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 Quand la vérité blesse bien plus que le silence

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Viviane Valdemar
Vieille peau fripée à pustules
Viviane Valdemar


Quand la vérité blesse bien plus que le silence Vide
MessageSujet: Quand la vérité blesse bien plus que le silence   Quand la vérité blesse bien plus que le silence Icon_minitimeJeu 14 Juil 2011 - 22:22

Viviane était inquiète, la convocation que sa nièce lui avait envoyée pour une réunion au manoir d’Europe n’était pas pour la rassurer. Depuis qu’elle avait appris que sa nièce était amnésique, elle était sans cesse morte d’inquiétude pour elle. Si la perspective du départ de sa sœur à Rodez lui brisait le cœur, elle estimait aussi que c’était une sage décision et avait vivement encouragé sa sœur à partir le plus rapidement possible. Aujourd’hui, c’était probablement une des dernières occasions qu’elle avait de revoir sa nièce, aussi comptait-elle en profiter un maximum. Toutefois subsistait une ombre à ces derniers moments, sa nièce ne se souvenait pas d’elle, était incapable de retrouver dans sa mémoire ce qu’elle représentait pour elle. Viviane, bien que ne le montrant pas, était profondément blessée, mais elle s’appliquait à ne surtout pas le montrer.

La ou les raisons pour lesquelles sa nièce lui avait envoyé cette étrange lettre lui étaient totalement inconnues mais elle pressentait de mauvaises nouvelles. De toute façon, il n’y avait rien d’autre à Forbach depuis quelques mois. Des morts, des trahisons, pas une nouvelles un tant soit peu réjouissante, que du malheur... Viviane en avait acquis une étrange philosophie, tentant pour le mieux de se détacher de tout cela, de se concentrer sur le bien-être de sa famille et de son commerce, sur ses amies aussi.

Sur le trajet qui la menait de chez elle au manoir, elle eut tout le loisir de réfléchir à cette fameuse lettre sans pour autant y voir plus clair. Mais le manoir était en vue désormais, elle en saurait bientôt plus. Un nœud au ventre, elle accéléra le pas, comme si marcher plus vite allait permettre que de meilleures nouvelles soient annoncées. Enfin, elle s’arrêta devant l’imposante porte du manoir Eleanora-Sun et frappa de trois coups à l’aide d’un lourd anneau métallique. Immédiatement, la porte s’ouvrit sur un domestique qui lui souhaita la bienvenue. Vivane le suivit dans les dédales de couloirs et de salons qu’elle avait appris à connaître durant son séjour. On l’informa que sa nièce était déjà arrivée et l’attendait dans un petit salon.

Une dernière porte s’ouvrit, et elle entra dans une petite pièce chaleureuse et confortable, probablement à l’abri des oreilles indiscrètes. Assise dans un fauteuil qui avait l’air moelleux, Narcissa, aussi pâle que la dernière fois où elle l’avait vue l’attendait. Dans son regard, Viviane discerna cette angoisse qui la caractérisait désormais. Son amnésie n’avait pas vraiment évolué, à ses yeux, Viviane était probablement toujours une étrangère. Non loin d'elle se tenait Europe, le visage fermé, comme elle en avait l'habitude maintenant.

Ma sorcière avait peur que les premiers souvenirs qui reviendraient à l'esprit de sa nièce soient ceux de son traumatisme. Son impuissance face au malheur de sa nièce la rendait folle quand elle la voyait. Elle aurait tant voulu pouvoir faire quelque chose, mais c’était impossible. Voir Narcissa dans cet état était une véritable épreuve pour elle, et elle retenait ses larmes pour ne pas peiner sa nièce qui souffrait déjà assez.

"Bonjour à toutes les deux !"

Cette simple petite phrase sonna creux dans la pièce, l'ambiance était glaciale, à en donner des frissons à n'importe qui. Viviane était plus qu'inquiète désormais, elle était effrayée. Qu'est-ce qui avait donc bien pu se passer de si terrible et dont elle n'était pas encore au courant ?
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Narcissa de Saint-Loup
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Narcissa de Saint-Loup


Quand la vérité blesse bien plus que le silence Vide
MessageSujet: Re: Quand la vérité blesse bien plus que le silence   Quand la vérité blesse bien plus que le silence Icon_minitimeVen 15 Juil 2011 - 0:40

Ses rêves posaient la même question, indiquaient des contradictions, poussant à chercher la vérité. Et si le principal agresseur n’était pas l’Agent du Diable ? Au cours de son enquête, tout concordait à dire qu’une servante n’était pas étrangère dans cette histoire au point d’en faire un suspect idéal. Pourtant, si ses conclusions semblaient bonnes, certaines pièces ne s’emboitaient pas : l’absence de secours, l’ignorance de David sur sa disparition comme de la gentillesse d’Arramon en découvrant son amnésie. Elle devait avoir sans aucun doute des complices directs ou non.
Pourtant au vu de la dangerosité de la personne, elle ne pouvait pas laisser cette affaire en suspens. Ainsi, elle convoqua dans une lettre et selon les recommandations de sa mère, Europe Eléanora-Sun et sa tante Viviane pour garant. De plus, ces femmes devaient aussi avoir des informations et aide sur une expérience particulière car sa mère lui avait dit qu’elles avaient quelques connaissances dans ces domaines surnaturels.

Elle entra dans la pièce la gorge serrée, fit une petite révérence et s’assied sur le fauteuil en tentant de garder contenance devant l’aura impressionnante de la noble, attendant sagement la venue de sa tante. Intimidée, elle observa les flammes de la cheminée au point de voir de petits lézards flamboyants lécher l’âtre avec gourmandise. Apeurée, elle baissa la tête et prit une grande respiration pour effacer cette hallucination (après tout les salamandres n’existent pas). Sa tante vint quelques minutes plus tard dont la jeune femme salua rapidement de la tête, puis attendit qu’elle soit bien installée pour commencer, non sans avoir un certain trac.


- Croyez, mesdames, que si Cassandra de Saint-Loup, ma mère, ne m’avait point assuré que vous seriez les seules à comprendre ce soucis domestique, je me serais contenté de garder tout ceci secret de peur d’être pris pour folle. Ma santé étant mauvaise et ce voyage m’ayant épuisé, je ferais au plus vite.

Elle tourna son regard plus serein vers celle qui devait être selon toutes les descriptions, sa tante.

- J’espère sincèrement que nous puissions, un jour, nous connaître. Sachez que je respecte votre deuil et je ne compte point remplacer votre nièce. Mais croyez-moi, elle était en lutte contre des ennemis puissants et elle était trop fragile de corps et d’esprit pour pouvoir emporter une telle bataille. Je le suis toujours d’ailleurs. Ne vous méprenez pas, votre Narcissa est bien morte, même si je me tiens ici, devant vous, car j’ai perdu une grande partie de ma mémoire et j’ignore l’étendue de ce mal. Je n’ai que les derniers souvenirs d’une morte et c’est ce qui me conduit ici, devant vous.

Son attention se porta vers la maîtresse de maison qui selon les dires de certains était une personnalité respectée pour ses différents savoirs et sa position élevée. Elle devait être par la force des choses, la plus sage et raisonnable entre toutes.

- D’après les dires de ma mère, suite à une petite enquête, elle fait partie de vos gens, car les preuves semblent tendre vers cette évidence. Je ne veux point qu’une simple querelle de domestiques puisse vous nuire, ainsi soyez assurée de notre discrétion. Mais tout semble à croire que Narcissa était blessée bien avant de rencontrer l’Agent du Diable, par votre servante Victoria Anne-Marie Hélion. Tenez, je vous prie.

