The Witch Slay
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 Car il y a toujours des doutes...

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Owen Mansholther
Enquêteur Royal
Enquêteur Royal
Owen Mansholther


Car il y a toujours des doutes... Vide
MessageSujet: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeVen 20 Mai 2011 - 15:08

Owen Mansholther n'avait pas quitté la maison d'Inès de Gallois jusqu'au petit matin. Levé en même temps que le soleil, il avait laissé la jeune femme endormie dans son lit tandis qu'il avait fait un brin de toilette et s'était rhabillé prestement. Le temps de quitter les lieux et de rejoindre la Collégiale, il serait déjà suffisamment tard pour commencer un interrogatoire qui durerait probablement plus qu'une bonne dizaine de minutes. L'Enquêteur avait besoin de réponses, et comme toujours, il les obtiendrait, d'une manière ou d'une autre. Avant de partir, veillant à ne pas faire trop de bruit, il avait quand même préparé un petit plateau pour le déjeuner d'Inès qu'il porta dans sa chambre, le déposant silencieusement sur la table de nuit, veillant à ce qu'un mouvement brusque de sa part ne jette pas le tout sur le sol. Une fois ceci fait, il s'installa sur le bord du lit et mit ses lourdes bottes de cuir. Se tournant une dernière fois vers elle, qui semblait si paisible, il déposa un baiser sur son front avec douceur et quitta doucement la pièce, à pas de Loup. Il quitta ensuite la maison, veillant à ne pas être vu quittant la demeure, pour que personne ne puisse imaginer que la porte n'était pas fermée et s'introduise chez l'herboriste impunément.

Il prit ensuite la route de la Collégiale en silence. Il vérifia machinalement que l'ensemble de ses carnets étaient bien dans les poches intérieures de son long manteau puis s'enfonça dans la brume matinale qui enveloppait encore Forbach et qui faisait du soleil, un disque laiteux à la lumière pâle et diffuse, une lune en plein jour. Il avait eu le temps de réfléchir à ce qu'il allait se passer dans cette cellule, ce qui serait dit, mais même s'il avait une idée du scénario, il ne pouvait complètement en déterminer l'issue. C'était aujourd'hui que ce jouait probablement des mois d'enquête. Car si on avait des soupçons de culpabilité, pour la Justice, cela ne suffisait pas à condamner, contrairement à la « Justice Divine » de l'Inquisition qui présumait coupable toutes personnes entre ses griffes. Au détour d'une ruelle, il parvint enfin sur le parvis de l'Église, il n'était plus très loin de la Collégiale. Quelques minutes plus tard, il fit un signe au planton devant les grandes portes de bois cerclées de fer et entra sans aucune cérémonie. Il demanda à voir la personne qu'il était venue interroger. On le conduisit alors dans une grande cellule avec une table et deux chaises. Il y rentra, attendant qu'on y face venir la personne avec qui il désirait s'entretenir.

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit pour laisser passer l'Agent du Diable, accompagné par deux inquisiteurs qui l'attachèrent solidement à l'une des chaises, face à la table. Owen congédia sans forme les Inquisiteurs en leur précisant qu'il ne souhaitait pas être dérangé et que si c'était le cas, ils auraient de sérieux problèmes. Une fois la lourde porte fermée, il observant son interlocuteur à la lueur des torches qui reposaient dans des appliques sur le mur. Il avait parfaitement remarqué qu'à son arrivée à la Collégiale, ce dernier avait été malmené, la question était de savoir si cela avait été encore le cas pendant l'interrogatoire mené par l'Inquisition. Une telle chose serait sévèrement réprimée par l'Enquêteur qui ne laisserait rien passer.


