The Witch Slay
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 Le Phénix noyé

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Antoine Vaudremont
Meneur
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Antoine Vaudremont


Le Phénix noyé Vide
MessageSujet: Le Phénix noyé   Le Phénix noyé Icon_minitimeDim 2 Sep 2012 - 21:31

Antoine n’avait jamais été aussi humilié de sa vie. De toujours il n’avait été ni craint ni sanctifié, mais incroyablement respecté. Il avait prouvé sa sagesse jusqu’à en devenir prêtre sur décision de la Meneuse elle-même, et dieu sait qu’elle ne nommait pas n’importe qui dans son conseil, des hommes et des femmes d’une sagesse impressionnante. Certains étaient choisis pour leurs valeurs et ligne de conduite fidèles à celles de la Comtesse, d’autres l’étaient précisément pour l’inverse. La Meneuse était sage et savait qu’il lui faudrait dans sa vie des courants contraires au sien pour tempérer son torrent intérieur. Et plus elle devenait extrême, plus elle choisissait des membres capables de lui tenir tête. Pas de stupides frondeurs, mais des sorcières capables de lui prouver le bien-fondé d’une autre voie. La seule fois où Alicia n’avait dénié écouter son conseil fut lorsqu’Abigael lui avait envoyé en déclaration de guerre ce corbeau mutilé. Alicia n’avait consulté personne et avait envahi la Clairière d’Olrun de lys empoisonnés, tuant Elena Dymphna, prêtresse d’Olrun. On ne sut jamais si elle regretta son geste. Le conseil n’avait osé commenter cet écart, trop respectueux de leur Meneuse et se disant donc que peut-être ce rituel se trouvait en partie justifié. La seconde fois que le conseil fut écarté dans une décision clanique fut le jour où Noâz Loewenstein ressuscita sa mère. La différence était alors que le conseil n’avait guère eu le temps de respecter le nouveau Meneur, et il ne comptait pas, alors, fermer les yeux. Tout le système de contre-avis monté par Alicia pour renforcer sa tribu en se modérant elle-même allait désormais desservir Noâz, au-delà de tout ce qu’il n’avait jamais craint.
- Noâz, nous devons parler vous et moi.
- Je vous écoute Antoine.
- Vous vous doutez probablement de ce dont il est question.
- En ce cas ne saccadez guère davantage votre discours de précautions rhétoriques et allez droit au but.
- Très bien…
Votre conduite, depuis votre arrivée à la tête de cette tribu n’a fait que nous plonger dans le désarroi et la détresse. Sous couvert d’une légitimité filiale vous avez transgressé des règles de morale que votre mère, pourtant courageuse et visionnaire, n’avait jamais outrepassées. Vous avez répondu à la provocation d’Europe comme un adolescent blessé dans son orgueil de jeune mâle, mais le résultat est une hécatombe jamais rencontrée. Votre règne a mené en huit mois à plus de pertes en nos rangs que le règne bi-décennal de votre mère…

- Je ne vous permets pas !!!
- Je n’ai pas terminé.
- Je n’en ai cure ! A moi de répondre à vos accusations !!!
En êtes-vous vraiment sûr Antoine ? Êtes-vous certain que le problème de cette tribu ce soit moi ? Êtes vous sûr que le coupable de cette guerre soit celui qui l’a essuyée, ou bien sont-ce ceux qui l’ont provoquée ? Voire pire, ceux qui n’ont rien fait pour l’empêcher ? Je ne parle pas de sceller la tombe de ma mère alors qu’elle se retrouvait notre dernière arme avant la fin. Je parle de répliquer aux provocations de la tribu d’Olrun bien plus tôt, lorsqu’il en était encore temps. Mais non, vous, les faux-vrais-conseillers, les vrais-faux-traîtres, les pisse-froids, n’avez rien fait ! Que retenir la main de ma mère. Nous aurions pu éviter tout ça, TOUT CA !!! De la première vague de haine en 1624 à cette guère. Plus de vingt ans de sang et de larmes inutiles !!! Mais pourtant, il fallait bien assumer cette position molle un jour ! Alors oui, j’ai mené ma tribu à la guerre, pour son honneur et sa survie. Car croyez-moi, si nous n’avions pas affronté les sorcières d’Olrun de face quitte à y laisser nombre de nos sœurs, c’est par derrière qu’Europe aurait frappé, ne laissant plus prier un seul d’entre nous. Que cherchez-vous ? Qu’attendez-vous de moi ? Pourquoi venez-vous m’importuner ce soir ? Pour que je vous présente des excuses ? Que je m’excuse d’avoir pris la plus terrible et douloureuse décision de ma vie de Meneur ?!! Que je m’excuse d’avoir sauvé ma tribu ?!!