Elle sortit de son sac, un petit carnet de cuir noir aux pages jaunies et le tendit à la maîtresse des lieux, puis, elle regarda rapidement sa tante et d’une voix neutre continua :

- Maître Arramon m’a permis d’obtenir le carnet de feu Maître Vicenç qui était l’homme de confiance de Narcissa de Saint-Loup. Les pages cornées pour le sujet qui l’inquiétait le plus : les soupçons sur les visites nocturnes d’une servante, à Narcissa, correspondant aux descriptions de cette Hélion, vous pouvez d’ailleurs en avoir une très bonne idée à la nuit du 20 mars. En lisant, les 20 et 29 mars comme les 14, 15, 17, 20, 23 et 30 avril et le 7 mai, pour pourrez vous faire une opinion de toutes ses observations, car à chacune de ses visites, Narcissa souffrait de divers troubles mentaux de plus en plus importants, parfois frôlant la paranoïa et allant à s’enfermer dans sa chambre pendant des journées entières. En particulier cette convalescence déguisée allant du 30 avril au 7 mai où Narcissa alla avouer à Maître Vicenç que deux personnes voulaient la tuer pour se venger, même si elle en avait oublié la raison principale. Pourtant, certains mots comme « sorcière », « aguerrie », « potion », et « Olrun », m’ont fait douter de ces écrits, tant cela semblait farfelu. C’est là qu’un morceau de papier déchiré qui est accompagné à ce carnet est tombé, je l’ai observé attentivement et reconnu des dessins ésotériques. J’ai donc relu les observations du 29 décembre 1644 relatant une violente dispute entre cette servante et Narcissa, au point d’entendre le son de pages déchirées violemment. D’après Maître Vicenç, il put récupérer ce petit morceau et selon lui, proviendrait d’un livre occulte. Après quelques recherches dans le bureau de Narcissa de Saint-Loup, Arramon et moi avons trouvé ce… grimoire ?

Elle sortit de son sac, un très gros livre extrêmement abîmé, l’ouvrit, prit le morceau manquant pour combler un trou sur une page. On pouvait maintenant lire une leçon.

- Cependant, si vous avez besoin de témoignages des proches de Narcissa de Saint-Loup, pour vous aider à régler proprement cette affaire, je pourrais vous les faire parvenir au plus vite. Même si je pense qu’une intervention de l’inquisition serait ennuyeuse. Je suis navrée de vous annoncer que votre servante est versée dans les arts occultes et la sorcellerie. Et les seuls souvenirs que j’ai portent à croire que cette chose est à l’origine de mon mal. Et croyez-moi que si on ne m’avait point prévenue que vous êtes des personnes bienveillantes et capables de soigner des blessures causées par de telles choses au point de tout vous dire en détail, jamais je ne vous ferais un tel récit tant ceci semble farfelu. J’en viens donc à mon témoignage et à d’autres preuves accablantes pour ceux qui ont l’esprit ouvert : les événements de mercredi à vendredi de la mi-mai.

Elle ferma les yeux pour se concentrer et ôta les bandages de sa tête, de son bras droit et (après avoir enlevé quelques chaussettes, ne supportant plus les chaussures) de son pied gauche, puis posa les tissus sur le sol. On pouvait voir des bosses, bleus, brûlures importantes, grandes ou fines coupures en train de cicatriser.

- Narcissa avait raison, elle avait bien deux ennemis : Hélion par les preuves présentées et l’Agent du Diable qu’on ne présente plus. Je n’ai que des bribes de souvenirs. Un commence par Narcissa, enfin moi, buvant un liquide pourpré et jetant le reste à l’Agent du Diable dans un lieu qui ressemble à une maison abandonnée, loin de toute chose coupante et de feux. Le second se situe dans un monde étrange, une sorte d’échiquier avec en pions d’immenses boules opalescentes, où je parle justement d’une personne aimant torturer les plus faibles et que cela ne peut-être que les effets d’une potion puissante capable de vous blesser et de vous emprisonner. Elle, enfin, j’ai, prononcé le mot labyrinthe. Ainsi, comme dans tout labyrinthe, nous avons dû, l’Agent du Diable et moi, voyagé de… monde en monde pour pouvoir trouver une sortie. Ainsi, nous nous découvrîmes et nous nous détruisions mutuellement pour pouvoir aller à la salle suivante, bien que je fusse plus atteint par le sort que lui. Je me souviens de la façon dont mes blessures sont venues. Celles aux pieds sont dues à des gestes rituels sur une toile d’araignée entre Néant et Lumière. Cette blessure au front a été faite par un disciple de Moloch –ou l’Agent du Diable- pour boire mon sang avant le sacrifice. Sacrifice qui consistait à nous jeter au feu d’un bûcher dont je perdis toute énergie, car tant de combats m’avaient épuisé. J’avais juste assez de temps pour laisser une seule personne s’échapper du labyrinthe, sachant que je ne survivrais pas, j’ai donné la chance à mon agresseur. Je me souviens de sa malédiction et ensuite, je suis allé dans la lumière rejoindre mon père et toutes les personnes décédées et tant aimées. Je mourus.

Elle regarda cette fois-ci sa tante et dit :

- Ce sont les seules personnes dont je me souvienne, pas des vivants. Et j’aurai besoin de votre aide sur cette situation particulière qui me transforme indirectement en étrangère autant dans ma maison, dans ma vie et dans ce monde. Je suis perdue.

Puis, elle conclut vers Europe :

- Après un voyage qui m’a semblé durer un temps infini dans l’autre monde, je réussis à contrer mon destin pour avoir une seconde chance et je revins. Je réussis à faire abstraction de ces cadavres dévorés par les rats dans une maison hantée par des ombres noires, à me trainer hors de cette demeure pour vraisemblablement mourir à nouveau sur la route mais, comme vous savez David Geisler m’a retrouvé et sauvé la vie. Mais je m’égare, pardonnez-moi.

Elle soupira, fronça les sourcils et termina :

- Ces événements après coup m’ont permis de me poser certaines questions au point de demander à Maître Arramon de chercher les derniers indices dans la chambre de cette servante. Il a trouvé cette lettre.

Elle donna à Europe, une lettre chiffonnée où il était écrit des phrases haineuses sur Narcissa au point de parler d’une potion pour la rendre « douce comme un agneau » marchant « à tous les coups ayant déjà tenté le coup sur les autres, même s’il y a eu un raté ».

-Évidemment, elle n’est pas signée, mais pour vous montrer que c’est bien son écriture, voici deux autres écrits signés de sa main.

Elle posa sur la table les deux papiers signés et se tut, attendant une réaction.

