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 Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II

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Elena Mirova
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Elena Mirova


Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II   Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II - Page 2 Icon_minitimeSam 23 Avr 2011 - 17:58

Cela faisait maintenant deux jours qu’Elena avait quitté sa tranquillité habituelle. Elle savait que quelque chose la tracassait, et même après son duel avec Luc cette mauvaise impression ne l’avait pas quitté. Sœur Béatrice n’était donc pas l’unique cause de cette sensation désagréable qui lui rongeait les sangs. A force de réflexion, elle finit par se décider à quitter le Manoir pour rejoindre le Château Frauenberg pour rejoindre les sous-sols.

Voilà où sa réflexion la menait, un petit couloir de pierres froides et humides qui subissaient les assauts du temps. Son esprit avait fait la conclusion suivante : si elle était si inquiète c’est qu’elle n’avait absolument aucune nouvelle de ce qui était advenue de la Meneuse du Lys Noir et cela finissait par la tourmenté car sans nouvelle, le clan devenait comme un cavalier sans tête, c’était effrayant sur le coup, mais surtout, ce n’était pas bon signe pour la pérennité des sorcières du Lys. Il faudrait donc vite trouvé une solution si celle-ci quittait le pouvoir.

En réalité quels autres choix avaient-elles ? Elle ne pouvait pas décemment pas restée cloîtrée dans les murs du château, enfermée dans cette prison, si tant elle qu’elle se trouva là . Arrivant au château, elle inspira profondément pour faire face à la vérité. Alicia était-elle sauve, ici bas ? Elle respira encore un peu plus et pénétra dans l’enceinte murée. Elle se présenta au garde et indiqua qu’elle voulait rendre visite à la famille d’Alicia pour voir si ils n’étaient pas trop bouleversés par l’horrible nouvelle et annonce qu’avait fait l’Inquisition. On la fit rentrer au château, et comme c’était un visage connu et respecté, on ne lui chercha pas trop d’ennui. Elle parcourut les murs et chercha des membres de la famille de la comtesse. Mais, elle ne trouva pas âme noble qui fut à la hauteur de sa recherche. Elle finit donc par rejoindre la tenture par laquelle était passé plutôt Adal accompagnée de sa tendre Alexandrine.

Elle passa sans trop de problèmes et descendit les marches assez rapidement. Son pas connaissait la musique des pierres et chaque marche lui rendait l’écho de sa bienvenue. Elle marchait plus vite que ce qu’elle croyait, un peu précipité de vérifié que tout ici, allait pour le mieux.

En y réfléchissant bien, Ely se fit la remarque qu’elle n’était pas venue prié pour Olrun depuis quelques temps et cela la chagrina, ces murs servaient de moins en moins et il en résultait d’une certaine décadence parmi le Lys. Et autant se dire que c’était fort déplaisant de se rendre compte que le clan choisit pour libérer Forbach de l’Inquisition périclitait depuis quelques temps. Ely se dit qu’il fallait faire bouger les choses et qu’elle essayerait de faire tout son possible pour aider. Pourquoi pas convoité une place en haut rang ? C’était à réfléchir, mais elle était très proche d’être capable de devenir prêtresse, elle avait énormément travaillé sa concentration et elle avait améliorer ses temps de méditations pour préparer des sorts.

Tout en descendant cet escalier interminable, Ely n’avait même pas pris le soin de vérifier sa propre sécurité et c’est, une dague sur la gorge qu’elle finit l’escalier, aborder de cette sympathique façon par une personne qu’elle n’avait pu encore reconnaître. Elena ne fut en aucun cas prise de panique, elle était déjà prise au piège, à présent il s’agissait de s’en défaire le plus rapidement possible. Elle même ne sortait jamais sans avoir de quoi se défendre ne serait-ce qu’un peu, une dague effilé se cachait le long de sa jambe. Mais avant de pouvoir y parvenir il faudrait se libérer de cette emprise plutôt coupante. Est-ce du culot, ou un souple coup de chance ? Toujours est-il qu’Elena sentait une hésitation dans le geste de son agresseur, la dague se détacha légèrement de sa gorge et elle saisit l’opportunité et agrippa la main qui tenait la dague et tira d’un coup sec. Celle qui l’agressait était une femme, car ce poignet et ce parfum n’aurait jamais pu appartenir à un homme. Et un homme n’aurait pas hésité, du moins, c’est ce que Ely se dit. Elle fit l’équivalent d’une clé de bras pour sortir de ce piège et put, par un geste rapide décapuchonné la jeune femme qui se dévoila enfin à elle. Ely eu un sursaut d’inquiétude et sortit sa dague avec ferveur en pointant celle qui était, sans le vouloir la cause de la mort de sa mère.

Alexandrine d’Hasbauer ! L’Oracle ! Elena eut un haut le cœur en voyant se visage appartenant à ces ennemis dés à présent. Elle pointait la dague vers cette femme, cocon d’une horreur il y avait quelques années. Son visage se ferma violemment, comme si elle avait pris un coup et elle se tendit.


« Que faites-vous ici traîtresse ! »

En réalité, Alexandrine était plus à plaindre qu’autre chose, car elle avait abrité en son sein, une créature immonde qui avait mené beaucoup de sorcières au bûcher. Elle n’avait rien demandé cette pauvre fille, ni son père d’ailleurs, qui avait permis le salut à beaucoup de sorcières. Pourtant Adrien d’Hasbauer ne lui avait jamais inspiré que du désagrément. Elle ne l’appréciait pas, voilà tout. C’était un délit de sale tête, et elle s’en voulait un peu de voir qu’elle pensait de cette cruelle façon, mais bon, elle n’y pouvait pas grand chose. Comme cette pauvre fille. Par contre sa présence ici était juste improbable et inquiétante. Elle n’avait pas à connaître le lieu secret de réunion du Lys. Elena vociféra et se lança à l’attaque, avec sa dague tout en commençant à prendre de la concentration pour préparer son sort. C’était à cela que servait ces cours d’escrime et vers. Sauf qu’elle murmurait de manière inaudible et de manière quasi invisible son sort qui lui permettrait de paralysé son adversaire, si celle-ci était douée en attaque.

