The Witch Slay
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David Geisler
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David Geisler


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MessageSujet: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeVen 10 Juin 2011 - 3:15

A mille lieux des préoccupations de survie de Narcissa, la musique résonnait avec force dans une des tavernes de Forbach. La bière et le vin coulaient à flot, la mélodie portait sur ses ailes des couples chavirant dans une chorégraphie chaotique, et comme chaque soir dans ce genre d’établissement, chacun s’oubliait entre les bras ou les cuisses d’autres âmes solitaires.

David avait passé la journée à boire, fumer, forniquer, jouer aux dés et aux cartes.
Comme tous les autres jours depuis bientôt une semaine.

Pas très raisonnable pour un Inquisiteur? En effet. Sauf que David n’était plus en fonction; et chaque fois qu’il repensait aux circonstances l’ayant écarté de sa profession habituelle, il se sentait amer.

Les deux semaines de mises à pied que Cassandra lui avait annoncé en personne.

Et si il adoptait un style de vie aussi déluré et dissolu pendant cette période, ce n’était pas qu’il la considérait comme des vacances, loin s’en faut… Plutôt, au contraire, avait-il l’impression d’être laissé pour compte, mis à l’écart. Une punition qu’il n’assumait pas, ne l’évoquant que de mauvaise grâce et avec un extraordinaire mauvaise foi. Le sermon de la Comtesse de Saint-Loup avait eu un effet, c’était indéniable. Mais avec l’annonce de la mise à pied, cet effet s’était pour ainsi dire… en partie évaporé. Une sombre rancœur grommelait en lui –non contre la Veuve, car elle n’y était (presque) pour rien, mais contre ce congé forcé dont il souhaitait déjà ardemment la fin avant même qu’il n’ait commencé. L’ennui avait survenu dès le premier jour… et David s’était rendu compte que si il appréciait à leur juste valeur les moments de détente, il n’était vraiment pas fait pour se tourner les pouces. A défaut de trouver une occupation constructive, il avait donc plutôt adopté un comportement contestataire, signe de son refus de soumission à la sanction édictée par l’autorité hiérarchique. Et il imaginait déjà l’air affligé de Sarah Geisler lorsqu’elle apprendrait qu’il passait son temps à faire le tour des tavernes, voir même le visage pincé de Cassandra soulignant une fois encore son manque de maturité…

"Tu t’en fous, non? T’as pas de comptes à rendre à cette vieille peau!" s’esclaffa un de ses amis avec qui il était attablé. Celui-ci remplit de nouveau le verre de David à ras-bord, et le jeune homme prit une grande goulée de bière après avoir haussé les épaules avec fatalisme.

Tard dans la soirée –ou plutôt en plein milieu de la nuit- le tenancier les mit dehors car l’établissement fermait ses portes. Les rires des jeunes gens retentissaient dans l’air tiède et les ruelles désertes. La majorité rentrèrent chez eux, mais les plus proches amis de David s’autorisèrent encore une dernière balade sous les étoiles, braillant à tue-tête une chanson de marin. Puis ils finirent par se disperser pour de bon.

Une fois seul, David dut s’appuyer contre un arbre pour vomir ses tripes. Cela lui fit du bien, ôtant un poids sur son estomac tandis que la brise lui apportait un peu d’air frais sur le visage. Il était ivre, ses repères étaient brouillés, la nuit devenait floue et fantasmagorique. Qu’importe! Il ne voulait pas aller s’effondrer maintenant dans son lit et il avait encore le fond d’une bouteille d’un rhum ambré à terminer. Il se balada donc seul à travers champ comme il aimait parfois à le faire, se remémorant chaque fois qu’il était passé par là avec une fille différente. Le souvenir de son escapade avec Laetita Gaumont s’imposa à lui et un sourire étira ses lèvres.

Sur le sentier de terre battue, ourlé d’herbes hautes qui bruissaient délicatement sous la brise nocturne, David s’enfilait une gorgée supplémentaire de boisson alcoolisée lorsqu’il sentit son pied butter sur quelque chose. Du fait de sa soirée beuverie, il n’eut bien sûr pas assez de lucidité pour recouvrer son équilibre et s’effondra par conséquent de tout son long sur le sol, du rhum l’éclaboussant un peu partout.

"Merde !! C’est quoi ce…"

Lorsqu’il vit dans quoi il avait trébuché, le jeune homme écarquilla et cligna plusieurs fois des yeux pour être certain que l’alcool ne lui jouait pas des tours. Il crut un instant à un produit de son imagination et faillit se détourner, pourtant la forme de ce qui était disposé en travers du chemin ne pouvait prêter à confusion.

Un corps.
Le corps d’une personne qui lui était terriblement familière.

"NARCISSA!!!"

David se précipita, effaré. Comment, et surtout pourquoi, s’était-elle retrouvée là? Il avait failli ne pas la reconnaître à cause de ses vêtements en lambeaux et de ses blessures –de nombreuses contusions, brûlures et traces de sang séché auréolaient son épiderme. Pourtant, il n’y avait pas de doute possible: il aurait reconnu entre mille les traits délicats de son visage, ainsi que sa cascade d’ondulations rousses. Pour l’instant en tout cas, elle semblait inconsciente; David scruta les alentours mais ne vit personne. Fébrile et terriblement inquiet, il s’assura en premier lieu que le cœur de Narcissa battait toujours et faillit s’évanouir de soulagement lorsqu’il constata que c’était le cas.

Mais que lui était-il donc arrivée pour qu’elle se retrouve dans cet état déplorable?
Tâchant de procéder par ordre, David glissa ses mains en dessous du corps inerte de sa frangine et la souleva de terre. Son sens de l’équilibre était toujours si peu fiable qu’il faillit se vautrer une nouvelle fois; heureusement, après avoir titubé pendant quelques secondes il réussit par miracle à se maintenir debout. Le jeune homme lutta pour dissiper les brumes de l’alcool, secouant la tête et clignant furieusement des paupières. Puis il avança tant bien que mal en remontant le sentier de terre battue.

Son premier réflexe fut de prendre la direction de la zone habitée. Dès qu’il trouverait quelqu’un, il ferait porter un message au château pour prévenir Cassandra.
A mesure qu’il avançait cependant, il se rendit compte des failles de son plan. On était en plein milieu de la nuit et il ne croiserait personne dans la rue avant une éternité. En outre, qu’une âme charitable veuille bien ouvrir sa porte à un type louche avec une fille morte dans les bras était plus qu’improbable. Et enfin, il risquait de mettre trop de temps: l’important pour le moment était de soigner les blessures de Narcissa. Si jamais elle mourrait à cause de sa lenteur… non, il ne pouvait tout simplement pas l’envisager.

