir me sentir presque en sécurité. Je suis vraiment touchée d’apprendre que s’il y avait eu des complications, je pourrais aussi te trouver. Maman m’a dit la même chose. Tout va bien, il ne m’a pas violé. Il y a eu des moments difficiles, mais pas des attouchements, tout va bien aussi de ce côté-là. Disons que… je me suis retrouvée presque nue avant qu’il m’étrangle avec une chaînette d’argent. Déclara-t-elle confuse. J’ai eu beaucoup de mal à le dire à maman et encore maintenant.

Sa discussion qui suivit l’agression revint et Narcissa eut un petit sourire tendre. Son agression avait permis d’approfondir leur relation et de parler librement de choses plus intimes. La jeune fille se sentait privilégiée d’avoir une mère aussi aimante, attentive, compréhensive et ouverte d’esprit sur beaucoup de domaines. Après tout, elle avait bien compris les désirs de sa fille pour suivre le chemin de la sorcellerie et pour son épanouissement, Cassandra passa outre ses propres croyances et donna sa parole ferme. Narcissa n’avait jamais autant adoré sa mère, car peu de parents auraient laissé leurs enfants réaliser leur vocation.
Voyant que le ton de la conversation devenait trop triste, Narcissa décida donc de terminer sur une note moins dramatique :


- En fait quand je parlais de certains détails… J’ai tenté de lui tirer les vers du nez, comme diraient certaines personnes. J’ai joué la comédie et cela a marché avant que je crie quand il m’a caressé les cheveux. Je pense sérieusement à travailler sur mon sang-froid. J’ai dit des choses que j’exècre au plus haut point, mais je voulais que les informations récoltées puissent aider les autorités à l’enfermer pour de bon ! Mais tout n’est pas noir pour autant ! J’ai une deuxième raison qui m’a poussé à te faire cette commande particulière.

Elle reprit une tasse de thé et continua par une révélation :

- Le fils de Sébastien Garin, David, venait souvent passer un petit temps, tous les ans, chez nous, à Rodez. Je me souviens que je cherchais toujours les couleurs sur son visage et j’étais toujours folle de joie quand elles revenaient au bout de deux jours ! On s’est tout de suite bien entendu et rapidement nous avons tissé des liens. Pourtant quand nous nous sommes rencontrés, j’avais quatre ans et lui dix. Dans les faits nous avons trouvé dans l’autre la fraternité qui nous manquait. Quand papa est mort, il n’est plus revenu. On a eu des correspondances épisodiques, mais il me manquait tellement... Et quand je suis arrivée, on avait peur de se revoir. Les années et la distance auraient pu nous séparer. Voilà ! Quand David apprit la nouvelle de mon agression, il a accouru pour me retrouver.

Beaucoup plus heureuse, elle but une grande gorgée avant d’ajouter :

- Ces retrouvailles, Louisa ! Elles dépassaient toutes mes espérances. Rien n’avait changé entre nous, mieux ! Nos liens n’ont jamais été aussi forts. Je ne savais pas qu’avec les années, les sentiments devenaient aussi intenses et magnifiques ! Et donc, comme nous n’avons pas la même position et pour ne plus être séparé, David a trouvé une grande idée ! Il deviendra mon professeur d’escrime. Cette robe servira aussi pour certains cours. En sachant que je suis raide comme un balai, cela va donner des moments merveilleusement drôles. J’ai enfin retrouvé mon frère de cœur, Louisa ! Sans oublier, toutes ses amitiés qui se sont révélées par cette occasion… Grâce à l’amour de tous, de jour en jour, je me sens mieux. Je sais qu’un merci n’est pas suffisant mais c’est tout ce que je possède pour le moment. Merci. Termina-t-elle touchée.

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MessageSujet: Re: Le velours est parfois cachautier    Le velours est parfois cachautier   Icon_minitimeLun 28 Mar 2011 - 12:27


En un instant Louisa se revoyait assise sur ce tabouret, assise, devant cet odieux personnage, digne des sombres grimoires. Une rencontre qu’elle ne pouvait pas oublier. Elle avait encore du mal à retenir ses mains de trembler quand elle pensait à lui. Ou à se retenir de se lever la nuit pour aller regarder les enfants dormir. L’angoisse était diffuse, assez vicieuse, pour empoisonner son quotidien. Sans le sang-froid et la présence de Romain elle aurait déjà plié bagage. Pourtant même la Russie –son pays- n’aurait pas été amicale avec elle. Sa seule protectrice y avait trouvé la mort il y a déjà trois ans de cela. Sa disparition avait mit fin a beaucoup de chose.


