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 Échange de politesses

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Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
Inquisiteur Général
Cassandra de Saint-Loup


Échange de politesses Vide
MessageSujet: Échange de politesses   Échange de politesses Icon_minitimeSam 22 Oct 2011 - 17:59

Cassandra trônait seule, dans le grand salon luxueux de l'hôtel. De son hôtel. Narcissa n'en avait pas encore conscience, mais Forbach serait la dernière demeure de la Veuve. Exilée de Rodez, Cassandra avait sciemment – et combien ce choix lui avait coûté – renoncé à la terre de son mari. Son insupportable neveu avait tenu promesse : plus aucune nouvelle ne leur était parvenue du sud. L'argent fleurissait dans les caisses de la Veuve ; les gens de sa maisonnée semblaient satisfaits d'être restés à leur service ; Viviane elle-même semblait retrouver le sourire. Et vivre à nouveau avec sa sœur cadette était le plus grand bonheur qui lui soit arrivé depuis la naissance de Narcissa.

L'inactivité n'avait jamais été le fort de Cassandra, aussi avait-elle commencé par donner au su et au vu de tous son appui à l'Inquisition, exactement comme avant. Reprendre ses marques n'avait guère été difficile. Ce qui l'était plus, en revanche, c'était de se dire qu'elle n'avait plus que Narcissa parmi la Maison de Saint-Loup. Une solitaire, Cassandra l'avait été, plus que tout autre, même. Mais son mariage lui avait appris le goût du partage et le sens de la famille. Jamais elle n'aurait cru pleurer sur sa belle-famille. Pourtant, la lettre de Catherine de Saint-Loup l'avait émue, prises aux tripes et laissée en plein désarroi. Sa victoire éclatante sur Théophile prenait une saveur aigre-douce, quand elle pensait à ceux de Rodez qu'elle ne reverrait pas.

Leur salon était entièrement de gueules. De lourdes courtines en velours rouge drapaient les murs, et en réponse à cette marque familiale, le mobilier était frappé des armoiries de Saint-Loup. Au-dessus de la cheminée trônait le blason de leur famille. Le feu brûlait dans l'âtre, rappelant de vieux souvenirs à la Veuve. Voilà de longues années, devant pareil feu, elle avait provoqué et démasqué Alicia Maestriani. Aujourd'hui, son retour à Forbach aurait dû être placé sous le signe de la paix. Plus de sorcières maléfiques, seulement des sorcières blanches comme sa sœur ou sa fille. Et pourtant... ce songe avec l'ange lui rongeait le cœur. Il fallait un miracle, sans compter la course au grimoire. La Veuve haussa les épaules, comme pour repousser ses inquiétudes. Elle posa un regard pensif sur le salon. Il était prêt à recevoir, comme toujours depuis leur installation.

Le groupe littéraire qu'elle se proposait de tenir avait une vocation religieuse. Contrairement à Malherbe et son groupe parisien débordant de suffisance – Cassandra devait toutefois reconnaître qu'elle aimait lire ses piques – elle ne voulait pas critiquer les lettres exercées à Forbach ; elle entendait plutôt donner une orientation catholique à ce qui se dirait sous son toit. Les œuvres discutées et lues à l'Hôtel particulier de Saint-Loup étaient celles de Mme de Sévigné, les Montausier, La Rochefoucauld, Conrart, Chapelain et Pomponne. La Veuve ayant eu l'occasion de rencontrer et d'apprécier Madeleine de Scudéry, elle avait une idée de ce qu'elle pouvait espérer pour une petite ville perdue comme Forbach. La ville était peut-être éloignée de la grande société, mais suffisamment de noblesse y résidait pour rendre sa démarche pertinente. Cassandra escomptait davantage une portée littéraire qu'un rôle d’une bienfaitrice usant noblement de sa fortune pour soutenir les artistes, bien qu'elle y souscrive également. Une fois par semaine, la Veuve ouvrait son salon aux bigotes bien-nées et aux beaux esprits ; traduction de ce qu'elle estimait être la noblesse de sang et la noblesse de l'âme. Et voilà que son initiative forbachoise prenait son envol, à son plus grand plaisir.