David bifurqua et coupa à travers le champ.
La silhouette familière d’une masure qu’il connaissait bien se dressa dans l’obscurité. L’endroit n’était plus habité depuis des décennies et il tombait un peu en ruine, mais c’était un lieu abrité du vent, qui conservait tout de même un sol, un semblant de toit et quelques murs… plus jeune, David s’y était souvent rendu, faisant de cette vieille bicoque une sorte de refuge sûr où il pourrait se dissimuler en cas de besoin. Et il éprouvait pour l’endroit une sorte d’attachement sentimental qu’il n’avait partagé jusqu’ici avec quiconque ou presque.
Il envoya valser la porte d’un coup de pied et, une fois à l’intérieur, déposa Narcissa sur les restes d’un matelas de plume qui avait dû appartenir aux propriétaires des lieux, plusieurs vies auparavant. Aussitôt après, il revint chercher sa bouteille de rhum pour la rapporter à la masure, et la remplir avec l’eau claire et fraîche du petit ruisseau qui coulait derrière, glissant sagement entre les rochers et les fougères. Après quoi, il s’installa près de sa frangine pour commencer à la soigner.

Il n’était pas un grand médecin… mais il ferait de son mieux, en attendant que quelqu’un de plus compétent termine le travail.
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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeDim 12 Juin 2011 - 0:24

Elle ouvrit péniblement les yeux et vit un jeune homme brun, de grande taille, un peu mince, aux vêtements froissés, tentant de la soigner par un linge humide. Les odeurs de son haleine alcoolisée et de parfums féminins ne la gênaient pas. Qu’il la vît à moitié nue n’était pas dérangeant, de toute façon, son corps était assez effrayant pour supprimer des envies et son air préoccupé, la rassura. Visiblement, son sauveur était à mi-chemin entre un fêtard et un gentil garçon. Comme quoi la chance pouvait de temps en temps vous aider.

Puis ce fut un examen rapide des lieux : accueillant, confortable et sans aucune ombre pour voler votre âme. Un sentiment de sécurité vint et la jeune fille soupira, étant enfin hors de tous dangers. Elle se concentra davantage sur ce mystérieux samaritain. C’était idiot, mais il lui disait quelque chose, mais tout était si nouveau qu’il était impossible d’avoir un souvenir à attacher. Le regard de l’homme la fit frissonner. Mais qui était-il ? Comment établir un premier contact ? Avec un semblant d’humour ? Mais avait-elle un semblant d’humour ?


- À vue de nez, j’ai eu droit à l’ami déchirant et vous à l’ami déchiré.

Cette blague étant vraiment mauvaise, elle tenta de rire un peu, mais à cause de ses poumons endoloris, il n’en sortit qu’un son caverneux. Puis d’une voix étouffée :

- Ne pensez pas que je veuille vous faire du charme bien que je vous trouve à mon goût, mais j’ai l’impression que nous nous sommes déjà rencontrés. Vous connais-je ? Suis-je une amie de vos soirées ? Mais mon bon ange, ne me demandez pas mon nom, car je l’ai oublié.

Elle voulut rire, mais s’avisa de mettre la main devant sa bouche, car cela se transforma bien vite en une toux qui semblait écorcher tous ses boyaux. Ces gestes réveillèrent toutes les autres douleurs, elle grimaça bien qu’heureuse de pouvoir les ressentir. Après toutes ses batailles pour changer son destin, tout ce temps à espérer, toutes ces aventures pour obtenir des voix précieuse à son jugement et… elle avait enfin un corps ! Mais au fait…

- Nous sommes en quelle année ?
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David Geisler
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David Geisler


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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeDim 12 Juin 2011 - 1:37

Après avoir ramené de l’eau du ruisseau, David commença sans perdre de temps. Il retira son manteau puis sa chemise, afin de se servir de celle-ci comme d’un linge humide –heureusement, elle était propre, puisqu’il avait eut le bon goût d’en mettre une fraîchement lavée avant de sortir ce soir. Aussitôt après, il entreprit de laver les plaies de Narcissa, du moins dans les limites que le lui permettait la décence; car visiblement les blessures n’avaient épargnées aucun endroit de son corps. Il en avait pour preuve cette robe claire aux lambeaux carbonisés… le jeune homme nettoya donc à grande eau les traces de sang séché, très présentes un peu partout, et appliqua son textile humide et frais sur les nombreuses brûlures, ce qui avait pour but de soulager l’épiderme. Le front de Narcissa en particulier, avait souffert et présentait tant de matière rougeâtre et coagulée qu’on aurait dit que son arcade était fendue.

Malheureusement, les soins n’étaient pas aussi précis qu’il l’avait désiré. David était toujours ivre, ses gestes étaient mal assurés, et surtout il avait le plus grand mal à se concentrer assez pour réunir des pensées cohérentes. Il ne cessait au contraire de se demander en boucle comment sa frangine avait pu atterrir à moitié morte au milieu d’un champ et en pleine nuit par-dessus le marché. S’était-elle enfuie de chez elle? Et dans ce cas, pourquoi? Il avait chaud, le corps de Narcissa était presque nu sous ses doigts et l’arrière goût de l’alcool dans sa bouche excitait sa vaillance.
En vrai, il était à deux doigts d’exploser.

Puis Narcissa se réveilla… et David ne comprit pas un traître mot de la phrase qu’elle prononça alors. Ou plutôt, il l’entendit sans en saisir le sens. Etait-ce de l’humour? Si tel était le cas, ce n’était vraiment pas le moment! Il tenta de la fixer pour lui faire les gros yeux, mais sa rétine alcoolisée lui renvoya l’image dédoublée de la rouquine. Ah non, une seule Narcissa c’était bien assez, sinon on allait crouler sous les ennuis… il cligna furieusement des paupières et parvint à rétablir une vision à peu près normale, n’en croyant pas ses oreilles: sa frangine se comportait comme si elle avait tout oublié ou pire… qu’elle ne le connaissait pas!!

"Vraiment hilarant" maugréa-t-il, persuadé d’une mauvaise blague. "Où étais-tu passée? Que t’est-il arrivé?"

David continua à la soigner en marmonnant dans sa barbe. Il aimait certes la joie de vivre de Narcissa, mais de là à faire de l’humour dans des circonstances pareilles… puis peu à peu, une pensée effrayante se fraya un chemin dans son esprit particulièrement embrumé dans les volutes de l’alcool. Et si, au cours de son escapade nocturne mystérieuse, elle avait reçu un coup sur la tête qui lui avait fait oublier certaines choses?
Il se recula soudainement, effaré, tandis qu’un sentiment terriblement égoïste lui étreignait la poitrine. En vérité, il se moquait qu’elle ait oublié Forbach, Rodez ou même sa propre famille; il ne voulait juste pas qu’elle l’oublie, lui!! Ces pensées étaient si cruellement égoïstes qu’il se dégoûta lui-même. Et Cassandra, quand elle apprendrait ça? Il avait été tellement soulagé de la trouver en vie malgré ses blessures… mais à présent, tout semblait s’effondrer.