Elle frappa d’un coup sec, franche et sans aucune pitié. La haine qu guidait sa lame était une addition de l’horreur que lui rappelait ce visage et sa présence inexplicable ici. Comment aurait-elle pu découvrir ça ? Pourvu qu’Alicia ne soit pas sa cible, et qu’elle n’arrivait pas trop tard. Elle ignorait si le coup touchait, mais Alexandrine fit un bond en arrière et manqua de trébuché.


« Répond où je te tue sans plus attendre. Que fais-tu ici, créature de l’Enfer ! »

Cette fois, la haine prenait le dessus du calme et elle se lançait à corps perdu, comme pour venger sa mère. Elle s’en voudrait plus tard de s’être ainsi comporté, mais pas tout de suite. Pour le moment, ce n’était que rage et vengeance. Et encore, elle ignorait que sa Meneuse agonisait. Sinon, elle n’aurait même pas fait de sommation et Alexandrine aurait été déjà tuée par sa dague, plantée dans son cœur pour déchiré cette âme et la faire disparaître à jamais !


[suite pour Alexandrine je crois mais je suis pas sûre Smile]
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Alexandrine d'Hasbauer
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Alexandrine d'Hasbauer


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MessageSujet: Re: Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II   Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II - Page 2 Icon_minitimeJeu 28 Avr 2011 - 10:17

[Oui, oui, c'est bien à moi ^^]

Elle n’avait pas pu, c’était pourtant une ennemie et ça aurait été pour sauver sa vie… mais elle n’avait pu se résoudre à enfoncer son poignard dans le cou de cette traîtresse. Avant qu’elle ait pu reprendre ses idées, l’autre s’était libérée de son emprise et lui adressa la parole. Alexandrine se demanda si la question était rhétorique ou pas, après tout les explications plausibles à sa présence en ces lieux funestes ne devaient pas être légions. La demoiselle ne connaissait pas cette femme, son visage ne lui disait rien, au moins maintenant elle était certaine de ne plus l’oublier… si elle arrivait à sortir en vie d’ici !

Son ennemie passa à l’attaque, cela découragea quelque peu Alexandrine de voir que son assaillante était armée tout comme elle. Elle prit une grande inspiration pour se donner du courage, elle n’allait pas flancher maintenant ! C’était hors de question, après le sacrifice qu’avait fait son père, elle se devait de vivre, quoique cela lui en coûte à elle ! Une fraction de seconde plus tard, elle ouvrit de nouveau les yeux sur la femme qui d’un geste assuré voulu se servir de son arme.

Elle eut tout juste le temps de reculer et manqua de tomber. Cela n’avait cependant pas été suffisent pour éviter complètement le lame et une vive douleur au bras se fit sentir. C’était déjà ça, elle n’avait pas été touchée en un point vitale… mais la douleur était néanmoins présente ! Alexandrine se persuada que la blessure n’était que superficielle…car la dague de son ennemie n’était pas sa principale source d’inquiétude. En effet, elle avait remarqué les marmonnements de la sorcière du Lys qui se trouvait sur son chemin. Naturellement, elle ne pouvait savoir quelle incantation elle récitait, mais son ennemie s’apprêtait bel et bien utiliser la magie.

Alexandrine n’arrivait pas à réfléchir, en tout cas pas aussi vite qu’elle l’aurait voulu. La demoiselle gardait le silence, essayant en vain de se concentrer. Elle connaissait bien sur des formules pour se protéger, mais ne sachant pas contre quoi elle aurait à se défendre, cela équivaudrait certainement à un coup d’épée dans l’eau !

Alors, elle lança le livre qu’elle gardait sous sa cape, et profita de la réaction de surprise de la sorcière du Lys pour se jeter sur elle. Elles se retrouvèrent à terre, ayant toute deux perdues leurs armes. Le choc fut violent, surtout pour son ennemie et celle-ci arrêta de psalmodier. Avec un peu de chance, le sort avait été interrompu.

Ayant réussi à l’immobiliser, Alexandrine répondit alors à la question poser quelque instant plutôt.

"Je suis là parce qu’il le fallait ! Je ne pouvais pas le laisser affronter cela tout seul !"


Naturellement, elle ne s’attendait pas à ce l’autre comprenne, mais ses idées à elle s’étaient éclaircies. Elle devait passer l’obstacle que représentait cette femme, quoi qu’il en coûte et cette fois elle était prête à tout !
La dague d’Alexandrine était la plus facile à atteindre, mais la demoiselle ne pouvait le faire sans que son ennemie se libère. Tant pis, c’était un risque à prendre, elle n’avait pas le choix.

Mais alors que ses doigts se refermaient sur son arme, ce fut à son tour d’être plaquée au sol. La traîtresse du Lys avait repris l’avantage. Une des mains de son ennemie empêchait son bras de porter le moindre coup avec la dague qu’elle tenait pourtant fermement et l’autre s’était refermée sur sa gorge dans une étreinte probablement mortel.

Ce n’était pas possible, Alexandrine, quoi qu’elle fasse n’arrivait pas à se libérer, avec son autre main, elle ne pouvait même pas desserrer d’une once l’emprise de son ennemie. La demoiselle pensa immédiatement que cela devait être du à un quelconque sortilège… mais peut-être n’était-ce que l’instinct de survie. Elle n’arrivait plus à respirer, elle n’arrivait plus à réfléchir… elle n’arrivait pas arrêter de croire qu’elle allait trouver une solution.

