The Witch Slay
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez | 
 

 Tout commence par un corps sans vie

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
L'Agent du Diable
Assassin
Assassin
L'Agent du Diable


Tout commence par un corps sans vie Vide
MessageSujet: Tout commence par un corps sans vie   Tout commence par un corps sans vie Icon_minitimeLun 13 Déc 2010 - 0:36

Il est étrange de voir à quel point les paroles, les gestes, les actions prennent une plus ample envergure et une dimension autrement différente lorsqu’on les effectue avec un souci de théâtralité. Dans cette optique, le pouvoir du Symbole était très fort, rayonnant sur la conception qu’avaient les individus de tel ou tel comportement. Avoir choisi l’Eglise de Zetting n’était pas un hasard, loin de là. C’était même un lieu en causalité directe avec la rhétorique qui était la sienne, le seul lieu valable si il lui eut été ordonné de choisir; le négatif de son image et de sa réputation, le sanctuaire sacré sensé prodiguer l’opium aux âmes des vivants dans l’espoir qu’ils soient baignés par la bienfaisance du Créateur, l’endroit où il était le plus ultimement provoquant et pertinent d’introduire son essence méphistophélique à lui, l’Agent du Diable. Par ce fait, les braves citoyens verraient qu’il n’y a de refuge nul part; qu’un lieu sacré n’a pour finalité que d’être profané; que le Diable était la seule entité omnisciente et omnipotente qu’il convenait de reconnaître, parce qu’on ne pouvait se cacher, parce qu’on ne pouvait fuir, sous peine de mort.

La mort… elle n’était pas qu’une fin en soi. Beaucoup affirmaient cette thèse, mais c’était pour suppléer à l’impudence de leurs théories métaphysiques auprès de l’Eternel. L’Agent lui, ne concevait le décès que couplé avec une seule autre dimension: celle de l’art. De l’esthétique pure, inhérente au genre humain mais transcendante de ses frontières et de ses sociétés. La seule recherche qui pouvait donner une certaine élévation à l’âme d’un quidam, afin de lui permettre de prendre de la hauteur, de tracer son existence dans une dimension qui était celle de la beauté. Oui, l’expression la plus aboutie de la liberté, dans sa forme terrestre, ne pouvait être que l’art. Présentement, le tableau était presque parfait. La rosace écarlate et baroque que traçait les giclées de sang maculait le sol froid et gris, y imprimant un contraste rétinien superbement allégorique. Une paronomase visuelle, un triomphe qui n’avait d’égal que la monumentale horreur qu’elle dégageait à travers une aura glacée et pernicieuse. Une peinture symbiotique que lui seul était apte à comprendre et surtout, apprécier. Sur la bure claire du moine grassouillet, un trou rubescent béait, tel la porte vers la Géhenne. L’Agent du Diable essuya la longue lame effilé de son poignard sur la soutane de l’homme d’église et rengaina, s’éloignant du corps à pas silencieux.

Un habitant par jour. La psychose rampant sur Forbach comme une monstrueuse créature. Aujourd’hui, c’était donc lui, le petit moine intendant de l’Eglise de Zetting, un des subordonné du père Ethan, qui avait fait les frais de son désir de pouvoir. Nul n’aurait regretté cet individu –une personnalité effacée, discrète- en temps normal, mais sa fonction d’ecclésiastique rendrait le meurtre beaucoup plus percutant, médiatique, aux yeux de la population. Tout le monde se demanderait comment quelqu’un pouvait de sang froid tuer un serviteur de Dieu si pieux. Tout le monde croirait à l’horreur et au Diable et ils auraient raison.
Le Diable était parmi eux. Non, il était l’un d’entre eux.

L’assassin laissa le cadavre où il se trouvait, c’est-à-dire en plein devant l’autel, sur la nef. Il s’écarta ensuite du chemin principal et longea le mur de l’Eglise, le long d’une des allées périphériques. Il n’y avait personne à cette heure-ci et là était le but: chacun de ses meurtres était d’ailleurs toujours soigneusement orchestré. Même si en cas d’imprévu, il saurait parfaitement se débrouiller. Avec sang-froid, l’homme –mais en était-ce vraiment un?- s’apprêta à sortir de Zetting, sous la pluie battante qui noyait le monde au dehors. Il entrouvrait à peine la porte principale quand, dans la minuscule interstice entre les battants, il aperçut une silhouette s’acheminer vers l’Eglise, courbée sous l’averse. Son regard se porta à droite, puis à gauche, sans précipitation toutefois. Avec souplesse, il se déporta sur le côté et se cacha derrière l’épaisse colonne de pierre supportant le bénitier. Il n’était qu’ombre parmi ombres. Un sourire blafard éclaira cependant son visage fuligineux.
La chasse était bonne, aujourd’hui.
Revenir en haut Aller en bas
Viviane Valdemar
Vieille peau fripée à pustules
Viviane Valdemar


Tout commence par un corps sans vie Vide
MessageSujet: Re: Tout commence par un corps sans vie   Tout commence par un corps sans vie Icon_minitimeJeu 16 Déc 2010 - 1:33

L’hiver commençait réellement à se faire sentir, un froid pénétrant était tombé sur la ville quelques jours auparavant, et d’ici peu, les premiers flocons tomberaient probablement, mais pour le moment, c’était un pluie glacée qui tombait sans discontinuer du ciel. Viviane aimait l’hiver, la neige, le froid, et se sentait de bonne humeur. Les tracas n’étaient pas absents de sa vie, mais ce soir, aucun d’entre eux n’avait d’importance. Cette soirée, elle avait prévu de la passer avec Narcissa et Cassandra, un repas familial, tout simple, pour resserrer les liens et voir comment se passait leur séjour à Forbach pour le moment. Viviane voulait s’assurer qu’elles s’acclimatent bien toutes les deux, pour ne pas avoir à les voir repartir trop vite dans leurs lointaines contrées du sud.