Ses doigts tremblaient, ses gestes étaient de plus en plus fébriles et il suait à grosses gouttes.

"Ton nom, c’est…" il dut s’arrêter quelques secondes et se racler la gorge car sa voix trop émue virait dans des tons étranges. "Narcissa de Saint-Loup… Voyons, on est en 1645! Ne me dis pas que tu as tout oublié! S’il te plaît… ne me dis pas que tu m’as oublié, moi?..."

Le jeune homme attendit sa réponse dans un silence terrible. Sa bouche était complètement sèche et il dut suspendre ses soins, car il se sentait sur le point de tourner de l’œil.
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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeDim 12 Juin 2011 - 18:14

Quand l’homme lui fit de gros yeux et la tutoya, le doute fut enlevé : cette impression de déjà vu était amplement justifiée ; le trouvant même amusant à sa façon de marmonner. Il la connaissait, cela ne fit, aucun doute pourtant l’idée que cette dernière ne le reconnaisse pas mit un peu de temps à faire son apparition. D’ailleurs son silence avait dû l’aider un peu, après tout, si cela était vraiment une plaisanterie, elle aurait déjà répondu sur ses aventures nocturnes et même au-delà… Et enfin, à la surprise effrayée du samaritain montra qu’il devait tenir beaucoup à elle. Il réussit pourtant à reprendre rapidement ses esprits et répondit à toutes ses questions.

En entendant ce qui devait être son identité, rien ne vit ; juste une donnée importante, elle était issue de la noblesse. De peur de perdre ces précieuses informations, la jeune fille fit de son mieux pour les répéter plusieurs fois dans son esprit. La date lui permit d’avoir un repère, mais en quoi ?
Un silence de mort appesantit la petite pièce. La nouvelle tomba, elle était amnésique, une étrangère dans le corps et la vie d’une autre, devant connaître cette Narcissa parmi ceux qui l’ont connue. Jamais elle n’aurait espéré trouver en cet homme, une première étape dans cette découverte, quitte hélas à lui faire plus de mal, car il ne voulait pas totalement croire l’indicible vérité : ses seuls souvenirs débutaient dans cette maison avec l’Agent du Diable. Il fallait d’abord commencer par l’annonce de ce deuil sans en être un :


- Je suis désolé… je ne me souviens pas de vous. J’ai juste une impression de vous avoir connu, c’est tout. Qui êtes-vous bon ange ? Un ami, de la famille, une connaissance ? Je suis vraiment désolé… Je…

Si son regard fut empreint de malice, de joie rieuse et d’intelligence, il est désormais extrêmement doux, caressant, tendre et nimbé d’une grande profondeur montrant que la jeune fille revenait de loin et avait beaucoup appris. Et en cet instant, compatissant pour cet étranger.

- J’ai beau chercher une réponse… Je… Je n’ai que des bribes de souvenirs, mais pas de vous.

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David Geisler
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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeDim 12 Juin 2011 - 20:05

La réponse tomba telle un couperet. David mit plusieurs secondes à réagir, fixant le visage de Narcissa sans le voir. Cette personnalité dénuée de souvenirs avait gardé sa gentillesse et sa bonté d’âme; cela se voyait dans ses yeux où luisait un éclat doux, ou encore à ces nombreuses excuses qui tentaient de le ménager. Mais en cet instant aucune compassion, aucune étreinte, rien n’aurait pû le consoler, car la vérité inéluctable s’imposait à lui, exacerbée d’autant sous l’effet de l’alcool: Narcissa l’avait oublié.

"Non, ce n’est pas poss…"

David ne se donna même pas la peine de finir sa phrase. Il se leva et s’éloigna car il ne parvenait plus à penser clairement. Les restes de sa beuverie continuaient à déchaîner leurs effets sur lui; son esprit était embrouillé, il se sentait nauséeux… bien qu’à la réflexion, ces symptômes n’avaient peut-être rien à voir avec l’alcool.
Il entendit en demi-teinte la suite des propos de la jeune rouquine allongée. Qui était-il pour elle? Dévasté, il ne savait même pas quoi répondre à cette question.

"Je suis…"

Il était quoi, au juste? Pas de la famille en tout cas, même si ç’aurait été un plaisir. Un ami? Peut-être. Ce terme semblait le plus à même de définir sa situation… mais leur amitié ne s’était-elle pas terminée, ou plutôt n’avait-elle pas laissé place à quelque chose de beaucoup plus grand et profond encore, au moment où il s’était surpris à penser Narcissa comme une femme et non plus comme sa frangine? Elle était belle et il avait envie de la protéger. Lorsqu’il était seul, c’était l’image de la rouquine qui s’imposait dans son esprit. Et lorsqu’ils se voyaient, elle mettait des vêtements de la couleur préférée de David. Quand elle était à proximité, il se sentait bien. Si un de ses rires flamboyants et pleins de vie venait à retentir, il sentait le rouge envahir ses joues…
Oui, tout cela recouvrait fort bien les limites de l’amitié… mais pouvait recouvrir d’autres limites, plus éloignées encore.
Depuis le début David avait peur de mettre un nom dessus, et il était irrésolu à le faire, persuadé que ses hormones lui jouaient des tours… des tours un peu trop persistants pour être vrais. Il fallait se rendre à l’évidence: en contemplant Narcissa allongée là, dans sa robe blanche auréolée de brûlures, son visage constellé d’hémoglobine et les ondulations soyeuses de ses cheveux éclatants, il sentait son cœur battre la chamade, son souffle s’emballer –indépendamment des effets de l’alcool. Oui, il aimait son teint rendu opalescent par la lueur de la lune, l’éclat brillant au fond de ses prunelles, le sourire délicat de ce visage, même si le tout était enseveli sous les plus hideuses plaies, bosses et blessures. Celles-là même qui lui faisaient prendre conscience, d’une façon particulièrement cruelle, d’un fait primordial: elle était en vie! Il tenait énormément à elle et elle avait survécu! Que demander de plus? Le fait que Narcissa respire, pense et soit en bonne santé n’était-il pas au fond, la chose la plus vitale? Tout le reste importait peu!

Des larmes chaudes –l’enfer!- naquirent au bord des yeux de David qui battit vigoureusement des cils pour les chasser. Heureusement, dans son visage plein de sueur et brouillé par l’obscurité, elles ne se remarquèrent pas. Il se pencha sur Narcissa et la serra sans aucune gêne dans ses bras, fort, investissant dans cette étreinte tout le soulagement qu’il éprouvait à la voir en vie devant lui. En temps normal, une telle situation l’aurait rendu mal-à-l’aise, sans même parler du fait qu’ils possédaient des statuts sociaux antagonistes. Pourtant à ce moment, rien de tout cela ne comptait. A cette heure-ci tout le monde ressemblait à tout le monde car l’obscurité effaçait leurs différences.

