The Witch Slay
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 De l'éducation des jeunes filles

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
Inquisiteur Général
Cassandra de Saint-Loup


De l'éducation des jeunes filles Vide
MessageSujet: De l'éducation des jeunes filles   De l'éducation des jeunes filles Icon_minitimeJeu 22 Déc 2011 - 1:34

Les jeunes filles de bonne famille étaient supposées détenir des centaines de savoirs afin de devenir des épouses parfaites. Bien que n'ayant pas elle-même sacrifié de longues années de son existence à devenir une jeune femme accomplie sachant jouer du piano, coudre, danser, broder, composer des bouquets de fleurs, déclamer des poèmes, tenir un ménage, tenir les comptes, parler latin et grec, chanter avec grâce, faire la lecture, et elle en passait, Cassandra estimait qu'il était de son devoir de donner ce genre d'éducation à sa fille. Elle entendait faire honneur à feu son mari en offrant à leur enfant les plus grandes chances de trouver un bon parti.

La Veuve avait veillé à engager le personnel nécessaire pour mener à bien l'éducation de Narcissa. Et elle avait entendu sa fille massacrer les grands classiques sans rechigner ni même hausser un sourcil, veillant à toujours l'encourager. De même, elle avait souri devant les compositions florales absolument originales de sa rouquine de fille. Certes, Narcissa n'excellait pas dans tous les domaines qu'elle découvrait – en même temps, qui donc pouvait réunir tant de qualités si différentes ? – mais elle n'était pas dépourvue de dons : elle avait par exemple une très jolie voix. Pas de quoi devenir une grande cantatrice à l'opéra – de toute façon ce n'était pas vraiment de son rang, ces choses-là – mais de quoi charmer tout un public.

Réfléchir au sens de l'éducation qu'elle donnait à Narcissa la rendait toujours perplexe. Elle voulait donner à sa fille les armes nécessaires pour affronter l'existence, et ce genre de capacités lui paraissait bien vain. Elle s'efforçait de les inculquer à Narcissa mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que ce qui lui avait servi pour repousser Vincent d'Aquitaine, durant l'été, ce n'était pas l'art floral mais bien sa capacité à saisir les opportunités. Enfin, pour rendre à César ce qui était à César, si elle n'avait pas su danser, elle n'aurait pas été capable de tendre un piège à son prétendant, mais soit... La Veuve elle-même, en se mariant, ignorait presque tout de ces disciplines. Elle savait rendre les coups, plier des ennemis à sa volonté, comprendre en un coup d’œil les enjeux d'une discussion apparemment anodine, repérer les intrigues et s'y mêler, analyser les non-dits d'une personne, et... reconnaissons-le, elle était instruite. Mais la danse... ou le chant... sans parler des poèmes... Comme il avait fallu qu'Amaël insiste pour qu'elle accepte de danser avec lui au soir de leurs noces !

La broderie n'avait pas fait exception. Ayant appris quelques notions au couvent, Cassandra n'était pas entièrement dépourvue de ressources à ce niveau-là, et voilà qu'elle devait transmettre à sa fille ses faibles compétences. La plus jolie broderie qu'elle ait jamais réalisée représentait une simple rose – le motif des débutantes. Pourtant, sans doute en témoignage de son soutien, elle tenait aux petits moments de broderie qu'elle prenait avec sa fille. Enfin... quoique Narcissa tente toujours par tous les moyens d'éviter le moment fatidique où elle devrait s'emparer de l'aiguille et de faire naître un motif au sein du tambour.

La Veuve avait tout prévu : du fil de toutes les couleurs – Narcissa avait déjà épuisé ses prétextes liés au manque de choix – des aiguilles, des tambours et du linge attendant d'être brodé. Cassandra soupira un instant. Elle allait coudre une dixième rose sur un morceau de tissu... par-fait. Puis, elle vit apparaître sa petite aux portes de son appartement et un grand sourire apparut sur son visage. Un baiser maternel, puis...

- Viens, installe-toi ! Qu'est-ce que tu voudrais faire, aujourd'hui ?

En espérant que sa fille ne lui répondrait pas « un dragon » ou une autre fantaisie impossible à reproduire, Cassandra prit, bon cœur mauvaise fortune, un tambour et une serviette. Choisissant déjà le fil rouge et une aiguille fine, elle continua sur le ton de la conversation :

- Figure-toi que j'ai vu la baronne Zimmerman avec ses enfants, ce matin. Elle est passée rapidement voir Viviane et j'ai seulement eu le temps de la saluer, mais tout le monde semble en excellente forme.