Resserrant son lourd manteau sur ses épaules, elle poursuivit sa marche, plongée dans ses pensées. Rien n’avait été prévu, mais elle espérait retrouver Cassandra à l’Église de Zetting, elle avait déjà fait un tour du côté du château de Frauenberg mais n’avait pu y trouver sa sœur. La pluie battait contre son visage et elle pressa le pas, espérant se réchauffer un peu auprès d’un âtre près duquel Cassandra l’emmènerait sûrement. Arrivée sur le parvis, elle fut étonnée de constater que la porte de l’église n’était pas fermée, c’était une chose peu commune, la porte n’était en général jamais verrouillée, mais bien fermée, histoire d’isoler un peu l’intérieur du froid qui régnait sur la ville. Animée d’un étrange pressentiment et se souvenant des rumeurs, Viviane pénétra avec précaution à l’intérieur du bâtiment.

L’endroit était sombre, glacial, en y entrant, Viviane se rappelait combien elle le détestait. Dieu était censé être proche des hommes, mais elle ne voyait qu’une bâtisse austère aux murs froids et peu accueillant. Le sentiment qui s’était emparé d’elle lorsqu’elle était entrée se faisait de plus en plus oppressant. Au milieu de l’allée centrale, elle vit une silhouette étendue, et elle eut peur. Peur comme elle n’avait jamais eu jusque là. N’écoutant que son sens du devoir, elle se précipita vers elle, tout en devinant qu’il était sans doute trop tard. Mais rien ne l’avait préparée à la boucherie qu’elle avait devant les yeux. Le sang maculait les dalles grises, la lumière blafarde que laissait filtrer la rosace ne servait qu’à mettre en évidence le pourpre de la vie qui s’en allait.

Viviane se retint d’hurler et se pencha vers l’homme, pour vérifier qu’elle ne pouvait plus rien pour lui. Mais elle ne trouva pas de pouls, l’homme était mort, assassiné au cœur d’une église, celle à laquelle il avait dédié sa vie. Voilà un bien piètre remerciement pour un tel don de soi songea Viviane. Elle ne reconnaissait pas l’homme mais n’en ressentait pas moins une vive peine. À peine consciente de ce qui l’entourait, elle eut soudain l’envie de vomir, de vomir toutes ses tripes à la vue de ce corps mutilé. Qui ? Qui pouvait avoir commis une horreur pareille ?

La réponse vint... Naturelle : celui qui se faisait appeler Agent du Diable et avait promis de tuer chaque jour un habitant de Forbach tant que l’enquêteur Royal restait en ville.

Une peur sans nom glaça les veines de la sorcière, peut-être était-il encore ici ? Elle voulut courir jusqu’à la porte et s’enfuir de ce lieu maudit, mais un claquement sinistre lui fit comprendre que cette voie était sans issue. Viviane ne connaissait pas l’église et ne savait pas par où elle pouvait sortir. La panique la gagna, et elle poussa un hurlement à réveiller un mort lorsqu’elle vit une silhouette s’avancer vers elle. Réflexe stupide ou besoin de gagner du temps ? Elle prit en tout cas la parole, dans une vague tentative de ralentir les pas de l’inconnu.

- Qui êtes-vous ? Il y a un mort ici. Il faudrait appeler des secours. S’il vous plaît, laissez-moi aller chercher de l’aide...

Mais l’homme ne renonça pas à avancer, Viviane était incapable de bouger, transie de froid, la peur au ventre. Était-ce déjà l’heure de sa fin ?
Revenir en haut Aller en bas
https://witchslay.forumsrpg.com/fiches-personnages-f3/viviane-va
L'Agent du Diable
Assassin
Assassin
L'Agent du Diable


Tout commence par un corps sans vie Vide
MessageSujet: Re: Tout commence par un corps sans vie   Tout commence par un corps sans vie Icon_minitimeSam 18 Déc 2010 - 2:11

Le claquement sourd, lent et grave des épais battant de Zetting se refermant comme une mâchoire semblait avoir scellé le destin de la femme qui avait pénétré dans l’Eglise. Ainsi que l’Agent l’avait prévu, cette âme charitable s’était sans détour dirigée vers le moine mort, penchée sur son cadavre, recherchant encore des vestiges de vie là où il n’y avait que des flots vermillons. Des rubans liquides et fluctuants d’une existence incertaine, dont les dernières traces disparaissaient déjà de la terre… L’homme sentit son sourire s’accentuer et huma rapidement une effluve laissée dans le sillon de la trajectoire féminine. Non contente de lui avoir offert sa tête sur un plateau, la donzelle excitait ses sens en se comportant exactement comme une biche lors de la chasse; traquée, apeurée, ses yeux se posant partout autour avec effroi, l’éclat roux brûlant comme une flamme dans ce monde terne et gris. C’était presque trop facile. Elle était tellement craintive et sans défense. Il s’avança dans l’allée centrale dans sa direction, silencieux et terrible.