"Ce n’est pas grave!" s’exclama-t-il la voix enrouée, au bord de l’implosion. "Si tous tes souvenirs ont disparu, on en créera de nouveaux! On va tout reconstruire… on… ne t’inquiète pas… Et tu retrouveras tout le monde… moi, ta tante, tes amis, ta mère… On reconstruira tout ça ensemble, d’accord? Parce que je veux que l’on vive près l’un de l’autre, comme c’est le cas depuis que tu es revenue!"
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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeLun 13 Juin 2011 - 23:40

Sur son visage une grande tristesse face, au choc de l’homme venant d’apprendre que sa Narcissa était morte. Se sentant coupable d’avoir pris en quelque sorte sa place, elle voulut bredouiller d’autres excuses, mais l’émotion lui coupa la parole. Il se leva cherchant un moment de solitude. Elle essuya ses larmes et se força à respirer plus lentement. Que venait-elle de faire ? Puis, il tenta de répondre à sa question et s’arrêta net. La jeune fille pensait que sa souffrance devait être plus importante, elle essuya d’autres larmes.

Au bout de quelques secondes qui parurent une éternité, le jeune homme s’approcha pour la serrer très fort dans ses bras, lui donnant une impression de déjà vu. Elle se concentra, infime espoir d’avoir des réponses, en vain. Le contact dura plus longtemps, plus tendre et intense. Elle déglutit se demandant s’ils étaient mariés, ce qui expliquerait beaucoup de choses, mais comment savoir si elle l’aimait ? Enfin, il parla donnant des bribes de solutions. Une autre douleur prit le pas sur les autres, son estomac se contracta sous l’angoisse. Sa respiration se fit plus rapide en comprenant qu’elle avait des amis, de la famille et un nous. Elle transpira, sa gorge devient sèche, car c’étaient des inconnus qui réclamaient leur Narcissa. Mais que deviendrait-elle ? Qui était-elle vraiment ? Cette Narcissa, elle ne la connaissait pas !

La panique la fit suffoquer, de nouvelles larmes apparurent, qu’allait-elle devenir ? Si elle se modelait aux vœux de ces inconnus, qu’allait-elle devenir ? Si elle s’enfuyait, qu’allait-elle devenir ? Et si elle ne se trouvait pas, qu’allait-elle devenir ? S’ils étaient mariés et que cet ange lui demandait de respecter ses vœux, qu’allait-elle devenir ? Si elle était en vérité une personne méchante, qu’allait-elle devenir ? Qu’allait-elle devenir ? Puis en une respiration plus forte, elle susurra :


- Je ne connais pas Narcissa, que vais-je devenir ?

Pour survivre, elle devait connaître Narcissa et se modeler à son image. Mais pourrait-elle le faire ? Qu’allait-elle devenir ?
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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeMar 14 Juin 2011 - 19:50

Narcissa semblait tellement inquiète, tellement craintive face à l’avenir, pleine de blessures et de peines qu’elle avait oubliées… même si il ne pouvait prétendre comprendre son calvaire, David imaginait sans peine les sentiments de la petite rouquine: elle appréhendait le retour à une vie qu’elle ne connaissait pas, dans une famille qu’elle ne connaissait pas, et craignait de ne pas aimer tout cela, de ne pas trouver sa place dans le monde. Le jeune homme n’était certes pas quelqu’un de franchement empathique ni sentimental. Pourtant, il n’avait jamais eu de mal à comprendre les états d’âmes de Narcissa, et le plus surprenant, c’était la réciprocité de cette connexion étrange.
Il se pencha un petit peu, lui adressant un sourire rassurant et apaisant.

"Hé bien tu vas tout simplement apprendre à la connaître… Tout ira bien, je te le promet. On va avancer pas à pas. Et quand enfin tu la connaîtra, si tu ne veux pas de sa vie, nous en construirons une autre… D’accord?"

Et tandis qu’il lavait délicatement ses plaies et les bandait avec des lambeaux de chemise préalablement déchirés, il se mit à lui conter en détails l’histoire de Narcissa de Saint-Loup, de sa mère célèbre Inquisitrice de Forbach, de son père Amäel décédé de la peste, de leur vie familiale à Rodez, des visites épisodiques de David, de son retour à Forbach, du secret de sa filiation ainsi que la double-vie de Sébastien Garin… Peu à peu et par bribes décousues, le jeune homme esquissait une galerie des portraits de toutes les personnes de sa connaissance qui avaient compté dans la vie de Narcissa de près ou de loin: sa famille, ses amis, ses domestiques, ses ennemis aussi bien qu’elle en eût si peu… et bien sur, eux-mêmes, leurs souvenirs joyeux ou tristes, leurs moments privilégiés. Les minutes s’écoulaient paisiblement sous la lune immobile et étincelante, tandis que la voix de David résonnait avec douceur entre les murs de la masure en ruine. Trouvant qu’il s’était trop focalisé sur son entourage direct, le jeune Inquisiteur se mit à parler à Narcissa de la personne qu’elle était.

"Tu sais, je me souviens en détail de chaque moment passé avec toi." Il lui conta quelques anecdotes, lui apprenant notamment qu’étant petite elle avait peur des insectes. "Tu devais avoir quatre ans… J’avais voulu te faire une farce, alors j’ai mis subrepticement une araignée dans ton gobelet d’eau. Au début, tu ne soupçonnais rien… Puis quand tu l’as vue, tu as jeté le gobelet avec un grand cri effaré, qui s’est étranglé dans ta gorge. Tu avais l’air tellement surprise! Mais tu savais que c’était moi qui avait fait le coup alors tu es venue me réprimander. (Malgré la situation, il éclata de rire). Tu aurais dû te voir! C’était vraiment très drôle. Tu faisais deux têtes de moins que moi, pourtant tu me grondais poings sur les hanches, avec tes lèvres boudeuses et tes sourcils froncés, comme quand ils dessinent un petit pli, juste là…"

Il pointa du doigt le bas du front de Narcissa, puis prit soudain conscience de ce qu’il faisait et un beau rouge tomate envahit ses joues. Pour masquer sa gêne, David reprit ses soins. L’alcool le faisait dangereusement dériver vers un dérisoire sentimentalisme dont il fallait absolument qu’il se sorte au risque de mourir de honte… c’est pourquoi il entreprit plutôt de lui parler des différents membres de la famille de Saint-Loup; mais il en connaissait peu sur cette grande fatrie noble, exceptée une seule personne.