« - Votre rendez-vous d'hier n'a pas été trop éprouvant ? »
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L'Agent du Diable
Assassin
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeVen 20 Mai 2011 - 18:03

Les dents jaune orangé, la crasse jusqu’à la racine du poil, un œil rouge, l’autre tuméfié, il se roulait dans une flaque de boue au goût de sang, se grattait la tête pour en chasser poux et pusses, fouillait le sol de la cellule pour trouver quelque moisissure ou insecte comestible. Alors qu’il allait passer entre les barreaux il sentit qu’on l’attrapait par la queue. Il n’eut le temps que de voir le sol s’éloigner puis son regard plongea dans la gueule d’un animal plus vorace que le rongeur. L’Agent du Diable avala la tête, tout rond, le sang lui coulant sur le menton. Allongé sur le pavé froid il riait. Non pas que sa nouvelle vie était un exemple de confort. Mais il savait que ça ne serait que provisoire, que le Diable viendrait le sauver. Il imaginait déjà les cris des inquisiteurs paniqués, flottant dans les airs, sentant chaque os se briser, puis la chair bouillir et enfin la peau se déchirer et brûler. L’Agent sentait d’ici l’odeur âpre du cochon brûlé, quel délice…

Les inquisiteurs… ils étaient si mignons… À vouloir rivaliser de cruauté avec lui. Ils n’exprimaient que leur tiède candeur, leur douce naïveté de la vie et de la mort. Lui savait, lui tuait comme eux, mais pour le mal reconnu et assumé. Il ne se cachait plus derrière des valeurs éthiques. Il s’était détaché de l’humain, il avait vendu son âme… Les inquisiteurs l’avaient chatouillé, lui avaient chanté la sérénade, l’avaient embrassé, l’avaient caressé, ils avaient été si bons envers lui que l’Agent ne pourrait jamais les remercier suffisamment… Il espérait simplement que son maître lui en laisserait quelques uns pour qu’il puisse leur offrir la Chute comme signe de gratification.

A peine avait-il eu le temps de finir d’aspirer la queue du rat qu’on vint le chercher dans un grand fracas d’éclat de lumière, de cliquetis métallique et de claquement de botte. L’Agent se laissa traîner parterre comme un déchet humain qu’il ne pouvait pas être. On le ligota sans ménagement à sa chaise, il profita de la proximité de l’homme de main qui vérifiait que les liens étaient suffisamment serrés pour lui lécher le cou. Ce goût de sueur était intensément jouissif. C’était la peur de la mort, c’était la chaleur des enfers, c’était l’huile essentielle de la Chute. L’inquisiteur sursauta et lui envoya son poing dans la figure ce qui manqua de faire tomber l’Agent du Diable parti dans un fou rire épouvantable, animé de soubresauts muets, la tête penchée en avant, ses cheveux sals voilaient son visage émacié. Les inquisiteurs s’en allèrent et le calme revenu, une voix brisa le silence.

Owen Mansholther… L’Agent cessa de rire. Il releva mollement la tête, les yeux à demi clos. La lumière tamisée des appliques murales était déjà trop puissante pour ses yeux de ténèbres. Il dévisagea Owen plusieurs secondes, dans le silence, sans expression. C’était lui… l’homme à la base de tout. Le jeu. Les lèvres de l’assassin s’entrouvrirent avec une lenteur terrible et s’étirèrent interminablement en un sourire surnaturel. Le prédateur face au chasseur. Le jeu inversé, retourné, détourné, brisé, sublimé. Enfin, l’Agent allait peut-être pouvoir frémir, sentiment oublié, frisson de la Chute.


« Vous êtes laid comme une pucelle de cinquante ans… Mais moi je le suis plus encore qu’une de cent. J’étais beau pourtant. L’Inquisition m’a ravagé. Je sais, il n’y a pas de traces très voyantes, quelques ecchymoses seulement, un ou deux contusions, rien de suppurant ou dégoulinant de sève. Mais j’aimerais tant que vous les fassiez brunir au creux du feu. Owen mon ami… Vous n’avez pas répondu à mes lettres ? Vous avez joué. J’adore jouer ! Dites, jouons-nous là encore ? Votre accent… me fait penser… à cette femme que jadis j’égorgeai à Londres près du port, votre mère était-elle belle ? Je m’ennuie déjà à vous parler, captivez-moi. »
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Owen Mansholther
Enquêteur Royal
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Owen Mansholther