C’est alors qu’elle vit une échappatoire. Desserrant les lèvres, elle utilisa le peu d’air qu’il lui restait pour réciter une formule… celle qu’elle voyait affichée sur le livre qu’elle venait de voler. Par chance – et cela n’était pas rien de le dire – il s’était ouvert et la jeune femme pouvait voir une des pages. Lorsqu’elle prononça les premier mots, l’étreinte autour de son cou se resserra, pourtant elle n’arrêta pas, si elle devait faire preuve de courage une fois dans sa vie, c’était maintenant !

Et l’obscurité fut ! L'apparition d'un épais brouillard noirâtre eut l'effet escompté et Alexandrine projeta son poing au hasard et rencontra le flanc de la sorcière ennemie. Heureusement son instinct de survie à elle était aussi là, elle ne tint pas compte de la douleur que cela lui engendra à ses doigts délicats et recommença aussitôt… Cette fois c’était probablement le visage qu’elle avait atteint… ou peut-être juste un bras. Toujours était-il qu’elle pu se libérer de l’étreinte de son assaillante. Elle se releva et tâtonna dans le noir pour trouver le livre et avança dans la direction des escaliers en faisant d’amples mouvements devant elle avec sa dague, de sorte d’infliger des blessures à quiconque lui barrerait la route.

Elle ne sentit aucun obstacle, l’autre devait être perdue ou peut-être qu’elle avait perdu connaissance. Qu’importe, elle sortit enfin de la zone d’action du sortilège, et se mit à courir aussi vite qu’elle le pouvait, montant les marches quatre à quatre… pour enfin tomber sur une sortie. Elle resta un instant devant la porte, écoutant, voir si on l’avait suivie ou si peut-être Adal était derrière elle à présent. Mais rien, il n’y avait que le faible écho de sa respiration trop rapide. Qu’importe, il avait fait une promesse, aussi la prochaine fois qu’elle le verrait ils serraient tous deux en sécurité dans les appartements des Hasbauer.

Elle rabattit l’épais tissu sur son bras blessé et sur le livre avant de franchir le seuil.
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Amaël Loewenstein
Mort(e)
Mort(e)



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MessageSujet: Re: Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II   Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II - Page 2 Icon_minitimeJeu 28 Avr 2011 - 22:08

Adal ne sembla pas vraiment prendre part à son enthousiasme, Amaël fut déçu. D’un autre côté, avait-il déjà vu Adal excité à l’idée de quoi que ce soit ? Pas de mémoire. C’était un garçon amorphe, une larve, incapable du moindre mal. Il n’était soudainement plus si sûr que son aide soit la bienvenue… Amaël fut surpris que sa mère demande à mettre le Livre de Lumière à la place du Livre des Ombres alors qu’elle s’était évertuée à le garder sous clef tout ce temps. Mais il n’eut le temps de se poser plus de questions, Alexandrine se libéra en une morsure que le jeune homme trouva si douloureuse qu’il se demanda si la fille n’avait pas encore dans les crocs le venin démoniaque.

« Fille de… Si je t’attrape je te fais avaler tes dents une par une ! »

Adal retint la vipère. Peut-être, finalement, avait-il un soupçon de force utile. Son frère lui demanda son couteau qu’Amaël lui jeta immédiatement. Il se demanda si le sang d’une sorcière ne tâcherait pas sa lame de façon indélébile, bien que l’arme, empruntée aux cuisines, n’ait pas grande valeur, elle en avait à ses yeux toujours plus que la vie de la sorcière d’Olrun. Amaël se massa la main avec une expression de dégoût puis reprit un air suffisant et méprisant.

« Oui, je vais le dire à mère ! »

Inconscient de la puérilité de ses mots, Amaël se dit qu’elle serait en effet probablement fière de lui. De la façon dont en parlait Adal elle semblait aller bien. Il en fut grandement rassuré et se dirigea à pas nobles vers le bureau de sa mère, imaginant la tête qu’elle ferait lorsqu’il lui annoncerait qu’à lui seul il avait su empêcher le vol du livre des Ombres en neutralisant de plus la fille d’Elisabeth, une des pires ennemies d’Alicia. Elle serait probablement folle de joie et lui pardonnerait enfin de lui avoir caché ce duel avec Lorenzo Maestriani. Sans en être conscient, un sourire béat s’était dessiné sur la face laiteuse du jeune homme. Amaël frappa à la porte.

« Attendez-moi là, sans bouger, Mère voudra probablement voir ça de ses yeux. Elle n’en reviendra pas ! »

Ses doigts noueux se replièrent sur la poignée froide.


Au cours de leur vie, rares sont les hommes à ne jamais avoir songé à la mort, la mort proche, la mort intime, la mort enveloppante, celle qui soulage de la douleur comme l’eau nous soulage de notre poids. L’appel du vide, le besoin de sauter, de chuter, de ne plus respirer, de ne surtout plus faire battre ce cœur nécrosé par l’incroyable peine. Amaël dans l’amour indécent dans lequel il avait été élevé, dans la naïveté ahurissante dans laquelle tous l’avaient toujours gardé, hors du désespoir et du mal, n’avait jamais eu à penser à l’au-delà, même pas un peu. C’était pour lui un Après trop lointain, aussi diffus et aimable que son père absent, de valeur et de mémoire.

Amaël n’avait jamais eu conscience d’avancer vers la Fin puisqu’il n’avait jamais fait un pas depuis le Début. Il avait toujours été porté par les autres. Une rumeur moqueuse disait qu’à trois ans, sa nourrisse débordée avait posé le bambin sur un tapis pour le laisser marcher. L’enfant se serait alors effondré en pleurant car jamais auparavant personne n’eut osé le laisser toucher terre.