Contrairement à Sarah Geisler qui dépérissait un peu plus chaque jour. Cassandra essayait de ne pas trop y penser, mais la morosité de son amie l'atteignait aussi. La voir si malheureuse l'attristait profondément. Que pouvait-elle bien faire pour l'aider ? Et puis, avec cette histoire de grimoire à trouver... Le grimoire ! Elle n'aurait jamais cru que savoir sa fille sorcière l'aiderait un jour dans son travail au sein de l'Inquisition. Finalement, découvrir nouvelle piste serait sans doute un bon moyen de sortir son amie de son marasme !
Revenir en haut Aller en bas
https://witchslay.forumsrpg.com/fiches-personnages-f3/mere-matte
Narcissa de Saint-Loup
Apprenti(e)
Apprenti(e)
Narcissa de Saint-Loup


De l'éducation des jeunes filles Vide
MessageSujet: Re: De l'éducation des jeunes filles   De l'éducation des jeunes filles Icon_minitimeVen 23 Déc 2011 - 0:05

Tenir une maison est un métier porté au sacerdoce.
Une jeune fille de bonne famille est l’image vivante d’une culture, dont, la grande comme la petite Histoire se mêlent au savoir-faire tant au savoir-vivre. Ses gestes et paroles « innés» font bouger les branches plus ou moins illustres de son arbre généalogique ; ainsi, entre autres, rien n’est moins dangereux qu’un arrangement floral ou un placement de table, car une faute peut détruire tous les espoirs d’un possible avancement. Elles ont une propension à croire que la Sainte Trinité est le Roi, la famille et leurs intérêts ; se plient aux différentes leçons avec une rigueur toute militaire ; choisissent leur confesseur parmi les cousins évêques, abbés ou cardinaux ; pensent que mettre une étole jaune quand on doit porter du bleu est une bêtise exquise ; ne voient le monde qu’à travers les différents domaines familiaux ; idéalisent leur avenir et tombent de haut, une fois mariées.

Narcissa rêvait d’aventures dignes de ses parents dans leur folle jeunesse.
Les journées avec ses précepteurs étaient interminables.
Les nuits étaient trop courtes.

Les savoirs du jour guidaient ses escapades nocturnes. Deux fois par semaine, aidé des barbiers et quelques naturalistes de passage, l’apprenti de l’Agent du Diable exprimait sa délicatesse dans les caves de Forbach, en découpant la chair pour détacher le tendon nacré, le nerf arachnéen ou l’artère gonflée, par l’injection de graisse de mouton ; réfutant par la découverte de la similarité des organes, l’idée insufflée par sa mère que l’homme était à l’image de Dieu et donc au-dessus des animaux. Deux fois par semaine, dans l’entrepôt de sa tante, elle rejoignait la jeunesse d’Olrun pour rassembler dans un grimoire commun tous les savoirs que leurs mains pouvaient voler. Leurs yeux écarquillés en découvrant que l’esprit avait le pouvoir de communiquer avec son environnement, tout était lié, l’animé comme l’inanimé ; mais pour cela il fallait franchir de nombreuses étapes. Deux autres nuitées, pour les si dures leçons de Viviane, afin de contrôler sa nature magique, qui avait parfois tendance à s’exprimer en public ; et une dernière pour faire un bilan. La somme de ses expériences prouvait que le monde qu’elle enseignait une fois par semaine aux enfants du village à l’Église ne correspondait pas en tout, sur l’expression du divin sur terre. Le monde était plus complexe et mystérieux qu’un texte de Bible. Les sorciers avaient une protection et un avantage sur les Inquisiteurs. Que deviendraient sa mère et Da… s’ils détenaient dans les jours à venir le grimoire de Lorenzo Maestriani ? L’ange ne devait pas se douter que ce monde entourait, tout, de minces fils aussi tranchants que le rasoir, et que pour le tuer, il fallait tirer sur le bon, d’un coup sec pour trancher sa tête. Les cadavres ne mentent pas, un seul faux pas sur une formule, et les barbiers vous déterrera à la nuit tombée pour vous analyser à coups de couteau.

Parce que la piste semblait sérieuse, Narcissa avait donné le « double » des clefs de l’Église à sa tante.
Quelques jours sans nouvelles.
Il fallait pourtant agir comme si de rien n’était.