Les mots de la femme résonnèrent dans le vide de l’Eglise, sa voix était glacée. L’Agent du Diable remonta en direction de la nef à pas lents, savourant l’anticipation d’un nouveau triomphe. « Qui êtes vous », « appeler de l’aide »… les propos des gens normaux. Mais elle-même ne croyait pas à ses propres paroles. Tout d’abord, l’assassin ne dit rien, laissant un silence angoissant s’étirer. Plus il sourit de plus belle, dévoilant ses dents; ce rictus se suffisait à lui-même, car il était déjà une réponse en soi, une réponse à la toute première question. Quant aux autres, il se contenta de laisser sa voix caverneuse emplir l’espace telle un songe cauchemardesque.

« Inutile. Trop tard. Il est déjà mort. »

Malgré sa blancheur de craie, le sang retiré de son visage par l’effroi, l’âge qui avait légèrement terni et atténué ses traits, la femme restait belle. L’émeraude de ses yeux brillaient d’un vive éclat à travers l’obscurité, comme pour prouver sa volonté de vivre. Mais le plus saisissant restait ces cheveux, cette crinière d’une douceur oxydée, comme une flambée de ténèbres. L’Agent se souvenait de la première fois qu’il l’avait aperçue. Elle possédait la même chevelure que sa sœur, qu’on aurait dit sa jumelle tant elles étaient semblables, bien que les années écoulées semblaient refléter deux chemins différents.

Le fracas continu de l’averse ne suffisait pas à étouffer les pas de l’homme qui remontait consciencieusement l’allée. Il consentit finalement à s’arrêter, laissant cinq bons mètres entre eux. L’éclat blafard d’une lame brillait dans sa main.

« Un meurtre par jour. Ce petit moine grassouillet est ma victime d’aujourd’hui, mais… l’heure est déjà tardive. Si je vous garde ici quelques heures, j’aurais déjà ma victime de demain sous la main… n’est-ce pas?… »

Ce n’était même pas une plaisanterie ni une proposition, juste un constat qu’il venait de faire à voix haute. L’Agent se remit à avancer à pas mesurés et s’approcha de la femme, si près à présent qu’elle pouvait presque sentir son souffle sur son visage, si prêt qu’elle en était sans doute paralysée. Seuls quelques centimètres les séparaient encore.

« Un meurtre doit marquer les esprits. La manière dont j’ai tué cet homme est désespérément classique. Mais sa mort ferait tout de même sensation car c’est un homme d’Eglise. Malheureusement, ce n’est pas votre cas. Il faut donc que je trouve avec vous une manière plus… visuelle… de marquer les esprits. »

Là encore, ce n’était qu’un constat, terriblement cynique et psychopathe certes, mais un constat tout de même. Il n’y avait rien de plus jouissif en ce monde que de sentir qu’on possédait une emprise absolue sur autrui. Ce n’était rien de moins que la quintessence du pouvoir, qui reposait à cet instant dans sa paume. Les humains n’ont jamais le choix. La liberté est une notion ultimement utopique, dont ils rêvent pour ne pas se rendre compte de leur propre aliénation. Toute leur vie, les hommes subissent la réalité sans avoir le pouvoir de choisir, que ce soit au niveau de l’argent, de la nourriture ou même de leur propre corps. Aucun des souhaits qui sont les leurs ne pourra repousser les limites de la physique. Ils voudraient voler mais ne peuvent pas, cloués à la terre. Ils voudraient être aimés mais ne peuvent pas, car leurs congénères désirés s’éloignent. Ils voudraient être libres mais ne peuvent pas, enchaînés à leurs taxes, conditionnés par un endoctrinement rétrograde. Ils n’ont aucun pouvoir… sauf celui-ci. Le pouvoir absolu. Celui de décider de la vie ou de la mort de la personne en face. Ce n’était même pas la beauté qui ressortait de cette situation, c’était juste, le sens même de la vie. De savoir qu’en un instant, tout pouvait s’arrêter; mais tout pouvait aussi continuer sur une simple volonté qui trancherait entre l’infini et le fini, la lumière ou le néant, l’immanent et le transcendant. De savoir ce que l’on pouvait défaire ce que la nature avait fait, donc que notre pouvoir s’immisce dans le territoire divin…
Oui, le suicide était le seul pouvoir qu’il fut donné aux hommes.
Et le meurtre en était la seule alternative.

« Vous êtes si belle, La beauté est une des choses les plus fantastiques en ce monde. En gage de ma gratitude, je vais vous faire un cadeau. Oui… je vous offre de choisir votre façon de mourir. »

C’était si délicieux, il pouvait sentir la peur exsuder par tous les pores de sa peau. La commissure de ses lèvres se souleva en un nouveau sourire et sa voix retentit derechef, graveleuse et posée et terrible, et donnant la sensation qu’il était omniscient.