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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeDim 22 Mai 2011 - 12:44

L'Agent du Diable était dans un état lamentable, mais à priori, Sébastien Garin avait fait son travail et s'était contenté de passer sa fureur sur autre chose que l'assassin. Il semblait évident que certains coups n'avaient pu être retenus mais il s'en occuperait probablement plus tard, et pas seulement de quelques réprimandes. On ne frappe pas un témoin, ils le comprendraient assez rapidement. Face à face avec cette bête, Owen avait l'impression de se lancer dans la dernière manche d'un jeu assez morbide, mais il devait maintenant le reconnaître, plus que passionnant. A leurs manières, l'assassin et l'enquêteur étaient deux joueurs passionnés par ce qu'ils faisaient, galvanisés par cette essence même du jeu, une façon de penser assez délicate, étant donné que peu nombreux étaient probablement les gens qui puissent comprendre une telle façon de voir les choses.

Owen ne releva pas les différentes facéties de son interlocuteur du moment. Il avait des réponses à obtenir, mais pour cela, oui, ils allaient encore jouer.


« - Nous jouerons tant que le jeu ne sera pas terminé. »

Il s'installa sur la chaise en face de l'assassin et commença :

« - Et si vous me parliez un peu de votre maître ? On ne se proclame pas si souvent Agent du Diable. Auriez-vous été mandaté par Lucifer en personne ? Parlez moi en, comment est-il ? Terrifiant ? Commun ? Anodin ? Surprenant ? »

L'enquêteur était emprunt d'une certaine curiosité. L'Agent ne répondrait probablement pas à hauteur de ses espérances, mais cela serait toujours instructif.
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeDim 22 Mai 2011 - 13:28

L’enquêteur était froid. Il n’était pas drôle. L’Agent du Diable fit une moue vexée. Owen n’avait relevé aucune de ses petites taquineries. Autant parler à un mur. Quoi que… Parler aux murs était une activité passionnante dans une cellule entre deux rats gouleyants. Ils étaient même plus surprenants que l’anglais, ils savaient toujours ce que l’Agent pensait, ils lui répondaient exactement ce que l’Agent voulait entendre. Ils faisaient leurs fiers mais ils étaient aussi bêtes que des humains. L’Agent aimait la maîtrise de l’autre. Or il était à présent attaché et l’autre posait les questions… Il fallait garder l’avantage du jeu, la fantaisie, la bonne humeur à l’approche de l’apocalypse. Un parfum d’humidité putride et de cire fondue emplit les narines de l’Agent du Diable. Oui, le monde sentait la fin proche, le monde suait. Mais pas Owen… Lui était hors du monde. C’était injuste.

« Vous voulez que je vous parle de mon maître ? Vous êtes bête comme une queue de chien ! Voyons Owen, êtes-vous sûr de ne pas le connaître vous-même ? Êtes-vous sûr de ne pas l’avoir déjà croisé ? Monsieur l’enquêteur… Êtes-vous sûr qu’il n’est pas derrière vous en cet instant, derrière tout ce qui se trame dans cette ville ? Dans le cœur effrayé de chacun ? Le Diable est en chacun de nous ! Mon maître, Sir Mansholther, il est partout. Il est le Mal. »

L’Agent du Diable sourit.

« Mais ce que vous voulez c’est savoir comment il est… Comment il m’est apparu, comment il m’a missionné… Des questions que tout homme sur cette Terre se poserait. Comment reconnaître le diable pour mieux l’éviter n’est-ce pas ? Mais le Diable vous voit même de dos. Inutile de chercher à lui échapper. »

L’Agent du Diable inspira profondément, extatique.