Alors, en cette journée morne, elle alla à sa leçon de broderie. Si elle réussissait à recoudre la plaie d’un cadavre, il en était autre chose pour faire un motif sur un tissu emprisonné dans son tambour. A chaque leçon, ses fils réussissaient à s’emmêler, l’aiguille se frayait un chemin pour soulever le dé à coudre, et ses doigts se piquetaient de sang, le sien pour changer. La seule note joyeuse était de pouvoir converser avec sa mère, sans avoir une masse de domestiques fureter dans tous les coins. Ainsi, il était plus amusant de tenter d’échapper à la corvée par de petites feintes, la meilleure pour le moment était de demander des motifs très compliqués. Et pour aujourd’hui, cela sera ?


- Je voudrais une feuille d’acanthe, s’il te plaît.

Narcissa saisit le matériel, s’assit et soupira :

- La famille Zimmerman me manque, quel dommage que le temps me manque pour leur rendre une petite visite. Je suis certaine que mon filleul sera un homme respectable et aimé, il a les yeux d’un adulte si déterminé. Comme quand il était enfant, il me fait penser à…

Une douleur violente coupa son souffle, penser de près comme de loin à son premier amour lui était toujours aussi douloureux. Hélas, sa tante n’avait pas de potion pour guérir de lui. Son seul remède était de se plonger dans le travail jusqu’à épuisement, en attendant que le temps fasse son office.
Revenir en haut Aller en bas
https://witchslay.forumsrpg.com/sorcieres-d-olrun-f48/narcissa-d
Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
Inquisiteur Général
Cassandra de Saint-Loup


De l'éducation des jeunes filles Vide
MessageSujet: Re: De l'éducation des jeunes filles   De l'éducation des jeunes filles Icon_minitimeSam 17 Mar 2012 - 20:19

Une feuille d'acanthe. La Veuve fut sur le point de laisser s'échapper un soupir de soulagement. Le motif était dans ses cordes, pas trop difficile, plutôt classique. Elle contempla avec une pointe d'étonnement sa fille prendre un fil vert foncé pour son ouvrage, sans louvoyer ni tenter de couper court à la leçon. Soit, elles resteraient dans le végétal. La rose pour la mère, l'acanthe pour la fille. L'inverse aurait sans doute rendu justice à la beauté et à la jeunesse de Narcissa. Pressentant dans l'air compassé de son enfant que quelque chose n'allait pas, Cassandra l'observa un instant, avec douceur. Les Zimmerman lui manquaient, sans surprise. En revanche, que le temps manque à sa fille... Depuis quand était-elle aussi débordée ? Une légère mélancolie s'empara de la Veuve. Narcissa grandissait, s'éloignait d'elle et c'était ainsi. Pourtant, elle aurait voulu chasser les nuages qu'elle voyait dans ses yeux, lui ôter l'idée du petit Geisler et lui rendre un sourire lumineux. David Geisler, elles ne l'évoquaient plus. Mais il demeurait présent, plus qu'il ne l'avait jamais été. Son ombre était dans les pas de Narcissa, dans les cauchemars de Cassandra et dans les yeux froids de Viviane. La Veuve ne parvenait pas à regretter ce qu'elle lui avait fait, mais elle avait atteint les limites de son propre code éthique et moral.

Cassandra posa son ouvrage. Elle hésita entre briser le tabou en parlant des Geisler – mère et fils – et continuer naturellement à discuter sur les Zimmerman. Pour donner le change, elle se pencha sur l'ouvrage de Narcissa et vérifia que le premier point était bon. Avec un sourire, elle ébouriffa tendrement quelques mèches rousses et reprit son propre ouvrage. Elle reprit avec un sourire complice :

- Il est en de bonnes mains puisqu'il t'a comme marraine ! Veille sur lui et tu verras que chacun de ses pas te rendra toujours plus fière de lui.

Comme elle-même l'avait toujours été de Narcissa. Le fils de Louisa Zimmerman grandirait choyé et entouré d'amour, la Veuve n'en doutait pas un instant. Et même si elle jalousait la paix de leur foyer, qui était encore entier, elle leur souhaitait le meilleur. La Veuve changea de fil en même temps que Narcissa. Leurs doigts, agiles malgré l'engourdissement provoqué par le travail, avançaient lentement mais sûrement dans le motif choisi. Quelle plaie, la broderie... Toutefois, prendre du temps avec sa fille lui faisait toujours plaisir. Au bout d'un moment de silence, la Veuve reprit :

- J'ai été voir le Second, aujourd'hui.