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Europe
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MessageSujet: Re: Quand la vérité blesse bien plus que le silence   Quand la vérité blesse bien plus que le silence Icon_minitimeVen 15 Juil 2011 - 13:30

Depuis le départ d'Inès et Viviane du Manoir, ainsi que des agressions répétées et virulentes de l'Agent du Diable en ville, Europe avait fort à faire, et était bien trop occupée pour rappliquer au moindre caprice d'une gamine, fut-elle de la tribu d'Olrun. Pourtant, même si cette demande d'entretien l'agaçait, et elle avait accepté à cause de plusieurs détails interpelants. Tout d'abord, la forme et le fond de l'invitation: pourquoi Narcissa tenait-elle précisément à parler à la Grande Prêtresse, sachant qu'elle lui était désormais inconnue? Ensuite, cette histoire d'amnésie. Europe avait bien entendu eu vent des deux agressions de la petite de Saint-Loup par l'Agent du Diable, dont la seconde avait, semblé-t-il, provoqué une perte de mémoire. Europe s'était évidement aussitôt rendue chez Viviane lorsqu'elle avait appris la nouvelle, mimant l'apport de son soutien à sa Prêtresse, histoire de changer son image et de ne plus passer pour cette dirigeante sans coeur dont tous se méfiaient. En réalité, elle était assez indifférente au sort de la petite Narcissa et devait admettre que cette amnésie semblait, pour le moment, plutôt une aubaine, car elle avait d'office annihilé les pensées frondeuses qu'Europe soupçonnait chez la gamine. Décidément, la famille à problèmes des Saint-Loup avaient le chic pour égarer leurs souvenirs comme des pièces de petite monnaie!

Il faudrait bien entendu surveiller de près les suites de cette affaire, car rien n'était jamais gagné d'avance. C'est ainsi que la Grande Prêtresse s'était retrouvée à attendre Viviane dans ce petit salon en compagnie de la gamine, constatant avec une satisfaction dissimulée que l'amnésie l'avait sans aucun doute rendue plus humble. Europe salua Viviane à son arrivée dans la pièce, remarquant sans mal la douleur d'avoir été oubliée dans les yeux de son amie, mais que celle-ci faisait de son mieux pour masquer. Un effort méritoire d'ailleurs, compte tenu des paroles extrêmement blessantes qu'eut ensuite la gamine. "Je ne compte point remplacer votre nièce", "votre Narcissa est bien morte"... Europe se demanda si l'adolescente avait véritablement conscience de l'effet absolument dévastateur de ses paroles.

Le récit de Narcissa, les commencements de preuves accumulés et son esprit de déduction furent écrasants. Europe passa par plusieurs phases, qui ne se reflétèrent pas sur son visage mais qui en contrepartie avaient un impact particulièrement important dans son esprit: la surprise, l'énervement, l'angoisse même, et une certaine forme d'incompréhension. Elle saisit le carnet et le feuilleta en redoutant la suite, tandis que Narcissa s'appliquait à démontrer au mieux l'implication de son aguerrie dans l'affaire qui s'était finalement transformée en deuxième agression de l'Agent du Diable. Les deux évènements avaient a priori si peu de liens qu'Europe trouva d'abord le récit confus, sans connecteur logique, et se demanda comment elle allait pouvoir tourner l'affaire. Puis elle comprit aux paroles de la gamine que ni sa tante ni sa mère ne lui avaient dévoilé qu'elle était auparavant une sorcière... elle était donc ignorante de son appartenance à la tribu d'Olrun! Pas étonnant que Narcissa ait eu du mal à comprendre les mobiles d'Hélion et faire le lien entre les deux affaires... Europe avait réquisitionné cette femme afin de faire rentrer Narcissa dans le rang et de la conformer au dogme prôné par la Grande-Prêtresse. Mais visiblement, rien n'avait fonctionné comme il faut... surtout pas cette histoire fantasque de potion, de voyage entre les mondes et de résurrection miracle... c'était en fait à ce demander si toutes ces aventures n'avaient pas simplement été qu'un rêve, provoqué par la potion. Lorsque finalement, Narcissa montra les deux papiers signés supplémentaires à Europe, celle-ci contint avec force difficultés une grimace de haine. Quelle abrutie d'Hélion!! Comment avait-elle pu laisser des preuves écrites aussi évidentes de ses forfaits derrière elle? Car il n'y avait pas que cette histoire avec Narcissa... Hélion était une multi-récidiviste qui avait de nombreux précédents sur des recrues un peu trop rebelles de la tribu d'Olrun des quinze dernières années; mais Europe l'avait toujours couverte, voire elle-même mandatée dans certains cas. Tout cela était bien sûr un secret absolu; si cela venait à se savoir, Viviane lui arracherait la tête et le reste du clan se soulèverait en une vague unanime contre sa Grande Prêtresse... tous ces risques à cause de cette stupide cruche d'Hélion! Dire qu'on lui avait demandé d'être discrète! S'entourer de fiables collaborateurs était décidément de plus en plus difficile... Enfin, elle n'était qu'à moitié fautive, l'autre moitié revenant aux domestiques fouinards et insupportables de Narcissa. Europe savait depuis longtemps qu'il ne fallait jamais, au grand jamais, faire d'un domestique un confident, car cela finissait toujours mal; mais visiblement la gamine n'avait pas été au courant de ces recommandations et elle frayait même avec les petites gens, comme le prouvaient ces fréquentations (vues d'un mauvais oeil par Viviane) avec le rejeton de Sébastien Garin...


"Tout ceci est d'une gravité extrême!" s'exclama-t-elle après le moment de silence très écrasant qui avait marqué la fin du récit de Narcissa. "Je te suis très reconnaissante de m'avoir informé de l'implication de ma servante dans cette histoire, et je le serai encore plus si nous pouvions opérer la plus grande discrétion à ce sujet. Sois assurée que la maison des Saint-Loup peut d'ores et déjà compter sur le soutien de la maison Eléanora-Sun, moral comme financier, pour les dédommagements occasionnés par la perte de vos gens. Bien qu'on ne remplace pas si facilement par de l'argent une personne de confiance... Ceci est aussi valable pour les frais médicaux résultants de vos blessures, bien que la part de responsabilité d'Hélion n'y soit pas avérée vis-à-vis de celle de l'Agent du Diable. Egalement, des mesures drastiques vont être prises à l'encontre de mes domestiques pour débusquer les personnes impliquées dans l'occulte, et j'informerai dès aujourd'hui mon époux, monsieur Institoris, du cas de Victoria Hélion."

La dernière phrase était un mensonge. Europe n'allait rien faire du tout à ses domestiques et encore moins parler à Louis de cette affaire. Mais il fallait donner l'illusion à Narcissa que toute cette affaire allait être réglée à l'amiable. Il était évident que la gamine n'avait plus toute sa tête, perdant une partie de sa raison en même temps que ses souvenirs, comme le prouvait ce farfelu récit d'échiquiers lumineux et autres fantasmagories... Mais il lui restait la partie logique, ce dont il faudrait s'occuper sans tarder.
La Grande Prêtresse s'intéressa pour la première fois depuis le début du récit à Viviane, qui paraissait sous le choc. Elle craignit une tempête; car sa Prêtresse n'allait pas manquer de lui rabâcher encore et encore qu'elle avait eu raison, qu'elle aurait du lui laisser faire l'apprentissage d'Hélion, etc. C'était certain: Europe n'avait pas fini d'entendre parler du pays... elle se leva de son fauteuil et fit une rapide révérence devant Narcissa pour s'excuser de son impolitesse extrême:


"Je te demande pardon, mais je t'emprunte ta tante un moment. Cela ne durera qu'une petite minute."