-« Il m’a terrorisé. Et… il a promis de nous libérer. Il voulait que je choisisse Romain et Anna ou Dimitri et moi. Je ne pouvais pas sacrifier mon petit garçon !
Mon pour-parler n’a pas fonctionné. Il m’a fait croire qu’il viendrait la nuit même tuer les enfants. J’ai rarement eu aussi peur de la mort. Je ne supporterais pas qu’il leur arrive malheur.
Je crois que… ça pourrait me rendre folle.

Lou n’avait pas honte de le dire. Elle était consciente que les drames survenus dans sa jeunesse avaient profondément modifié ce qu’elle était. Aujourd’hui encore la simple vu d’un Garin amenait le goût acide de la vengeance au fond de sa gorge. Sans sa famille ses idées noirs auraient certainement prit vie.
Qu’elle promesse pour toi ? »


Il y avait dans cette question beaucoup d’inquiétude. Ce fou avait l’art et la manière de vous imposer un dilemme infernal. Narcissa était jeune douce une telle responsabilité était difficile à porter.

Si un tissu aménagé pouvait lui simplifier la vie alors soit. Le regard slave observait la posture, le maintient, la façon de bouger de la demoiselle. Les paramètres essentiels pour concevoir ce vêtement de défense. Il devait garder le secret et se fondre dans le paysage forbachois. Si quelqu’un découvrait le subterfuge la rumeur serait trop rapide pour être arrêtée. Un jeu avec la forme du jupon et quelques plis « décoratifs peut être. Une couleur sombre un vert foncé. Lou se souvenait de l’une des robes qu’elle avait confectionné pour Viviane il y avait quelques année. Les femmes de cette famille étaient de très jolies muses.


Le soulagement se lisait sur son visage pâle. Le pire avait été évité de ce côté. C’était un poids de moins sur les épaules d’une adolescente. En plus de cela l’idée d’aller voir une fileuse d’ange alors qu’elle désirait avoir un enfant la mettait mal à l’aise. Elle qui cherchait à donner la vie aurait été bien en peine d’être la spectatrice d’un avortement.


-« Ce n’est pas facile de parler de ce genre de chose. Mais tu as bien fais. Ça aurait été plus terrible de la laisser dans l’expectative. »


Elle en était convaincue. Espérant d’ailleurs qu’Anna –et Dimitri bien sûr- n’aurait jamais peur, de lui parler de ses ennuis, ou de n’importe quel autre sujet. Les Zimmerman avaient instauré la liberté de parole. Romain était d’accord avec son épouse, quant à la relation, qui devait exister entre un parent et un enfant. Ni l’âge, ni la hiérarchie, ne devait empêcher la vérité de circuler. Lou n’aimait pas les cachoteries. Les secrets étaient la source première des ennuis. Jamais elle n’avait menti. Jamais elle ne mentira.


Voilà une nouvelle preuve de la finesse de cette jeune fille. Elle avait surpassé sa peur pour faire avancer les choses. C’était très courageux. Son aînée n’avait réussi qu’à entendre la morbide philosophie du tueur. Ainsi qu’un jugement assez désagréable sur sa propre personne. Elle informé à qui de droit.
Owen devait être discret c’était vrai. Cependant tout Forbach savait qu’il était toujours là. Il avait quitté le manoir. La baronne n’avait plus contact avec lui depuis. Il continuait son enquête par ses propres moyens. C’était beaucoup mieux ainsi. Chacun avait ses propres missions. Lou devait protéger les personnes aimées. Cela dit elle pouvait aussi agir dans une moindre mesure. Elle savait que son cher et tendre restait en lien avec le policier. Chaque nouvelle information pouvait lui être transmise. Elle trouvait cela dangereux pour Romain. Mais elle ne pouvait pas ignorer son désir de faire le bien.


