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 Et jamais ne t'oublie...

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Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
Inquisiteur Général
Cassandra de Saint-Loup


Et jamais ne t'oublie... Vide
MessageSujet: Et jamais ne t'oublie...   Et jamais ne t'oublie... Icon_minitimeMar 27 Mar 2012 - 19:28

C’était par un joyeux babillage de Narcissa au petit-déjeuner que Cassandra avait appris la nouvelle. Un nouveau venu était descendu à l’auberge, et pas n’importe lequel : un homme de lettres, un érudit même, qui à en croire son excentrique de fille, pensait rester quelque temps à Forbach. La nouvelle l’avait atteinte via une fille des cuisines qui l’avait entendu conter parmi la tablée de l’Auberge de la Croix Rousse. Si Narcissa se faisait une joie à l’idée de l’avoir à l’Hôtel pour une soirée d’histoires et de légendes, la Veuve avait un tout autre projet en tête.

Cela faisait longtemps qu’elle caressait un projet littéraire sur Amaël, feu son époux. Elle-même n’avait pas une belle plume : son style était trop cassant, impérieux et froid pour convenir à autre chose que des rapports ou des lettres. Or, Amaël méritait quelque chose de mieux. Elle s’en était ouverte à Viviane depuis un certain temps, mais n’avait jamais osé vraiment mettre le projet à exécution. Quelque chose d’indéfinissable, sur lequel elle ne parvenait pas à mettre le doigt, la retenait. Finalement, ce furent les derniers mots de Narcissa, louant la sagesse et la vieillesse de l’homme – sûrement plus jeune qu’elle au demeurant, mais sa fille ne réalisait pas que les mots pouvaient être blessants pour les vieux et finalement, c’était tant mieux – qui finirent par la convaincre de… de faire quelque chose.

Après une matinée passée à hésiter, elle demanda finalement à l’un des domestiques de sa maisonnée de convier l’homme – Sögur, si elle avait bien compris – à un goûter à l’Hôtel de Saint-Loup. Afin de ne pas risquer d’essuyer un refus, elle lui demanda d’ajouter qu’elle allait peut-être lui passer une commande. Un homme errant, sur les routes de surcroît… il n’allait tout de même pas refuser pareille proposition ! Réalisant qu’elle était en train de se demander si elle avait bien fait d’envoyer quelqu’un le chercher, la Veuve se morigéna intérieurement. Elle se fichait bien de ce qui pouvait arriver, pourquoi donc se préoccupait-elle tant de la venue d’un simple poète ?

Cela ne l’empêcha pas de prendre soin qu’un goûter digne de ce nom soit préparé. Elle veilla également à ajouter une note de gaieté à sa tenue sobre et austère. Le noir lui seyait, mais un collier de perles rendait l’ensemble moins sévère. Au moment où elle quittait ses appartements pour descendre dans le salon privé où elle recevrait l’inconnu, la Veuve croisa Viviane. Sa sœur sourit aussitôt, curieuse de savoir ce qui motivait les perles et la coiffure ordonnée. Comme un petit enfant pris en faute, Cassandra finit par avouer qu’elle avait mandé l’homme de lettres évoqué par Narcissa. Le souvenir d’Amaël, même après toutes ces années, demeurait vivace, trop proche de ses sentiments et de ce à quoi elle tenait pour qu’elle parvienne à faire comme si de rien n’était. Après tout, si l’inconnu acceptait sa commande, elle aurait à déterrer ce passé qu’elle chérissait de tout son cœur. L’encouragement silencieux de Viviane lui redonna un peu d’ardeur. C’était intime, et Cassandra n’était guère habituée à s’ouvrir aux autres, mais une fois n’était pas coutume.

Ce fut d’un pas décidé que Cassandra pénétra son petit salon. Prête à faire face au conteur, espérant qu’il ne s’agirait pas d’un charlatan ou d’un homme dépourvu d’esprit, elle attendit patiemment qu’un de ses domestiques lui annonce l’arrivée de Sögur. La Veuve pensait avoir chassé toute appréhension mais pourtant, quand un homme inconnu fut introduit devant elle, elle se sentit paralysée. Oserait-elle jamais avouer qu’elle voulait un poème en souvenir d’Amaël, quelque chose qui marque son passage en ce bas monde, parce qu’elle souffrait chaque jour davantage de la solitude dans laquelle sa mort l’avait plongée ?

Elle n’en oublia pas pour autant ses devoirs d’hôtesse. Avec un sourire tout à fait poli, elle l’accueillit de manière directe – certaines choses ne changeraient jamais – en lui tendant son bras pour le baisemain :

- Monsieur Sögur, je présume ? Je vous remercie d’être venu. Bienvenue à l’Hôtel de Saint-Loup. Installez-vous, je vous en prie. L’on me dit que vous êtes à la fois conteur, poète, écrivain, chanteur… Vous pratiquez depuis longtemps ?