« Oh mon pauvre Owen, j’ellipse, je ne réponds pas à votre question… Or vous voulez des réponses… Je ne vous demanderai qu’une chose en ce cas : suppliez-moi ! »
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Owen Mansholther
Enquêteur Royal
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Owen Mansholther


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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeDim 22 Mai 2011 - 13:47

Owen n'était pas ici pour amuser la galerie et encore moins pour l'amuser lui. Qu'il trouve cela divertissant ou non laissait totalement de marbre l'enquêteur. Pour lui, ce qui importait, c'était de mettre enfin le doigt sur les réponses qu'il désirait entendre, non pas pour les découvrir mais pour les confirmer. S'il désirait faire la forte tête, Owen avait tout son temps. S'il paraissait froid, c'était simplement qu'il était comme cela, surtout dans l'exercice de ses fonctions. Pour appréhender un homme comme l'assassin qui lui faisait face, il fallait pouvoir garder son sang-froid en toute circonstance, ne répondre de manière véhémente à aucune provocation et surtout analyser tout ce qui était répondu. Car, le plus souvent, lorsque quelqu'un essayait de dissimuler des informations, ou ne voulait pas répondre, c'était souvent dans ces moments-là qu'il finissait toujours par livrer un petit secret, un soupçon d'information sans s'en rendre compte par lui-même. L'art de l'interrogatoire était justement de pouvoir sentir ce soupçon et de l'enregistrer pour pouvoir avancer dans l'Enquête, parfois même de l'utiliser à bon escient pour confondre le suspect ou pousser le témoin à parler davantage.

« - Il va falloir faire mieux que cela pour que je vous supplie. De toute façon, même si vous n'avez pas comblé ma curiosité, vous m'avez aidé au delà de mes espérances. C'est un bon point pour vous, ça. »

Et oui, l'Agent du Diable ne dérogeais pas à la règle. Aussi verbeux qu'il était, il ne pouvait réellement taire la réponse à la question sous un flot de mots divers et littéraires.

« - Je dois admettre que j'ai été fasciné par vos mises en scène. La mort que vous précédez est surement béate d'admiration devant vos œuvres. Peut-être voudriez-vous partager vos exploits avec moi. Si nous parlions de Laura ? Je suis certain que vous adoreriez me raconter la façon dont vous l'avez tuée. »
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeDim 22 Mai 2011 - 14:14

L’enquêteur loin de sa contrée natale avait du y laisser sa femme. Trop religieux il n’avait pas du aller voir du côté de la maison d’Aspasie. Bref, il était à cran, ça se voyait ! Il aurait pourtant été plus amusant de le voir détendu… L’Agent du Diable hésita à l’inviter boire un verre mais se souvint qu’il était ligoté. Le rabat-joie refusa de le supplier. L’Agent du Diable fronça les sourcils, vexé. Il le prenait pour une bille de plomb qu’on foule du bout des doigts pour l’emmener où on veut puis qu’on met au fond du petit canon pour suicider l’interrogé. Non ! L’Agent ne se laisserait pas manipuler ! Pourtant, la seconde remarque d’Owen le toucha profondément. Ainsi on reconnaissait enfin son talent ?! Puis le nom de Laura fut cité et l’enthousiasme quitta visiblement le regard de l’assassin.

« Oui, Laura fut une victime délicieuse… Avec ses doux cheveux et ses beaux yeux… Une Chute exemplaire. Vous vous demandez comment j’ai pu réussir ce coup de maître ! C’était pourtant si simple… Un peu d’agilité pour grimper le mur du château, un peu de discrétion pour pénétrer la chambre de la belle, un peu de poison pour pimenter sa tisane… On va cacher le bordel et le tour était joué ! Ce sont souvent les méthodes les plus simples qui font courir le plus les enquêteurs malhabiles dans votre genre. Hahahaha ! »

C’était un rire jaune. L’Agent du Diable lunatique n’était plus du tout excité, apparemment déçu. Il regarda Owen dans les yeux, toujours impassible.