-« As-tu pus en parler à monsieur Mansholther ?
Une deuxième raison ? »



Au nom de l’Inquisiteur prononcé la couturière eu un mouvement d’arrêt. Dans ses yeux s’allumait une petite flamme. Un ancien feu dont peu de personne pouvait encore se souvenir aujourd’hui. Elle fit de son mieux pour la chasser en voyant la joie de son interlocutrice. Mademoiselle de Saint-Loup avait grandi avec les soldats de dieu. Madame était heureuse que cela ne lui ait pas donné l’envie d’embrasser la même carrière.
Elle voyait vaguement à quoi ressemblait le jeune homme. Il devait avoir… vingt ans maintenant. Vingt ans le temps passait bien vite une fois adulte. Lou comprenait très bien l’amitié dont il était question. Elle essayait de se rappeler que les fautes du père ne son pas celle du fils. Oui elle fit un effort contre ses propres instincts. Les enfants étaient innocents. S’il s’était senti concerné par le malheur de cette jeune fille alors rien n’était perdu. L’une de ces belles surprises, trop brillantes pour être réelles…


L’appellation de « frère de cœur » réussissait pourtant à attendrir la dame. Sa mémoire se tendait instinctivement, vers sa propre enfance, et vers ce frère de cœur, de sang, de vie qu’elle n’avait plus. Elle comprenait –douloureusement bien- la joie de son interlocutrice. Elle acquiesçait d’un sourire nostalgique. Un appui comme celui-ci était bienvenu après toutes ces horreurs. La douceur devait être protégée le plus longtemps possible dans le regard des enfants.


-« Merci aussi à toi Narcissa. Tu me rappelles que la vie est plus forte que tout le reste.
Est-ce que tu as un peu de temps ? J’aimerai prendre tes mesures.
Pour ce qui est du tissu je fais confiance à Viviane. »


Louisa n’avait pas encore quitté sa place. Elle était prête à entendre un non. Mais plus vite la robe serait faite et plus vite elle remplirait sa fonction.
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Narcissa de Saint-Loup
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MessageSujet: Re: Le velours est parfois cachautier    Le velours est parfois cachautier   Icon_minitimeDim 3 Avr 2011 - 17:50

Pour des raisons plus obscures qu’elle s’efforçait à taire, tant ces puissances étaient effrayantes, une grande partie d’elle souhaitait plus que tout mourir, pour ne plus vivre avec ces espoirs qui partaient en lambeaux et se libérer des chaînes du mariage forcé. Parfois, elle se surprenait à prier pour que l’Agent du Diable vienne prendre sa vie, elle voulait tant dormir, ne plus souffrir, ne plus vivre avec ses ténèbres…

- Cette attente me ronge et m’empêche de vivre. Je sais que sa vengeance sera terrible, le vent me porte sa promesse. Je dois me préparer, nous devons être forts. Je suis trop jeune pour me défendre et ces cours sont arrivés trop tard, mais je peux voir mon frère. Qui sait, c’est peut-être les dernières fois que je le revois ?

Une grande inspiration pour retenir ses larmes après :

- Maman croit qu’il est mort, elle se trompe. Elle a tant de responsabilités, tant d’inquiétudes… Je ne veux pas lui en ajouter une de plus, elle a renforcé toutes les mesures de sécurité. Normalement rien ne devrait m’arriver, mais maman sort parfois seule… Il le saura un jour où l’autre… Je me force à être forte et à continuer de vivre. Quand j’ai assez de forces pour contrer mon angoisse de la perdre, je m’oblige à être joyeuse et pleine de vie, ne serait-ce pour rassurer et pour lui faire un pied de nez. Il n’est pas dupe, je pense, mais au moins, pendant quelques minutes, je suis presque libre.

Son seul pouvoir contre lui était peut-être dans la magie, mais la seule liberté que son agresseur lui avait octroyée fut le choix de l’accueillir. Frondeuse ! Pas forcément, le meilleur visage à montrer pour sa prochaine visite. Narcissa sourit quand elle remarqua le soulagement de la couturière sur un possible viol. Elle parla surtout pour consoler Louisa :

- Oui, c’est bien le mot. Nous devenons folles. Mais, nous ne devons pas être en proie au doute sur nos forces, cette chose ne vient pas quand nous sommes en position de force. Nous devons donc être plus consciencieux et dans cette guerre d’usure, nous devons nous montrer plus rusés que lui… Je pense que cela n’est pas impossible, après tout, des familles dans ce village ne sont pas touchées.