Cassandra lissa distraitement les pans de sa longue robe. Le noir ne la quittait plus, alors que le deuil était levé depuis de nombreuses années. Mais la Veuve ne se remarierait pas. Peut-être consentirait-elle à porter du vert, le jour du mariage de Narcissa, mais uniquement pour lui faire plaisir. Au moment où elle se décidait à aller faire un tour chez Viviane pour commander une nouvelle robe – dont elle n'avait absolument pas besoin, mais qui ferait tourner un peu mieux son commerce, qui se portait au plus mal – un de ses domestiques annonça Arya de Valaran. Sortant aussitôt de sa léthargie, la Veuve se releva, et commanda quelques gâteaux pour accueillir la jeune femme. Voilà qui était particulièrement surprenant. Que lui voulait « l'as de cœur » ? N'aurait été le respect dû à toute personne, Cassandra aurait volontiers éclaté de rire devant la prétention du surnom. Toutefois, il se pouvait que la jeune femme cachée derrière ce pseudonyme soit tout à fait délicieuse. Quel âge avait-elle, déjà ? Celui de Narcissa ? Un peu plus ? Une grande mécène, selon ses gens. Une manipulatrice organisant des jeux de hasard, selon d'autres. Curieuse de se confronter à la réalité, Cassandra se porta au-devant de sa visite inattendue.
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Arya de Valaran
Oblivius
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Échange de politesses Vide
MessageSujet: Re: Échange de politesses   Échange de politesses Icon_minitimeLun 24 Oct 2011 - 19:54

Thème musical

Au début de l'après-midi, à l'horizon de la bâtisse approcha une voiture qui ne pouvait que faire tourner les têtes de par son originalité provocante. Les regards se teintaient tantôt d'amusement non-déguisé pour les jeunes esprits et tantôt d'agacement pour les esprits les plus fermés. Et on entendit dans certains groupes de marcheurs de sang bleu ou d'esprits étroits s'indigner : cette baronne ne manquait jamais d'extravagance outrageuse.

Installée dans son cocon rouge et blanc, aux fenêtres en formes de coeur, jusque dans le rayon des roues, Arya n'avait que faire de cette jalousie et de ce qu'inspirait cette "provocation". Sa main délicate caressait le velours rouge qui l'environnait et la tête d'un jeune homme choisit pour la texture de son cuir chevelu. Il attendait, accroupi, près de son étrange employeuse qui éprouvait un plaisir malin à tripoter cette tignasse épaisse et douce. Presque comme un chien. Mais elle n'aimait guère les bêtes et préférait parfois avec un sourire malin glisser sa main sur la peau du visage du jeune homme. Et parfois savourer ses lèvres comme si c'était une des sucrerie dans elle raffolait tant. Léana, la dame de compagnie de la baronne, savait qu'elle ne devait surtout pas interrompre sa maîtresse dans cette manie à la limite du fétichisme. Cela canalisait son énergie. Et elle savait hélas que si l'As de Coeur n'était pas occupée ainsi, elle serait de fort mauvaise humeur.

Puis soudain, alors que la diligence passait dans les rues vers l'hôtel particulier de la famille Saint-Loup, elle hurla à quelqu'un sur le toit de "s'activer". Prétentieuse et toujours dans cette recherche souvent choquante de se faire remarquer, deux jeunes femmes fort belles en robes de soie légères, masquées à la mode de Venise, commencèrent à jeter sur la foule des pétales d'une fleur pourpre avec un sourire, quelque peu crispé. Quelle demande étrange et mégalomane...

