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 Une aile de papillon ...

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Louisa Zimmerman
Baron(ne)
 Baron(ne)
Louisa Zimmerman


Une aile de papillon ... Vide
MessageSujet: Une aile de papillon ...   Une aile de papillon ... Icon_minitimeSam 20 Juil 2013 - 1:21

* 20 juillet 1647 *


Ce matin là il y eu quelque-chose dans l’atmosphère.

Ce n’était rien de précis. A peine un souffle volatil à travers la campagne. Pourtant la terre de Rosbruck se remit à vibrer des battements sourds et lourds de l’été. Comme si une force lointaine donnait le départ.
Les portes de la maison des Zimmerman s’ouvrirent juste après la rosée projetant sur son seuil un nuage de poussière. Et progressivement, comme l’animal qui sort de sa tanière, la propriété retrouva un peu de son animation habituelle. C’était un frémissement encore timide mais vivace qui se poursuivi durant toute la matinée.
Qui avait donné l’ordre du Maître ou de son épouse, personne n’en savait rien, mais les villageois furent soulagés de voir les chiens sortir des écuries et la bonne Miranda aller chercher de l’eau au puits. Enfin tout rentrait dans l’ordre. Chaque élément reprenait sa place. Et vers le début de l’après-midi c’était un peu comme si rien n’était arrivé.
Rien, excepté que la fenêtre qui donnait sur la chambre du jeune Dimitri, était barrée d’un drap noir.

Nastasia Maulne avait délaissé la maison de sa jeunesse pour aller soutenir sa fille et son beau-fils. Avec les deux amis du couple elle s’occupait de l’intendance et du quotidien.
Aucune des deux couturières n’avaient plus la force de s’occuper du commerce. Le Fil Blanc fut officiellement fermé dés le début de l’été. Lou ne manifesta aucune émotion face à cette décision. Elle n’avait pas cousu depuis des mois et n’imaginait pas recommencer un jour. Certaines des filles que Louisa avait formées au cours des dernières années demandèrent à reprendre la boutique. Comme personne ne s’y opposa-t-il en fut ainsi.  La Grande Rue de Forbach fut ainsi le théâtre de travaux imprévus. Le bâtiment fut retapé pour paraître plus moderne. Sans doute quelques anciens virent là le passage d’une époque à une autre. Il était en effet grand temps de laisser la place à la jeunesse, à la force flamboyante d’une nouvelle génération, que l’Ange n’avait pas encore touché.

De cette force vive Anna était une représentante plutôt passive. La mort de son frère l’avait plongée dans le silence. Elle passait ses journées entières, à l’ombre dans l’écurie, où la tristesse de ses parents était moins pesante. Après un an à vivre avec la Marque elle avait changé. Le charme de ses traits était abîmé par les traces des douleurs. Son tempérament taciturne s’était renforcé. Elle ne côtoyait plus ceux de son âge. Le départ de Narcissa l’avait poussé à s’isoler d’avantage. A présent à l’aube de ses plus belles années elle donnait l’impression d’être une rose malade.
Mais ce matin là Anna s’était habillée. Comme la maisonnée elle sortait de la léthargie générale. Elle avait laissé sa grand-mère coiffer ses cheveux de geai. Elle avait choisi les rubans à placer dans ses cheveux. Elle avait sortie une robe de couleur de sa penderie. Vêtue d’une jolie robe mauve qu’elle avait été porté un plateau à chacun de ses parents. Louisa n’avait pas dit un mot… mais dans le fond de ses yeux était apparu de la douceur. Sans rien toucher elle s’était levée et avait été retrouvé David, pour lui demander de se rendre à Forbach, donner un message à la sœur de Viviane.

 Pour la toute première fois depuis le drame elle leva elle-même les jumeaux. Elle les cajola, les couvrit de millier de baisers et les prépara avec la même délicatesse qu’avant. Il y avait dans chacun de ses gestes une attention toute particulière. Le rituel renouvelé avait une part de sacré. C’était un instant précieux. Il était le signe d’une guérison en devenir. Le russe s’envolait de ses lèvres. Il résonnait doucement dans la chambre comme un chant lointain dont on cherche les paroles. Louisa contait l’histoire de la petite Natacha et de ses poupées. Les enfants avaient eu un an. Ils avaient tout les deux la même façon de sourire et de discuter avec leur mère. Le cœur souffrant en fut quelque peu soulagé.

La vie reprenait ses droits.

Louisa ne montra aucun signe de faiblesse pendant tous les préparatifs. Elle s’était contentée de serrer la main de Romain. Dans la douleur il était son phare, son repère, l’épaule sans laquelle elle se serait laissé mourir de chagrin.
Puis, un papillon était venu voleter devant eux par la fenêtre. La lumière rendait ses ailes translucides. Il était aussi blanc que les neiges de Russie. Il était la preuve que Dimitri vivait encore quelque part dans ce monde. Ce fut suffisant, ce jour là, pour offrir à la couturière quelques secondes de paix. Juste une poignée, durant laquelle elle se permit de penser à son petit garçon avec bonheur et non tristesse.

Dans ces quelques secondes s’étaient glissé assez de force pour affronter la journée. Car désormais, il n’était plus uniquement question de la vie d’Anna, de David et de Lucile. Maintenait il était aussi question de la mémoire de ce jeune homme ravi par le Mal. Symphorienne de Lucrèce vivrait encore. Peut-être même plus longtemps que ceux qu’elle avait meurtri. Mais Anna vivrait elle aussi et le courage de Dimitri n’aura pas été vain.
Il avait tout de même fallu en arriver là, à cette extrémité, cette abomination, pour qu’enfin le mystère soit levé. Ils avaient cherchés, chacun de leurs côtés, le remède au Seaux de l’Ange. C’était Elena qui avait trouvé la solution. Et c’était son employée qui était venue parler à la meneuse du Pax. Lou songeait souvent que si elle avait connu les mots magiques, les mots anciens, peut-être qu’Anna serait déjà saine et sauve. Car c’était apparemment tout ce qui manquait encore pour parvenir à faire un deuxième miracle.

Lorsque le véhicule de madame de Saint Loup entra sur la baronnie on prévint le couple.
Louisa avait fait ouvrir les portes du salon le plus frais. Il donnait directement sur les fleurs et les cultures. Les parfums étaient entêtants. L’air était un peu lourd. Une table était joliment dressée –avec broderies et argent-, prête à recevoir la noble. La porcelaine étincelait lorsqu’un rayon de soleil venait la caresser. Les sièges étaient placés pour offrir une vue directe sur les champs. L’eau pour le thé était en train de bouillir en cuisine. C’était un jour d’été comme un millier d’autre dans cette maison.
Même si une tension secrète reliait chacun de ses habitants.  

Il ne fallu pas longtemps à Miranda pour aller ouvrir la portière du fiacre. La baronne Zimmerman se tenait sur le perron. Personne n’avait eu l’opportunité de la voir à l’exception de Viviane depuis le Bucher. Voilà ce qu’elle aurait pu raconter à la religieuse. Louisa avait l’air d’avoir prit dix ans en trois mois. La peine avait donné à ses lèvres de la dureté. Les rides au front, aux yeux, à la gorge, aux mains abondaient. Le corps avait l’air plus sec que mince. Lou donnait l’impression d’habiter une douleur. Rien en elle ne demandait à être plainte. Cependant, quand on croisait son regard, on y voyait que ruines.