Un mince espoir, mais pas assez pour s’y accrocher. S’il n’y avait pas l’amour des siens et des autres, jamais elle n’aurait pu tenir toutes ses journées encore moins porter respecter ces engagements… Narcissa soupira :

- Oui, j’ai lui ais parlé. Il est humain, consciencieux, bien éduqué et son esprit est rassurant. J’aime beaucoup sa façon de voir les choses. Cela n’a pas été évident de tout dire, mais je suis heureuse d’avoir fait mon devoir, en fait, cela à été même une grande joie.

Narcissa sursauta en voyant une petite flamme dans les yeux de Louisa à l’énonciation du fils du Second de l’Inquisition, ce qui provoqua sa méfiance. Si seulement elle savait qu’une grande partie de ses amitiés étaient issues de cet Ordre, la Baronne deviendrait peut-être mauvaise. À moins que le secret des Forbachois fût lié aux sorcières et aux inquisiteurs… Non, cela ne pouvait être de morts sur un bûcher, l’intuition soufflait que cela était plus important et dangereux pour que cela entrât dans les secrets inavouables…

- Louisa, je ne juge pas les gens selon leurs responsabilités et leur nature. Je ne reprends jamais l’amour et l’amitié que je donne. David est humain et honnête, je crois en lui. Mais j’ai senti une souffrance en lui et j’ai peur de ne pas pouvoir l’aider. Parfois, je hais ma jeunesse !

Si seulement elle savait comment ! Il n’y avait que l’expérience qui pouvait lui donner la voix à suivre, mais comment l’annoncer ? De plus, elle n’avait pas assez d’informations sur son frère pour demander les conseils précieux de sa mère. Si seulement… Puis, les remerciements de sa nouvelle amie la coupèrent de ses pensées. Elle se pensait plus proche d’un grand précipice, morte de l’intérieur et que sa joie de vivre n’était qu’un masque. Apparemment non, venait-elle de se duper ? Pourtant touchée et rougissante, elle lui répondit :

- Je n’ai pas de mérite, juste ceux qui m’aiment. Je ne connais pas la raison, mais tes mots m’ont touché. Oh ! Mais oui, où dois-je me placer pour tes mesures ?

Avec élan, elle se leva et souriant légèrement, elle attendit les directives.
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Louisa Zimmerman
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MessageSujet: Re: Le velours est parfois cachautier    Le velours est parfois cachautier   Icon_minitimeVen 15 Avr 2011 - 13:46

Voir une jeune fille de quatorze ans être plus fataliste qu’un philosophe avait quelque chose de terrifiant. Mais comment lui reprocher une telle angoisse ? Le diable pouvait se dissimuler dans chaque coin sombre. Il n’obéissait à aucune loi. Elles ne pouvaient pas s’en protéger. Il avait tous les avantages. Il pouvait jouer avec leur peur. Il le faisait si bien. Alors même si elle ne regrettait pas d’avoir tenté de le combattre elle espérait qu’une justice naturelle viendrait frapper.
Lou avait commencé à faire des cauchemars. Tant qu’il n’aurait pas la tête coupée elles ne trouveraient pas la paix. Désirer la mort, même celle d’un monstre, n’était-ce pas un terrible péché ? Elle voyait cette jeune fille luter contre ses larmes. Elle la voyait combattre en silence. Oui, il fallait être forte pour les siens. Un sourire empli d’une compassion instinctive détendait les traits de la baronne. Parfois il était bien difficile d’être forte.