« Alors? Viviane Valdemar… »
Revenir en haut Aller en bas
Viviane Valdemar
Vieille peau fripée à pustules
Viviane Valdemar


Tout commence par un corps sans vie Vide
MessageSujet: Re: Tout commence par un corps sans vie   Tout commence par un corps sans vie Icon_minitimeDim 19 Déc 2010 - 19:57

La peur... Celle qui vous glace le sang, celle dont vous vous souviendrez toute votre vie, celle qui vous fait sentir plus que jamais que vous êtes encore en vie, celle-là même qui, paradoxalement, vous paralyse totalement, Viviane était en train de la ressentir. Celui qui se faisait appeler Agent du Diable approchait, et elle se trouvait incapable de faire le moindre mouvement. Ses oreilles, isolées du monde par un bourdonnement incessant, captaient d’une manière accrue les battements de son propre cœur. L’air était froid, humide, et ses vêtements lui collaient à la peau. Viviane avait la chaire de poule, tant de froid que de terreur. La manière dont le regard de l’Agent glissait le long de son corps déclenchait chez la sorcières des frissons incontrôlés de peur... Sa façon de parler, cette voix si douce et glaciale, à la limite des possibilités humaines... Viviane était au bord du gouffre, un abîme de laquelle elle ne pourrait jamais remonter si elle s’avisait d’y tomber.

Entendre prononcer son nom par un être aussi abject que l’Agent fit l’effet d’un électrochoc à Viviane. En elle, comme la peur s’était glissée dans chacun de ses membres, la chaleur y revenait peu à peu, animée par la colère qui couvait en elle depuis trop longtemps. Et même si elle n’avait que peu de chance face à cet adversaire, elle n’hésiterait pas à user de tous les moyens de défense en sa possession pour s’en protéger.

- Vous vous trompez si vous pensez que je vais mourir cette nuit. Et je ne choisirai pas ma façon de mourir pour cette raison. Mais vous avez raison pour une seule chose, cette homme est mort, et je ne peux rien pour lui. Aussi, je vais m’en aller, et vous allez me laisser partir.

Sa voix tremblait malgré ses efforts pour la contrôler et Viviane avait conscience de ne pas être très crédible, mais elle ne pouvait pas se laisser assassiner sans réagir. L’Agent aurait du fil à retordre avec elle, quand bien même, il gardait toujours sa superbe pour le moment. La nature, comme pour l’aider dans son choix de combattre l’Agent fit redoubler l’orage. Le tonnerre grondait et des éclairs illuminaient de temps à autre la nef. Viviane profita d’un moment d’inattention de l’Agent pour s’écarter de lui. Aussi silencieusement que possible, elle s’éloigna de lui. Mais sa respiration était erratique, bruyante et elle se faisait entendre dans toute l’église malgré le fracas de la pluie qui s’écrasait sur le toit. L’Agent du Diable la suivait des yeux, se repérant sans doute au bruit de ses poumons écorchés vifs par la peur. Devinant qu’elle ne pourrait prendre la fuite aussi aisément, elle choisit de l’affronter à nouveau, alors qu’il s’approchait d’elle, la démarche tranquille.

- Vous ne voulez donc pas me laisser partir ?

Repérant au même moment un chandelier sur sa droite, elle tenta de se diriger subrepticement vers lui. Cette arme improvisée pourrait peut-être lui permettre de sortir de cette situation angoissante. Sans être aussi discrète qu’elle ne l’aurait voulu, elle parvint à s’en emparer. Jouant le tout pour le tout, elle se rua sur son adversaire avec la ferme intention de le frapper à la tête et l’assommer.

Le temps parut s’être figé pendant un instant, au moment même où elle s’élança, Viviane comprit qu’elle venait de faire une erreur stratégique, elle avait face à elle un homme bien plus entraîné et musclé qu’elle. « Trop tard pour reculer », songea-t-elle. Avec la force du désespoir, elle lança le chandelier en direction de l’Agent, perdant son arme improvisée à peine acquise.

Mais rien n’aurait pu la préparer au choc et à la douleur qui suivit juste après. Dans un hurlement de douleur, les premières larmes depuis plus de quinze ans s’échappèrent de ses yeux.
Revenir en haut Aller en bas
https://witchslay.forumsrpg.com/fiches-personnages-f3/viviane-va
L'Agent du Diable
Assassin
Assassin
L'Agent du Diable


Tout commence par un corps sans vie Vide
MessageSujet: Re: Tout commence par un corps sans vie   Tout commence par un corps sans vie Icon_minitimeLun 20 Déc 2010 - 23:53

Viviane Valdemar. Elle n’avait pas manifesté de surprise à l’annonce de son nom. Comme si elle s’attendait à ce que l’assassin le sache déjà… et tel était l’effet désiré. Même si tous ses renseignements étaient en fait le fruit d’un long travail d’espionnage, il voulait apparaître comme une entité redoutable qui a le pouvoir d’observer sans être vu, de savoir tout sur les gens sans qu’eux sachent rien de lui. Il voulait leur rappeler l’Oracle et son omniscience que tous avaient louée. L’Oracle qui les avaient conduits à leur perte par une ultime, suprême trahison. Et visiblement, la femme devant lui semblait aussi effrayée que lui était serein et amusé, enivré par la perspective de sa mort prochaine, sa vie qui s’éteindrait comme une bougie par ce soir d’orage… il était tellement bon de sentir sa peur. Elle n’avait pas idée. Il allait prendre tout son temps.