Les mots sortaient avec facilité. Le lien qui unissait la mère et la fille rendait possible ce genre d'échange.

- Nous ne parvenons pas à faire d'échanges suffisant pour avancer sur l'énigme. Il travaille d'arrache-pied sur le peu que nous avons, mais nous piétinons. Tu aurais une clé pour nous aider ? Et je pourrais te donner la nôtre, pourvu que cette fichue énigme soit résolue au plus vite...

Au fond d'elle-même, Cassandra espérait profondément que sa fille était tenue loin des intrigues des sorcières blanches. C'était une apprentie, lui avait vaguement précisé Viviane, et à ce titre, la Veuve estimait qu'elle n'avait pas à être préoccupée par les manipulations de l'ange maléfique. Mais elle ne se leurrait pas : Narcissa avait déjà fait preuve de sa vivacité d'esprit en de nombreuses circonstances et sa propre vie était menacée. Nul doute qu'elle connaissait également le secret d'Olrun...

La Veuve reprit patiemment sa broderie, curieuse d'entendre la réponse de sa fille. Voilà qu'elle terminait une serviette avec une rose brodée de plus, qu'allait-elle bien pouvoir en faire ? L'ajouter au trousseau de Narcissa – qui comportait déjà un nombre impressionnant de pièces brodées – comme toutes les autres. Et attendre le jour où d'autres l'utiliseraient, dans une vie qu'elle espérait douce pour sa fille.
Revenir en haut Aller en bas
https://witchslay.forumsrpg.com/fiches-personnages-f3/mere-matte
Narcissa de Saint-Loup
Apprenti(e)
Apprenti(e)
Narcissa de Saint-Loup


De l'éducation des jeunes filles Vide
MessageSujet: Re: De l'éducation des jeunes filles   De l'éducation des jeunes filles Icon_minitimeJeu 29 Mar 2012 - 17:12

Je sais ce que tu penses de moi, désormais. Déclara-t-elle amusée. Je voudrais toujours te rendre fière.

Narcissa remit de l’ordre à ses cheveux avec une petite moue. Son filleul avait la chance d’avoir une famille, des amis, des parrains et marraines attentionnés. En bonne fée, elle voulait transmettre un peu de sa magie. Une façon de développer son charisme pour mieux voir les bonnes opportunités où en créer, et comment être pour vivre heureux et aimé d’une grande partie. Tout était question de développement personnel et d’authenticité, rien de bien compliqué si travaillé tous les jours. Pensive, elle continua son travail… Comment ça Geisler mère ? Le grimoire ? Mais oui, il fallait… Attends maman, tu parles d’action ? Mon Dieu, tu exauces les prières !

Elle arrêta son travail, sortit de sa bourse, qui pendait toujours à sa ceinture, un carnet et un crayon et écrivit ce qu’elle savait sur le grimoire. L’indice était tout simple puisque ses consœurs venaient tout juste de le déchiffrer (même si elle l’avait compris en cinq minutes quand sa tante lui en parla la veille).


Encore une journée avec mes maîtres et j’allais leur faire avaler leurs leçons. Enfin de l’action ! Comprends-tu que je me dois d’interrompre notre entretien, une fois, l’indice reçu ? Celui que j’ai n’est pas bien compliqué, je pense avoir trouvé la solution en moins de cinq minutes, hier soir. Le plus amusant dans tout cela fut que les rumeurs disent que ceux-que-tu-sais ont mis plusieurs mois ! Parfois devant leur lenteur d’esprit, je m’ennuie ! D’ailleurs, je compte remercier deux précepteurs, car ils sont incapables d’ouverture d’esprit. Je te donnerai bientôt les noms des remplaçants. Oh ! Et j’ai besoin d’un nouvel intendant, depuis le départ de mes gens, je suis perdue. Je te préviendrai de l’avancement. Je m’égare, je m’égare. Enfin de l’ac-tion, mais c’est inouï !