Et elle entraîna Viviane hors de la salle, refermant la porte derrière elle sans se soucier de son geste très incorrect. Une fois certaine de ne pouvoir être entendue par la gamine à travers le battant, Europe se mit à parler vivement à voix basse:

"Viviane!!Vous n'avez pas raconté à Narcissa qu'elle est une sorcière? Mais j'ai l'air de quoi, maintenant? Tu aurais dû me prévenir avant cet entretien, j'ai failli vendre la mèche plusieurs fois! Et je suppose qu'il faut préserver le secret?" Forcément, si Narcissa ne se souvenait plus de son appartenance à la tribu d'Olrun, les visites nocturnes d'Hélion ne pouvaient plus se justifier par un quelconque prétexte d'apprentissage de l'occulte. Europe était bien embêtée, impliquée dans une affaire où elle allait devoir manoeuvrer habilement. Elle marqua une pause, car Viviane était la victime dans cette affaire et n'allait certainement pas se laisser enguirlander alors qu'elle n'avait commis aucune faute -pire, que la fautive était Europe, la nominatrice d'Hélion au poste d'aguerrie de Narcissa. Elle craignit d'ailleurs une explosion de colère de son amie et leva les mains en signe de rédition, un air très ennuyé sur le visage.

"Je sais, pardon, tout ça est de ma faute... j'aurais dû m'apercevoir de la nature perfide d'Hélion, mais j'ignorais qu'elle harcelait ta nièce. Soit sûre que des mesures exemplaires vont êtres prises. Je vais convoquer Inès et Elisabeth pour un concile exceptionnel: soit prête à venir chez moi ce soir, un peu avant minuit, nous pourrons discuter tranquillement." Elle eut un soupir et ajouta: "Ah, et bien sûr, tu es libre de choisir une autre aguerrie pour Narcissa... si tu comptes lui dévoiler la vérité à propos de la sorcellerie. Tu peux même t'en occuper personnellement. C'est le moins que je puisse faire pour réparer tout ça..."
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Viviane Valdemar
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Viviane Valdemar


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MessageSujet: Re: Quand la vérité blesse bien plus que le silence   Quand la vérité blesse bien plus que le silence Icon_minitimeVen 5 Aoû 2011 - 19:24

Lorsque Narcissa prit la parole, Viviane ne s’attendit pas à ce que ce fut aussi long, ni aussi horrible. Savoir que sa nièce avait perdu la mémoire était déjà un traumatisme en soi, mais la voir parler d’elle à la troisième personne du singulier l’était encore plus. Narcissa ne se reconnaissait pas, ne reconnaissait pas les siens, elle ne savait plus ni qui elle était, ni qui étaient ses proches, encore moins ce qu’elle était. Au fur et à mesure que Narcissa avançait dans son récit, Viviane devenait de plus en plus blanche, incapable d’émettre le moindre son. Les horreurs que sa nièce avaient traversées étaient pires que tout ce qu’elle avait pu imaginer et elle s’en voulait terriblement de n’avoir pu empêcher tout cela. Elle avait un grande part de responsabilités dans ce qui s'était produit quelques jours plus tôt, elle n'avait pas réussi à protéger ceux qui comptaient le plus à ses yeux, alors même qu'elle se croyait invincible. Elle avait eu l'arrogance d'imaginer qu'en vertu de son statut, elle était puissante, plus puissante qu'Antoine qui lui avait pourtant presque mis une raclée lors de le duel. Elle avait eu tort, tort sur tout la ligne.

Les mots de Narcissa étaient blessants, à tel point que Viviane ne put s'empêcher de verser discrètement quelques larmes : « Sachez que je respecte votre deuil et je ne compte point remplacer votre nièce. Mais croyez-moi, elle était en lutte contre des ennemis puissants et elle était trop fragile de corps et d’esprit pour pouvoir emporter une telle bataille. » Ne pas remplacer Narcissa ? Mais ne pouvait-elle comprendre que c'était elle ? Qu'il suffisait qu'elle redevienne comme avant. Et si cette amnésie était irréversible, auraient-ils tous à apprendre à vivre avec une nouvelle Narcissa ? Elle était si différente de l'ancienne, si posée, si calme, alors même qu'elle expliquait les différents sévices dont elle avait été la victime. Il n'y avait aucune trace de rancœur ou de traumatisme dans ses paroles, parce qu'elle ne se souvenait pas. Elle ne se souvenait de rien, n'avait aucune idée qu'elle était une sorcière. Cette constatation apaisa les larmes de Viviane, sans qu'elle comprenne trop pourquoi. Plutôt que de ressentir du chagrin, elle était pris d'une difficilement répressible envie de rire. Les explications de sa nièce était confuse, tout cela semblait tellement irréaliste. Si elle n'avait pas été sûre d'être éveillée, Viviane aurait pensé qu'elle était en train de vivre le cauchemar le plus troublant de son existence.

Petit à petit, les choses s'emboîtaient pourtant. Et Viviane ne retint qu'une seule information essentielle, Hélion était responsable de tout cela. Soudain, toute la culpabilité qui l'avait rongée depuis des semaines, depuis la première attaque de l'Agent du Diable sur sa soeur et sa nièce s'envola. Ce sentiment se transforma en une sourde colère, dirigée contre Hélion, évidemment, mais contre Europe également. Europe ne pouvait pas ignorer tout cela, depuis quelques temps, elle avait montré à maintes reprises qu'elle était capable du meilleur comme du pire. Les preuves à l'encontre de l'Aguerrie de Narcissa étaient accablantes, nul doute que cette affreuses bonne femme était au moins coupable de tout ce dont elle était présentement accusée. Lorsque sa nièce eut fini son récit, après un silence lourd de sens qui dura quelques minutes, Viviane voulut prendre la parole, poser des questions, mais Europe l'en empêcha, la devançant avant de l'entraîner dans une pièce adjacente.

Viviane bouillonnait, elle mourrait d'envie de frapper Europe, de la faire sortir de son calme, de lui montrer à quel point ses plates excuses ne la convaincraient plus désormais. C'en était fini des faux-semblants et des amabilités, Viviane pouvait se montrer tolérante et gentille, tant qu'on ne s'attaquait pas à ce qu'elle avait de plus précieux : sa famille. Europe avait dépassé les bornes, et elle le paierait.

« C'est le moins que je puisse faire pour réparer tout ça... » La gifle partit, retentissante. C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Europe voulait réparer ? Mais comment réparer des morts ? Comment rendre la mémoire à Narcissa ? Comment pouvait-elle faire comme si tout ceci n'était qu'un simple désagrément mineur par rapport à la Tribu. Comment pouvait-elle rester aussi froide et aussi détachée.

« Mais pour qui est-ce que tu te prends Europe ? Réparer les dégâts ? Mais comment tu veux réparer la mort d'une famille entière ? Comment tu veux rendre la mémoire à ma nièce alors qu'elle est incapable de retrouver le moindre souvenir de sa vie antérieure ? Je ne t'ai pas prévenue qu'elle avait oublié qu'elle était une sorcière parce que je l'ignorais. C'est la première fois que je la revois depuis son agression, sa mère l'ayant, à raison, tenue à l'écart de nous. »

Mais Viviane n'en n'avait pas fini, pas encore, elle avait beaucoup à raconter. Europe paierait pour son arrogance, son aveuglement, et ses excuses minables. « C'est un peu tard pour les excuses, tu ne crois pas ? Tu vois le résultat de ton durcissement ? Tu vois à quoi tout cela nous a menées ? Nous avons une malade qui courre dans la nature, prête à tuer tous ceux qui se trouvent sur son chemin, nous avons Adal dans la Tribu, en qui personne n'a confiance, parce, dois-je te le rappeler, il a tué sa propre mère ? Et rien, tu ne justifies rien, tu nous demande juste de te faire confiance, aveuglément. Et voilà où tout ça nous mène. Tu veux donc que la Tribu courre à sa perte, c'est cela ? Pour une fois, Europe, je te demande d'être honnête avec moi. Avais-tu le moindre soupçons concernant Hélion ? » Fixant son regard dans celui de la Grande-Prêtresse, elle était décidée à espionner ses pensées pour savoir si oui ou non, Europe, encore une fois, mentait.