« Oh, vraiment ? » murmura-t-il, étonné par son regain de combativité. La terreur se lisait toujours dans l’émeraude de ses prunelles mais, pointant derrière elle tels des flammes, se tenaient les vestiges de l’insoumission et du courage, de la révolte et de la détermination. C’était intéressant et beau à voir, comme un objet de collection. Et par conséquent aussi, inutile, décoratif. La rébellion en cet instant n’était que pure folie. Viviane Valdemar n’allait pas s’en sortir ce soir malgré tout ce qu’elle affirmait pour se donner du courage.
Contre toute attente, elle prit cependant la résolution de fuir et tenta de s’éloigner, la démarche incertaine, le souffle complètement. L’Agent écarquilla les yeux, surpris du point qu’atteignait son audace; la plupart de ses victimes avaient, à ce stade, trop peur pour faire fonctionner leurs jambes. Il eut un sourire amusé et la suivit d’un pas tranquille, répondant d’un « non » silencieux et souriant à sa dernière question. Non, il ne la laisserait pas partir. L’intendant de l’Eglise était mort, l’heure était tardive et l’orage très violent; personne ne viendrait avant plusieurs heures, avant que le corps de Viviane Valdemar se voit vidé de son sang et qu’elle demeure exsangue sur le marbre froid, telle une noyée rejetée par la mer de la Création.

Décidément, elle ne manquait vraiment pas de tripes, constata-t-il au moment où elle s’emparait d’un geste vif d’un lourd candélabre afin de se ruer sur lui. Son étonnement était tel qu’il faillit se laisser surprendre par cette attaque irréfléchie. Heureusement, son corps entraîné réagit instinctivement pour lui sans qu’il n’ait besoin de réfléchir. Tête baissée, il évita le chandelier qui tournoya dans sa direction et s’écrasa au sol dans un immense fracas, à peine suffisant cependant pour couvrir le bruit de l’orage. Profitant de l’ouverture ainsi formée, l’Agent bondit en avant et porta à la femme un prodigieux coup de poing dans le plexus solaire, geste qui la plia en deux au bout de son bras tendu. Sans perdre de temps, il attrapa Viviane par le col de sa cape détrempée et la souleva de terre sans efforts apparents, approchant son visage du sien baigné de larmes de douleur.

« Navré, mais j’ai encore besoin de vous ! » siffla-t-il d’une voix menaçante pour la dissuader clairement de recommencer toute tentative stupide d’évasion. Avec un grognement, il fit quelques pas de côté, traînant le corps de Viviane derrière lui, et la projeta sur un des bancs de l’Eglise, entendant au passage sa tête heurter le bois avec un craquement sinistre. L’Agent s’assit sans ménagement sur son ventre pour l’immobiliser, et sentit en passant la main dans ses cheveux flamboyants la texture chaude et poisseuse du sang. Heureusement, elle ne semblait pas s’être évanouie. Il saisit ses poignets afin de pallier à toute tentative de violence, puis se pencha vers elle en souriant.

« J’ai une idée merveilleuse! Je pourrais signer mon meurtre avec vos intestins. Oui, ce sera très visuel ». Il lui était déjà arrivé d’appliquer cette technique par le passé et l’effet était garanti. Mais avant, pourquoi ne pas profiter de ce corps superbe, histoire de le souiller avant de l’éventrer? Ces derniers temps, tout bout de viande avec un trou faisait l’affaire. Lâchant les poignets de sa victime, l’Agent pris ses vêtements et tira de chaque côté avec force, dévoilant bientôt des sous-vêtements qu’il s’empressa de déchirer aussi à la va-vite. Une poitrine apparue, ronde, blafarde, pointant sous le froid. Des lignes sphériques dessinées sur un corps de marbre blanc… Pas la perfection, mais très satisfaisant tout de même.

« Tiens… c’est exactement la même poitrine… mais en plus grosse… exactement la même que celle de votre nièce… » sourit-il d’une voix terrible qui étrangement, couvrait aisément le tonnerre, alors que tous les autres sons n’y parvenaient pas. Il posa un doigt ganté sur un sein et en traça doucement le contour. Ses paroles n’étaient plus qu’un souffle, un murmure, semblant plus s’adresser à lui-même qu’à Viviane.

« C’est incroyable de voir comme Narcissa est épanouie physiquement malgré son jeune âge… Elle sent tellement bon… et elle est si délicieusement charnue… c’était une réussite, oui, une réussite… quel dommage qu’elle n’ait été qu’à usage unique… » Un rictus déforma le visage de l’Agent et il se retint d’éclater de rire. C’était un mensonge, un coup de bluff; il n’avait pas encore approché Narcissa de Saint-Loup ni même sa mère Cassandra, se contentant pour le moment de les observer en catimini tandis qu’elles créchaient chez le Comti. Apprenant, au fil des heures et des conversations, leur lien de filiation et celui qui les liaient à Viviane. L’assassin ne les avaient donc touchées ni l’une ni l’autre… pour le moment. Mais Viviane Valdemar n’était pas sensée le savoir. Elle n’était pas sensée savoir quel avait été l’emploi du temps de l’Agent du Diable, avant de venir assassiner le moine de Zetting. Et puisqu’il jouait si bien la comédie, elle n’avait qu’une chance sur un million de déceler le mensonge dans sa voix. Non, elle croirait ses paroles comme étant la vérité, et souffrirait le martyr en songeant à sa nièce définitivement souillée, impure, bafouée dans son innocence virginale…

« Par contre, mentalement, elle est loin d’avoir votre verve, Viviane… elle a geint en suppliant jusqu’au moment de sa mort, aussi combative qu’un bulot… faisant preuve d’une faiblesse pitoyable devant son sort… »
Revenir en haut Aller en bas
Viviane Valdemar
Vieille peau fripée à pustules
Viviane Valdemar