« Bonjour Cassandra.
J’ai préparé du thé. Nous avons à parler de choses primordiales. Cela ne peut se faire sans une bonne tasse de thé.


Ce fut en ces termes que madame Zimmerman prépara son invité à ce qui allait suivre.  C’était la dernière fois qu’elle travaillait pour instaurer un consensus entre les trois clans.
Les deux femmes entrèrent dans le salon. Lou attendit que Cassandra soit à son aise avant de reprendre.

« Je n’ai pas eu l’occasion de vous le dire. Mais j’ai été soulagée que vous ayez la vie sauve cette nuit là. Vous êtes l’une des figures de Forbach que je respecte le plus. Votre mort, aurait assurément détruit toute chance de victoire, en plus de me cause de la peine.
Mais vous êtes venue. Vous avez raison. Il y a encore de l’espoir. Pour Anna et pour Narcissa. »


Bien entendu les souvenirs abondaient dans l’esprit de la fileuse. Elle ne faisait rien pour les arrêter. Elle revoyait le feu, les inquisiteurs, et les sœurs…
Ses doigts longs reposaient sur un accoudoir.

« Vous êtes la dernière interlocutrice, que je dois essayer de rallier à notre cause, alors que vous avez été l’une des premières à m’encourager. »

Cela faisait écho aux quelques mots prononcés bien des mois plus tôt. Lou ne les avait pas oubliés. Ils lui donnaient des raisons de croire que cette femme pouvait entendre raison.
A chaque fois que Lou prenait la parole sa voix tenait, traînant parfois vers l'accent slave qu'elle n'avait jamais renié.

J’aurai du vous contacter bien plus tôt. Mais enfin l’important est que nous soyons là. Cassandra… Il y a un moyen de disons ... enlever le stigmate Mais avant de vous l’expliquer. Je veux que vous vous rappeliez, combien vous et moi, avons vue nos croyances et nos certitudes bousculées au cours des dernières années.
Votre sœur, mon amie la plus belle, a participé à ces revirements … »


Le petit David jouait non loin du salon. Ses cris se répercutaient contre les murs pour arriver jusqu’à elles. David… ce prénom biblique. Le prénom du miraculé. Celui qui en étant sauvé avait aussi sauvé l'âme de la jeune sorcière.
Louisa l’écouta et sur son visage se lu la foi.
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Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
Inquisiteur Général
Cassandra de Saint-Loup


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MessageSujet: Re: Une aile de papillon ...   Une aile de papillon ... Icon_minitimeVen 13 Sep 2013 - 18:33

Elle l’avait fait.

Au su et au vu de tous, Cassandra de Saint-Loup avait utilisé la sorcellerie, conjointement avec sa sœur, pour éloigner les flammes du bûcher. Cassandra préférait ne pas repenser au moment où la puissance l’avait investie, brûlé ses veines et traversé son corps pour arrêter le cours des événements. Elle préférait ne pas repenser qu’alors, malgré leur fin qui s’approchait à grands-pas, elle avait pensé qu’avec Viviane, elle était invincible. Elle préférait ne pas repenser à la vague de sentiments qui l’avait traversée alors : d’enfin savoir ce que c’était de maîtriser son pouvoir.

Vanité. Orgueil. Futilité. La Veuve pensait s’être défaite de ces défauts. La morale sans faille qu’elle avait portée tout au long de sa vie s’était morcelée avant d’exploser sur le bûcher. L’injustice de l’exécution publique pour une erreur de jeunesse n’en était plus une. Cassandra avait fait appel à la sorcellerie de son plein gré pour écarter les flammes, pour sauver la vie de Viviane et la sienne. Elle était devenue la sorcière qu’elle n’était pas avant de monter sur le bûcher. Et elle ne comprenait toujours pas pourquoi les habitants de Forbach l’avaient sauvée – on lui avait raconté ce qui s’était passé après qu’elles aient été assommées par l’Argousin – ni pourquoi ils l’avaient lavée de toutes les charges qui pesaient sur elle, ni pourquoi – ironie ultime – ils l’avaient rétablie à la tête de l’Inquisition, alors même qu’elle avait changé son allégeance. Car Cassandra ne se battait plus pour une institution incapable de porter le message de Dieu. Elle ne se battrait plus pour rien.

Elle était aigrie. Le monde ne lui importait plus vraiment. Avant, elle se dressait contre le mal pour sauver l’humanité. Ce temps-là était révolu. Définitivement. Et elle savait que Viviane ressentait la même lassitude envers Forbach. Qu’ils aient assigné sa sœur à résidence leur convenait parfaitement bien. Elles étaient seules, recluses, à laisser courir les traîtres – comme la petite de Charme qui avait apparemment empêché les sorcières de les aider, ou cette Symphorienne de Lucrèce qui avait tué le petit de Louisa Zimmerman – et à tenter de poser sur le monde un regard serein. Elles n’étaient plus sûres d’en être capables. De nombreuses choses restaient en suspens. Tant l’identité de la personne qui avait usurpé le rôle de Marie-Théodosine, dont Cassandra était rassurée de penser que le souvenir romain était au moins intact, que de ce qui allait arriver aux stigmatisés. Et pourtant, la Veuve ne se battait plus de toutes ses forces pour qu’une des factions de Forbach l’emporte. Elle avait vu ce dont les hommes et les femmes étaient capables. L’humanité était faible.

Forbach était en sursis et vivait ses dernières semaines. Et c’était avec indifférence que Cassandra envisageait les morts à venir. Elle regrettait presque de ne pas avoir reçu le stigmate, pour enfin entrer dans le repos éternel. Elle ne restait à la tête de l’Inquisition que parce que c’était son statut qui maintenait Viviane en vie. Malgré son propre désir d’enfin cesser de souffrir en ce bas monde, Cassandra ne parvenait pas à renoncer à la vie de sa sœur. Ni tout à fait à celle de Narcissa et de David qui, envers et contre tout, restaient dans son cœur. Alors elle vivrait, au moins jusqu’au solstice. Et elle prononcerait sans doute les mots libérateurs que le petit Geisl… David Geisler de Fontigny attendait d’elle. Elle avait cru rêver, mais au travers du voile de l’inconscience, elle avait perçu son émotion. Et ses mots avaient été le dernier baume sur son cœur, avant qu’il ne se dessèche totalement. Tout en ayant conscience qu’elle devrait lui parler à nouveau, Cassandra était trop lasse pour faire quoi que ce soit – elle gérait à peine les affaires courantes de l’Inquisition. La force des sentiments qu’elle avait eus pour la chair de sa chair, pour le fils de son amie, pour ses proches, tout semblait s’être éteint avec les flammes de son bûcher.