Une fois la tirade terminée, elle tendit le tout à sa mère avec un immense sourire. À son tour maintenant.
Revenir en haut Aller en bas
https://witchslay.forumsrpg.com/sorcieres-d-olrun-f48/narcissa-d
Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
Inquisiteur Général
Cassandra de Saint-Loup


De l'éducation des jeunes filles Vide
MessageSujet: Re: De l'éducation des jeunes filles   De l'éducation des jeunes filles Icon_minitimeMer 3 Oct 2012 - 22:29

Mère et fille avaient donc partagé leur secret, notant soigneusement les paroles échangées. L'interdit brûlait Cassandra comme jamais. Finalement, elle aurait préféré s'en ouvrir à Viviane. Impliquer son enfant ne lui plaisait pas, surtout pas lorsqu'il était question de choses aussi graves. Elle jeta un coup d’œil à Narcissa : la tranquillité de sa fille la rasséréna un peu. Toutefois, l'incongru de leur situation lui sautait une fois de plus aux yeux : au sein de son foyer, c'était Olrun et l'Inquisition qui se tendaient la main, comme si la trêve ne pouvait exister qu'entre leurs murs.

Elle ne savait pas encore comment elle exposerait la chose à Sarah Geisler, mais elle savait qu'elle devrait manœuvrer avec beaucoup de doigté pour éviter la suspicion tout en convainquant son amie de travailler sur l'indice sans tarder. Cassandra aurait voulu s'y consacrer toutes affaires cessantes, mais Narcissa aurait été trop heureuse d'échapper à sa leçon de broderie et la Veuve tenait à ce qu'elle soit bien formée. Tout en s'efforçant de mettre l'indice de côté, elle prit une nouvelle serviette et choisit du rouge pour commencer une rose de plus.

Sa fille parvint d'ailleurs à la distraire en lui parlant des dernières affaires qui requéraient son attention. L'esprit de Cassandra se concentra aussitôt sur autre chose : le détachement avec lequel parlait Narcissa lui déplaisait. Quoique son avis soit certainement étayé par des arguments valides, le ton employé heurta la Veuve. Il n'appartenait pas à Narcissa de décider ainsi des responsables de son éducation, cette tâche n'incombait qu'à elle, en tant que mère – et dans un monde idéal, c'était Amaël qui s'en chargeait. La Veuve reprit sa fille avec tendresse ; elle n'avait jamais vraiment eu le cœur de la gronder férocement.

- J'entends bien tes récriminations, Narcissa. C'est toutefois à moi qu'il revient de prendre cette décision et je convoquerai tes maîtres pour mesurer l'ampleur de leurs torts. Si effectivement ils ne conviennent plus, alors seulement ils seront remerciés, mais pas avant.

Cassandra chercha le regard de sa fille pour s'assurer qu'elles s'étaient bien comprises, puis reporta son attention sur son tambour. Ah oui, il restait la question de l'intendant. La mort du précédent les avait plongées dans le deuil, et il était difficile de trouver une personne de valeur égale. Elle continua donc :

- N'hésite pas à me transmettre tes propositions, je les prendrai en considération. Pour ma part, j'ai entendu dire que la duchesse des Deux-Ponts avait quelqu'un à nous recommander, je crois qu'il serait intéressant de lui prêter l'oreille.

Tout en discutant, Cassandra finit le motif central de la rose, et changea de couleur pour prendre du fil vert. Commençait le long travail sur les feuilles... Au bout d'un moment, la Veuve releva la tête de son ouvrage, réalisant qu'elle avait oublié le plus important, ce que le commentaire de Narcissa à propos du nouveau-né de Louisa Zimmerman impliquait. Tout en enveloppant sa fille d'un regard maternel, elle lui dit :

- Je serai toujours fière de toi, Narcissa.

Si la Veuve avait su ce que l'avenir lui réservait, ou plutôt, réservait à sa fille, nul doute qu'elle aurait été plus mesurée.

Ces temps étaient toutefois encore éloignés. La séance de broderie se termina dans la bonne humeur, comme tout moment de paix au foyer de Saint-Loup. Une fois sa fille repartie à d'autres occupations, Cassandra rafraîchit sa mise, égaya sa noire tenue d'un collier de perles et se rendit à la Collégiale. Un travail de longue haleine l'attendait, mais avant tout, il fallait qu'elle parle d'or devant Sarah Geisler... Ne lui restait plus qu'à transformer les conditions de l'échange, ainsi que d'anonymiser la sorcière impliquée. Si peu...
Revenir en haut Aller en bas
https://witchslay.forumsrpg.com/fiches-personnages-f3/mere-matte
Contenu sponsorisé




De l'éducation des jeunes filles Vide
MessageSujet: Re: De l'éducation des jeunes filles   De l'éducation des jeunes filles Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

De l'éducation des jeunes filles

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
The Witch Slay :: Sur les Pavés - Ville :: Les Quartiers Résidentiels :: Les Maisons Bourgeoises :: Hôtel Particulier de Saint-Loup-