Tout commence par un corps sans vie Vide
MessageSujet: Re: Tout commence par un corps sans vie   Tout commence par un corps sans vie Icon_minitimeDim 26 Déc 2010 - 20:53

Viviane savait que son geste était stupide, qu’elle n’aurait pas dû, mais elle ne voulait pas mourir sans avoir tenté de s’échapper. Le coup qu’elle reçu en plein dans la poitrine lui coupa littéralement le souffle. Mais elle n’eut guère l’occasion de se reprendre, déjà, l’Agent l’attrapait par le col et la jetait sans ménagement sur un banc de l’église. Sa tête heurta avec fracas le bois et elle ressentit une douleur intense à l’arrière du crâne, manquant de s’évanouir. Le sang poisseux et tiède coulait dans sa nuque et Viviane luttait pour ne pas sombrer. Elle ne lui ferait pas ce plaisir, elle ne laisserait pas cette ordure faire ce qu’il voulait de son corps sans qu’elle ne réagisse.

Sur elle, elle sentit peser le corps de l’Agent, ce poids la dégoûtait et elle souhaita de toute son âme que tout s’arrête à l’instant, qu’elle se réveille et constate que tout cela n’était qu’un cauchemar. Mais le monde réel semblait décidé à lui faire souffrir milles maux. Terrorisée, Viviane sentit qu’on lui arrachait ses vêtements et dans une vaine tentative de pudeur, elle tenta de protéger son corps de ses mains. Les mains de l’Agent lui broyaient les poignets et des larmes de douleur rendaient Viviane totalement aveugle. Peut-être était-ce mieux ainsi ? Elle ne voyait pas ce que l’Autre était capable de lui faire, elle ne pouvait que sentir. Les paroles de l’Agent peinaient à atteindre son cerveau embrumé, Viviane ne parvenait pas à faire les liens entre les mots alors que tous lui semblaient d’une importance primordiale.

Poitrine... Grosse... Nièce... Nièce... Ce mot tournait et tournait en boucle dans son cerveau sans qu’elle ne puisse rien contrôler. Nièce... Puis, brusquement, ce fut l’électrochoc ! Narcissa ? Cette pourriture avait osé toucher Narcissa ? Mais elle n’était encore qu’une enfant ! Il n’avait pas le droit ! Elle n’avait rien fait, pas encore... Pas elle ! Viviane se débattit avec toute la fougue dont elle était capable.

- Non ! Vous mentez ! Narcissa n’est pas morte ! Je le saurais, je le saurais ! Vous ne l’avez pas touchée, pas vous ! Ce n’est pas possible !

Hurlant comme une forcenée, elle donnait des coups partout où elle pouvait, en essayant d’atteindre des parties sensibles du corps de l’Agent. Ses bijoux de famille auraient parfaitement fait l’affaire, mais l’homme était fort, bien plus fort que Viviane, et sa lutte semblait vaine et perdue d’avance ! Mais rien, rien n’aurait pu faire abandonner la sorcière en un instant aussi important. Pour Narcissa, pour Narcissa et Cassandra, il fallait qu’elle survive. Alors elle arrêta de se débattre, et si elle proposait un marché à cette pourriture ? Son esprit si embrumé quelques secondes plus tôt était devenue parfaitement clair. Il fallait distraire l’attention de l’Agent et rassembler suffisamment de force pour tenter le tout pour le tout. Viviane était une sorcière, pas une simple jeune femme sans défense, et ça, ce crétin à l’odeur de fennec semblait l’ignorer. Pour le sort comme elle voulait essayer, elle avait besoin de tous ses esprits. Ce qu’elle s’apprêtait à faire, elle ne s’en serait jamais crue capable, mais elle n’avait pas le choix, c’était ça ou la mort. Les joues baignées de larmes de dégoût et de douleur, elle reprit la parole, plus calmement.

- Je... J’ai quelque chose à vous proposez.

Les mots avaient du mal à sortir tant ils ne lui ressemblaient pas. Viviane avait envie de vomir rien qu’à l’idée de lui proposer une chose pareille, mais elle savait qu’elle n’avait pas le choix. C’était ça ou mourir.

- Vous semblez avoir envie de moi, alors je peux vous donner satisfaction. Je peux vous donner bien plus de plaisir que si vous me prenez par la force, mais en échange, ne me tuez pas ! Laissez-moi partir d’ici, je ne dirai rien à personne, je vous le jure !

Comment osait-elle ? Comment pouvait-elle faire une proposition pareille ? Il arrive certains moments où on n’a plus d’autres possibilités, il faut faire un choix. Un choix entre la vie et la mort, un choix entre le regret et l’absence d’existence. Viviane venait de faire ce choix, pour Narcissa, pour Cassandra, pour tous les autres qui auraient besoin d’elle, elle serait là, avec ce souvenir impérissable, celui qui la poursuivrait toute sa vie : elle s’était donnée volontairement à l’Agent du Diable.
Revenir en haut Aller en bas
https://witchslay.forumsrpg.com/fiches-personnages-f3/viviane-va
L'Agent du Diable
Assassin
Assassin
L'Agent du Diable


Tout commence par un corps sans vie Vide
MessageSujet: Re: Tout commence par un corps sans vie   Tout commence par un corps sans vie Icon_minitimeMer 29 Déc 2010 - 1:38

Le mensonge de l’Agent du Diable sembla faire son effet quand, dans le regard à la fois révulsé et désespéré de Viviane, un éclat de douleur psychique s’alluma comme un feu brusque, attisé par les bourrasques de ce sourire lubrique collé à la figure de l’assassin. Le déni était la plus prévisible des réponses et la jolie rousse se mit aussitôt à refuser en bloc les faits qu’il tentait de lui faire admettre –des faits bien plus douloureux, en un sens, qu’une simple douleur corporelle. La torture physique était une chose; mais briser, s’acharner, piétiner mentalement quelqu’un en était une autre, tout aussi jouissif et beaucoup plus subtil selon l’Agent du Diable.