Quand elle avait reçu l’invitation de Louisa Zimmerman – il avait par ailleurs fallu qu’une des domestiques insiste pour qu’elle ouvre le courrier, parce que Cassandra ne s’intéressait plus à la vie mondaine – Cassandra avait longuement hésité. Elle respectait les initiatives de la Baronne, mais elle n’y croyait pas. Puis, par respect pour le fils qu’elle avait perdu, la Veuve avait décidé d’honorer l’invitation.

Arriver au manoir de Rosbruck remua de vieux souvenirs dans l’esprit de Cassandra. Elle se souvenait y être venue, voilà des siècles, avec Narcissa. Elle n’y avait jamais remis les pieds, sauf pour cette réunion de malheur où elle avait accidentellement mis fin aux jours de l’amour de Viviane. C’était si lointain… Rien de plus que les vestiges d’un passé à oublier. Avec une indifférence qu’elle n’aurait pas cru ressentir un jour, la Veuve se prépara à la rencontre. Le manoir était en deuil. La femme qui l’accueillit ne correspondait pas au souvenir que Cassandra avait de Louisa Zimmerman. En quelques jours, elle avait pris dix ans. Ses yeux étaient secs, mais son âme hurlait sa peine. Sa douleur se fraya un chemin à travers le désintéressement de Cassandra, qui se souvint soudainement de ce qu’elle avait ressenti à la mort d’Amaël. Elle renouvela ses condoléances en sachant parfaitement que rien de ce qu’elle pourrait dire ne viendrait compenser sa perte.

Les deux femmes s’installèrent, et la Baronne passa aux choses sérieuses. Les compliments glissèrent sur Cassandra sans rien éveiller en elle. Elle écouta Louisa Zimmerman sans l’interrompre, se sentit désespérément lasse de ne rien éprouver alors qu’il était question d’espoir. La Veuve en avait fini d’espérer. Et son interlocutrice méritait la franchise. Lentement, elle répondit :

- Je pense qu’il est vain de parler de ralliement. Je ne sais pas ce que je représente pour l’Inquisition au juste, mais mon rôle touche à sa fin. Vous avez acquis tout le monde à votre cause, après ce qui est arrivé.

Et Cassandra ne voulait plus donner d’ordres aux inquisiteurs. Elle n’avait rien à leur dire.

La nouvelle qu’il existait un moyen d’enlever le stigmate ne réjouit pas Cassandra une seule seconde. Elle se doutait que la compensation serait immense. Elle n’aurait pas été surprise d’apprendre qu’il fallait sacrifier des personnes pour en sauver une. En outre, la formulation choisie par Louisa Zimmerman la laissait perplexe. Pourquoi parler de Viviane alors que, et la Veuve en était sûre, cette dernière n’avait rien à voir avec la disparition possible du stigmate ?

- Vous avez raison quand vous dites que nos croyances et nos certitudes ont été bousculées. Pour ma part, j’aurais sans doute utilisé un terme plus fort, parce que mes certitudes n’ont pas seulement été bousculées. Elles ont été réduites à néant.

Cassandra parlait tant de sa fille, de son gendre que de son manque de foi en l’humanité. Ou peut-être parlait-elle simplement de sa vie en général. La nuance importait peu. Elle soupira.

- Quel est donc ce moyen d’enlever le stigmate ?

Elle ne prit pas la peine de cacher son scepticisme. La Veuve ne doutait toutefois pas des bonnes intentions de Louisa Zimmerman.
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MessageSujet: Re: Une aile de papillon ...   Une aile de papillon ... Icon_minitimeJeu 10 Oct 2013 - 1:55


Un long silence poursuivie les paroles de la religieuse, car c’était la seule réponse, que le défaitisme pouvait obtenir dans ce foyer. Il n’avait pas fallu plus de cinq minutes, pour que se dessinent une pensée, sombre, négative, et malheureusement rependue à Rosbruck comme à Forbach. Car si tout le monde était rallié par la mort injuste de Dimitri Zimmerman, personne ne savait comment inverser le mauvais sort qui tenait la Moselle sous son joug …
C’était tout le problème… la volonté ne faisait pas le poids devant les affres de la réalité.

Pour toutes ces raisons –ainsi que d’autres- plus personnelles, voir intimes, la baronne prit le temps de considérer tous les éléments que lui avaient apporté la répartie de son interlocutrice. Ses yeux noirs ne quittaient pas les traits si particuliers de la sœur de Viviane. Ils fouillaient, donnant à chaque ride son histoire, à chaque expression son explication. En effet, Lou s’était totalement détachée des codes de la société. Si elle avait fait dresser cette table c’était pour que son invitée se retrouve dans un contexte familier, qui la plaçait dans une capacité d’écoute, tout comme celle qu’exerçait son hôtesse à cet instant. Louisa pouvait ainsi comprendre beaucoup plus de choses. Elle pouvait par exemple entendre, dans le ton employé que Cassandra de Saint-Loup, n’attendait plus rien. D’ailleurs, tout dans son attitude démontrait qu’elle était lasse, lasse de vivre, lasse de cette vie. C’était aisément compréhensible quand on observait un instant la vie de cette femme.

Néanmoins, l’endeuillée n’était pas en mesure, d’accepter, ni même de tolérer, l’éventualité d’un échec.
Cette pensée, était hors de sa portée, car elle aurait annoncé bien plus que du désespoir. Elle aurait provoqué sa propre chute dans la folie pure. Aussi, malgré son état moral et contre toute attente, la elle se fendit d’un sourire. Un sourire où s’entremêlaient toutes sortes de ressentis, dont les plus évidents étaient, la déception, le respect, et une sincère compassion… Oui. Madame Zimmerman était à même de ressentir cela pour une autre femme. Sa douleur l’avait propulsée dans un univers qui fonctionnait avec ses propres codes. Dans cet univers, une peine était une peine et ne pouvait être graduée en fonction des autres.
Le mal être de la sorcière repentie était aussi vrai et aussi intense que celui de la fileuse.

« C’est une procédure magique. Mais cela nous le supposions déjà. »

Il y avait un paradoxe étrange à considérer qu’une dame, qui était entourée par tant de sorciers, n’était cependant pas en mesure d’intervenir pour sauver sa propre fille. Louisa ne disposait pas de toutes les informations. Elle n’avait que des paroles rapportées, ce qui impliquait forcément une marge d’erreur et des manques. Pour avoir une chance de mettre ce savoir à profit il lui aurait fallu demander de l’aide à Viviane. Ce qu’elle n’avait pas encore fait.

« Je ne possède qu’une partie des éléments. Mais ça n’a pas d’importance car nous avons toutes les deux assistées à une tentative réussie.
Le jeune David, qui est intervenu pour prendre votre défense, était un stigmatisé. Vous n’avez probablement pas remarqué le changement cette nuit là. Pourtant c’est vrai il a été soigné.
Le plus étonnant et de savoir par
qui a été fait ce soin. »

Le sourire de la baronne devint plus doux, presque tendre, avec ce qui s’apparentait à de la fierté.
Elle n’avait pas été spécialement surprise, lorsque sa bonne Miranda lui avait donné le nom, de la sorcière qui était intervenue. Quand bien même le secret d’Elena avait profondément atteint la couturière, il n’avait pas effacé, les tendres sentiments que cette jeune femme avait toujours alimentés chez son aînée. Cette demoiselle demeurait une fille dans le cœur déchirée de la slave. C’était aussi pour cette raison, que Lou n’avait pas osé demander tout de suite, dans quel état se trouvait la sauveuse.