Pourtant, les yeux exorbités, Amaël voulait en cet instant, et plus que quiconque ne le désira jamais, mourir. La femme de sa vie, sa mère tonitruée, son amour tu, n’était que sang déjà tiède et soupirs fuligineux. Il eut encore été temps de la sauver, de la guérir par magie, mais Amaël n’avait jamais véritablement appris à le faire et le traumatisme était trop grand pour qu’il réfléchisse à plus complexe que vivant ou mort. Sa mère était là, éteinte à ses yeux, et lui était ici, encore ardent. Le contraste était cataclysmique ! Un ouragan de flammes noires !! Une déflagration apocalyptique !!! C’était un paradoxe désintégrant…

Le monde s’était renversé. Il avait la tête en bas, le sang lui montait dans les tempes, il sentait la vie palpiter dans tout son corps et la mort luire de son éclat pourpre sur celui de son amour assassiné. La folie gangrénait toute son âme, déjà il n’était plus, ne restait que ce corps, havre de brûlante affliction. Il voulait sentir à son tour le grand froid embrasser ses lésions, le souffle frais de l’Aude-là calmer sa douleur. N’importait qu’il s’agisse de l’Enfer ou du Paradis, l’important était qu’il ne s’agisse plus d’Ici. Il y retrouverait sa mère, et à eux deux, ils termineraient cette vie que la Terre leur avait jadis interdit.

Enfin, un spectre ténébreux sortit lentement de l’ombre d’Alicia, déployant ses ailes brillantes de la plus parfaite obscurité. L’ange de nuit caressa les cheveux d’Amaël avec la tendresse d’une mère et lui lécha le cou avec la langueur d’une amante. La langue fine et glaciale le saisit un instant, extatique. Puis la salive, bouillante et humide, ruissela sur tout son corps, anéanti.

Amaël était exaucé.
Amaël était mort.

.
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Adal Loewenstein
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Adal Loewenstein


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MessageSujet: Re: Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II   Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II - Page 2 Icon_minitimeJeu 28 Avr 2011 - 23:00

Adal avait regardé Alexandrine s’effacer dans l’obscurité des abords de la Grande Salle, en direction de la sortie par laquelle ils étaient arrivés. Il ne lui fallu qu’un instant pour disparaître complètement après qu’Amaël n’ait frappé à la porte et n’ait proféré des mots, les intimant à l’attendre sans bouger. Heureusement, il se désintéressa bien vite d’eux pour ensuite se concentrer pleinement à sa tâche. Le cadet avait donc relâché la jeune femme, l’avait observé s’enfuir avec le Livre des Ombres en direction du couloir qu’ils avaient empruntés et espérait sincèrement qu’elle retrouverait son chemin toute seule car il ne pouvait la suivre, pas encore, pas maintenant. Il lui fallait d’abord récupérer le Livre de Lumière, et œuvrer une dernière fois, il l’espérait, une ultime fois.

* Tu as fait le plus difficile… Plus rien ne peut t’arrêter maintenant… Tu ne peux pas renoncer, pas maintenant, plus maintenant. *

Non il ne pouvait plus renoncer. S’il ne faisait pas cela, tout ce qu’il avait fait cette nuit ne servirait à rien et il était impossible d’imaginer qu’un tel acte de sa part n’ait aucune motivation si ce n’était celle de réussir. La justification de ses gestes, de ses mots n’était que dans la finalité de cette soirée. Baisser les bras revenait à perdre toute justification et, dans cette hypothèse, il aurait préféré mourir que d’affronter la réalité qui s’ensuivrait. Non, il devait se battre jusqu’au bout, aller jusqu’à l’apogée de ses actes, poursuivre en ce sens jusqu’à ce que tout soit terminé, qu’il n’y ait plus rien à faire. Il se l’était promis, il l’avait promis. Alexandrine l’attendait surement, comme convenu, chez elle. C’était pour elle qu’il faisait tout cela, il ne pouvait pas abandonner, plus maintenant, il devait tenir sa promesse, pour elle, pour lui, pour un soupçon d’espoir dans l’avenir qui se traçait maintenant devant lui. S’il arrêtait, l’obscurité engloberait tout le chemin, il n’aurait plus de guide, plus de phare pour le guider au sein de la nuit et il se perdrait probablement, avant de s’échouer sur les écueils de sa vie…

L’heure n’était plus aux réflexions, aux discussions, mais aux actions. Un dernier regard vers l’ombre, Alexandrine n’était plus là depuis quelques instants. Il marcha donc silencieusement vers le pupitre où reposait le livre de Lumière. Son regard fixé sur son objectif, Adal avança volontairement, presque impitoyablement. Lorsqu’il parvint au pupitre, il continua sa route, non ce n’était pas sa cible, pas encore. Sa cible se trouvait devant lui, elle se tenait droite, dos à lui. Il ne réfléchit pas davantage, ce n’était plus la peine. Il serra les poings à s’en blanchir les phalanges, il ne fallait pas reculer, pas maintenant. En quelques pas, il eut rejoint son objectif qui ne bougeait plus, à croire qu’il était déjà mort. Sans réfléchir, Adal saisit le cuir chevelu de son aîné, la tirant légèrement vers l’arrière, puis il releva l’autre main, qui serrait encore le couteau de ce dernier et la passa au-dessus de son épaule, lame tournée contre la chair. Sans une pensée, sans attendre ne serait-ce qu’une seconde par hésitation, il fit glisser le fil argenté d’un bout à l’autre de la gorge de son frère. Il sentit sa tête légèrement partir en arrière et une fois son geste terminé, il les lâcha, le couteau et lui, et, sans même prendre le temps de le regarder tomber à terre, certain de la réussite de son office, il se retourna et se dirigea vers le pupitre.

Quelques secondes plus tard, le fils cadet des Loewenstein, sortait de la Grande Salle par la deuxième sortie, le Livre de Lumière entre les mains. Il avait rendez-vous avec son avenir, son passé était dorénavant mort et serait bientôt enterré. Plus rien ne le retenait désormais, il était libre de prendre son envol, de pouvoir, enfin, vivre.