Celui-ci se contenta donc de sourire de toutes ses dents lorsqu’elle le traita de menteur, fuyant l’impossible. Une réponse verbale aurait convenu également, mais une simple expression faciale était beaucoup plus incisive –ni un déni, ni une confirmation, juste un sourire qui laissait planer le doute et entrevoir la noirceur profonde et indélébile de son cœur. Ne disait-on pas qu’une image valait mieux que cent mots? Intérieurement, il admirait derechef la fougue de Viviane qui même dans une situation désespérée, ne se soumettait pas, continuait de se débattre de toutes ses forces et de se cambrer, révoltée, sous le poids de la mort s’abattant sur elle. L’énergie du désespoir donnait parfois aux êtres humains des forces insoupçonnées et même une femme aurait, dans ce dernier cas, été capable de prouesses physiques face aux autres en général. Mais voilà; l’Agent du Diable n’était pas un autre « en général », il était le héraut de la plus suprême entité de cette univers, l’ambassadeur de l’émancipateur des mondes, du premier libre penseur de l’histoire de l’humanité…

Ayant brusquement cessé de se débattre pour une raison inconnue, l’assassin put desserrer sa poigne des bras de Viviane –il avait tant serré qu’une marque rouge s’était momentanément imprimée sur la chair rendue livide par les éclairs luminescents de l’orage. Sa main gantée remonta donc vers le visage de la femme apeurée, acculée, telle une créature sauvage au regard baigné de larmes; un de ses doigts couverts de cuir cueillit le liquide lacrymal à la source, avant qu’il ne puisse dégringoler sur sa joue pour y laisser des sillons blafards. Avait-il bien entendu? Elle lui proposait un marché? Dans sa position, elle négociait? Décidément, quelle audace! L’Agent manqua d’éclater de rire devant cette réjouissante surprise mais il se retient, écoutant les termes qu’elle lui proposait.
Vendre son corps en échange de la promesse d’être épargnée…

« Vous avez raison de préférer la vie, quitte à faire quelques sacrifices… après tout, le corps n’est qu’un bout de viande, n’est-ce pas? Ce qui en rentre ou sort n’a pas grande importante à côté du bien suprême de l’homme: l’existence. »

Un grand silence suivit cette déclaration. Même si il saluait le courage de Viviane, l’Agent n’avait ni accepté ni refusé. Il laissa, pendant une minute interminable, planer le doute en même temps qu’un silence de mort. Une minute pendant laquelle le souffle de sa victime semblait s’être figé, emprisonné, dans sa poitrine. Puis sa main gantée quitta le visage de la femme pour la saisir à l’arrière du crâne, au creux de la nuque, et l’orienter vers lui afin qu’elle voit parfaitement son sourire hilare.

« Malheureusement, je me dois de décliner votre offre! Je suis un assassin avant d’être un violeur. Je dois remplir la mission que l’on m’a confiée. Vous prendre de force rend juste le tout plus amusant! »


C’était la vérité; il n’avait aucun grief personnel contre cette femme, elle était juste sur sa liste et il profitait juste de l’occasion pour se vider les couilles, afin de donner une dimension encore plus extatique à son meurtre quotidien. C’était une chose que le Diable lui-même lui avait enseigné: tout l’art, toute la subtilité qu’il pouvait y avoir à exploiter le désir charnel. A un stade tel qu’il ne se nomme plus désir mais obsession, manque, drogue. Il voulait intensément ce qu’il ne possédait pas. Mais par définition, il lui était impossible de se l’approprier. Car une fois qu’il l’avait possédé, il avait fini de le désirer, tout simplement.

« Viviane, il n’y a qu’une femme pour ne pas comprendre la jouissance qui résulte de l’acte charnel lorsqu’il n’est pas consenti! Quel intérêt pour moi si vous n’opposez aucune résistance? Ce serait tellement plat… insipide… Comme avec Narcissa… je me suis ennuyé à mourir… »


Son ton auparavant amusé devint brusquement colérique, impatienté. Fini de parler et de jouer, à présent. L’attente n’avait plus de sens quand elle s’éternisait trop, surtout en vaines argumentations. Faisant totalement abstraction de la réaction de sa victime, l’assassin plongea littéralement sur elle, noyant son corps sous le sien. Avec des gestes saccadés mais précis, il entreprit de déchirer et jeter au loin toute parcelle de tissu s'interposant entre lui et l'intimité de Viviane, à savoir la robe de la jeune femme qui fut bientôt en lambeaux. Pendant ce temps, sans même regarder ce qu’il faisait, sa tête plongea dans l’accueillante poitrine auparavant dénudée, savourant le contact de la peau tiède de sueur sous son nez, son menton, les poils rêches de sa barbe. Sentant le point de rupture arriver rapidement, l’Agent entreprit de défaire sa boucle de ceinturon et baisser son pantalon, les nombreuses lames dissimulées émettant des bruits métalliques dans le tissu. Le rut grossier auquel ils allaient s’adonner n’aurait de toute façon de sens que pour lui… et c’était maintenant imminent.
Revenir en haut Aller en bas
Viviane Valdemar
Vieille peau fripée à pustules
Viviane Valdemar