« Il s’agit d’une sorcière de Lys. Une sorcière du Lys a risqué sa vie pour sauver un inquisiteur. Vous vous rendez-compte de ce que cela implique ?
Qu’y aurait-il de plus miraculeux à Forbach ? Que pouvions-nous faire de mieux ? »


Le corps de Louisa restait totalement immobile, mais sa voix gagnait en animation. Elle descendit dans des octaves plus graves.

« Ce que notre génération était incapable de faire ils y sont parvenus.
Vous comme moi, avons fait notre temps. L’avenir leur appartient Cassandra. L’avenir de cette terre leur appartient. Mais nous pouvons les aider encore un peu. »


Sans doute était-ce là, la raison première, qui avait donné à Louisa Zimmerman le courage de renouer avec le présent et les Hommes.

« Vous êtes une femme de Dieu. Votre sœur est une sorcière. Les jeunes inquisiteurs vous écouteront si vous leur dites qu’il y a un remède … Avec le concours de David, à vous deux, vous pouvez faire pencher la balance.
Je sais que vous n’y croyez plus. Mais ne pouvez-vous pas considérer cet appui comme une dernière salve contre le Destin ? »


Nulle requête, point d’exigence, madame Zimmerman n’en était plus là. Elle se contentait à présent d’être la messagère et non l’instrument d’une paix nécessaire.

C’est ainsi, qu’elle pu en venir au nœud du problème.

« Le prix est simple. C’est une vie contre une autre.
Pour ce qui concerne le rituel qui entoure le sacrifice il faut voir avec mademoiselle Mirova. »


Puis, tel le sifflement sournois d’un serpent, la bouilloire qui se trouvait dans la cuisine, de l’autre côté de la porte, attira la baronne hors de la pièce. Louisa se leva avec la lenteur des gens que le temps n’atteint plus. Elle passa près de son invitée, s’arrêta devant son fils une seconde pour le regarder lui sourire.
Et bientôt, une poignée coulissa et une robe disparue dans l’encablure.
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Louisa Zimmerman
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MessageSujet: Re: Une aile de papillon ...   Une aile de papillon ... Icon_minitimeMar 22 Oct 2013 - 17:16

La Baronne Zimmerman avait longtemps eu une image rigoureuse d’épouse exemplaire d’un homme exemplaire à la famille exemplaire. Combinaison subtile et efficace de la grâce de la noblesse et de l’empathie populaire, la baronne couturière n’avait longtemps compté ses ennemis que sur deux mains, les nobliaux jaloux et les concurrents commerciaux miséreux. Pourtant la vie à Forbach ne laisse que peu de chance aux entités pures et même les anges foudroient les innocents. La blancheur de Louisa Zimmerman s’était ternie, teintée, diaprée des nuances humaines de la défiance, de la cruauté et du mépris.

Catapultée au cœur de la plus dangereuse et ultime guerre de Forbach, il lui avait fallu puiser une force souterraine, présente mais latente, comme la lave destinée d’une montagne endormie. Et elle le fit, non sans sueur, non sans larme. Presque seule dans un combat d’idée, chevalier téméraire dans l’ombre froide de deux titans. De ses amis sorcières ou inquisiteurs, beaucoup trouvaient en elle désormais une traîtresse abjecte. Ses ennemis étaient à présent légion. Au plus loin d’elle ou au plus près. Et prêts à tous les actes pour la punir de son courage.

Le Pax Humanum et Louisa avaient œuvré jusqu’ici dans l’obscurité souterraine de l’incertitude. Le presque-sacrifice de Louisa sur le bûcher avait enfin mis la lumière sur cette femme et la puissance de son idéologie. Mais c’est bel et bien à l’instant d’après, la désintégration surnaturelle de son fils par Symphorienne qui avait fini de porter dans le cœur des habitants l’image de Sainte de la baronne martyre. Elle avait défié le dragon et avait payé le prix le plus fort. La tragédie aurait du l’annihiler, car tel était clairement le souhait de Symphorienne de Lucrèce. Mais loin de là, la baronne avait pu inscrire un nom et un cœur sur cette bataille absurde : Dimitri, la palpitation absolue de son désir de vaincre, de vaincre l’injustice, toutes les injustices.

L’image parfaite de Louisa était entaillée profondément. Et c’était à se demander si la folie n’allait pas l’atteindre. Pourquoi sinon avancer le terrible mensonge de cette guérison possible du stigmate ? « Une vie pour une vie » quelle cruauté absolue ! Cherchait-elle vraiment à sauver les sorcières ?

À bien y réfléchir la sorcellerie était à la source de bien des mots sur cette terre, autant que l’inquisition et l’église et même l’humanité toute entière. Les sorcières, fortes de leurs pouvoirs célestes avaient cru pouvoir prendre la place des dieux. Il n’y avait qu’à observer ce rituel terrible : transférer un stigmate, choisir la vie, choisir la mort. Jamais pareille puissance n’aurait du être donnée aux hommes. Car si l’homme est une création divine, le pouvoir entraine la cruauté et une puissance surhumaine entraine inéluctablement à une cruauté inhumaine.
Et certains souvenirs, les plus douloureux, de Cassandra de Saint-Loup en étaient la preuve.

C’est une Louisa déterminée qui s’avança de nouveau dans le salon, un plateau entre les mains.

« Je sers moi-même, j’ai préféré congédier les domestiques le temps de notre entretien. »

Louisa servit les deux tasses avec application et sans tremblement, puis regagna son siège. Il était temps que les choses aillent dans un seul sens, et le bon. Elle ne but pas une seule goutte du breuvage ni n’observa son reflet fluctuant dans la surface fluide mais fixa sa convive, d’un regard opaque et froid, boire le tilleul infusé dans une eau de source millésimée : 1626, lorsque tout a commencé.
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Cassandra de Saint-Loup
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MessageSujet: Re: Une aile de papillon ...   Une aile de papillon ... Icon_minitimeSam 7 Déc 2013 - 20:41

Cassandra ne répondit rien à la révélation sur le moyen – remontant au sacrifice sans surprise – de sauver un stigmatisé, ni sur le sacrifice d’une sorcière du Lys, encore moins sur l’identité de cette dernière ; il n’y avait pas grand-chose à ajouter. Elle porta la tasse à ses lèvres et but une gorgée, sans y goûter la trahison de Louisa Zimmerman. Le liquide brûlant réchauffa son vieux corps, puis… l’enfer se déchaîna.