« La Mort je ne la devance pas vous savez, je la chevauche »

Il sourit à nouveau à l'inspecteur. Toujours en prise avec d'indomptables pulsions contradictoires.
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Owen Mansholther
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeLun 23 Mai 2011 - 9:47

Parler. Le faire parler. Voilà ce qui importait réellement. Il fallait qu'il réponde, d'une manière ou d'une autre. Les réponses indirectes apportaient souvent bien plus d'informations que les réponses directes. Pourquoi ? Simplement parce qu'en choisissant un chemin détourné pour répondre, on employait souvent davantage d'information qu'en allant droit au but. De la même manière que quelqu'un qui ne se contente pas de répondre « oui » ou « non » à une question qui s'en suffirait. L'Agent aimait parler, Owen ne s'y trompait pas. Il était même loquace à souhait. Il était habile, certes, mais même si chacune de ses emphases ne comportait qu'une seule once d'information, l'enquêteur savait qu'il pourrait la saisir au vol et s'en servir. Alors qu'importe qu'il fasse le mariole, si cela pouvait soulager ses dernières heures...

« - Certainement. C'est un étalon ou une jument ? »

Bien entendu, il se fichait complètement de cette réponse.

« - Pourquoi avoir changé de méthode après tout ce temps d'exactions ? Votre manière d'agir ne vous convenez plus ? Plus assez théâtrale à votre goût ? Vous aviez besoin de reconnaissance ? Ou peut-être que le Diable, content de vos œuvres, vous a offert une plus haute destinée en vous indiquant un dessein plus noble qui servirait ses intentions et vous donnerait l'ultime gloire ? »
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeLun 23 Mai 2011 - 12:09

Une mouche voletait depuis quelques minutes déjà dans la salle. Elle se posa sur la table et s’avança vers l’Agent du Diable immobile. Owen avait posé ses questions et l’Agent restait silencieux, comme tétanisé. Puis soudain, il fit légèrement pivoter sa chaise et balança sa tête en avant. Celle-ci s’écrasa sur la table avec un bruit mat. L’Assassin se releva à nouveau en fou rire, une large marque rouge sur tout le front avec au centre une trace sanguine. La mouche n’était plus. Cette mise-en-scène n’avait aucun but, simplement de rappeler à Owen Mansholther que s’il menait l’enquête, c’était à l’interrogé que revenait le pouvoir et qu’un silence n’était parfois rien qu’un vide absurde causé par une mouche ridicule.

« La Mort n’est ni un étalon ni une jument… C’est une femme. Une péronnelle fabuleuse à la peau de lait, plus douce que le pelage d’une pêche, plus pâle que la lune nébuleuse d’un soir d’hiver. Elle est grande et mince, hâve comme un héron albinos apeuré. Elle est toujours de passage, prête à s’envoler, mais quand elle s’est posée, elle reste fixe et fière comme une statue de marbre vert. Ses yeux rouges n’ont d’impressionnant que leur rareté. Rien n’est plus important que les yeux, leur couleur plongeant dans l’abysse du néant est à soi seul une raison ultime pour un crime. La Mort est une femme car elle a peur des hommes comme une vierge fébrile, mais qu’elle a pouvoir de vie ou de mort comme une déesse terrible. C’est une femme car c’est entre ses ailes que réside le plaisir... »

L’Agent bâilla. Il avait mal au front soudainement. Il n’avait plus envie de répondre.

« Le Diable m’est apparu et a donné ses ordres » conclut-il l’air désabusé.
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Owen Mansholther
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeMar 24 Mai 2011 - 11:08

L'attitude de l'Agent du Diable était à la fois prévisible et imprévisible. Owen savait qu'il avait à faire à un être totalement hors de contrôle, et donc savait qu'il devait s'attendre à l'impossible, mais même sans aller jusqu'à imaginer tous les scénarios possibles, ce dernier était capable de créer la surprise là où il ne devait plus en avoir une seule once. La scène de la mouche était totalement surréaliste d'ailleurs. Quelle idée saugrenue avait bien pu passer par la tête de ce fou.