Beaucoup trop frais dans sa mémoire, le simulacre de procès d'Alexandrine revenait à l'esprit de Viviane. Était-ce ce genre de choses qu'Europe réserverait à Hélion ? Une véritable sanction, ou alors chercherait-elle à protéger ses arrières ? Viviane n'était plus sûre de rien, à part de n'avoir plus aucune confiance en Europe. À force de lui donner des secondes chances, elle avait stimulé cette situation, elle lui avait accordé une confiance qu'elle ne méritait pas. C'en était fini, pour de bon. Il n'était plus question d'écouter les suppliques d'une femme qui n'en n'avait cure de sa vie et de celle des siens. De plus en plus, Viviane réfléchissait à un moyen d'évincer Europe, de lui faire perdre son pouvoir, l'aura qu'elle avait sur les autres. Elle penchait sérieusement pour une destitution de force si Europe ne prouvait pas une fois pour toutes qu'elle était encore capable d'être à ce poste.
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Fugitive
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MessageSujet: Re: Quand la vérité blesse bien plus que le silence   Quand la vérité blesse bien plus que le silence Icon_minitimeLun 8 Aoû 2011 - 20:50

Europe avait à peine fini de prononcer sa dernière phrase qu’elle sentit un virulent impact éclater sur sa joue avec un bruit sonore. Bouchée bée, elle observa Viviane, mettant trois bonnes secondes à réaliser que c’était effectivement elle qui l’avait giflée. Mais que lui arrivait-il? Sa Prêtresse devenait-elle folle? Il était déjà arrivé à Viviane de sermonner violemment Europe, lors de ces discussions si péniblement intenses que les deux femmes avaient eu quelques mois auparavant; et à chaque fois, la Grande Prêtresse avait accepté les reproches et les remontrances sans se plaindre, estimant les avoir mérités. Pourtant en cette instant, ce ne fut que l’indignation qui déferla en elle, lui faisait porter la main à sa joue endolorie et considérer Viviane d’un air choqué. Une bouffée de colère lui coupa un instant le souffle et elle contracta les mâchoires, extrêmement mécontente, en écoutant le laïus de sa Prêtresse. Et pour la toute première fois, avec une soudaineté qui la surprit elle-même, Europe se mit à penser du mal de celle qui avait été son amie. Viviane n’avait aucun contrôle de soi et pensait toujours faire mieux que tout le monde; c’était une prétentieuse qui ne comprenait rien à rien!

"Je vais répondre à tes questions, Viviane, mais auparavant, j’aimerais que tu te calmes un peu et que tu fasses l’effort de considérer ce que je te dit, avant de m’accuser de tous les maux de la terre" gronda Europe d’une voix sourde entre ses dents serrées. Elle vérifia un bref instant que la porte était toujours fermée, Narcissa ne pouvant les entendre, puis se tourna de nouveau vers son interlocutrice.

"Comment étais-je sensée connaître les agissements d’Hélion, alors que Narcissa ne s’est jamais plainte de mauvais traitements? Comment étais-je sensée prévoir qu’une adolescente allait fuguer de chez elle? Comment peux-tu me reprocher la mort de cette famille alors qu’elle a été tuée par l’Agent du Diable?" Elle eut du mal à reprendre son souffle. "Nous avons parlé d’Hélion avec Narcissa!!! Cet après-midi où elle est venue te voir et prendre le thé chez moi. Je me souviens bien de ses mots: « Ma tendre Hélion m’a félicité pour mes progrès. Elle est si fière de moi, j’ai été émue en voyant ses larmes ». Oh, vraiment désolée de ne pas avoir compris les antiphrases totale de ta nièce à ce moment! Si je ne m’abuse, elle s’est retrouvée dans les champs à la merci de l’Agent du Diable car elle s’était enfuie de chez elle, parce que ni ses domestiques ni sa mère n'ont pu l'en empêcher. J’imagine que cela aussi, c’est de ma faute? Et c’est aussi de ma faute si cette famille est morte, car tuée par le plus grand malade psychopathe que la terre ait porté?"

Cela faisait des années qu’Europe ne s’était pas sentie aussi en colère et vexée.

"Je suppose que ce que je viens de dire réponds à ta question, mais je vais quand même le faire de nouveau, afin que tu ne viennes pas après me dire que j’esquive tes questions: non, je n’avais pas le moindre soupçon concernant Hélion." Et toute une vie de noble passée à paraître ce qu’elle n’était pas réellement avait conféré à Europe la capacité de se constituer des masques inébranlables. Dans son regard, le mensonge était indécelable, et sa voix ne tremblait pas le moins du monde; elle était si convaincante qu’elle croyait presque elle-même à ses propres paroles. "Maintenant, si tu daignes venir à la réunion de ce soir, nous pourrons discuter des sanctions destinées à Hélion, qui à mon avis seront très lourdes. Quant à Adal, je te trouve de très mauvaise foi. Tu dis que je ne justifie rien, alors que j’ai fait preuve envers vous à ce sujet d’une totale transparence –c’est quelque chose que tu souhaitais, n’est-ce pas, la transparence? Tu souhaitais également que je fasse plus confiance à mes Prêtresses: et bien c’est exactement ce que j’ai fait en faisant confiance au jugement d’Elisabeth. C’est elle qui m’a convaincu de laisser entrer Adal. Mais ça non plus, tu ne l’ignores pas!!"

Fulminante, Europe parvint à se calmer un peu, s’appuyant contre le mur pour se masser les tempes et reprendre ses esprits.


"Réfléchis deux secondes. Si j’étais ce monstre manipulateur que tu prétends, et que tout ça fait partie de mon plan mesquin, tu penses sérieusement que j’aurais laissé les choses dégénérer de cette manière? Au risque de me faire coincer et de tout rater? Je vais te le dire: non!!"

Europe laissa le silence retomber sur elles quelques secondes, afin de laisser à Viviane le temps de digérer ces propos, puis elle désigna la porte d’un signe de tête:

"Si tu le permets, nous reparlerons de tout ça ce soir. Ta nièce attend." La Grande Prêtresse ouvrit la porte, trouvant Narcissa là où elle l’avait laissée, et s’inclina devant la jeune rouquine:

"Je suis vraiment navrée pour cette impolitesse extrême… revenons-en donc à l’affaire qui nous occupe. As-tu quelque réclamation?"
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MessageSujet: Re: Quand la vérité blesse bien plus que le silence   Quand la vérité blesse bien plus que le silence Icon_minitimeSam 27 Aoû 2011 - 19:32

Lorsqu’Europe reprit la parole, Viviane comprit que sa colère la rendait peu crédible aux yeux de son ancienne amie et qu’elle n’en gagnait aucune autorité. Europe se la jouait fine ? Très bien, elle pouvait tout aussi bien jouer à ce petit jeu de la plus maligne... La lutte serait à armes égales, Europe avait l’autorité pour elle, mais Viviane avait quelque chose de bien plus important : un cœur. Faisant de son mieux pour reprendre son calme, elle écouta avec attention la défense d’Europe. À son goût, plus rien de ce que la Prêtresse ne pourrait lui dire effacerait les conséquences de son incapacité à assumer correctement sa charge. Affichant un sourire contrit, comme une excuse pour s’être laissée emportée, elle laissa Europe vider à son tour son sac. Les mots dansaient dans sa tête. Comment pourrait-elle encore croire ce qu’Europe lui disait, comment avoir encore confiance ?