L’espace d’un instant, la Veuve crut que le Jugement Dernier était arrivé. Un bruit assourdissant lui vrilla les tympans, tandis qu’une douleur comme elle n’en avait jamais ressentie martelait sa tête. Elle ne tenta pas de lutter contre cette souffrance sans nom ; c’eût été peine perdue. Elle hurla sans même s’en rendre compte et se prit la tête entre les mains, dans un espoir vain d’atténuer son supplice. Les yeux de la Veuve pleuraient tout seuls, tandis qu’un à un, les souvenirs de son enfance lui revenaient. Chacun s’inscrivait au fer rouge dans l’esprit de Cassandra, reprenant ses droits dans la tourmente. Abrutie par la torture, la Veuve ne réalisa pas qu’elle était tombée à même le sol, et qu’elle continuait de s’y tordre de douleur.

Lentement, elle revoyait ses premiers instants d’existence, ceux dont elle n’avait même pas eu un souvenir conscient. Absolument toute sa mémoire lui revenait, et si ce simple fait aurait réjoui Cassandra au plus profond quelques années plus tôt, la perspective d’une épreuve martyre pour récupérer chacun de ses souvenirs la fit trembler. Elle revoyait le sourire éclatant d’Iris et les yeux éperdus de bonheur d’Anthelme. Elle percevait soudainement les sons de l’enfance, les odeurs de pain chaud et de lait parfumé, la sensation de ses doigts dans l’herbe folle du jardin, l’étreinte chaleureuse de ses parents. Chacune de ces réminiscences lui coûtait cher. La Veuve n’était pas certaine de recouvrer toute sa mémoire sans perdre définitivement la raison. Elle n’en était qu’aux premiers mois de son existence, et déjà son corps semblait sur le point de l’abandonner.

Misérablement tordue sur le parquet de la demeure Zimmerman, Cassandra encaissait spasme sur spasme. Entre deux hoquets de douleur, elle regarda la Baronne, qui n’avait pas bougé, visiblement pétrifiée. Les yeux de Cassandra n’étaient que mépris. Son regard d’invaincue, alors même qu’elle était plus bas qu’elle ne l’avait jamais été, était reconnaissable entre tous. C’était sa signature. Est-ce que la Baronne avait été achetée par le Lys ? Le Lys, ses ennemis de toujours ? Avaient-ils décidé de la délier du voile couvrant son passé pour mieux l’atteindre ? Ils s’étaient trompés de cible, elle n’était plus la même depuis le bûcher. Cassandra songea à Olrun, à Viviane, qui ne pouvaient plus rien pour elle.

Elle se pencha sur le berceau, où dormait un tout petit bébé, avec une touffe de cheveux aussi roux que les siens. Elle découvrit avec émerveillement ce tout nouvel être humain. Celle qu’ils attendaient depuis maintenant neuf longs mois.
- C’est elle, maman ?
- Oui ma chérie, c’est ta sœur. En l’honneur de notre grand secret, nous l’avons appelée Viviane.
Cassandra hocha gravement la tête. Récemment, elle avait été mise dans le « grand secret » que partageaient tous les sorciers d’Olrun. Elle avait dû promettre de ne jamais en parler à personne. C’était dur, mais elle en était tellement fière ! Un jour, quand elle serait grande, elle serait puissante, forte et respectée de tous. Ses parents lui avaient raconté comment leur Grande Prêtresse avait pu détourner une grande tempête de Forbach et en sauver la population. Et voilà qu’elle avait une sœur, qui portait le nom d’une des meilleures sorcières de tous les temps, Viviane. Cassandra l’aimait déjà de tout son cœur. Elle répéta le prénom avec ravissement.
- Viviane.
Ce fut l’une des seules fois où Cassandra appela sa sœur par son véritable prénom. Dans les heures suivantes, c’était déjà Vivi.


Nouveaux déchirements, nouvelles souffrances, nouveaux désespoirs. S’il était une chose que Cassandra ne supportait pas, c’était d’être manipulée. Elle avait acquis la maturité nécessaire pour reconnaître ses amis et ses ennemis. Elle n’aurait jamais pensé que la respectée Louisa Zimmerman s’abaisserait au rang de traître. Mais après tout, c’était elle qui avait voulu tendre la main au Lys et tenter de les sauver – elle aurait dû réaliser plus tôt à quel point c’était suspect. La Veuve voulut ricaner entre deux vagues de douleur, sans succès. Dire qu’elle avait cru à ses idéaux sur le Pax Humanum, et à sa sincérité ! Si sa colère d’avoir été trompée par la Baronne n’avait pas été aussi forte, Cassandra aurait sans doute succombé à la douleur. Mais elle ne voulait pas offrir à ses adversaires le plaisir de l’achever. Alors elle s’obligea à supporter le mal qui l’envahissait.

Cassandra était seule au pied de l’arbre millénaire. Il pleuvait à verse mais elle s’en fichait. Pour la quatrième fois, elle venait de rater son Initiation. Toute la Tribu avait été témoin de sa honte et de son échec. Seule, abandonnée par les siens qui ne lui témoignaient que compassion et pitié – la pitié ! – elle sentait la pluie couler sur ses joues – à moins que ça ne soit ses larmes. Pourquoi est-ce que sa sorcellerie ne se développait pas ? Pourquoi est-ce que les heures d’entraînement se révélaient vaines ? Pourquoi est-ce qu’elle n’était pas la grande sorcière que ses parents désiraient depuis toujours ? Pourquoi fallait-il qu’elle soit la ratée de la famille ? Viviane maîtrisait déjà mieux qu’elle ses pouvoirs. Et son Aguerrie… Que dirait son Aguerrie quand elle la reverrait ? Voudrait-elle seulement la revoir ?
Soudainement, une solution brilla dans l’esprit de Cassandra. Pour ne pas faire face à ceux qui réussissaient si bien là elle échouait constamment, elle n’avait qu’à quitter la Tribu. Il n’y aurait plus d’échec. Plus d’heures passées à écouter des radotages sur les plantes pourries des environs de Forbach. Plus de grimoires à copier durant des heures, ni de formules à mémoriser. Plus de regards déçus à affronter.
Cassandra se releva rageusement, décidée. Oui, elle quittait Olrun et ses traditions figées. Si les sorciers ne voyaient pas son potentiel, c’était qu’ils étaient dépassés. S’ils ne la faisaient pas progresser, c’était parce qu’ils ne percevaient pas où était sa difficulté et qu’ils étaient incapables de lui venir en aide. Elle les méprisait tous, tout autant qu’ils étaient. Aujourd’hui, elle reprenait sa liberté, et elle suivait sa propre voie.


Faire face à ses erreurs de jeunesse emplit Cassandra de tristesse et de compassion envers cette plus jeune version d’elle-même. La Veuve était depuis bien trop longtemps rompue aux stratégies pour ne pas réaliser la gravité du manque d’anticipation dont elle avait fait preuve. La jeune Cassandra connaissait les lois de la Tribu ; elle aurait dû jouer autrement ses cartes, et quitter bien plus discrètement Forbach. Si elle avait disparu, Olrun n’aurait rien pu lui faire. Les souvenirs valsaient dans son esprit, reprenant leur juste place. Entre une fulgurante douleur au cœur qui faillit lui faire perdre connaissance et une sensation de brûlure au front, la Veuve repensa à Olrun, dans un état presque comateux. Viviane lui avait expliqué la différence entre sorcellerie blanche et noire, voilà longtemps, mais est-ce que cette distinction était réelle ? Fallait-il vraiment faire le tri ? Fallait-il vraiment gracier Olrun, qui semblait, maintenant que ses souvenirs lui revenaient, avoir pratiqué des formes de magie peu recommandables ? Viviane lui avait menti – et ça, elle l’avait toujours su, parce que sa sœur ne savait pas mentir – mais elle n’aurait pas cru qu’elle lui aurait menti à ce point.