« - Ne t'abîme pas plus que nécessaire, l'ami. J'ai encore besoin de toi et pour bien plus que de simples questions. »

Son discours sur la mort était étonnamment sensé et Owen s'était même surpris à réfléchir à la question. Il était vrai que l'association de la mort à la figure féminine était réaliste. De là à affirmer que ce pauvre fou avait raison, il y avait un pas que l'enquêteur ne franchirait de toute façon pas. Comme il s'y attendait, l'Agent s'attardait sur les questions sans importance et répondait plus que succinctement. Bien soit, cela ne le dérangeait pas. Owen aimait les interrogatoires coriaces.

« - Je me demande bien pourquoi le diable ne serait pas une femme, lui aussi. Après tout, il a autant le pouvoir de vie et de mort que la Mort elle-même non, n'en est-il pas le maître. Un homme peut-il vraisemblablement être le maître d'une telle femme que la Mort ? »
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeMar 24 Mai 2011 - 21:22

L’ami ?! La soudaine familiarité d’Owen irrita profondément l’Agent du Diable qui ne put pourtant retenir un sourire démesuré en toute incohérence avec ses succédanés d’émotions.

« Non ! Le Diable n’est pas une femme… Voyons, il entretient une différence majeure avec la Mort. Vous voyez bien ce dont je veux parler. »

L’Agent du Diable se pencha autant que possible vers Owen Mansholther et lui jeta le regard de celui qui s’apprête à partager une confidence.

« Il n’a peur de rien !!! » hurla-t-il en éclatant de rire.

Non, le Diable n’avait peur de rien, car il avait prise sur tout. Dieu pouvait craindre une révolte des hommes, ou un abandon des anges. Cela c’était déjà vu. Le péché d’orgueil était la base du cyanure divin. Tandis que le Diable n’avait jamais craint que les hommes ne s’élèvent à trop de pureté. De plus il gardait soutien de ses anges de par ce qu’il avait de plus à leur offrir : le jeu. Et l’Agent du Diable comme tout apprenti démon respectable n’avait que cette idée à l’esprit.

L’Agent se remit au fond de sa chaise et continue avec calme :


« Le Diable n’a pas peur. Il ne craint ni l’homme ni l’avenir. Surtout pas l’avenir… »
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Owen Mansholther
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeMer 25 Mai 2011 - 10:15

Ainsi donc le diable ne pouvait pas être une femme. L’idée était pourtant séduisante mais il était certain que l’Agent du Diable avait probablement raison. Peut-être même que le diable et la Mort étaient amants. La perspective était amusante, il y aurait probablement matière à réfléchir dans ce domaine, mais les preuves étaient beaucoup trop minces et peu dignes de confiance, pour réellement parvenir à une conclusion sans passer pour un fou. L’idée que la Mort puisse craindre l’Homme ou l’avenir était assez étonnante, toutefois Owen fut assez bien convaincu que le Diable lui n’avait aucune crainte à avoir de ce côté-là.

« - J’ai entendu beaucoup d’histoires sur le compte du Diable. Mais je pense que vous êtes probablement le plus à même d’en parler. Vu que vous l’avez rencontré en personne. »

Il fixa l’Agent pendant un petit instant et rajouta :

« - Qu’avez-vous ressenti lorsqu’il vous est apparu ? Un sentiment de jouissance ? Une crainte devant sa personne ? Après tout, cela doit toujours un peu surprendre de se trouver en tête à tête devant un démon, non ? Même pour vous. »
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeMer 25 Mai 2011 - 12:57

La curiosité de l’enquêteur faisait frémir de jubilation l’Agent du Diable. Nul ne pourrait jamais comprendre combien sa première rencontre avec le Diable était un évènement absolument extraordinaire, précieux, intime. Cette conversation qu’ils avaient eu resterait à jamais gravée dans la mémoire de l’assassin. Ces mots brûlant de passion, ce pacte tranchant comme la faux. L’Agent s’était senti si bien en symbiose avec le Diable, c’était comme rencontrer son père pour la première fois. C’était un évènement unique. N’importe qui l’aurait gardé pour soi. Mais l’Agent du Diable dans grand illogisme ne trouvait pas d’intérêt à garder pour soi sa vie personnelle. Pour le jeu, il était prêt à tout.