- Non M. Loewenstein, je venais simplement vous annoncer votre excommunication du Lys Noir.
- Exco…
- Suite à une discussion avec le conseil des prêtres et la chambre des sages, et renforcés dans nos convictions par la décision divine vous privant de voix ésotérique, nous avons décidé de vous exclure de notre communauté, pour son bien.
- VOUS ETES FOUS !!! Vous faites erreur ! C’EST MOI QUI VOUS CONGEDIE ANTOINE VAUDREMONT !!!
- Vous ne le pouvez Monsieur, seuls les prêtres et les sages peuvent décider de l’excommunication du Meneur.
- Du Meneur… Je vois… Vous avez incroyablement millimétré votre plan… Organiser un procès à mon insu, voilà qui est subtile et courageux. Tant de belles qualités qui font un Meneur…
- Je m’en vais à présent Monsieur. La seule raison qui m’a mené à vous prévenir de la décision plutôt que de vous amnésier est le respect que j’ai pour feu votre mère, mais ma déférence ne va pas jusqu’à m’obliger d’écouter vos balbutiements haineux.
Adieu Monsieur le Comte.

- A très bientôt Antoine…
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Noâz Loewenstein
Fugitif
Fugitif
Noâz Loewenstein


Le Phénix noyé Vide
MessageSujet: Re: Le Phénix noyé   Le Phénix noyé Icon_minitimeDim 2 Sep 2012 - 21:37

Antoine referma la porte, le Comte saisit la bouteille de vieux rhum qu’il avait déjà amplement entamé depuis ses déboires avec Elena. Il but, se brûlant cruellement la gorge. Il but tout, jusqu’à la dernière goutte du breuvage exotique, la tête vide, le cœur îvre de tristesse. Syncope : Noâz tomba en arrière, sauvé par son fauteuil, la tête lui tournait, une nausée, l’image crépita. Noir.

- Perdant ! lui asséna son frère Amaël.
Incapable ! Traître à ton sang ! Stupide !
Quelle honte de faire si honte à notre sang ! J’ai dit deux fois « honte » ? C’est pas très correct ça… Quelle… Opprobe ?
- Opprobre.
- C’est ce que je voulais dire ! Bref, tu crains, tu sers à rien, retourne dans la boue de tes parents adoptifs. De toute manière les enfants de ferme sont bons qu’à élever les porcs ! Moi de mon époque je ne me laissais pas parler comme ça ! Quel dommage que ce pleutre m’ait égorgé… Je lui ferai payer quand on se retrouvera ici. Par derrière en plus qu’il m’a pourfendu ! J’en reviens pas… C’est à en perdre son honneur en même temps que sa tête.
- Amaël, laisse ton frère tranquille.
- Mère,ne s’étonna qu’à moitié Noâz désormais habitué à ses apparitions. La nuance était ce ton familier, comme si le fait de l’avoir rencontrée sous une enveloppe corporelle aussi réelle que décharnée avait démystifié pour cet orphelin la figure mythique de sa mère.
- Noâz, n’écoute pas ton frère. Tu as fait de ton mieux. Tu as su reprendre mes forces et tu as su affronter mes faiblesses dont cette guerre fait tristement partie. Je suis fier de toi, tu as su garder la tête haute et mener tes troupes au combat en limitant au mieux ces pertes qui te sont désormais imputées comme à tout général de guerre mais qui sont en vérité faute de vie, de destin et d’histoire. Tu es un sorcier, un grand sorcier pour ton âge, mais tu n’es pas un dieu. Et si le ciel t’a puni, c’est pour ton courage démesuré qui l’a effrayé. C’est pour ton acte même, preuve de trop de puissance, mais ce n’est en aucun cas pour tes décisions de Meneur qui ne concernent que les hommes dont la subjectivité rend le jugement douteux. Je t’accorde toute ma foi et toute ma fierté à l’inverse de mon conseil qui se présente à présent frileux. Ne t’en fais pas mon fils, tu sauras retrouver la voie du Lys Noir et celle des dieux.


Ce discours aurait réchauffé le cœur de n’importe quel enfant en mal de fierté. Mais Noâz n’était que déçu. Il était désabusé à présent car il savait depuis le premier mot que lui avait adressé l’apparition maternelle qu’il était en train de rêver. En effet, Alicia une fois revenue sur terre ne l’avait jamais appelé par son nom mais l’avait toujours confondu avec Amaël qu’elle ne savait pas mort à sa suite.

Noâz rouvrit les yeux, encore groggy pour quelques heures. Pourtant, au milieu de ses élucubrations haletantes et tourbillonnantes, il réussit à semer et faire germer une pensée qui allait sceller son destin et celui de Forbach. Une pensée d’une puissance inouïe qui puisait sa force du fond des instincts humains les plus primitifs…

Vengeance…
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