Mauvais signe...

Oblivius

«Père! Père?!»
Anais courait. Elle courait dans les champs à la recherche de son père. Une douce brise lui donnait l'impression de voler. Ses pieds nues touchaient à peine le sol alors qu'elle courrait. Ses cheveux, attachés dans une couchette rapide, rebondissaient sur sa nuque. L'ombre d'un sourire s'affichait sur son visage alors qu'elle courrait vers les champs, mais ce n'était qu'une ombre, car alors qu'elle devrait être pleinement heureuse de cette liberté (qu'elle s'était elle-même offerte), une angoisse lui rongeait l'estomac.

«Père?» Pourquoi n'y avait-il comme réponse que son écos? Pourquoi ne lui répondait-il pas? Ce n'était peut-être pas aujourd'hui qu'il travaillait aux champs...

Très tôt le matin, elle avait fait faut-bond à l'aguerrie qui était censsée s'occuper d'elle, et elle était partit voir si son père était cher lui, dans la demeure au beau milieu de la forêt. Elle n'y avait retrouvée qu'un afreux bazarre, ce qui était un très mauvais signe. Son coeur avait sauter un batement, et elle s'était mise à courire vers les champs. Où pouvait-t-il bien être? Jamais, au grand jamais, il n'avait disparut ainsi...

«S'il te plait papa, répond-moi...» Murmura-t-elle pour elle-même, mais même si elle l'avait criée, sa voix se serait perdue avec le vent qui la frappait.

Maintenant, elle était à la frontière entre les champs et les grandes fermes. Son père ne dépassait jamais cette frontière et, donc, elle ne pouvait pas le retrouver là-bas. Elle leva la tête, ses yeux étaient humides, son regard grisâtre parcourut les champs, il n'y avait personnes. Colines après colines, il n'y avait que les pousses de blédinde, ou de bien d'autre chose...

Les larmes montèrent au yeux de la jeune fille... où était donc passé son père?

Oblivius

Juste une silhouette allongée dans l'herbe grasse et drue, un regard qui se tend vers le ciel, comme un appel alors que le rêve l'habite...Aujourd'hui c'est une journée surannée au parfum de liberté, une teinte d'interdit, une couleur reposante...

La silhouette sourit doucement aux nuages qui parsèment depuis la nuit des temps le ciel du monde...Petites choses duveteuses, libres comme jamais un homme ne le sera. Peut être les jalouse-t-il quelque part, peut être, mais rien n'ai moins sure, la jalousie est un poison virulent qu'il ne veut gouter, et il sait qu'il a raison...

Le sommeil le guette, tel un oiseau de paradis prêt a prendre son envol, il le sent, son long manteau qui s'agite, prêt a fondre sur lui. Les journées sont rudes et dures, les nuits sont...Pâle et si courtes lorsque le cauchemar le hante...Et c'est une voix connue qui l'éveil soudain. Une voix qu'il côtoie depuis de nombreuses années maintenant, depuis quatre ans. Depuis cette mort injuste où il fut désigné Maître.

Justin se redresse lentement sur ses coudes, son regard clair scrute les environs et enfin...Il la voit, petite ombre qui s'agite et qui court dans les champs. Il tend l'oreille et comprend qui elle appelle avec tant d'ardeur...

Il est souple lorsqu'il se lève, serein lorsqu'il s'époussète, déjà, sur son visage, joue un sourire doux et tendre et ses iris ne reflètent qu'attente et sagesse...son pas est léger, est silence lorsqu'il s'approche de la fillette...

-Et bien, Améliane...Que nous vaut ce magnifique concert ?

Sa voix retenti avec comme un léger rire, de sa taille il surplombe l'adolescente, effleurant sans rien dire ses traits bien trop fins, sa taille bien trop maigre...

Oblivius

... où était donc passé son père?

Toujours debout dans l'herbe, Anais étouffa un sanglot et leva les yeux vers le ciel. C'était inutile de pleurer; elle le retrouverait. La dernière fois qu'elle avait laisser couler ses larmes, s'était à la mort de sa mère.

Anais laissa à nouveau son regard parcourir l'horizon qui l'entourait, mais il n'y avait aucune trace de quiconque. Les pousses d'herbes et de blé d'inde garnissait ses colines, où seules trois arbres avaient osés poussées. Au loin, elle voyait la forêt dans laquelle la maison de son père avait été fouillée. Elle se l'imagina comme était un animal sauvage, seule au creux de la forêt, égorgée et sans vie...

S'est alors que son regard grisâtre s'afficha sur un ombre, couchée sur le sol, relevé sur ses épaules, qui la regardait. Son coeur s'affolait, était-ce son père? Lorsque l'ombre se leva, son soulagement retomba. Il était trop grand et trop mince pour être son père. Elle y reconnu Justin. Son aguerri.

Elle aurait dû être nerveuse à l'idée d'avoir fugée son maître, mais la peur qu'elle avait au ventre l'en empêchait et elle le regarda marcher doucement vers elle, avec ce sourire habituel sur le visage. Comment pouvait-il sourire ainsi? Alors que son père courait peut-être un danger! «Et bien, Améliane...Que nous vaut ce magnifique concert ?» Fit-il de sa voix douce qui la clama légèrement.

Son corps tout entier tremblait, elle leva vers lui ses yeux grisâtre et dit simplement:

«Il a disparu...» Elle avait parlé dans un murmure, et ses simples paroles la firent tremblé de plus belle.