"Tu sais, ta mère… au début, je la détestais." Il marqua une pause, songeur, ne sachant trop comment exprimer son sentiment. "Je la voyais souvent puisqu’elle travaillait pour la mienne. C’était une femme efficace et elle avait de bons résultats ainsi que de bonnes méthodes… mais elle était froide et implacable. Jamais un sourire. Je ne pouvais pas la voir en peinture."

Un sourire naquit finalement sur le visage de David qui se gratta le crâne, un peu gêné. Il n’avait jamais avoué cela à quiconque, et ne l’aurait d’ailleurs jamais avoué à Narcissa si elle possédait encore l’intégralité de sa mémoire.

"Puis j’ai commencé à venir vous voir à Rodez, pendant mes vacances. C’est là que j’ai réalisé qui elle était vraiment… si elle était à ce point perfectionniste et exigeante avec elle-même comme avec son entourage, c’est qu’elle voulait protéger tout le monde. Cassandra, c’est une des femmes les plus fortes que je connaisse. (Il sourit derechef). Du coup, je la respecte beaucoup maintenant."

David s’aperçut avec satisfaction qu’il avait mis la touche finale à ses soins. Alors certes, Narcissa avait toujours un teint maladif et elle ressemblait désormais à une momie enveloppée de bandelettes, mais au moins, il avait stoppé les hémorragies et lavé les plaies.

"Alors tu vois? Tu n’as pas à t’en faire… Tu as plein d’amis, une maison et une famille qui t’aime plus que tout. Tu n’es pas perdue, Narcissa."
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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeLun 20 Juin 2011 - 18:47

Avec un sourire apaisant, il fit une promesse. Elle se rendit compte que son époux acceptait son état, ne la forcerait pas à l’aimer et s’engageait à rester à ses côtés. Elle fut rassurée, assuré d’avoir des repères fixes. Mais, il lui demandait en contrepartie de connaître sa Narcissa et qu’ensuite, selon sa volonté, il l’aiderait dans la suite de son chemin enfin de leur chemin. Qui d’autre que l’époux ou le fiancé pour parler de construire une vie avec tant de tendresse et de douceur ?
Il commença à dresser différents portraits pour montrer un aperçu de ce que pouvait être sa vie, elle écarta la possibilité qu’il puisse être son époux mais pas celle du fiancé.
Sa voix chaude l’enveloppait tout doucement créant des sensations familières rassurantes et dans ce cocon, elle se laissa bercer. Ses gestes prévenants et doux sur son corps pour ne pas que les bandages lui fassent mal, prouvant qu’il ne voulait pas lui nuire, firent qu’elle se sentit protégée. Elle l’observa et se dit qu’elle eut beaucoup de chance de l’avoir rencontré. Il était bienveillant, rayonnant, tendre, intelligent, avec une élégance dans ses gestes qui trahissait une grande prestance et le tout lui donnait un charisme indéniable ; bien qu’il soit un amoureux des fêtes. Mais elle savait qu’il n’était qu’un homme et devait par conséquent posséder des défauts, pourtant elle espéra être une bonne personne pour le mériter et que leur amitié puisse le rendre heureux. Sans s’en apercevoir, sa respiration se calma. S'il était avec elle, elle ne serait pas perdue.

Les soins terminés – et en se retenant de rire car elle ressemblait à une momie et des idées farfelues lui avait parcouru l’esprit- elle s’assit et cala son dos au mur. Si elle connaissait plus sur cette Narcissa dont elle fut encore incapable de donner son avis, son intérêt se porta davantage sur son ange :


- Je… Si cela n’est pas indiscret… Je… Je voudrais vous connaître, votre vie, vos goûts, ce que vous voudriez bien me donner… Je suis désolée cela ne doit pas être la bonne manière de demander…

Gênée, elle baissa la tête et ses joues se teintèrent de rouge.

Une odeur fleurie de plus en plus forte, embauma la petite pièce...

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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeMer 22 Juin 2011 - 2:53

Durant tout le temps que dura le récit de David, la petite convalescente écouta en silence, son regard fixé sur l’Inquisiteur qui devait par moments mobiliser sa volonté pour ne pas rougir. Ses paroles semblaient avoir apaisé un peu Narcissa, ce qui était d’ailleurs l’effet escompté. Une fois les soins achevés, l’adolescente se redressa et lui demanda avec une surprenante timidité si son interlocuteur pouvait lui en dire plus sur lui.

"Je t’en prie, ne me vouvoie pas… nous sommes amis." Oui, amis. Il insista bien sur ce dernier mot pour éviter que Narcissa ne se méprenne. Peut-être avait-elle cru, amnésie oblige, qu’ils étaient plus que cela… un couple ou quelque chose de ce genre. Ç’aurait d’ailleurs été sa volonté, mais il ne pouvait décemment pas profiter de sa perte de mémoire pour lui faire ingurgiter de fausses informations, ce serait odieux… et elle finirait de toute façon par s’apercevoir de la vérité au travers de sa mère et du reste du monde.

Si il avait été aisé de faire la biographie de Narcissa, David eut en revanche beaucoup plus de mal à dresser son propre portrait, ce qu’il tenta de faire à coups de phrases hésitantes et maladroites. Il prit conscience qu’il connaissait finalement beaucoup mieux la petite rouquine qu’il ne se connaissait lui-même, alors les questions de cette dernière étaient au final l’occasion bienvenue de se plonger dans une nécessaire introspection…
Mais que pouvait-il lui dire? Qu’il l’aimait? Non, il lui ferait peur, et puis ses déclarations étaient suffisamment explicites pour qu’elle ait deviné son amour depuis longtemps. Alors quoi? Lui parler de ses goûts? David n’avait pas franchement de préférences, que ce soit en matière d’odeurs, de saveurs ou d’autres choses. Il fut sur le point de mentionner sa couleur favorite –le cyan sombre- et se ravisa au souvenir de Narcissa portant des robes de cette teinte chaque fois qu’elle en avait l’occasion, pour lui faire plaisir.
Non, vraiment, il ne savait pas quoi dire sur sa personnalité et se sentit même un peu insipide. A la place, il lui parla de sa vie. De comment il avait grandi à Forbach, comment Sarah Geisler l’avait élevé dans le secret de sa filiation...

Avoir tant de choses à raconter sur eux alors que Narcissa était dans l’incapacité de se souvenir de quoi que ce soit le dérangeait. Et lorsqu’il regardait ses blessures, maintenant recouvertes d’une épaisse souche de bandages, il sentait son cœur déchiré. Que s’était-il donc passé cette nuit? Elle avait sans doute fait une mauvaise rencontre. Mais comment s’était-elle retrouvée loin de tout, loin du château, loin de sa famille? Il eût été peu probable que Cassandra ait laissé partir seule sa fille…
Ou peut-être qu’elle s’était faite agressée, comme la fois précédente… il se pouvait aussi que son amnésie l’empêche de parler. Quoi qu’il en soit, David décida de tenter sa chance, espérant ne pas éveiller de souvenirs trop douloureux et si tel était le cas, il serait là pour la rassurer.