Alors que la Grande Prêtresse l’entraînait vers le petit salon où une Narcissa sans doute très perturbée devait les attendre, Viviane resta un peu en retrait. Elle écouta Europe s’excuser d’un ton mielleux auprès de Narcissa pour son impolitesse. Mais avant que Narcissa ne put répondre, elle s’avança et reprit la parole.

« Je suis désolée ma chérie, de devoir t’infliger tout ça. Mais j’aimerais dire quelques petites choses à Europe avant que nous poursuivions cette conversation avec toi. »

Se posant sur l’accoudoir du fauteuil dans lequel sa nièce était assise, Viviane regarda Europe droit dans les yeux. Dans son visage, nul trace de colère, elle avait les traits détendus, d’un calme olympien. La colère, la douleur, le chagrin, tout était mis de côté pour le moment. Il fallait d’abord asséner ses quatre vérités à Europe. Il était temps pour elle de comprendre qu’elle ne pourrait plus compter sur Viviane pour appuyer ses décisions. Désormais, un mur se dresserait entre elles, et Viviane ferait tout pour le maintenir en place afin de protéger les siens.

« Je ne souhaite pas continuer cette conversation ce soir Europe. Je veux que les choses soient dites maintenant, alors ne m’interromps pas s’il te plaît. Je m’excuse de m’être emportée de la sorte, c’était inapproprié et inutile. Je me suis laissé dompter par mon chagrin, je puis t’assurer que c’est une chose qui n’arrivera plus désormais. Cependant, il est important que tu comprennes certaines choses. Que tu aies été au courant ou non des malversations d’Hélion ne change rien au fait qu’elle était sous ta responsabilité, et que tu as failli à ta tâche. Tu as échoué dans ta mission Europe, Grande Prêtresse de la Tribu d’Olrun. Tes règles de plus en plus rigides n’ont pas empêché le pire de se produire. Je ne te tiens pas pour responsable des agissements de l’Agent du Diable, ce serait mesquin et vulgaire de ma part, mais je te tiens responsable d’avoir rendu tes sœurs incapables de se défendre. »

Quelques secondes, elle laissa un silence pesant s’installer, tout en veillant à continuer à regarder Europe droit dans les yeux.

« Je ne nie pas la responsabilité de ma nièce dans ce qu’il s’est passé ces derniers jours, mais sois honnête, si tu m’avais écoutée, si tu m’avais laissé lui enseigner notre savoir, rien de tout ceci ne se serait passé. Tu dis que je suis hypocrite en t’accusant d’avoir permis qu’Adal entre dans la Tribu. Mais j’ai toujours été contre, je ne te l’ai pas caché, ni à toi, ni à Elisabeth. Par contre, toi, puisque tu l’as laissé prendre cette décision seule, tu pourras te dédouaner de tout si les choses tournent mal. Alors de nous deux Europe, dis-le moi, qui est la plus hypocrite ? Je t’ai accusée d’être manipulatrice, et je le maintiens. J’ai dit que tu étais manipulatrice, mais je n’ai jamais dit que tu étais suffisamment intelligente pour le faire correctement. Si tu avais été plus douée, je serais encore probablement sous ton giron. Autrefois, nous étions amies, en souvenir de cela, je ne tenterai rien contre toi, je te laisserai continuer à gérer la Tribu à ta façon, mais je n’approuverai plus jamais tes décisions si elles ne me paraissent pas raisonnables. Je cesserai d’appliquer tes décisions sans y réfléchir et sans les comprendre, je serai à l’écoute des autres, celles que tu refuses de voir et de recevoir sous prétexte que tu as des choses plus importantes à faire. Je ne serai pas ton ennemie, je tiens trop à la Tribu pour cela, mais une chose est sûre. Je ne suis plus ton amie, et je ne te ferai plus confiance. Plus jamais. J’ai atteint un point de non-retour en ce qui nous concerne... Je suis désolée qu’on en soit arrivées là, j’espérais autre chose, sincèrement. »

Jusque là, sa voix avait été ferme, ne montrant pas les émotions qui la tiraillaient. Mais sur les dernières phrases, elle avait légèrement tremblé. Si elle avait déclarée ne pas être son ennemie, elle n’était pas sûre qu’Europe ne lui mette pas des bâtons dans les roues.

« En ce qui concerne l’affaire qui a amenée ma nièce ici, je te laisse tout gérer, à ta guise. Si tu le souhaites toujours, je serai présente ce soir. »

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MessageSujet: Re: Quand la vérité blesse bien plus que le silence   Quand la vérité blesse bien plus que le silence Icon_minitimeLun 29 Aoû 2011 - 0:48

Europe s’attendait à ce que Viviane ait quelque chose à redire à ses propos; mais elle ne pensait sûrement pas que sa Prêtresse allait le faire ainsi, de but en blanc, dévoilant qui plus est du même coup devant Narcissa l’existence de la sorcellerie! La Grande Prêtresse ouvrit de grands yeux.

"Viviane!!" s’exclama-t-elle d’un air choqué.

Son impulsive Prêtresse ne pensait jamais aux conséquences de ses actes –pour preuve, à chaque fois qu’elle faisait des remontrances à Europe, elle trouvait ensuite toujours à s’excuser pour s’être emportée. Ici c’était la même chose: et la Grande Prêtresse eut un regard qui signifiait clairement « et si Cassandra voulait garder le secret? ». Après tout, la Comtesse de Saint-Loup aurait sans doute préféré profiter de l’amnésie de sa fille pour l’éloigner une bonne fois pour toute des tourments et complots de Forbach. Europe ne pouvait que l’encourager dans cette voie: cela lui ferait des vacances et une gamine frondeuse de moins à surveiller!

Mais Viviane ne lui laissa pas le temps d’en placer une et se lança dans une véhémente loghorée sur la confiance et tout le baratin –un discours bien rôdé, qu’on lui avait tenu des dizaines de fois. Europe contint à grand-peine un air blasé. Elle venait de perdre définitivement le soutien de sa Prêtresse. Comment en étaient-elles arrivées là? Que leur était-il arrivé? Les deux femmes étaient les amies les plus soudées, autrefois. Le temps et les circonstances avaient tout balayé.

Europe appréciait très peu les remontrances, surtout lorsqu’elles n’étaient pas fondées –et c’était le cas pour cette histoire d’Adal. Jamais la Grande Prêtresse n’aurait laissé Elisabeth décider toute seule. Non, elle avait fait ce choix conjointement avec sa Prêtresse. Viviane était beaucoup trop impulsive, spontanée; elle ne réfléchissait pas et se jetait souvent sur les vérités qui lui paraissaient les plus évidentes. Europe se renfrogna.

Elle choisit ensuite délibérément de s’adresser à Narcissa et non à Viviane en premier, afin de montrer sa vexation à sa Prêtresse:


"Je suis vraiment navrée que tu aies dû assister à une telle scène. Je me tiens à ta disposition si tu as besoin de quelque chose."