Ainsi une troupe s'affaira près du carrosse, notamment les jeunes enfants, émerveillés peut être par cette noble venue tout droit d'un conte de fées. Autant la réputation sulfureuse de cette baronne choquait les plus âgés, autant ses extravagances juvéniles lui avait attiré l'admiration et l'affection des enfants de Forbach. Proche du petit peuple et des artistes, Arya se construisait lentement mais sûrement un carcan de protection populaire. Car ses manières déplacées et son manque de tenue en public lui avait attiré les foudres de quelques nobles proches de l'Eglise. Ils craignaient que son comportement n'incite à la débauche et à l'éloignement de la Foi des foules.

Mais cela n'inquiétait guère l'As de coeur, vivant dans son monde de couleur sans lois ni manières codifiées. Qu'elle trouvait cette ville morne et sans avenir, plongée dans cette monotonie de la vie.

L'Arlequin, insensible et sans-coeur, attendant comme une poupée de cire proche de son employeuse l'observait sans arrêt. Pourquoi vouloir rencontrer cette comtesse ? Cela ne ressemblait guère à Arya... Mais un petit sourire serein vînt finalement animer son visage d'habitude inexpressif. Il savait qu'il avait à faire à la femme la plus maligne qu'il n'ait jamais rencontré. Et dire qu'il avait été engagé pour la tuer... Et le voilà maintenant au service de sa victime. Lui, assassin froid et sans scrupules. Il l'admirait secrètement, son coeur froid comme la pierre battrait presque d'un amour secret pour elle. Ce bout de femme à l'apparence de grande enfant mal lunée, qui avait réussi le pari de le faire changer de camp. Elle avait nettoyé son passé de criminel d'un revers de main, usant de contacts, de charme aux bonnes personnes. Habile manipulatrice au réseau d'influence insoupçonné. Et il lui avait finalement juré allégeance. Quelle prétention pour l'As de Coeur d'avoir accepté. Son excès de confiance finira sûrement par lui coûter la vie. Mais elle offrait à ce tueur tout ce qu'un homme pouvait rêver : des femmes sur un claquement de doigt, des richesses comme il n'avait jamais eu auparavant. Et la direction d'un réseau d'influence aux teintes criminelles où le personnage de l'As de Coeur inspirait respect et crainte.

L'Arlequin sembla satisfait de ces pensées agréables et fît descendre le petit escalier d'un coup de pied lorsque le cortège atteint sa destination. Il prît la main de sa douce et descendît de concert avec ce petit génie habillé d'une robe bordeaux pleine de froufrous et de rubans. Un corset qui la mettait en valeur, prétentieusement. Mais encore, cela se faisait bien chez de nombreuses nobles. Et toujours...ce masque vénitien qu'elle plaquait sur le haut de son visage avec plaisir. Comme lors d'un bal masqué éternel. Il ne dissimulait jamais un sourire radieux, le sourire d'une enfant émerveillée aux airs innocents.

Puis elle se fît annoncer. Et congédia d'un "psssht" ses suivants, s'aventurant seule avec les domestiques vers la chambre de la comtesse. Alors qu'on la fît entrer en tapant à la porte, sa silhouette hors-norme se dessina progressivement dans la pièce richement décoré qu'elle observa un instant d'un oeil expert, avant de porter son attention sur Cassandra de Saint-Loup, écartant de la tige de métal son masque vénitien, dévoilant son visage fin et magnifique. Puis elle exécuta une révérence appliquée bien qu'un peu exagérée sans impolitesse toutefois, sa voix mélodieuse et vive raisonnant dans la pièce.

La baronne Arya de Valaran vous salue, Comtesse de Saint-Loup et vous remercie de la recevoir en vos appartements.