La Grande Prêtresse, tout à fait calme alors que Cassandra bouillonnait intérieurement, la regarda sans flancher, en lui demandant :
- Tu es certaine de ton choix ?
Avec le même ton qu’elle aurait utilisé pour lui dire « c’est tout ? », qui acheva de plonger Cassandra dans la rage la plus intense qu’elle avait jamais ressentie.
- Plutôt mille fois qu’une ! Je n’en peux plus de la Tribu, de vos lois, de votre aveuglement, de…
- J’ai bien compris, jeune Apprentie.
Un peu interloquée, Cassandra ouvrit la bouche pour répliquer, mais soudainement, son corps ne lui obéit plus. Tandis que, terrorisée, elle réalisait qu’elle était sous l’emprise d’un sortilège qu’elle ne connaissait pas, la Grande Prêtresse se leva, majestueuse, et appela ses trois prêtres, avant de se tourner une dernière fois.
- Tes vœux vont être exaucés, Cassandra Valdemar, bien qu’ils soient destinés à être un couteau dans le cœur de deux de mes sorciers. Tu n’entendras plus jamais parler de la Tribu. Et j’espère que là où tu iras, tu apprendras la patience.
Elle osait lui faire la morale ? Non mais qu’est-ce qu’elle croyait, cette mystique à deux sous qui n’avait jamais pris la peine de lui dire seulement bonjour ? Cassandra ouvrit la bouche pour vociférer sa colère, mais aucun son n’en sortit. Tandis que les prêtres arrivaient, l’air déçu – ils pouvaient tous aller au diable – elle se rendit compte, dans une vague de panique pure, qu’elle était à la merci de la Grande Prêtresse. Et avec un temps de retard, elle réalisa que nul ne quittait la Tribu impunément. Qu’elle allait quitter Olrun, mais qu’elle allait aussi perdre ses souvenirs. Elle eut envie de hurler qu’elle avait changé d’avis, elle était même prête à supplier la Grande Prêtresse, mais c’était trop tard. Le pentacle avait déjà été tracé au sol, et voilà qu’elle était ligotée et placée en son centre. Elle ne pouvait même pas hurler. Seules les larmes coulaient le long de ses joues.
La litanie avait commencé, et la Grande Prêtresse avait fermé les yeux pour mieux se concentrer. Les trois prêtres alimentaient le pentacle de leur énergie, soutenant l’effort manifeste supporté par leur chef. Ils répétaient en chœur les paroles du sortilège, et le corps de Cassandra n’était plus que souffrance.
Et puis, derrière la silhouette de la Grande Prêtresse, Cassandra vit les cheveux, reconnaissables entre mille, de Vivi. Sa sœur était venue à son secours ! Elle allait l’aider, interrompre le rituel, la laisser s’échapper. Mais Vivi ne bougeait pas. Vivi la regardait simplement, sans même lever le petit doigt.
Le cœur de Cassandra explosa en mille morceaux. Ainsi, elle avait vraiment été abandonnée de tous. Et sa sœur, sa propre sœur, avait choisi la Tribu plutôt qu’elle.
Ils pouvaient tous crever.


Et soudain, la Veuve se souvint de tout. Elle haïssait Olrun. Elle haïssait Viviane qui avait cautionné son amnésie. Elle haïssait les sorcières qui lui avaient volé quinze ans de sa vie. Et elle devait leur faire payer les années qu’elles ne pourraient jamais lui rendre. La douleur alimentait la haine de la Veuve. Tous les souvenirs étaient maintenant de nouveau à elle. Elle avait survécu au rituel. Son front ne la brûlait plus de douleur, il la brûlait de rage et de colère.

La Veuve reprit son souffle, épuisée par l’épreuve. Elle reprenait dès maintenant la direction de l’Inquisition, et elle brûlait Forbach. Dès qu’elle serait capable de se lever, elle partirait et…

Deux petites filles couraient dans le jardin ensoleillé des Valdemar, en riant aux éclats. Elles s’attrapaient, se chatouillaient, se lâchaient et recommençaient. Mystère tendre… Olrun.

De nouvelles larmes coulèrent sur les joues de la Veuve. Comment avait-elle pu l’oublier, même un instant ? Il y avait de la haine dans son passé, mais il y avait aussi de l’amour. Elle était une enfant de l’amour, comme sa propre fille, et elle était née dans un foyer qui la désirait. Ses parents l’avaient choyée, et sa sœur avait été sa plus grande complice.

Cassandra se força à calmer son cœur. La violence des sentiments qui l’avaient habitée quelques instants plus tôt la quitta lentement, tandis que sa lassitude reprenait ses droits. Elle avait déjà fait la paix avec ses démons du passé, ce n’était pas le fait de retrouver l'entièreté ses souvenirs qui allait tout changer. Elle avait maintenant la connaissance, mais elle ne laisserait pas cette connaissance détruire son pardon.

L’envoûtement avait été défait. Cassandra pouvait maintenant poser son regard sur l’ensemble de sa vie, ce qu’elle fit en toute âme et conscience.
Elle vit le bonheur de l’enfant.
Elle vit la soif de reconnaissance de l’adolescente.
Elle vit la colère de la jeune adulte.
Elle vit le courage et la force de la religieuse.
Elle vit la connivence de la sœur.
Elle vit l’engagement de l’épousée.
Elle vit l’amour de la mère.
Quelle importance accorder à un alignement dicté par les pratiques ? Qu’est-ce qui pouvait faire le poids face à l’amour qui traversait sa vie ? La réponse lui vint aisément : rien. L’amour avait transcendé tant les sorcières – d’Olrun comme du Lys – que les Inquisiteurs.

Et c’était pour cette raison précise que Cassandra n’en avait plus rien à faire des sorcières, des Inquisiteurs ou du Pax Humanum. Elle n’avait rien à leur dire.

Tout était fini.
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Louisa Zimmerman
Baron(ne)
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Louisa Zimmerman


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MessageSujet: Re: Une aile de papillon ...   Une aile de papillon ... Icon_minitimeMer 8 Jan 2014 - 1:00


« Maman ? »

Seul, cet appel ancestral, j’allie des lèvres de l’Humanité elle-même, pu sortir la baronne de l’inconscient. Une pointe de douleur au niveau du crâne la projeta violement parmi les vivants. Celle-ci faisait battre le sang avec puissance, au point de l’assourdir. C’était le symptôme du Mal qui était parvenu à se glisser dans la demeure des Zimmerman. Et quel mal…
Mais Anna, la douce et jolie Anna, était à genou près d’elle, avec un regard si inquiet qu’il éloigna, toute idée d’abandon. Lentement et avec précaution, la jeune Stigmatisée, aida sa mère à se redresser. Une force insoupçonnée renforçait sa prise. Il y avait chez ces deux femmes le même soin à faire chaque geste, la même grâce dans le maintien et surtout le même éclat au fond des yeux.