"Que t’est-il arrivé? Enfin, je veux dire… te souviens-tu de quoi que ce soit?"
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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeMer 22 Juin 2011 - 23:34

Elle ne le croyait pas une seconde. Étant impossible de penser que l’amour qu’il lui portait ne l’avait pas avant bouleversée au point d’être émue par son regard triste, d’avoir des frissons quand il la nommait et de ressentir encore ses tendres gestes. Son cœur battit plus fort en comprenant qu’il était simplement là, pour elle, tout simplement, quoiqu’il arrivait, il était cet ange. C’était si irréel ! Cette délicatesse la toucha plus encore. Elle rêva d’apprendre davantage sur lui. Après quelques hésitations et maladresses, il réussit à parler de son passé. Elle l’écouta comme le sujet le plus intéressant et passionnant puissant être et lui adressa sans s’en apercevoir lui un doux sourire. Puis, il lui reposa cette question…

Bien qu’il lui faillait une plus grande concentration, elle tenta dans son esprit de faire un résumé aussi concis que possible. Apaisée, elle ne garda de ces événements aucune trace de douleur, rancœur ou tristesse. Pourtant, certains passages restaient dans la brume comme s’ils attendaient le moment propice pour sortir. Cela ne la troublait pas, elle savait faire preuve d’une patience illimitée. Une fois assurée de ne pas produire un récit confus, d’une voix étrangement calme et posée, la jeune fille raconta :


- Une porte grinçante poussée et derrière trois cadavres, une famille. J’ai ressenti une violente douleur dans le ventre, comme si un javelot venait de me transpercer pour me clouer au mur voisin. Ma dague est tombée, le fer résonna. Il y avait un homme masqué, il a plusieurs surnoms, mais le plus marquant est Moloch. J’avais tellement peur surtout quand il avait caressé mes cheveux… Et ensuite tout est flou… Je me souviens de m’être détruite, de la sensation d’une morsure sur mon poignet, de fils aussi coupants que des rasoirs entrer dans mes pieds, de mon sang sur mon front qui a été recueilli pour être bu, d’être jetée dans un brasier et de chercher un moyen de sauver … Je n’avais plus de forces, elles m’étaient comptées… Mais j’ai réussi, je ne sais comment… Il m’a maudit pour que je crève seule avec licornes et chimères, et c’est ce qui s’est passé peu de temps après.

Rien ne montrait qu’elle mentait par son visage qui le prouvait de maintes façons.

-Mon destin était de mourir à cet âge, il a été difficile de le changer et je suis étonnée que l’on soit en 1645, même si le temps n’est pas important où j’étais. Je sais ce qui se passe quand on meurt, je l’ai vécu et dans cet ailleurs, mon amnésie est venue. Ce n'est en rien triste, on se souvient d’être et d’avoir aimé, on peut soutenir ces personnes et les aimer bien plus fort. Mais je ressens que j’avais plus d’éléments de mon passé avant que maintenant... Et après tout ce temps et tant d’aventures, on m’a donné une seconde chance, je suis revenue.

Elle espérait que son ange avait suffisamment foi pour la croire, puis pour le rassurer et faire une petite conclusion :

- Je ne suis pas triste, je suis sereine malgré tout. Et tu m’as donné confiance en l’avenir, tu es là.

Elle lui adressa un sourire serein et confiant.

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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeVen 24 Juin 2011 - 1:01

A l’entente de son récit, il comprit.

Il comprit que Narcissa ne s’était pas seulement égarée, n’avait pas eu qu’un simple accident, n’était pas seulement tombée dans un fossé ou s’était faite agresser par une créature sauvage… il aurait mille fois préféré ses hypothèses pourtant, car alors, elles n’auraient pas remis en cause la présence de la petite rouquine à Forbach.
Mais ce n’était rien de tout cela. Il le sut à son récit nacré et onirique, qui sur la voix posée et calme comme un ondoiement qui était la sienne, lui conta des vagues de souffrances enflammées, l’odieuse découverte macabre de corps, et surtout l’empreinte fuligineuse de l’homme responsable de tout cela. Narcissa affabulait sans doute –cette histoire de résurrection et d’univers fantasmagorique, il la mettait sur le compte du choc post-traumatique- mais pourtant son discours était clair, et il ne fallait pas être un génie pour saisir les enjeux sous-jacents qui émergeaient tels des roses mortelles…
David sentit son souffle se tarir.

Il comprit et le monde s’effondra. Une boule terrible se forma dans sa gorge.

Cette agression, portait la marque de l’Agent du Diable.
Or c’était la deuxième fois que Narcissa faisait les frais de cette créature des ténèbres dégénérée. Ce qui ne pouvait signifier qu’une chose.
A la première heure demain, Cassandra partirait avec sa fille de gré ou de force pour un voyage sans retour vers Rodez.

Affaibli par l’alcool, complètement vide de l’intérieur, David se sentit mal et dut s’appuyer contre une chambranle branlante. Fort heureusement, il était assis, sinon ses jambes se serraient dérobées sous lui. Au bout d’un long moment passé à discipliner son souffle, car une légère panique affluait, il osa relever les yeux vers Narcissa et son cœur se déchira.
Car c’était probablement une des dernières fois qu’il la voyait.

"NON! Non, tu ne comprends pas, c’est ça le problème… je ne pourrais pas toujours être là, je…" il s’interrompit, sa voix tremblant trop pour qu’il essaye de s’exprimer correctement. David entreprit d’expliquer à Narcissa son raisonnement afin qu’elle comprenne les enjeux, le fait que cette nuit en tête-à-tête dans cette masure en ruine, comme au cœur d’un écrin dissimulé, était leur dernière fois, leur toute dernière fois. Lorsqu’il eut finit ses explications, il passa la main dans ses cheveux, les joues et les yeux rouges.

"Tu comprends? Je ne veux pas que tu partes… alors que je m’étais enfin résolu à…" A tirer un trait sur le passé, ce passé désespéré où l’image de Manon l’empêchait encore d’avancer dans le présent et surtout vers le futur… David était effondré. Malheureux en pensant à tous les moments qu’il y aurait pu avoir et qui ne naîtraient jamais. Il ignorait si Narcissa pouvait sentir sa détresse à travers le proximité corporelle ou non, mais finalement, ce n’était pas plus mal.

Tremblant, il s’approcha et saisit les mains de la petite rouquine pour lui murmurer un détail d’importance qui, malgré son évidence, n’avait toujours pas été formulé.