Puis, elle se redressa, sortant de son dos un éventail en forme de coeur aux arabesques blanches qu'elle déplia soigneusement en attendant la réponse de son hôte.
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Cassandra de Saint-Loup
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Cassandra de Saint-Loup


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MessageSujet: Re: Échange de politesses   Échange de politesses Icon_minitimeSam 29 Oct 2011 - 21:32

Fort heureusement pour l'As de Cœur, Cassandra n'eut ni vent ni conscience de ce qui se passait dans la rue. Elle n'assista pas au débarquement haut en couleur de la baronne de Valaran devant son hôtel, ni au spectacle continu de son déplacement. Si elle avait eu idée de ce qui se tramait aux portes de son hôtel, elle aurait sans doute refusé de la recevoir en se repliant derrière une santé fragile – ce qui n'était pas du tout son cas, mais cela, Arya de Valaran ne le savait pas, n'est-ce pas ? Tout ce que vit Cassandra, ce fut une jeune femme pénétrer calmement dans son salon.

Les rumeurs tournoyaient et virevoltaient dans sa tête, mais Cassandra les fit taire en souriant à l'excentrique jeune femme. Elle sentait la désapprobation monter en elle, mais il était trop tôt pour arrêter définitivement un jugement féroce. Force était toutefois de reconnaître que le masque était de trop : Arya de Valaran ignorait-elle qu'un masque ne se portait qu'à un Bal Masqué ? Elle découvrit avec étonnement le visage lisse, pur et ovale – magnifique, en un mot – de son invitée imprévue. Sa voix possédait un timbre sans défaut, ses yeux un éclat pétillant. Nul doute : la jeune femme avait été gâtée par la nature. D'où tenait-elle cette étrange manie de parler d'elle à la troisième personne ? Cassandra répondit à la révérence par une digne et calme inclinaison de la tête, ainsi qu'il seyait aux femmes de son âge et de son rang. Puis, elle vit l'éventail en forme de cœur et faillit secouer la tête. Fallait-il qu'Arya de Valaran fasse tout dans l'excès ?

- Tout le plaisir est pour moi. Je ne pense pas que nous nous soyons déjà rencontrées ?

Poliment, elle invita sa compagne à prendre un siège et se rassit elle-même. Sur un de ses gestes, on apporta un goûter composé de gâteaux au citron, de meringues et de sablés aux cerises. Elle observa discrètement celle qui se plaisait à se faire surnommer l'As de Cœur. Quel étrange phénomène... Une partie des rumeurs au moins étaient vraies : elle ne faisait rien comme tout le monde. Les traits de Cassandra s'adoucirent un peu – avec une fille aussi excentrique que Narcissa, elle ne risquait pas de dévaloriser son hôte pour si peu – et elle initia leur discussion :

- Je dois vous avouer que votre présence constitue une visite tout à fait inattendue, bien qu'elle ne soit pas importune. Que puis-je pour vous ?

Les deux femmes contrastaient férocement, à vrai dire. Il semblait presque étonnant qu'elles puissent seulement discuter, tant l'écart qui les séparait était grand. L'une était jeune, vêtue de couleurs et de dentelles, insaisissable et mystérieuse. L'autre était vieille, tout de noir vêtue, expérimentée et rompue aux manipulations. Quel étrange cocktail pouvait résulter de cette rencontre ?

Cassandra remarqua alors l'homme qui se tenait en retrait d'Arya de Valaran. Un autre illuminé qui semblait tout aussi spécial que sa maîtresse. Elle sentait que son seuil de tolérance atteignait ses limites. Tout en demeurant froidement polie, elle demanda :

- Je vois que vous êtes venue accompagnée. Auriez-vous la gentillesse de me présenter votre ami ?

C'était surtout une question de mondanité, mais peu importait. Cassandra ne l'aurait jamais pris pour un domestique à cause de sa livrée inhabituelle. Aurait-on idée d'habiller ainsi ses propres gens ? Il lui semblait évident qu'il s'agissait de la lubie d'un noble proche de la baronne. Aussi était-elle curieuse d'apprendre l'identité de l'homme, afin de pouvoir le situer. Tant qu'il ne s'agissait pas du fils de feu Alicia Maestriani – aucune chance, le petit était trop fier pour ça – tout allait bien. Et puis, cet échange lui permettrait de se faire sa propre idée de l'As de Cœur...
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