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Elena Mirova
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Elena Mirova


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MessageSujet: Re: Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II   Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II - Page 2 Icon_minitimeSam 30 Avr 2011 - 11:19

Alors qu’Elena se concentrait toujours pour réciter les incantations du sort de paralysie et qu’elle fixait droit dans les yeux son ennemie, celle-ci lâcha un argument de taille en l’air. Comme si le temps c’était arrêté, Ely reconnu immédiatement l’ouvrage des Ombres.

Cette catin venait volé le Lys dans ses propres antres sans que personne ne s’en rende compte ! Mais où étaient-ils tous ? Plus personne ne venait prier ? Qui s’occupait de prendre soin d’Alicia ? Remuée par toutes ces interrogations, Elena ne vit pas son adversaire fondre sur elle et la déséquilibrée. Elle chuta sur le sol comme un poids mort et le contact des pierres meurtri son corps. Sa robe avait beau être longue et épaisse, cela n’amortissait pas la douloureuse et inévitable chute qu’elle faisait. Le coup la laissé choquée, elle avait à peine pu finir sa phrase que le sort se lança et la jeune fille sur elle était paralysé. Mais la concentration de la sorcière avait été interrompue trop vite et cette paralysie serait bien moins forte que ce que la jeune femme avait souhaité.

"Je suis là parce qu’il le fallait ! Je ne pouvais pas le laisser affronter cela tout seul !"

La traîtresse s’immobilisa cherchant à attraper sa dague. Le sort avait donc fonctionné ? Elena resta quelques secondes contre la pierre, le dos encore endolori. Elle aurait du mal de se relevé, elle en était certaine. Pourtant son vif instinct et son envie de vengeance prirent le dessus et elle profita du court instant de paralysie de la sorcière de la tribu d’Olrun pour faire basculer la situation et passer du côté dominant. L’unique idée qui venait à Elena était la strangulation. Elle n’avait plus sa dague sous la main et la fureur animait ses actes et coloraient ses prunelles. Si elles avaient pu, elles seraient devenues rouges sang et son corps se serait embrasé de milles feux pour étendre sa colère. Une colère brute, dénuée de raison et d’une quelconque compassion.

Alexandrine avait porté en elle le fruit qui avait tué sa tendre et douce mère. C’était elle qui était responsable de la perte de cet être qu’elle regrettait chaque jour. Comme si le destin lui offrait une chance de venger cet affront, elle saisissait cette opportunité. Elle ne se représenterait peut-être pas.

Les lèvres serrées et légèrement palis par la terreur et l’impuissance, son ennemie semblait souffrir du maque d’oxygène. Elena laissa un petit sourire malsain et satisfait se dessiner sur ses lèvres. La jeune fille face à elle ne serait pourtant pas une âme morte ce soir. Elena avait définitivement perdue la raison et surtout, elle pensait que cette petite mijaurée priait pour qu’on l’épargne. C’était inutile !

Mais la folie faisait perdre la perception qu’Elena aurait du utilisé. Cette fille avait saisit l’occasion qui se présentait à elle en lisant une formule du livre des Ombres développant une épais nuage noir autour d’elle. Alors que la raison réintégrait l’Aguerrie du Lys, un uppercut vint frappé avec violence sa mâchoire. Surprise et sonnée Elena ne vit même pas le second coup arrivé et l’atteindre. Le sort qu’elle avait prononcé avant avait mal fonctionné et c’était le choc en retour qui venait saisir ces entrailles et la rendre de marbre. Incapable de riposter, elle tomba de tout son long et se frappa le crâne en tomba avec sa propre main. Sonnée, elle ne put rien faire lorsque la traîtresse d’Olrun quitta les sous-sols du château.

Le noir, brumeux et profond. Les yeux fixes, Elena ne saisissait pas bien ce qui venait de lui arriver. Elle s’était recroquevillée légèrement lors de sa seconde chute pour mieux encaisser le coup. Tout était ralenti, comme si le temps venait de lever son voile et de laisser échapper la quatrième dimension. Lenteur et hébétude ! Voilà ce que ressentait la Sorcière de Lys. Tout semblait vide et pourtant elle n’avait vu encore le pire.

Une fois que son corps avait retrouvé la capacité de bouger et de ressentir à nouveau les effets du temps, elle se releva massant les ecchymoses qui se formaient une à une lentement. La douleur était présente, mais supportable. Elle marcha avec un allure légèrement plus lente qu’elle l’aurait voulu pour rejoindre la salle principale. Sans cacher sa présence elle s’attendait à voir quelqu’un. Armé de sa simple dague, pointé vers là où elle avançait elle savait que le Livre des Ombres manquerait à sa place. Pourtant elle fut comme frappée par la vérité quand elle regarda le pupitre. Puis elle baissa les yeux et tomba sur…

Un haut le corps l’anima immédiatement et elle du se tenir à l’un des piliers de la salle. Elle passa sa main sur sa bouche en un réflexe de dégoût et hoqueta.


« Seigneur ! » fit-elle tout bas, dans un murmure étouffé par l’horreur et une certaine peur.

Elle continua d’avancer pour faire fasse à la macabre vérité qui l’accablait. Elle s’approcha et reconnu Amaël, visage tourné vers le ciel, les yeux vides, ouverts et la gorge tranchée précisément. Celui qui avait fait cela savait avec certitude ce qu’il accomplissait. Un nouveau hoquet secoua Elena. Elle n’aimait pas Amaël, mais jamais elle n’aurait réellement souhaité sa mort.

Le voir ici étendu la retournait pourtant littéralement. Comment était-ce arrivé ! Personne ne s’était méfié ? Etait-ce une traîtrise ! Amaël devait en plus être encore plus méfiante qu’à l’ordinaire depuis l’arrestation manquée de sa mère.


« Amaël! Amaël »

Les doigts sur la gorge, elle ne sentait rien, même pas un faible battement. Il ne restait aucun espoir ? Son esprit était tellement assailli par les solutions qu’elle pourrait trouver et ce qui c’était passé qu’il lui aurait été impossible de faire quoi que ce soit même si il avait eu une infime chance de survivre.