L’invitant à prendre un siège, la Comtesse s’assit face à lui, s’interdisant de trop dévisager le nouveau venu. Pour l’heure, seules l’intéressaient ses capacités et sa sensibilité d’écrivain.
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Et jamais ne t'oublie... Vide
MessageSujet: Re: Et jamais ne t'oublie...   Et jamais ne t'oublie... Icon_minitimeSam 7 Avr 2012 - 17:27

C'était pas une fraîche matinée que Sögur était arrivé dans ce petit village que tant craignait, un voile de mystère l'enveloppait. Comment un village si insignifiant pouvait être tant craint, c'était bien à cette question que l'écrivain solitaire allait tenter de répondre. Habillé sobrement comme il l'affectionnait, il commençait ses recherches par le meilleur endroit, quel que soit l'endroit, le pays : l'auberge.
Il y avait fait la connaissance d'une jeune femme au doux nom d'Apoline. Mais très vite son désir d'écrire avait reprit le dessus, il s'était alors isolé dans sa chambre, il avait d'ailleurs payé d'avance pour une semaine, afin de ne pas emplir sa tête de choses subtiles comme le paiement d'une chambre. La pièce était simple, il avait vu beaucoup pire mais aussi bien mieux, elle était dans la moyenne, des mobiliers solides et utiles, un lit et des draps plus ou moins propres. Tout allait pour le mieux, pour le moment. Il s'installa à son bureau, sortit ses affaires : de l'encre, une plume et des livres vierges. Ses écrits, ses idées, ses lettres, tout ce qui avait de la valeur se trouvaient dans sa sacoche, sait-on jamais, il faudrait penser à trouver un endroit pour les cacher, si les rumeurs sont vraies, des choses étranges ont lieu par ici.
Faisait aller la plume le long de son visage, Sögur plongea ses yeux sur la feuille blanche et commença à rédiger :

Premier jour à Forbach.
Les gens ont l'air sympathique, bien que distant, il y a quelque chose dans l'air, une peur de la parole, de s'adresse à des étrangers, sans doute n'ont-ils pas l'habitude. Personne ne sait encore qui je suis, sauf la jeune servante : Apoline, je ne lui ai pas dit grand-chose, je dresserais son portrait plus tard, comme à mon habitude. Je pense passer la journée à tout mettre en ordre, parler avec les gens de l'auberge. Mes recherches dans le village débuteront demain. Je pense qu'il faut d'ab ...


On venait de frapper à sa porte et sans attendre l'homme annonça son identité.

- Monsieur Sögur, ma dame vous demande 

Et bien qu'elle manque de civilité, une habitude tellement française de se croire supérieur aux gens, et de se croire si important. Mon bon Hippolyte, ce n'est pas le moment de te faire des ennemis. Se dirigeant lentement vers la porte, après avoir rangé sans se presser ses affaires, que diable l'homme n'avait qu'à être courtois. Malgré toute la curiosité remplaça très vite le dérangement, si quelqu'un venait le chercher, cela voulait dire que son arrivée était déjà connu, étrange ...
L'homme était tout ce qu'il y avait de plus domestique, des habits, à sa coupe de cheveux, et à son regard, un domestique fière de remplir les missions de sa maîtresse, brave petit chien. Sans lui adresser un regard, ce dernier prit la direction de la sortie.

- Vous pourriez au moins m'attendre et m'expliquer qui vous êtes et pour qui vous travaillez, c'est au moins le minimum jeune homme

Sa voix était neutre et grave, il essayait de cacher le mieux possible son désarroi. Il eut pour seul et unique réponse un nom : Saint-Loup. Sans doute une famille importe ; une recherche des familles importantes aurait-pu être utile.

L'hôtel particulier était simple, bien qu'impressionnant pour quelqu'un n'ayant pas l'habitude d'en voir, mais Sögur n'y prêta pas attention, ce qui se trouve à l'intérieur et beaucoup plus intéressant, la curiosité est un vilain défaut et une si bonne muse.

On le mena vers une pièce qui devait sans nul doute être la pièce de réception, tout hôtel particulier se devait d'en avoir une. Comme le devait l'étiquette, l'hôte se trouvait dans la pièce, le domestique ouvrit la porte et annonça le nom de l'invité et s'en alla, enfin. Sögur encore une fois ne regarda pas la pièce, ne remarquant pas les décorations, tableaux ou autre teinture, ses yeux se fixèrent directement sur la dame, bien entendu en toute courtoisie, bien se comporter est une chose importe qui peut ouvrir beaucoup de porte. La femme était dans les âges du poète, tout en elle sentait la sobriété et une touche de tristesse mais une noblesse sans égale, bon sang pourquoi une personne de ce rang avait besoin de lui. Sans un mot elle lui tendit la main, Sögur plia doucement le genou puis la nuque, se saisit délicatement de la main de la dame, il y porta ses lèvres avec respect et les arrêta à quelques millimètres de la main, puis se releva. Une fois cette glace brisée, bien qu'encore tenace, les premières questions commencèrent. Sögur s'installa, observa la femme qui se trouvait maintenant face à lui.