« Il m’est apparu un soir, au début de l’automne ou bien à la fin de l’été. On pourrait croire que le Diable est du genre à vous convoquer en lettres de feu embrasées dans le ciel. C’est le cas, mais plus subtilement, en mon cas, il ne l’a pas fait. Il m’a d’abord fait porter une lettre écrite au sang, m’invitant à le rejoindre à la nouvelle lune dans les ruines d’une vieille chapelle oubliée, dans une forêt voisine. Comment être sûr qu’il s’agissait du Diable ? Eh bien cette chapelle oubliée, il se trouve que j’y avais vécu jadis l’évènement le plus triste de ma vie, celui qui me condamna à devenir tel que je suis. Cette chapelle, c’est moi qui l’avais détruite, bien des années auparavant. Le Diable le savait… Et j’ai rapidement compris qu’il savait toujours.
Dans la nuit noire, je me suis approché du lieu de rendez-vous, et je me suis caché. Plusieurs heures passèrent, et rien. Je me suis alors approché des ruines pour aller saluer un crucifix que j’avais autrefois brisé. C’est alors que je le vis, derrière l’autel, prêtre des ténèbres. Il savait que je m’étais caché, il savait quand apparaître, il savait tout. Il portait une immense cape noire et une large capuche ombrait complètement son visage. Aussi ne pourrais-je pas vous dire s’il porte des cornes ou non. Je dégainai mon fidèle couteau et m’approchai – sans accord signé, le Diable restait un danger cruel. Arrivé à quelques mètres de lui il leva les bras et un anneau de feu entoura les ruines. J’étais pris au piège, avec le Diable.
Je ne savais plus quoi faire. Je ressentis ce que vous appelez la panique – personne ne peut connaître sincèrement ce sentiment avant d’avoir été nez-à-nez avec le Diable. C’est alors qu’il a baissé sa capuche, je mis mes mains devant mes yeux de peur que son regard de braise ne me brûle les paupières. Mais le Diable miséricordieux avait adopté forme humaine. Il me parla longuement, il me prédit les évènements à venir, me proposa une mission qui me permettrait de tuer à ma soif dès les jours suivants avec sa protection. Il sortit alors un vieux palimpseste souillé de traces de sang qu’il me présenta comme les dus des traîtres infidèles. Je signai, vendus mon âme, assassinai les derniers cris de ma conscience. Je devenais l’Agent du Diable en échange d’une place aux enfers à côté du Maître. Il prit alors une lourde bourse rouge sous sa cape et la déversa à mes pieds : des rubis, des dizaines de rubis. Il m’en promit mille fois plus encore une fois ma mission terminée.
Le Diable est un homme… Le Diable est un homme bon. »
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeMar 31 Mai 2011 - 12:47

Voilà que maintenant, l'Agent du Diable devenait loquace. Et pour loquace, c'était même bien mieux que cela. Alors qu'il s'était contenté de bribes, intéressantes mais peu étoffées, le voilà qui se lançait dans une description on ne peu plus précise des évènements, pour le plus grand bonheur d'Owen qui laissa naître un petit sourire sur son visage, captivé par ce récit surréaliste mais qui retenait pourtant toute son attention. Le faisait-il exprès ou non, mais il existait un sincérité inégalée dans ses propos. Pourquoi mentirait-il ? Il était tellement persuadé de l'existence du Diable qu'il remettait la fin du jeu dans ses mains. Pensait-il à ce point là que tout était déjà jouée et que Forbach brulerait dans les flammes de l'Enfer ? L'idée était effectivement probable dans son esprit mais elle n'était pas viable dans celui d'Owen. Il manquait un paramètre essentiel à l'Agent mais l'heure serait très rapidement venue de lui montrer la vérité, même si ce serait probablement un choc pour lui. L'enquêteur sortit son carnet et griffonna quelques lignes sur son carnet avant de tirer un trait magistral en dessous, signe, pour ceux qui le savait, que l'affaire était dorénavant résolue. Forbach serait libre, comme il l'avait promis.