Alors que faire, quand on est seul, face à un cadavre.


« Pitié, pas ça ! Non ! Pas encore ! »

Elle n’hurlait pas. Elle en était profondément incapable, trop faible par ce combat un peu étrange qu’elle avait mené.

Il lui fallait de l’aide, mais comme appeler qui que ce soit. Si elle réussissait à crier les gardes du château rappliquaient et découvraient la cachette de la tribu du Lys Noir ainsi que trois sorciers, dont deux déjà morts ou presque. Elle respira fort, inspira plus fort encore et ne sentait même pas les larmes qui coulaient le long de ses joues pour mourir sur le sol froid des pavés du centre du repère.


« S’il vous plait ! » gémissait-elle.

A quoi bon pleurer. Elle ne le guérirait pas avec ses larmes. C’était finit. Elle se gifla mentalement et posa ses doigts sur les paupières du corps qui autrefois abritait l’âme d’une enfant qu’elle raillait !

Oh ça non ! Non, elle l’avait haït pour son arrogance et son incompétence mais il était le fils de sa Meneuse. L’enfant du Lys ! Et voilà qu’il n’était plus. Comment était-ce possible. Les oreilles d’Elena bourdonnait par le sang qui bouillonnait à ces tempes. Choquée, elle resta prostrée devant ce corps inanimé, à ne plus rien faire que le regarder et pleurer.

Le choc était étrange. C’était la première fois qu’elle voyait un mort devant ces yeux et cette sensation était désagréable comme si le temps continuait, se moquait irrésistiblement de ce qui se déroulait sous les yeux de la jeune sorcière. Cet enfant n’était plus et pourtant, elle était la seule à le savoir, mis à part son meurtrier.

Le glas sonnait en ces murs. Un enfant du Lys était mort.
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Mina


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MessageSujet: Re: Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II   Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Mai 2011 - 20:44

La plume glisse sur le papier faisant apparaître sur celui ci les maux qui animent ce monde...La tête penchée sur le grimoire, la dame sombre décrit avec subtilité ce que l'histoire ne saurait conter sans en connaître les détails. Ce journal, Mina ne le tenait pas seulement pour elle, mais surtout pour celui qui un jour reviendrait d'entre les morts et prendrait sa revanche, la sienne, la leur... La plume se suspend l'espace d'un instant ...Malaise, étrange étourdissement dont la signification reste silencieuse...
Un regard par la fenêtre et l'image floue d'un chien noir qui passe sous celle ci, alors, et parce que Mina reconnait les signes que la nature lui envoi, elle pose sa plume et se lève. Sans attendre, elle sort de son antre, lieu de refuge qu'elle ne quitte que lorsque cela devient nécessaire, s'engouffrant dans les corridors sinueux telle une ombre.
Seul son instinct lui dicte sa conduite, la mène là où elle doit se rendre, comme une marionnette dont on dirige les pas. Aucun indice, aucun bruit ne lui permettant de lui indiquer ce qui l'attend au détour d'un couloir, seule la certitude que la nuit a enveloppé le monde qui l'entoure...
Le regard étrangement fixe, elle hâte son pas, pressentant l'urgence qui lentement s'accentue en elle. Intuition funeste qui bientôt lui offre un spectacle dont l'horreur ne l'émeut pas.
Corps immobile gisant sur le sol dont la teinte écarlate déploie ses ailes tandis qu'il se vide de son nectar de vie recouvert d'une âme éplorée dont le visage ne lui était pas inconnu. Elle s'arrêta quelques secondes, fixant le visage du défunt...C'est alors qu'elle l'entendit...Faible mais pourtant si présent. L'écho presque inaudible d'un gémissement, celui du chien sombre annonciateur de mort, et c'est alors qu'elle sut que ce n'était pas l'âme d'Amaël qu'il était venu chercher.
Son visage se releva alors et nourrit d'une indescriptible angoisse elle posa sa main sur la poignée de la porte du bureau de sa sœur...
S'il était un poison plus terrible encore que celui dont elle usait parfois, ce serait celui là...La vision qui lui fit face à cet instant fut plus terrible encore que la mort elle même et ses jambes fléchirent pour la laisser tomber auprès de celle qui déjà avait commencé son voyage vers l'au delà.Les yeux clos devant l'insoutenable image qu'elle essayait d'effacer de sa mémoire, ses bras qui n'avaient jamais porté autre chose que la mort, prirent le corps agonisant de celle pour qui la sombre dame avait voué sa vie tout entière. Mina le savait il était trop tard, le cœur d'Alicia s'était arrêté de battre au moment même où elle avait resserré son étreinte, la berçant avec délicatesse comme pour apaiser ses dernières souffrances et ainsi faciliter son envol. Quelques secondes passèrent, sans que Mina ne put faire autre chose que de continuer à la serrer contre elle, fixant la main droite de celle ci, où le nom du traite était écrit en lettre de sang.
La souffrance est pire dans le noir, lorsque l'on ne peut poser ses yeux sur rien, Mina ouvrit alors lentement ses paupières pour s'imprégner une dernière fois du visage d'Alicia et laisser échapper une unique larme qui serpenta sur son visage.

"Pars en paix ma sœur...Par le troisième, le lys noir se perpétuera..."