La Grande Prêtresse se tourna ensuite vers Viviane:

"Ta présence est en effet toujours requise ce soir. Moi aussi, je suis désolée qu’on en soit arrivées là."
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MessageSujet: Re: Quand la vérité blesse bien plus que le silence   Quand la vérité blesse bien plus que le silence Icon_minitimeMer 31 Aoû 2011 - 14:01

- Malgré tout le respect que je vous dois, Madame Valdemar, je vous prierai à l’avenir de vous tenir dignement. Si Madame a voulu entretenir une conversation privée, ce n’est certainement point pour l’étendre aux oreilles des autres. Comment pourrais-je vous montrer à mes amis, si vous agissez comme un bourgeois ? Je veux bien fréquenter de petites gens, mais seulement s’ils ont été bien éduqués. Sans autre garantie, nous n’aurons que des entretiens privés loin de tout monde, je ne désire point de nouveau scandale. Mais grâce à vous, nous pouvons tout nous permettre, tant qu’à faire, nous n’allons point nous en priver. Je vous en remercie, ma tante.

- Je vous remercie également Madame, je désire que d’un bon verre de cognac. Je vous épargne le déplacement, la marche me ferra le plus bien après ce que j’ai entendu.


En boitant, tentant d’oublier les douleurs, elle se dirigea vers le buffet pour prendre le nécessaire. Elle en profita pour donner une petite explication de cette étrange demande pour attirer l’attention.

- Voyez-vous ma plus grande tragédie est de connaître l’âge de ce vêtement de chair. Quatorze ans, une seconde fois, quelle tragédie ! Enfin.

Le verre en cristal rempli au-delà du raisonnable, Narcissa jeta un petit regard noir à sa tante pour lui enlever toute envie de lui retirer des mains. Cette boisson, elle l’attendait depuis des jours pour se remettre de toutes ses émotions et dans le cas présent, avoir plus de piquant. Elle but une partie rapidement et poussa un soupir de soulagement avant de continuer.

- Pour tenter de résumer convenablement la situation, Madame Eléanora-Sun est dirigeante d’un groupe passionné de mysticisme, kabbale et d’ésotérisme, ma tante comme une domestique à moitié folle y font parti. Ce groupe se nomme la Tribu. Mon Inquisitrice de mère, à la bigoterie au-delà du supportable, est partisane de vos agissements et doit forcément vous consulter pour attraper ses proies. En conclusion, pour une raison que j’ignore encore, je devais forcément m’effacer pour pouvoir survivre, chose que je n’ai pas réussie, non ? Maintenant que je sais que je suis de trop, que comptez-vous faire ?

Forbach regorgeait de pièges mortels. La jeune fille comprit que l’un d’entre eux se refermait tout doucement. Tant pis, au pire, autant trouver un moyen de s’en amuser et puis un peu d’action ne fait pas de mal. Frondeuse, elle but une plus grande gorgée sans ciller et attendit une réponse en souriant. Oh ! Elle savait ses conclusions cahotantes, mais elles avaient au moins le mérite, au mieux de faire sourire, au pire de faire rire ! Honnêtement, imaginer de vieilles bigotes discutant des sciences occultes entre le thé et les petits gâteaux, avait de quoi provoquer l’hilarité tant en répliques, qu’autres âneries.
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MessageSujet: Re: Quand la vérité blesse bien plus que le silence   Quand la vérité blesse bien plus que le silence Icon_minitimeLun 21 Nov 2011 - 2:47

Les mots de Narcissa, bien plus que tous ceux qu’avaient pu prononcer Europe ce soir-là blessèrent profondément Viviane qui eut bien du mal à cacher le coup qu’elle accusait. Narcissa lui demandait de se tenir correctement et d’éviter tout écart ? C’était l’hospice qui se moquait de la charité ça ! De plein fouet, Narcissa venait de lui rappeler qu’elle avait perdu sa nièce, on ne savait trop pour combien de temps. Dans un élan de rancœur, Viviane souffla quelques mots en direction d’Europe. « Nous nous sommes tout dit. Je n’ai plus besoin de toi ici, tu peux t’en aller si tu ne désires pas assister à cette conversation. »

Sans faire attention à Europe et au fait qu’elle quittait ou non la pièce, Viviane concentra toute son attention sur la jeune fille à ses côtés. La tante ne savait pas si elle devait la gronder pour son insolence ou lui expliquer posément que ce genre de comportement était déplacé. Qu’elle ait ou non quelque chose à redire sur la conduite de sa tante, Narcissa n’avait pas à lui parler de la sorte, encore moins à insulter sa mère de cette manière.

Tiraillée entre deux solutions, Viviane décida de se montrer douce, mais ferme. Si de tels propos venaient à sortir devant Cassandra, elle serait effondrée. Qui pouvait reconnaître Narcissa dans cette jeune étrangère, froide, à la limite de la méchanceté ? Certainement pas sa famille, ceux qui avaient passé le plus de temps avec elle. Viviane savait qu’il lui incombait désormais d’expliquer à Narcissa qu’elle était une sorcière, qu’elle avait des pouvoirs, et qu’il lui faudrait se montrer à nouveau capable de les maîtriser. Quand elle vit Narcissa se servir un verre de cognac, et elle ne put réprimer une crispation, mais elle laissa sa nièce agir à sa guise. Après tout, il était compréhensible qu’elle en ait besoin.

« Je sais que tu souffres en ce moment, Narcissa. Et je ne peux sans doute pas imaginer à quel point il t’est difficile de devoir nous faire confiance, nous qui te paraissons des étrangères, mais je ne peux accepter un tel comportement de ta part. Je suis ta tante, la sœur de ta mère, et quoi que tu penses aujourd’hui de nous, tu nous dois le respect. » Elle parlait d’une voix posée, calme, comme pour lui démontrer qu’elle pouvait garder son calme, même si elle bouillonnait intérieurement. « Je m’excuse de m’être emportée, et j’espère que je ne t’ai pas effrayée. Il y a des choses qui viennent de se passer ici, et qui ont eut lieu quelques mois plus tôt qui te dépassent aujourd’hui. Je crois que c’est à moi qu’il t’incombe d’expliquer tout cela. »

Il serait difficile d’expliquer en quelques mots tout ce qu’être une sorcière signifiait. Il y avait certes la maîtrise de certains pouvoirs, mais plus encore des croyances. Des croyances qui devaient être totalement étrangères à la nouvelle Narcissa. Son cynisme nouveau n’était pas sans effrayer sa tante qui craignait désormais les conséquences de cette révélation. Pourtant, elle savait qu’être honnête serait la meilleur solution, parce que si sa jeune nièce venait à retrouver des souvenirs, il fallait qu’elle puisse les appréhender correctement. Avec circonspection, Viviane entama son récit, prenant soin de ne pas parler trop vite et de laisser le temps à Narcissa d’assimiler tout cela.

« Ta mémoire perdue rend tout ceci extrêmement difficile, mais avant tout, je veux que tu comprennes que je fais tout cela pour toi. Je crois qu’il est important que tu saches qui tu es, même si tu ne t’en souviens plus aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’ésotérisme ou de kabbale, il s’agit de croyance. Des croyances qui ne sont ni respectées ni comprises par la majorité des gens, d’où le fait que nous sommes un groupe secret. Les autres nous appellent sorcière, parce que nous parvenons à communier avec la nature d’une manière qui leur échappe. Et ce qui est inconnu fait peur aux ignorants. Europe, moi, toi, et tant d’autres encore, nous formons une tribu : la Tribu d’Olrun. Nous servons cette déesse, nous la prions et l’implorons au même titre que les Chrétiens le font avec leur Dieu. » Elle se tut quelques instants, laissant le temps à Narcissa d’assimiler tout ce qu’elle venait de lui dire. C’était étrange de lui expliquer tout cela alors que sa nièce avait toujours eu une affinité profonde avec la déesse, avant même qu’elle ne lui en parle pour la première fois.