Elles se trouvaient toutes les deux plongées dans la pénombre de la cuisine. Il n’y avait qu’elles.
Louisa était confuse, encore désorientée, et cherchait péniblement à comprendre, pourquoi, elle s’était réveillée sur le sol. Il n’y avait que des sensations éparses dans son esprit. Elle se souvenait avoir posé les tasses sur le plateau…
Ses doigts allèrent hésitants, effleurer la zone sensible à l’arrière de son crâne. Anna passait dans le dos de sa mère pour examiner de plus près la blessure. Celle-ci n’était pas grave. La peau n’avait pas été entaillée. On avait seulement porté un coup ferme. Vraisemblablement dans le but de l’assommer. Quelqu’un était entré dans la maison. Resurgir alors les vieilles angoisses enfantines nées de la voix du Diable. Mais avant que la peur n’ait le temps de s’installer dans le ventre de la demoiselle Lou chuchota un ordre.


« Выбирает вашего отца »


Petite à petite les images revenaient. Louisa ressentait à nouveau la méfiance qui avait étreint son cœur, juste avant qu’on ne l’attaque. Elle se saisi d’un rouleau à pâtisserie, avant de le délaisser pour le couteau à viande rangé contre le mur. Louisa Zimmerman était la fille d’un paysan et l’épouse d’un cultivateur. Elle maniait la lame avec autant d’assurance que l’aiguille. C’était encore l’un de ses petits secrets.
Une fois armée, le pas affermit, Lou se dirigea vers le salon. Elle poussa la porte et pénétra dans la pièce sans se dissimuler un instant.


Quelle vision stupéfiante la frappa alors. Quelle étrange expérience de contempler ainsi son visage sans l’artifice d’un miroir. L’étonnement ne dura pas. Louisa battit une fois des paupières et serra plus franchement le manche de son arme.
Son regard, se posa un court instant sur la pauvre Cassandra, pour s’assurer qu’elle respirait toujours. Malheureusement les événements ne permirent pas de faire plus.


« Mais qu'est-ce que... CASSANDRA ATTENTION C'EST SYMPHORIENNE !!! »


Là était en effet l’unique moyen de la malfaisante de maintenir sa mascarade en place. Les yeux haineux de Louisa lancèrent des éclairs en direction de l’usurpatrice. Sa poitrine se gonflait sous le coup d’une colère sans borne. Qui connaissait la baronne savait qu’il n’était pas recommandé de la mettre dans un tel état.


« Вы.
Я собираюсь убивать вас. »



D’une enjambée la distance entre les deux femmes se réduisit de moitié.


« Sale sorcière montre ton vrai visage. MONTRE-LE »


Symphorienne, était plus que tout déterminée à garder son masque. Plutôt que d’assumer l’échec de la manœuvre, elle s’élança hors de la pièce pour échapper à la maîtresse des lieux. Il n’était plus certain que l’empoisonneuse soit la plus dangereuse des deux à présent.
Lou s’attarda un instant pour croiser le regard de la sœur de Viviane et voyant que celle-ci était un peu perdue, elle la laissa reprendre ses esprits en compagnie des jumeaux.


Sur la propriété des Zimmerman une âme machiavélique se retrouva avec la Mort aux trousses.
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Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
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MessageSujet: Re: Une aile de papillon ...   Une aile de papillon ... Icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 1:46

Cassandra ne l’aurait jamais reconnu si on l’avait confrontée, mais après avoir retrouvé ses souvenirs, elle aurait volontiers fermé les yeux pour sombrer dans le sommeil éternel. Elle venait de dresser le bilan de sa vie entière et elle était en paix. Elle avait accepté ses erreurs comme ses réussites, en posant un regard serein sur toute son existence.

Tout d’un coup, la Veuve prit conscience du fait qu’elle était à même le sol, toujours chez Louisa Zimmerman. Il était temps de partir et de se retirer – elle n'allait pas avoir le mauvais goût de mourir sur le plancher de la Baronne. Cassandra se demanda un instant s’il convenait de chapitrer Louisa Zimmerman, puis décida qu’elle n’avait ni le temps ni l’envie de se confronter à une femme qui venait de tomber extrêmement bas dans son estime. Elle s’assit, non sans difficultés, le tout sans lâcher son ennemie des yeux.

Et puis, l’impensable se produisit. Une voix se fit entendre, et pas n’importe laquelle : celle de la Baronne elle-même, depuis la cuisine. Une copie conforme de Louisa Zimmerman apparut alors au seuil du salon, défiant toutes les lois de la nature. Cassandra cligna des yeux, se demandant si elle était encore sous l’emprise d’un sort quelconque. Puis, tout s’enchaîna très vite. La seconde Louisa Zimmerman hurla à la Veuve de faire attention parce que c’était Symphorienne.

Et soudainement, tout s’ordonna dans le cerveau fatigué de la Veuve. Louisa Zimmerman ne l’avait pas manipulée dans un but obscur, elle avait tout simplement été victime elle aussi de Symphorienne de Lucrèce, comme feue Mère Marie-Théodosine. Et comme combien d’autres avant elle ? Une colère tout neuve embrasa le cœur de la Veuve. Découvrir qu’elle s’était fourvoyée sur le compte de la Baronne la rassura et elle n’éprouva que durant quelques secondes un sentiment de culpabilité – une des leçons les plus cyniques de Forbach était qu’il ne fallait faire confiance à personne. Elle chercha à tâtons sa canne pour se redresser, pendant que le sang russe de la Baronne se réveillait – Cassandra ne comprit pas un traître mot de la tirade de la seconde Louisa Zimmerman, mais elle penchait pour des jurons bien sentis. Elle l’entendit ordonner à la première Louisa Zimmerman de montrer son vrai visage. Cassandra prit ensuite appui sur sa canne, se redressa… pour réaliser qu’une des deux Louisa Zimmerman avait pris la fuite, et que l’autre la poursuivait.

Cassandra n’hésita même pas. Elle était peut-être cassée, mais au fond d’elle-même, elle savait. Louisa Zimmerman pouvait encore réunir Forbach. Elle avait un idéal auquel elle croyait dur comme fer. Elle avait encore la force d’âme nécessaire pour réussir là où tant d’autres – Viviane, elle-même – avaient échoué. Elle ne pouvait pas risquer la vie de la Baronne alors que tant d’espoirs reposaient sur elle. Cassandra n’avait plus grand-chose à offrir à Forbach, mais ce petit geste pour sauver Louisa Zimmerman était en son pouvoir.

Forçant son vieux corps à réagir, Cassandra s’éloigna en claudiquant du salon, à la suite des deux femmes – plus jeunes et plus vigoureuses qu’elle, mais peu importait. Elle jeta derrière elle aux jumeaux :

- Restez sagement ici. Allez dire à votre père ce que vous avez vu. Faites savoir à Forbach que Symphorienne de Lucrèce peut prendre l’apparence de n’importe lequel d’entre nous.