Alors, seulement, le chien sombre hurla à la mort, appelant l'âme de la grande prêtresse pour l'accompagner dans ce qui allait être son dernier voyage.
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MessageSujet: Re: Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II   Exegi Monumentum Aere Perenius - II/II - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Mai 2011 - 21:24



Un soir, dans l’obscurité vacillante du Grand Salon, un inquisiteur parlait à homme de main près de l’âtre : « On la dit dangereuse et cruelle, moi je n’y crois pas, c’est une femme qui feint le pouvoir, guère plus d’influence qu’une prostitué… ». Dissimulée par le haut dossier de son fauteuil tourné vers la fenêtre, Alicia entendit ces mots et son reflet dans la vitre sourit au béotien qui en sursauta de stupeur.
Alicia commandita au cours de sa vie une dizaine de meurtres, dont de nombreux inquisiteurs pendus par les pieds, poignardés dans le front, empoisonnés dans leurs appartements, envoûtés jusqu’au suicide, certains même spontanément brûlés vifs au milieu d’une rue. Elle tua également, bien qu’indirectement, Elena Dymphna, Prêtresse d’Olrun, en semant la Clairière sacrée de fleurs de lys empoisonnées. Elle manipula sciemment plusieurs dizaines de personnes, fut cruelle avec des centaines, méprisante avec des milliers, froide avec tous.

Un jour, traversant les Somptueux Jardins, une jeune servante demandait à sa collègue
« Pourquoi la Comtesse est-elle si distante et… méchante ! C’est une maladie, quelque chose coincé au mauvais endroit ? Serait-elle frigide !? ». Alicia se releva de derrière le rosier écarlate, une fleur éclatante à la main, une paire de ciseaux à l’autre, la face neutre. La servante l’observa suppliante et la Comtesse de décapiter la rose en un furtif claquement argenté.
Alicia perdit son père avant mémoire et sa mère alors qu’elle n’était qu’à peine une femme. Sa sœur mourut durant la guerre des tribus. Son amie Gabrielle de Mortelune mourut sur le bûcher comme nombre de ses sœurs du Lys dont Cendra Valentine. D’autres se suicidèrent comme Joan Witham ou Alodia, sa meilleure amie, après avoir tué Carlyn, une autre de ses proches et le Comte Loewenstein, l’amour de sa vie.
Alicia estimait – bien que ces estimations soient sujet à discussion - avoir été trahie par Abigael, qui aurait usé d’influences déloyales pour devenir Grande Prêtresse d’Olrun à sa place, et Adrien, car ayant accepté une promotion au sein de la tribu d’Olrun alors qu’Alicia l’avait invité à rejoindre le Lys, et le fut manifestement par Lorenzo, mari adultère, ses deux plus proches consœurs : Alodia, meurtrière de son mari le Comte, et même Mina, assassin de sa sœur, bien qu’elle n’en sut jamais rien, et enfin Adal, son fils et bourreau.

La jeune servante fut renvoyée à la rue. L’homme de main fut démis de ses fonctions et exilé de Forbach.

Les mots… Ils jalonnent notre vie et emplissent notre mémoire. Ils gardent en eux la quintessence du souvenir d’un être, d’un sentiment. Si l’on en croit le vieil adage, l’instant de notre mort est probablement une galerie de portraits chantant, pleurant, riant et susurrant...

Madame de Sarrebourg :
« Vous, ma belle Alicia, vous êtes libre… Votre sœur est un nuage au vent, elle finira en pleurs. Vous êtes le zéphyr lui-même et jamais ne vous essoufflerez… ».

Abigael : « Notre amitié est et restera aussi puissante que nos âmes, plus éternelle que les dieux, plus profonde que les eaux sombres de Diefenbach ».

Elisabeth : « Mais très chère Alicia, il existe des livres interdits, ces sentiers que tu as l'air de vouloir prendre, d'autres les ont pris avant toi. Et ces personnes ne sont plus là pour nous le raconter. Que crois-tu donc qu'il leur soit arrivé ? ».

Europe : « C’est ce monde lui-même qui est maléfique ».

Mina : « Un mal étrange semble ronger les habitants du village, et si les runes anciennes ne se trompent pas, il se pourrait que ce mal s’étende encore, comme une peste noire qui se nourrit de l’âme des gens ».

Alodia : « L'Homme... Est tout aussi mauvais ailleurs... ».

Madame de Sarrebourg : « Les chrétiens manichéens ont séparé le Paradis et l’Enfer, nous, sorcières, savons qu’il n’y a qu’une Terre ».

Avatar : « Doutiez-vous du fait que l'église guérisse le "mal" par un mal bien pire ? L'inquisition... ».

Cendre : « Elles ont choisit la haine et la haine ne peut être guérie que par la haine ».

Europe : « Le seul respect que je te dois, c’est celui qu’on a envers les serpents : les écraser d’un coup de talon! ».

Kerwan : « Vous nous regarderez toujours avec la crainte que nous puissions vous trahir ».

Adrien : « Je ne vous ai jamais condamnée ».

Joan : « Je ne vous mentirai pas, mes soeurs, ou celles que je croyais être mes soeurs, ont dressé de vous un portrait peu flatteur ».

Madame de Sarrebourg : « L’Amour, sachez le, est une passion dévorante et meurtrière ».

Europe : « Mais surtout, aie bien conscience que tu devras affronter ta meilleure amie… et qu’elle deviendra ta plus grande rivale. Es-tu vraiment prête à sacrifier ça ? ».

Kerwan : « Vous parlez de foi, Ma Dame, comme si vos actions pouvaient me sembler étrangères. Sachez qu'elle peut revêtir bien des aspects. Si la mienne se manifeste par la prière, alors la votre se voit dans vos batailles ».

Adrien : « Non, je n’ai jamais cherché le pouvoir Alicia, mais par contre… Vous l’avez toujours secrètement désiré n’est-ce pas ? Vous le vouliez, à travers moi, ou à travers mon cousin. Mais regardez finalement le résultat… ».

L’Oracle : « Vous semblez avoir beaucoup souffert. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour libérer entièrement Forbach du joug démoniaque qui l’enserre, tout comme nous l’avons fait avec vous ».

Europe : « Si tu veux le savoir, j’ai voté pour toi. J’adhère à toutes les critiques que tu as adressées à l’égard de la corruption et l’absence de renouveau qui régnaient sur l’esprit d’Olrun ».