Tout commence par un corps sans vie Vide
MessageSujet: Re: Tout commence par un corps sans vie   Tout commence par un corps sans vie Icon_minitimeMer 5 Jan 2011 - 20:04

Depuis sa proposition, Viviane était devenue muette, plus aucun son ne s’échappait de ses lèvres, si elle ouvrait la bouche, seul un hurlement pourrait en sortir, et elle ne donnerait pas cette satisfaction à l’Agent. S’il voyait les larmes rouler le long de ses joues et ce mélanger à son sang, ce serait bien la seule chose qu’il aurait d’elle. Elle ne lutterait pas, elle se laisserait aller, flasque et molle pour que ce pouilleux prenne le moins de plaisir possible. Aucun cri ne lui échappa lorsqu’il déchira en lambeaux les derniers morceaux de sa robe, pas plus que lorsqu’il plongea sa tête entre ses seins... Ce n’était plus un homme qu’elle avait sur elle, c’était une bête, un animal sauvage, féroce, répugnant !

Contre sa peau, Viviane sentait le désir du fils du Diable, ce contact la révulsait, et elle luttait pour ne pas se battre. Viviane n’avait jamais été très friande des relations qu’elle avait eues avec son ex-mari, mais ce n’était rien comparé au dégoût qu’elle ressentait maintenant. Elle sentait un tremblement de froid et de terreur la gagner toute entière, mais elle n’était pas encore tout à fait prête, il fallait attendre, être sûre qu’il n’aurait pas le temps de réagir et de lutter contre elle.

Viviane n’avait gagné que quelques minutes, quelques misérables minutes, mais c’était suffisant pour recouvrer quelques forces, pas grand-chose en vérité, et en temps normal, elle n’aurait jamais osé faire ce qu’elle allait tenter. Mais à circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles... Pour la première fois depuis son apparition, elle chercha le regard de l’Agent du Diable, elle voulait sonder son âme, le forcer à faire autre chose que la tuer, mais elle n’avait que peu de temps devant. Pour diminuer sa résistance, elle décida de commencer par le rendre somnolent, tenter de l’endormir serait absurde, elle n’y arriverait probablement pas. Enfin, au moment même où il allait la pénétrer, elle capta son regard et un murmure s’échappa de ses lèvres : « Somno Opressus ! »

D’un seul coup, la pression sur son corps s’alourdit, l’Agent avait le regard légèrement égaré comme s’il ne savait plus très bien où il était ni ce qu’il était en train de faire. Il avait abandonné son acte et regardait Viviane avec un air parfaitement crétin. C’était le moment, il était sans défense et affaibli. Viviane ne brisa pas le contact visuel et, de toutes ses forces, tenta de pénétrer l’esprit de l’Agent. Elle ne voulait pas voir quoi que ce soit de son esprit cruel et tordu, mais la Prêtresse voulait y implanter des images fortes, et un sentiment surtout : la peur. Elle voulait lire l’effroi dans les yeux de son adversaire à sa vue. L’envoûtement ne tiendrait certainement pas longtemps, mais cela lui permettrait sans doute de se sauver. L’adversaire était coriace, et Viviane eut du mal à percer ses murs mais peu à peu ses défenses tombaient une à une. Enfin, la pression se relâcha un peu, et Viviane imposa la crainte dans l’esprit de l’Agent. Désormais, et pour quelques minutes au moins, il ressentirait une peur comme il n’en n’avait jamais connue de sa vie à la vue de Viviane.

Quand elle relâcha enfin le contact visuel, l’Agent était en train de reculer. Nue, terrorisée, à bout de nerf et épuisée, Viviane s’enroula en hâte dans ce qu’il restait de son manteau et se rua vers la sortie. Elle ne l’avait pas remarqué mais elle saignait du nez tant l’effort consenti avait été grand. Autour d’elle, l’orage s’était calmé, Viviane avait la vague impression d’avoir puisé ses ultimes forces pour mettre à bas son adversaire dans les éléments qui se déchaînaient. La porte n’était plus qu’à quelques mètres d’elle, la sorcière n’osait pas se retourner de peur de revoir le moine dans sa mare de sang ou pire, de se retrouver face à un Agent du Diable plus en forme que jamais. La tête sur le point d’exploser de douleur, les jambes molles, elle continua vaillamment sa course vers la porte. *Pitié, laissez-moi sortir de cet enfer ! Laissez-moi donner une tombe digne à ma sœur et à ma nièce !*

Enfin, elle posa sa main sur le lourd anneau de métal qui permettait d’ouvrir l’église.
Revenir en haut Aller en bas
https://witchslay.forumsrpg.com/fiches-personnages-f3/viviane-va
Contenu sponsorisé




Tout commence par un corps sans vie Vide
MessageSujet: Re: Tout commence par un corps sans vie   Tout commence par un corps sans vie Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Tout commence par un corps sans vie

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
The Witch Slay :: Sur les Pavés - Ville :: L'Église de Zetting :: De la Nef au Confessional-