- Tout mes hommages noble dame. Je suis honoré et ravi d'être accueillis en un si beau lieu, moi un modeste étranger.
Je vois de plus que vous êtes fort bien renseigné, je ne suis ici que depuis peu et vous connaissez déjà tout de moi, c'est impressionnant.
Oui, l'on m'a appelé par touc ces mots, poète, écrivain, et bien d'autres encore, chanteur je ne sais pas trop, personne n'est resté en ma présence suffisamment longtemps pour entendre toute une chanson


Un peu d'humour est peut-être mal venu mais l'écrivain ne put s'en empêcher.

- Combien de temps je pratique l'art des lettres ? Et bien depuis mes premiers mots, je suis baigné dedans depuis tout petit, mais j'en vis depuis près de vingt ans maintenant. 

Point de question, ce serait impoli, la maîtresse de maison se doit de mener la danse des discussions, du moins au début.
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Cassandra de Saint-Loup
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Et jamais ne t'oublie... Vide
MessageSujet: Re: Et jamais ne t'oublie...   Et jamais ne t'oublie... Icon_minitimeMar 1 Mai 2012 - 18:11

Cassandra ne prit conscience de la taille de son invité qu’au moment où il s’inclina vers sa main. Il lui avait paru grand, mais force était de constater qu’il aurait pu marcher parmi les géants sans rougir. Un bref sourire éclaira les traits tirés de la Veuve : l’homme semblait tout droit sorti d’un conte pour enfant. Ses manières étaient pour le moins courtoises. Qu’il soit de basse extraction et finalement habitué à fréquenter la noblesse de par son métier ou qu’il soit de haute naissance, ayant choisi une vie excentrique, le résultat était appréciable. Toutefois, quelques points allaient devoir être remis en perspective : il semblait considérer qu’elle en savait beaucoup sur lui, ce qui était loin d’être le cas. Un racontar de cuisine – oserait-elle l’avouer ? – était loin de satisfaire sa curiosité.

Elle croisa un instant le regard noir de Sögur, qui brillait de malice. Le contraste était inhabituel chez un homme de son âge. En outre, l’humour avait rarement sa place dans les échanges menés par Cassandra de Saint-Loup. Choisissant de s’attendrir plutôt que de se vexer de l’étincelle farceuse qu’elle lisait dans ses yeux, la Veuve finit par répondre :

- Rassurez-vous, je suis loin de tout connaître de vous ! En revanche, le peu que vous avez laissé échapper m’intrigue : vous dites baigner dans les lettres depuis tout petit. D’où venez-vous, si ce n’est pas trop indiscret ?

Voilà qui lui permettait de résoudre la première question : il n’était pas de basse extraction, s’il savait lire et écrire depuis sa plus tendre enfance. À cet instant, elle choisit d’oser lui préciser sa demande. Même si elle n’en savait pas beaucoup sur lui, il ferait l’affaire. Cassandra avait entièrement confiance en ceux qui formaient sa maisonnée : jamais elle n’aurait cru à la manière cavalière dont Sögur avait été amené devant elle. Dans l’erreur sans le savoir, elle pensait que son invité savait qui elle était et la raison pour laquelle elle l’avait fait venir. Ses premières phrases de surprise, elle les avait prises pour de la politesse compassée.

- Tant que vous répondez à l’appellation de poète et d’écrivain, je suis heureuse. Qu’est-ce qui vous amène à Forbach, monsieur Sögur ?

Cassandra était certaine qu’il ne s’agissait pas d’une commande de la noblesse du pays, sinon il aurait eu ses quartiers au Château de Frauenberg ou dans la demeure de l’intéressé. Or, le simple fait qu’il soit descendu à l’Auberge de la Croix-Rousse prouvait qu’il errait – ou qu’il poursuivait un autre but, peu importait, elle n’excellait pas pour deviner les lubies et les extravagances des conteurs itinérants.

- Pensez-vous y demeurer longtemps ? Si c’est dans vos projets, je pourrais… je pourrais sans doute vous proposer un travail.

Les mots étaient sortis plus difficilement de prévu. La Veuve avisa une fois de plus son invité, tentant de se persuader qu’elle faisait le bon choix, et qu’elle ne risquait rien. Pourtant, sa gorge était serrée et ses membres crispés. Au prix d’un effort sur elle-même, Cassandra finit par laisser ses yeux perdre leur froideur, juste le temps d’un :

- Il s’agirait d’une commande un peu particulière. Mais… je ne voudrais pas aller trop vite en besogne. Peut-être même n’avez-vous pas l’habitude de fonctionner ainsi ?

Les inquiétudes qui surgissaient une à une dans son esprit ne l’avaient encore jamais effleurée. Et si, tout simplement, il lui annonçait qu’il ne faisait rien dans le registre qui l’intéressait ? Elle en aurait ri, en d’autres circonstances. Tant de bruit et d’inquiétude pour rien ! Il suffisait de se détendre, de ne pas prendre trop à cœur leur conversation, c’était bien trop tôt…
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