Madame de Sarrebourg : « N’insultez jamais les catholiques ! Insultez les inquisiteurs si vous le voulez, mais jamais une religion et ses croyants. L’homme est digne de respect tant qu’il vous respecte. De là, si on vous blesse un jour, vous pouvez tuer dès le lendemain ».

Gabriel Touchedieu : « Ecrabouiller… ta… tête ».

Lorenzo : « Je suis intimement persuadé que vous parviendrez à faire de Forbach une ville meilleure qu’elle ne le fut jamais. Comme vous tentez de le faire depuis toujours, envers et contre tous ceux qui ne comprennent pas que vous faites cela pour eux, que vous voulez apporter un nouvel ordre, plus juste, plus beau, et non le chaos comme ils se plaisent à le croire ».

Adrien : « Au revoir, Comtesse, puisse l'avenir vous sourire ne serait-ce qu'un jour et briller pour Amaël ».

Europe : « Elle avait l’air sincère et magnanime, Analisa, n’est-ce pas? Mais ce n’était que la surface des choses. Elle était plus véreuse qu’une pomme à la belle saison. Une fois que tu es rentrée dans leur petit clan, tu as le pouvoir ».

Un laquais : « Par la volonté du Conseil du Duché de Lorraine et du Duc de Lorraine, Charles IV, le Comté de Forbach est dorénavant placé sous la responsabilité du Comte de Nicosia, Lorenzo Maestriani ».

Madame de Sarrebourg : « Cette nuit, Alicia, je meurs. Elle m’a souri. Ne me pleurez pas trop longtemps car votre destin est d’être une impératrice magnifique or un empire ne souffre de trop longues faiblesses. N’oubliez pas, mon cœur, que la gloire d’une femme n’est pas de ne pas tomber, mais de savoir se relever. Pleurez et aimez, soyez forte et irréductible ! ».

Louis : « Vos appartements doivent être fouillés. Nous fouillons la ville entière, dans le but de la purifier en écrasant le mal à sa source ».

Owen : « Depuis quand êtes-vous une Sorcière, Comtesse ? ».

Cassandra : « Je sais que vous êtes une sorcière ».

David : « Personne ne fait plus un geste! La Sainte Inquisition est ici pour remplir son devoir sacré: arrêter les sorcières de Forbach ! Nous ne voulons qu’une seule personne ».

Europe : « Je sais que tu ne vas pas me croire… mais je suis désolée, sincèrement. Ça avait l’air vraiment beau. J’aurais aimé faire ce chemin avec toi ».

Amaël : « C’est à votre vue que je me sens en vie ».

Ainsi se ferait le point d’une vie ? Une ultime hécatombe tonitruante de cris et de soupirs. Pour ceux partant la paix dans le cœur peut-être… Tant d’insultes, d’encouragements, de haine et d’amour qu’Alicia n’entendit pas alors que la Fin, tête en bas, les ailes pliées, l’entraînait dans l’abîme. Dernière réplique de sa tragédie, seuls résonnaient en écho les mots amers du seul crime puni :

« Pardonne-moi Maman »
Les yeux d’émeraudes, cernés de douleur, se posèrent fixement sur le néant, à tout jamais. Les ténèbres envahirent sa vision troublée de larmes lourdes comme le cristal et opaques comme la nacre, à tout jamais. Ses mots célèbres d’emphase et de beauté, d’esprit et de cruauté, se turent dans la plus grande religion, à tout jamais.

L’une des plus grandes nobles du comté devint ainsi poussière, dans sa triste condition. L’une des plus grandes sorcières du royaume devint ainsi prière, qu’on chanterait en oraison. L’une des plus grandes femmes du monde devint ainsi plus éternelle que la pierre, à la hauteur de son ambition. Mais si elle fut noble, Comtesse et Meneuse, Sarrebourg, Loewenstein ou Maestriani, Alicia était avant tout femme. Vous les entendrez, les langues tordues par la haine et noircies par l’ignorance, vociférer l’inhumanité de la Veuve noire, du Néron du comté de Forbach. Elles ne diront pas à quelle point elle a aimé, à quel point elle a souffert et à quel point elle a prié… pour le Bien. Ses choix l’auront noircie car elle les aura assumés, jusqu’à son dernier souffle.

Femme audacieuse, elle explora une voie que nul autre n’eut le courage d’imaginer. Elle haït l’intolérance pour mieux apprécier l’humanité. Elle embrassa l’obscurité pour mieux comprendre la lumière. Sa voie n’était certes pas celle de tous, mais elle était légitime, et pour longtemps encore, le Lys Noir pourra se vanter d’avancer dans les pas de sa première Meneuse.

Ne pensez pas qu’elle était ange. N’avancez pas qu’elle était démon. Elle était humaine, et c’est là la raison suffisante à toutes les passions.

Elle ne vous surveillera pas du haut des cieux, elle n’hantera pas vos cauchemars, n’éclairera pas vos lanternes ni ne les soufflera. Elle ne vous méprisera plus, elle ne vous aimera plus. Pourtant, qu’on jure par elle ou bien qu’on bénisse en son nom, elle sera là, éternelle dans le cœur de tous, sombre ou lumineuse. Ne l’admirez pas, ne la jugez pas. Apprenez dignement d’elle et de son histoire. Voyez comme l’humanité peut invoquer les ténèbres, comme elle sait les combattre, comme la lumière n’existe que parce qu’elle crée l’obscurité. Souvenez-vous que si l’homme a vaincu, c’est parce qu’il n’est que nuances diaprées. L’Obscurité comme la Lumière n’est pas une fin en soi, c’est une route qu’on choisit de suivre, en direction de soi.

Son souffle gracieux s’échappa, ultime nuée, emportant une âme légendaire, à tout jamais. Son existence quitta le présent et s’inscrivit dans le marbre noir du Passé, à tout jamais. Son nom s’emplit de haine, d’amour, de pitié et de gloire… pour toujours.
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