Et puis, en maugréant les vieilles complaintes qu’on ne lui avait plus entendues depuis longtemps sur les démons infestant Forbach, la Veuve tenta de gagner du terrain sur les deux femmes qui se battaient un peu plus loin, dans le grand parc du domaine Zimmerman. En s’approchant des deux formes, Cassandra réalisa qu’il lui manquait un atout majeur. Comment, mais comment donc allait-elle parvenir à distinguer la véritable Louisa Zimmerman de la fausse ?
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MessageSujet: Re: Une aile de papillon ...   Une aile de papillon ... Icon_minitimeMar 28 Jan 2014 - 1:04

Louisa s’extirpa de l’étreinte serrée de Louisa pour lui envoyer son coude droit dans la direction des yeux. Louisa profita de la confusion de Louisa pour fuir la rixe. Elle laissa là la Baronne aux pieds de Cassandra pour sauver son intégrité physique. Elle se dirigea à toute vitesse vers la sortie. Elle courut à tout rompre dans l’allée du jardin en direction du portail. En pleine course ses cheveux détachés qui tombaient jusqu’au bas de son dos se mirent à s’agiter dans les airs en un coup de vent, ainsi que les rubans et les voiles de ses robes. En moins de temps qu’il lui en fallut pour arriver à son cheval noir - qui sortit à toute allure du bois voisin -, sa chevelure tentaculaire s’était mise en chignon monté et des bijoux en avaient éclos, sa robe sobre s’était déchirée et retournée puis allongée jusqu’à devenir une ample et généreuse meringue écarlate et ses joues s’étaient creusées ainsi que l’ombre cruelle de ses yeux.

« INCREVABLES !!!!! »

Symphorienne fuyait déjà à travers les routes sinueuses de Rosbrück.
Mais qu’est-ce qui avait raté dans son plan !? Elle se remémora les scènes dans l’ordre.


« J’ai pas compris pourquoi vous avez besoin d’étudier cette antiquité ma Mère »

Dans l’obscurité inquiétante de la salle des archives de la Collégiale, au fond des cachots, Mère Marie-Théodosine s’était retournée, le flacon d’eau enchanté à la main, l’œil plissé et sombre comme un canon tenant en joue le jeune gardien qui ravala soudainement son assurance gaillarde.

« D’autres questions ? »

Quelques jours plus tard son cadavre anachroniquement décomposé sortait du coffre chinois sur la place publique et tandis que sa première identité était pourchassée pour usurpation d’identité la seconde l’était pour meurtre. S’en était fini de Mère Marie-Théodosine. Cependant, sa confrontation avec le fils de la baronne lui avait donné une idée… C’est plus exactement l’instant où Louisa avait fondu sur ce nuage de papillons qui l’avait inspirée. Elle s’était alors délectée de la détresse profonde qu’elle avait sentie dans l’air : la vibration de ses cris, l’odeur iodée de ses larmes, elle avait soudainement trouvé en cette femme l’exemple parfait de la martyre, un rôle merveilleux qu’elle rêvait de revêtir tant le défi était grand. Car à l’instant même où la reine noire se fait détrôner par la reine blanche, il ne reste plus qu’à la reine noire de devenir blanche pour tout inverser.
Symphorienne imaginait déjà son règne en tant que Louisa Zimmerman. D’abord elle enverrait les enfants dans un pensionnat très loin dans l’empire germanique. Puis elle empoisonnerait lentement Romain Zimmerman pour faire croire à une maladie. Elle ne garderait que les esclaves et les chats. Elle transformerait lentement le Pax Humanum en une société de bonnes gens, ils auraient une taxe à payer pour entrer dans le cercle. Excepté pour les rhétoriciens car leurs discours inutiles feraient durer les décisions plusieurs éternités et ce qui représenterait largement plus que le temps nécessaire à la nouvelle Louisa pour transformer le Pax Humanum en véritable cour bourgeoise… Après tout, elle le sentait, la noblesse était sur sa fin.

La première étape était donc de remplacer Louisa. Chose peu aisée tant elle était entourée par son mari, ses enfants, ses domestiques, ses amis et ses collaborateurs. Véritable reine-mère de la ruche. Il lui fallut se rapprocher : elle supprima cette chère Miranda, la tête dans un tonneau de pierres, droit dans les profondeurs de Diefenbach, et prit sa place. C’est ainsi qu’elle eut vent de cet entretien diplomatique avec la prédécesseur et successeur de Mère Marie-Théodosine. Une aubaine ! Tous les servants étaient congédiés, les enfants, Romain, seules devaient rester Louisa et Cassandra.

Lorsque Louisa retourna dans la cuisine pour prendre la théière, quelle ne fut pas sa surprise de voir là face à elle un reflet troublant de vraisemblance. Symphorienne, un rouleau à pâtisserie à la main lui asséna un coup monumental derrière la tempe.

Quelques minutes plus tard, elle observait le regard de mépris de Cassandra et jouissait de tant de souffrance. Ces femmes n’avaient que ce qu’elles méritaient. L’idée était aussi évidente qu’efficace en théorie : l’eau qu’elle avait subtilisée en tant que Mère Marie-Théodosine était un échantillon de l’eau enchantée qui faisait se souvenir à quiconque la buvait les pires instants de son existence. Symphorienne savait l’histoire de Cassandra de Saint-Loup par les archives de Mère Marie-Théodosine. Elle avait ensuite compris que Cassandra était une sorcière grâce à l’incident du séraphin et de l’épée bénie. Elle savait enfin, suite à la bataille de la Clairière sacrée, que Cassandra était la grande sœur de la Grande Prêtresse d’Olrun. Autant dire que son passé avait du être tumultueux pour la faire passer d’un clan à son opposé. Ainsi lui était venue l’idée de lui rappeler le pire de cette vie oubliée pour la faire définitivement pencher pour l’éradication des sorcières.



Mais voilà que l’autre pimbêche se réveille, dévoilant la supercherie. Elle aurait du frapper plus fort ! En un instant tout son plan avait été réduit à rien. Sa superbe vie en tant que Baronne Zimmerman, ses formidables perspectives, tout était perdu. Sauf si… Sauf si Cassandra signait pour la fin des sorcières, là l’essentiel serait sauf ! Or elle venait bel et bien de boire l’eau et de souffrir ! HAHA ! C’en était fini des sorcières !!! Et c’est sur cette merveilleuse pensée que Symphorienne disparut à nouveau dans les ombres forbachoises : Elle avait vaincu !

Ce queSymphorienne n’avait pas encore compris, ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est que Cassandra de Saint-Loup, en se rappelant précisément du pire instant de sa vie, le rituel d’amnésie lui-même, se souvenant du cœur de l’oubli, avait défait le sortilège, elle n’en avait retiré qu’une seule pierre, mais c’était la clef de voûte. Et le sortilège s’évanouissant, les bons souvenirs ressurgirent jusqu’à en submerger les mauvais.

À nouveau, Symphorienne avait échoué.
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