"Mon nom, c’est David Geisler. Garde-le, garde-le comme un souvenir précieux… car puisque tu as oublié tous les précédents, c’est le seul que tu auras de moi, là-bas à Rodez, lorsque nous serons séparés."
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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeLun 27 Juin 2011 - 22:36

Ses actions désintéressées l’avaient bouleversé, sans récompense, dans un total abandon d’égo, l’amour d’un jeune homme l’avait soigné, entouré et rassuré au point que tout semblait moins difficile. Il avait donné un peu de répit dans cette découverte de ce monde souffrant, dans un corps douloureux et limité, en lui donnant des raisons de vivre sans avoir peur d’assumer petit à petit des responsabilités, mais pour elle, seulement s’il était à ses côtés. Il avait dessiné une vie rythmée par une amitié si douce et tendre… Mais tout semblait compromis par l’amour d’une mère, l’un des plus puissants. On ne pouvait blâmer cette personne de vouloir veiller sur son enfant, une mission des plus importantes. Rien ne pouvait garantir que cette agression puisse être la dernière… Tout semblait perdu d’avance. C’était si injuste, ils ne méritaient pas de vivre un tel sort

Pourtant. Dans l’espace d’un temps très court, cet homme adorable devait faire le deuil de deux personnes : sa Narcissa et son autre. Dans ce temps si court, elle avait ressenti pour lui tant d’émotions bienveillantes que devant les souffrances de son sauveur, tout en elle s’agitait. Dans sa tourmente celle de son ange semblait prendre une place importante dans son cœur au point d’être émue aux larmes, jusqu'à oublier toutes ses peurs. Elle ne voulait pas que la première page de sa vie soit une tragédie : ne plus voir et faire partie de la vie de David Geisler. Et il soufrait tellement, tout semblait s’écrouler, jamais la jeune fille oublierait son regard… Elle voulut tant vivre l’avenir de cette relation naissante, la nourrir d’amour pour créer des souvenirs qui le rendraient moins mélancolique, ne jamais remplacer l’ancienne Narcissa, mais prendre une autre place… Peu lui importait tant que David ne puisse plus souffrir ! Mais au matin, elle partirait et n’aurait plus de repères avec comme seule promesse ne plus le revoir et lui, vivre dans le deuil… Qu’est-ce que cela pouvait lui faire mal !

Elle essuya ses larmes puis caressa les mains de son ange. La jeune fille dans un amour attendri et triste murmura :


- Dieu dans votre amour infini, je vous en prie, faites qu’il soit heureux, peu importe le prix que je devrais payer. Mais faites qu’il soit heureux, séchez ses larmes, je vous en prie.

Elle tremblait, cherchant précipitamment des mots pour le consoler et alléger cette peine. Pourquoi dans ce monde tout n’était que souffrance ? Que pouvait-elle faire pour qu’il aille bien ? Elle ne voulait pas le quitter, jamais ! Cette mère ne pouvait-elle pas le comprendre ?

- Aidez-nous, Dieu… Je vous en supplie… Faites que ma mère comprenne que notre vie est ici. Faites que ma vie soit avec lui… Je vous en prie, je ne veux pas le quitter. Soulagez sa peine !

Elle osa croiser son regard, tout son être vibrait d’une énergie inconnue. Sans réfléchir, elle caressa sa joue et d’une voix étouffée lui révéla :

- Je t’en prie, il doit y avoir un espoir. Je n’arrive pas à croire que je t’ai rencontré simplement pour avoir la force de commencer ma vie, je ne peux pas croire que tu dois souffrir autant sans que je puisse t’aider, je ne peux pas penser que… je t’en prie garde espoir ! Ta vie ne peut qu’être heureuse et pleine de joie, ce n’est qu’une épreuve, tu seras dans mes prières, je… Tu es un être si beau, si bon, si doux qu’il ne peut avoir pour toi que de belles choses pour ton avenir… Je ne veux pas te perdr… que tu souffres à cause de moi… David, mon ange, je suis certaine que tu auras des enfants aussi beaux que toi, tu auras une épouse magnifique qui saura te rendre heureux à chaque instant de ta vie, une maison pleine de rires et de joies… Je t’en prie ne ferme pas ton cœur, je suis certaine que ta vie sera douce et prospère… Garde espoir. David, je t’ai...

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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeMar 28 Juin 2011 - 0:33

David avait presque espéré que Narcissa le détrompe, secoue négativement la tête pour lui dire "ne t'inquiète pas, je ne vais pas m'en aller"... pourtant lorsqu'elle pria pour son bonheur, peut-être même au détriment du sien, le jeune homme s'aperçut que cet espoir était stupide. La petite rouquine ne pouvait inverser le cours des choses et surtout pas l'instinct protecteur et parfaitement légitime d'une mère, décidée à mettre son enfant en sûreté. Lorsqu'il réalisa cela, il fut vidé de toutes ses forces. Il se sentait soudainement très las, si fatigué... et n'avait plus qu'une envie: qu'enfin cette journée se termine pour qu'une meilleure se lève.

Narcissa priait pour lui avec ardeur tandis que leurs mains se joignaient, à l'unisson dans la souffrance. La sollicitude de la petite rouquine était vraiment touchante, mais David avait le sentiment que jamais il ne pourrait se résigner, comme elle venait de le suggérer, à tourner la page, avoir d'autres relations, fonder une famille. Cette maison pleine de rires et de joies, il en avait tellement envie... mais avec Narcissa et personne d'autre. Il n'aimait qu'une seule personne et cette personne lui était définitivement refusée. Et merde à la fin! Voilà pourquoi il avait précisément et systématiquement évité de tomber amoureux toutes ces années! Ce qui c'était passé avec Manon l'avait détruit. Dès lors, il s'était promis de ne plus jamais revivre ça, et brisait son couple dès qu'il sentait qu'il s'attachait un peu trop à ses partenaires féminins.
Il était encore temps de faire demi-tour, de s'en aller. De mettre un frein à ces sentiments avant qu'il n'ait à nouveau à souffrir de la sorte... il n'aurait qu'à immédiatement ramener Narcissa au château, l'oublier, un point c'est tout. Il se râclait déjà la gorge, prêt à rompre le contact entre eux, mais la voix de la petite rouquine s'étrangla dans sa gorge au moment où elle prononçait les mots qu'il adorait et détestait plus que tout au monde. Un mot qui fut coupé avant la fin, mais David en saisit sans mal le sens. Pourtant, ce qui l'émut le plus ne fut pas sa déclaration, mais la façon très tendre et magnifique dont elle prononça son prénom.

Il se pencha en avant et unit leurs lèvres en fermant les yeux.