-« J’essaye de faire de même. Je ne veux pas les inquiéter. Ils n’étaient pas là. Romain pense que c’était uniquement pour me faire peur. J’aimerai le croire… j’aimerai tellement. Mais… je le sens. Il n’en a pas finit avec nous. Tout cela l’amuse trop.
Je commence à croire, que seule la magie pourrait sauver cette ville, cette fois-ci. »



C’était ce qu’elle avait dit à son compagnon. Cette nouvelle agression ne faisait qu’appuyer son opinion. Les sorcières étaient peut être la clé. Elles étaient invisibles depuis la dernière exécution publique. Pourtant Louisa était persuadée que ce n’était qu’une protection. Ces femmes n’abandonneraient jamais leur terre tout comme elle. Mais qu’attendaient-elles au juste ?
Voilà que Narcissa donnait la bonne parole. Il est vrai… l’Agent profitait d’un instant de relâchement. Madame Zimmerman avait repoussé son départ pour la maison ce soir là. Parce qu’elle ne voulait pas voir Owen à sa table. Parce qu’elle était en colère contre cet imprudent. A être entêtée elle avait provoqué son propre malheur. Alors elle se demandait souvent si elle aurait échappé à cette conversation en rentrant à la maison pour le diner. Ou bien si en restant elle avait dissuadé ce malade de s’introduire directement au manoir. Dans les deux cas sa culpabilité demeurait.


-« … Ce n’est pas impossible… »


Mais y arriverait-elle ? L’usure… cette vie avait déjà usé Louisa. Elle avait déjà fait la guerre à beaucoup de ses peurs. Elle était donc fière de cette demoiselle. Avoir témoigné devant le loup blanc était une très bonne chose. Ce n’était que comme ça qu’il pourrait comprendre cet ennemi et le vaincre. Ils y arriveraient ensemble.
La couturière ne s’était pas reprise assez vite. En devinant la surprise de son interlocutrice elle avait eu un sourire désolé. Oui vraiment elle était désolée, de ne pas pouvoir pardonner les offenses, à ceux qui l’avaient offensée. Elle avait conscience d’être injuste envers ce jeune homme. Le petit discours de la grande amie attisa son remords et provoquait un peu de honte. Lou était humaine. Elle était imparfaite. Narcissa avait deviné d’elle-même. Elle était bien trop fine pour son âge. Il était peut être temps d’être raisonnable.


-« Avant de pouvoir l’aider tu dois savoir s’il veut être aidé. Sans cela tu ne pourras rien pour lui.
On veut toujours grandir trop vite. Et les adultes donnent toujours le même conseil. Ne sois pas pressée. Je donnerai n’importe quoi pour avoir de nouveau ton âge. Tu es déjà bien assez mûre.
Peut être devrais-tu en parler avec monsieur Garin. Les parents sont là pour ça.
Si… de mon côté… je peux t’aider, n’hésites pas. »



L’amour pouvait faire des miracles. A voir cette jeune fille pleine de bonté et d’honneur Louisa voulait essayer de grandir à son tour. Si cela pouvait commencer par ce David… Pourquoi pas ? Elle avait envie d’être quelqu’un de bien.
En la voyant rougir elle chérissait l’Innocence. Elle n’était pas tout à fait dupe. Narcissa était de ces personnes qui voulaient -à tout prix- préserver les autres. C’était un comportement généreux et noble. La dame était elle aussi motivée par ces désirs. Il serait donc bien difficile de lui dissimuler la vérité. Elles avaient toutes les deux été touchées dans l’âme. Elles étaient mortes de peur. Mais même emprisonnées dans cette Ombres elles restaient debout. Le courage dont cette enfants avait fait preuve n’était pas fictif lui.


-« Non. C’est à toi qu’il revient. C’est toi qui lute au quotidien. Tu fais preuve d’un courage qui force le respect. Surtout… ne doute pas de ce que tu es. Il ne pourra jamais détruire ce que tu es sans y perdre des plumes. »


Sur ces mots la fileuse se levait à son tour. Elle ouvrit tranquillement le rideau qui les coupait de la salle. L’agitation de la boutique se sentait instantanément. La gérante observait le tout avec attention. Elle marchait d’un pas lent sur son territoire. Tout avait l’air d’aller. L’une des filles arrivait déjà à sa rencontre avec un air ennuyé. Mais un seul signe de tête la dissuada. Au lieu d’exposer son souci dans l’instant elle partie en éclaireur pour libérer la salle d’essayage. La baronne ne donnait pas vraiment d’alternative à ses employées. Pour travailler avec une femme comme elle on devait apprendre les codes et les ordres. Cette rigueur avait sauvé le commerce il y a quinze ans. C’était seulement ainsi qu’une femme pouvait s’imposer dans ce monde.
La petite couseuse libérait le passage et refermait la porte derrière les deux femmes. C’était une salle simple. Il y avait un grand miroir en pied contre le mur du fond. Sur une table était disposé le matériel à couture élémentaire. Lou alla chercher ses outils. En quelques secondes son attitude évoluait vers une parfaite maîtrise du corps et de la pensée. C’état la toute sa magie. Une force qu’aucun démon n’avait encore ébranlée.
Elle guidait Narcissa sur une petite scénette. Puis le mètres commençait à effleurer l’adolescente. Il n’avait presque pas besoin de la toucher. C’était des repères que Louisa avait vu cent fois. Elle écoutait le tissu et la respiration de son modèle.