Owen posa son regard sur ce qu'il restait de la terreur de la ville.


« - Voilà une charmante histoire, je l'admet. A vous entendre, le Diable est extrêmement puissant et il a une connaissance évidente de l'avenir, ce qui lui procure probablement un avantage non négligeable. Voulez-vous que l'on joue un dernier jeu vous et moi, la dernière manche de notre combat ? Ma dernière carte, la plus haute main remporte la mise. »

Il marqua une pause puis il poursuivit :

« - Je vous propose de défier celui qui vous emploie puisque de toute façon vous n'êtes plus en mesure de m'opposer une quelconque résistance. Que diriez-vous d'assister au spectacle, votre puissant Diable contre moi ? »

Owen frappa quelques coups à la porte de fer et se retourna vers l'Agent :

« - Vous aurez votre Chute, mais vous seriez avisé de ne pas vendre trop rapidement ma peau. J'ai plus d'un tour dans mon sac, même contre le Diable en personne. »
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitimeMar 31 Mai 2011 - 20:59

L’arrogance… C’était bien le défaut le plus délectable jamais observé par l’Agent du Diable. Peut-être du fait qu’il soit issu du péché d’orgueil, le pire des sept capitaux. Pécher par orgueil, par désir de supériorité, c’était vouloir prendre la place du démiurge, vouloir usurper le pouvoir divin, c’était défier Dieu lui-même. Forcément, l’Agent trouvait cela fort excitant. Pourtant Owen voulait défier le Diable plus que Dieu. L’orgueil en était-il résorbé ou simplement différemment placé ? L’Agent du Diable en trouva l’arrogance plus grande encore.

Non seulement se prendre pour Dieu n’était en soi pas si difficile puisqu’il s’agissait simplement de dominer et diriger les choses frontalement et avec une brutalité de bête absurde. Tandis que se prendre pour le Diable, c’était promettre un niveau d’intelligence hautement supérieur, c’était croire en son propre pouvoir de manipulation, c’était renier sa moralité à un point qu’un homme savait si bien faire que pour se démarquer, il fallait piétiner toute l’humanité. Se vouloir l’égal du Diable, c’était avant tout reléguer ses pairs à un rang ridicule. C’était donc bien un orgueil démesuré. Ainsi donc Owen était-il orgueilleux. Mais pour l’Agent du Diable, Dieu depuis bien trop longtemps s’en était allé, livrant l’humanité à son ennemi, aussi se prendre pour Dieu n’aurait eu aucun sens ! Alors que se prendre pour le Diable trouvait un écho magnifique et tragique. Se prendre pour le Diable, c’était croire en la solitude absolue d’un pouvoir absolu, sans force contrariante. Owen jouait donc une partition trop compliquée. Il sombrerait dans le piège.

L’arrogance avait ceci de merveilleux également qu’elle offrait à quiconque la pratiquait un tant soit peu correctement une aura fantastique. C’était esthétiquement beau à voir, écouter et ressentir. L’arrogant avait raison des cœurs et des âmes. L’Agent du Diable était séduit par l’assurance démesurée de cet enquêteur, et alors que son geôlier venait le chercher, il regrettait déjà la fin d’un entretien avec cet ersatz diabolique qui lui avait un temps rappelé l’éblouissant panache de son maître.


« J’accepte mon bel inspecteur ! Le jour ou le Diable se présentera à vous, défiez-le et faites-moi venir au duel. Car ce jour… Vos yeux implorants me feront crier de joie. »

Deux hommes de main détachèrent l’assassin et le reconduisirent dans sa cellule.

« Le Mal triomphe toujours Mansholther ! Surtout ici ! Hahahahahaha ! »
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours des doutes...   Car il y a toujours des doutes... Icon_minitime

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