Ce contact, il l'avait tant désiré que le jeune homme fut presque ému aux larmes. Il ne sut combien de temps au juste dura ce baiser. Peut-être une seconde, peut-être des années... tout ça n'avait plus vraiment d'importance. Il se contentait d'embrasser Narcissa car c'était là la seule chose qu'il pouvait encore faire, pour lui témoigner ses émotions. Un jour prochain, elle s'en irait, et alors il devrait se contenter à jamais de son souvenir... alors autant rendre ce souvenir le plus merveilleux et inoubliable possible.
Elle était belle, drôle et chaleureuse. L'ancienne Narcissa était tout ça à la fois mais portait avec elle un bagage de noirceur involontaire qui lui assombrissait le coeur. La nouvelle Narcissa était aussi légère et pétillante qu'une brise d'été, comme celle qui soufflait à cet instant doucement aux creux des murs de la maison en ruine. Il mettrait des années à l'oublier, c'était une certitude -sous réserve qu'il parvienne effectivement à trouver la page un jour.

"D'accord... mais fais-le, toi aussi. Tu as la vie devant toi... Promets-moi aussi de la savourer sans laisser personne t'en empêcher. Ce serait le plus beau cadeau que tu puisses me faire."

L'obscurité avait laissé tomber la nuit au creux de leurs paumes. A cette heure-ci, les ombres se fondaient dans un ballet aérien et estival en apportant des senteurs légères de pinède et d'herbe coupée. David savait que désormais, toute sa vie, cette masure serait pour lui un lieu presque sacré tant il était imprégné de souvenirs intenses. Il écouta le chant d'un grillon résonner non loin, le murmure du ruisseau derrière la maison... tout était calme et tranquille, comme un cocon exprès tissé pour eux. Et le ciel, qu'ils pouvaient distinguer à travers quelques gros trous dans la toiture, était piqueté d'astres très brillants.

"Il est très tard" dit-il épuisé et terrassé par les effets secondaires de l'alcool. "Dormons. Au matin, je te ramènerai auprès de Cassandra."

Après avoir hésité, David s'autorisa à s'allonger auprès de Narcissa. Il s'étendit par terre, car il n'y avait qu'une seule couche et elle était bien sûr réservée à la petite rouquine blessée; mais au moins, il pouvait sentir la proximité de son corps et de son esprit. Le jeune homme avait acquis l'intime certitude, bien que complètement farfelue, que leurs sentiments étaient bénis par la nature environnante, laquelle empêcherait quiconque de venir les déranger durant le reste de la nuit. Il avait déjà les yeux fermés mais sourit tout de même de sa naïveté. La nature protectrice? Ben voyons! Tu fais pitié, mon gars, pensa-t-il tandis que le sommeil le gagnait.

Il était épuisé mais il manquait quelque chose avant de sombrer définitivement. A tâtons, déjà dans la brume, David chercha la main de Narcissa. Quand il l'eut trouvée, il huma l'air doucement, et s'endormit dans un soupir.
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MessageSujet: Re: Une dernière fois   Une dernière fois Icon_minitimeJeu 30 Juin 2011 - 1:35

Ce mot si évident s’étrangla sous l’émotion. Désemparée, elle commençait à imaginer cette étrangère pendre sa place, l’aimer, le soutenir, le faire rire pour enfin l’effacer à jamais. Comment faire pour avoir une petite place dans sa vie ? Elle ne demandait pas d’être la femme sur un piédestal, juste un minuscule souvenir qui fait un petit sourire de temps à autre. Puis se ravisa de faire le moindre geste, pensant qu’elle ne devait pas prendre le rôle d’une autre. Évitant toute inconstance, David se pencha et Narcissa portée par un étrange élan fit de même pour l’embrasser. Le temps n’était pas important, elle ne fit que de l’embrasser… L’intensité de cet imprévu lui révéla l’évidence même : elle avait eu un véritable coup de foudre et tout aussi rapidement, ce sentiment prit une place importante dans son existence au point d’être ému aux larmes et de prier tout de suite après pour qu’il devienne plus qu’un souvenir.

Elle l’écouta avec attention et en fut étonnée bien que touchée. La vie devant elle ? Personne ne connaissait le temps de chacun en ce monde. Elle n’avait pas peur de la mort car cette notion n’existait pas, sachant qu’on avançait dans la lumière dans ce paradis où on stagnait, souffrant avec d’autres dans cet enfer éternel. Elle comprit que cette leçon pouvait être appliquée à son échelle, David lui donnait un choix : souffrir sa vie durant pour ne plus continuer son chemin ou bien continuer de vivre pour connaître les joies de ce monde et profiter sans s’inquiéter de ce que la vie vous offre. Mais savourer chaque instant sans restriction, lui était impossible. Sa vulnérabilité la fit proie et lâchée dans cette vie nouvelle sans protection solide pour une trêve, certains pouvaient en profiter. Sans mémoire, elle n’était pas armée pour se défendre. Comment pouvait-elle tenir une telle demande ? Rien, il n’y avait rien pour s’affermir. Elle n’avait pas envie de lui mentir, mais penser qu’ainsi jamais ils ne seraient séparés, car il l’accompagnerait à chacune de ses actions par cet amour partagé, poussa à trouver une solution. Si, les promesses étaient des châteaux de sable s’effondrant à la moindre avarie comme les résolutions, des bulles éclatant au vent. Les pactes ne pouvaient que s’effriter sous l’usure d’un quotidien et, par résistance, se briser comme du verre par un événement violent. À force de manquer de souplesse, on finissait par se casser. Si on devait en faire sa vie, alors autant épouser cette demande pour en faire sa philosophie, suffisamment flexible pour se plier à toute fatalité, assez adorable pour la nourrir chaque jour et aussi proche que possible de sa foi. Si les autres étaient un problème, alors elle se devait de trouver un moyen d’en faire abstraction. La façon de procéder lui était encore inconnue, le temps sans doute aidé de prières lui donnera la solution. Soulagée de transformer sa nouvelle vie par l’amour que lui vouait David, elle lui répondit émue et un peu malicieuse :


- Carpe diem avec ton amour.

Elle sourit tendrement à la fatigue de son ange. En silence, elle s’allongea lentement afin de trouver une place qui n’appuierait pas sur ses brûlures. Elle le regarda s’étendre sur le sol, fermer ses yeux et dans une dernière lutte, tâtonna pour trouver sa présence ; en réponse Narcissa lui tendit sa main pour qu’il la prenne, pour ensuite câlinement, la refermer. La brise odorante jouait avec les hautes herbes formant les notes d’une petite berceuse. La jeune femme prit peur que David aussi peu vêtu prenne froid. Alors, elle se releva, de sa main libre saisie sa veste et le recouvrit. Penchée ainsi, elle écarta quelques-unes de ses mèches brunes pour baiser sa joue, mais se retint pour un second. Avant que le sommeil l’emporte, rassurée par les attentions maternelles de la nature, timide elle admira son compagnon endormi.

Cette existence dans l’après-vie lui avait montré le seul chemin, par cette nuit, un signe pour ne pas qu’elle oublie. Nous sommes dans cette vie pour apprendre à aimer, car tout ici et malgré tout est amour, tout en découle, toujours…
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