-« Je suis heureuse que tu sois venue me voir. »
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MessageSujet: Re: Le velours est parfois cachautier    Le velours est parfois cachautier   Icon_minitimeDim 5 Juin 2011 - 15:59

Louisa détendue et confiante venait de révéler un point important du passé ténébreux de ce village : il avait été sauvé par la magie. Quelque soit la puissance dont les sorcières ont dû faire face, la jeune fille savait qu’elle n’en serait pas plus, ne serait-ce par peur d’instaurer une ambiance plus triste. Pour montrer son affection, elle se contenta de faire un sourire réconfortant et de murmurer :

- Il faut que nous prenions courage et de nos peurs en faire avec intelligence, des messages de prudence pour pouvoir mieux nous défendre et protéger. Je crois que cela ne sera pas facile à réaliser au début, tout du moins pour moi. Mais Romain devrait se rendre compte que l’Agent du Diable est homme à jouer et à gagner, peu importe la mise. Mais avec une bonne préparation, je sais qu’il ne viendra pas.

Son intuition lui murmurait qu’il gagnait toujours, il était suffisamment patient pour cela. Une chose que Narcissa avait en défaut et ce n’était pas avec le sang de sa famille qui allait l’aider à arranger cela, bien au contraire, plus elle luttait contre cette partie, plus sa nature revenait avec une force plus entêtée. C’était peut-être par cette faille que son relâchement allait s’opérer, un jour où l’autre, elle oublierait un détail… Mais la conversation avait tourné sur David. Narcissa dû bien admettre que :

- Il est bien trop fier pour demander de l’aide, c’est mon frère ! Et je ne sais pas s’il veut être aidé, vraiment pas. Mais cela me fait mal, car tout ce que je veux c’est être là pour lui, compter vraiment dans sa vie et supprimer toutes ses années où l’on a été séparé. Je ne sais comment faire, peut-être que notre première leçon me donnera des pistes.

Elle fronça les sourcils et continua :

- Je n’aurai jamais le courage de déranger monsieur Garin pour parler de son fils. Il a un emploi du temps très chargé. Et puis, je pense que si David se rend compte que je me suis informée de cette manière… Il risque de mal le prendre. En tous les cas, je le prendrais très mal, si j’étais à sa place.

Après quelques secondes de réflexion.

- Nous ne fonctionnons pas ainsi. Nous avons toujours préféré la franchise même quand cela pouvait faire mal. Je lui en parlerais quand le moment sera venu. Merci beaucoup pour ton aide et ta proposition, je la retiens précieusement.

Quelque temps après, Louisa lui révéla ses premières impressions à son sujet. Narcissa baissa, les yeux et ses joues rougirent, sa timidité ne lui permettait que rarement à profiter des compliments venant du fond du cœur. Mais elle se retint de répondre que son agresseur avait encore tous les pouvoirs, il lui suffisait de si peu pour qu’elle oublie et doute de tout. La peur était son arme la plus sûre rongeant tout sur son passage. Elle se savait si vulnérable que…. Louisa avait déjà ouvert le rideau pour se diriger avec un certain charisme vers la salle d’essayage. La jeune fille se leva rapidement pour la suivre et monta sur la petite estrade.

- Serait-il possible d’avoir une robe noire avec des broderies… Des fleurs, s’il te plaît.

Bon d’accord, normalement, jamais elle aurait dû demander ainsi, mais cela prouva au moins que leur relation était devenue plus forte et que ces, agressions leur avait permis d’instaurer un respect plus profond. Plus détendue et calme, Narcissa lui répondit :

- Je suis heureuse de t’avoir rencontrée, Louisa.

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