« Europe est la Grande Prêtresse de notre Tribu, Elisabeth, Inès et moi, nous sommes ses secondes, de simples Prêtresses. Tu es l’une des nôtres Narcissa, et avant cet « accident », tu étais l’une des meilleures. Tu es une apprentie pleine de talents. C’est quelque chose que ton Aguerrie, Hélion, a sans doute eu du mal à accepter. C’est pourquoi elle a fait toutes ces choses horribles dont tu as parlé plus tôt. Je te promets, Narcissa, je te promets que si j’avais su ce qui était en train de se tramer, j’aurais tout fait pour que ça n’arrive. Tu es plus précieuse à mes yeux que n’importe qui ou quoi sur cette terre. Tu n’es pas de trop, tu es à ta place parmi nous. Je t’en fais la promesse Narcissa, ceux qui ont fait ça le paieront d’une juste manière. » Ce disant, elle plongea son regard dans celui de sa nièce. Ce qu’elle vit la troubla : une fois de plus, elle ne reconnaissait plus la fille de sa sœur, celle avec qui elle avait passé tant d'été à rire et à jouer, l'innocente petite fille rousse, au tempérament de feu, si délicieux mélange d'elle-même et de sa sœur.
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MessageSujet: Re: Quand la vérité blesse bien plus que le silence   Quand la vérité blesse bien plus que le silence Icon_minitimeMer 22 Fév 2012 - 22:09

Le verre à cognac tinta sur le marbre de la cheminée. Sa posture, ses petits gestes, tous les pores de cette femme suintaient, dégoulinaient d’égoïsme. Pas de place pour une amnésique, ni une nièce, juste pour un trophée. Sans cœur ni âme, Viviane n’était pas faite pour être mère, la maîtresse de maison bien moins. Moi, moi, moi et entre les deux, les autres font les frais. Deux familles décimées ; cela ne leur semblait pas suffisant. Espiègle, Narcissa secoua son index pour prévenir la Grande Prêtresse.

- Les sorcières sont des personnes qui font du mal. Je n’aime point. ARRAMON.

La porte s’ouvrit, l’intendant en quelques pas domina de toute sa hauteur les deux femmes, un sourire au coin. Le feu de la cheminée brula avec plus d’intensité. La jeune fille commençait à sentir le parfum aigre-doux de la vengeance, en pointant du doigt les preuves à ranger sur la petite table. Il exécuta l’ordre avec lenteur et parti à grandes enjambées, une main sur la garde de son épée. Narcissa satisfaite, poursuivie.

- Hélion est une sorcière comme ses complices. Ils méritent d’être dénoncés pour que la justice des Hommes puisse agir, la vôtre semble si douce. Par conséquent, je déduis que nous ne sommes point des créatures du Diable. Nous ne sommes point vraiment des êtres humains avec de tels dons, cela me plait. Quel est le nom de notre race, je vous prie ?

Elle entendit un cheval galoper près de la fenêtre, suivie de quelques clochettes, c’était Arramon qui rentrait au château.

- Mon intendant vient de partir, vous pouvez parler. Ma tante, ce soir, vous dormirez chez moi et ceci n’est point à discuter. Les châteaux sont certes de grands bâtiments, mais ils ne vous mangent point. Nous avons à disposition une voiture, cela est la même chose qu’un château, mais en plus petit, avec des roues et des chevaux. Les chevaux sont des animaux plus petits qu’une voiture, mais avec des pattes et d’ailleurs, ce sont eux qui la font avancer. Nous devons ce miracle en particulier à des roues qui sont en bois et toutes rondes, vous vous y ferez, j’en suis certaine.

Elle fit une moue et secoua la tête vers la Grande Prêtresse, l’air de dire : « mais oui, elle va s’y faire, c’est une grande fille maintenant ».
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MessageSujet: Re: Quand la vérité blesse bien plus que le silence   Quand la vérité blesse bien plus que le silence Icon_minitimeLun 19 Mar 2012 - 0:15

Que Narcissa soit traumatisée, qu’elle soit blessée, qu’elle ait peur, tout cela, Viviane pouvait le comprendre. Mais ça n’excusait en rien un tel comportement. L’impertinence de sa nièce et sa méchanceté n’avaient pas leur place ici. Aussi la tant de Narcissa décida d’arrêter de prendre des pincettes et d’éviter de malmener un tant soit peu sa nièce. Prenant le soin de se montrer très calme et très posée même si elle bouillonnait intérieurement, elle remit les choses à leur place.

« Très bien jeune fille, puisque tu le prends comme ça, voici ce qui va se passer. Dans le calme, nous allons nous en aller, sans faire d’éclats, il y en a déjà eu suffisamment pour ce soir. Tu vas retrouver la place qui est la tienne auprès des tiens, et je ne veux plus entendre un mot de ta bouche. »

Parvenir à garder son calme relevait du véritable challenge ! Viviane était à la fois désespérée et triste, jamais la Narcissa d’avant ne se serait conduite de la sorte avec elle ! Elle ne reconnaissait plus celle qui était sa nièce, celle avec qui elle faisait les quatre-cent coups, celle à qui elle avait tout appris et qui lui faisait confiance autrefois. Une rage sans nom enflammait son corps, tout ça, c’était de la faute d’Hélion. D’Hélion et d’Europe ! Parole de Prêtresse, d’une manière ou d’une autre, elles allaient en payer les conséquences. Un tel acte ne pouvait rester impuni ! Un regard à sa nièce suffit à lui faire venir les larmes aux yeux. Comment était-ce possible qu’ils en soient tous arrivés là ?

« Tu es peut-être amnésique et tu ne te souviens pas de qui je suis ou de qui tu es, mais je suis sûre que tu n’as pas pour autant oublié tes bonnes manières Narcissa ! Ce n’est pas comme ça que tes parents t’ont élevée ! Je suis ta tante et ta marraine, aussi ton aînée ! Ne m’adresse plus jamais la parole de cette manière-là, amnésique ou non, je ne me laisserai pas faire ! »

Viviane avait le cœur brisé de s’entendre, mais si elle ne remettait pas sa nièce à sa place maintenant, qui le ferait et quand ? Narcissa était trop important aux yeux des siens pour qu’ils acceptent le sacrifice de sa personnalité au profit d’une nouvelle jeune fille dont ils ne savaient rien ! Elle ramassa son manteau et poussa délicatement sa nièce vers l’extérieur, ses blessures physiques étaient sérieuses et il ne s’agissait pas de lui faire mal. Sans un regard en arrière, elle quitta le manoir et entra dans la voiture qui les attendait. Tout au long du trajet, elle ne dit pas un mot, se murant dans un silence nostalgique et peiné. La douleur qu’elle ressentait d’avoir perdu sa nièce se faisait chaque seconde plus intense. Comment pourrait-elle vivre avec ça ?

Une fois que Narcissa fut arrivée à destination, Viviane l’aida à descendre et s’assura que sa mère l’avait bien réceptionnée avant de repartir chez elle à pied. De tout son cœur, elle espérait que cette marche lui calmerait les esprits, mais il n’en fut rien. Les larmes coulaient à flot sur ses joues, la peine qu’elle ressentait déchirait son cœur en deux. Sa nièce était ce qu’elle avait de plus cher à ses yeux, et on la lui avait enlevée.

Hélion paierait pour ça, elle se le jurait !
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