The Witch Slay
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 Au gré des étals...

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Juliette
Oblivius
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Au gré des étals... Vide
MessageSujet: Au gré des étals...   Au gré des étals... Icon_minitimeJeu 21 Juin 2007 - 16:04

En l’absence de repère temporel chiffré, Juliette ne pouvait que se fier au soleil pour deviner l’heure qu’il pouvait bien être. Ce dernier était déjà haut dans le ciel, mais pas encore à son zénith... A vue de nez, l’adolescente se dit alors qu’il ne devait pas être loin de onze heures ou bien encore onze heure et demi Son regard se reporta finalement de nouveau sur la foule grouillante qui avait, comme chaque jour, envahit le marché, tandis que l étreinte de son bras tendrement enlacé autour de celui de Daphné se resserra doucement mais fermement. S’ils eurent été une belle jeune fille et un jeune homme fringuant, sans doute les auraient-on prit pour une couple d’amoureux transi avec une telle attitude... Mais elles étaient toutes deux femmes, même si leur différence frappait quiconque les observait quelque peu. Pour tous, elles étaient sœurs... Des sœurs très proches et terriblement complice, ce qui expliquait, de manière raisonnable, leur attitude si sensuellement câline l’une envers l’autre.

Pourtant, quelque chose les différenciaient du reste des paysans de la ville. En effet... Même si les robes que portait Daphné étaient on ne peux plus simple dans leur élégance, leur étoffe, sans être de grand prix, était tout de même d’une qualité supérieure à ce que pouvait portait une paysanne de souche. Juliette y avait veillé... De plus, en dépit de ses atours très clairement humble, la jeune autiste ne pouvait dissimuler la noblesse de ses traits aristocratiques qui transparaissaient aussi sûrement que les rayons du soleil transperçaient les floconneux nuages qui obscurcissaient si souvent le ciel de leur ville d’accueil. Le contraste que les deux jeunes filles offraient était on ne peux plus flagrant, notamment par le fait aggravant que Juliette portait toujours la même vieille robe usée jusqu’à la corde, et dont on pouvais deviner, certes avec grande peine, qu’il fut une époque bénie ou celle-ci s’était vue coloré d’un blanc des plus immaculé. Malgré cela, la noblesse naturelle qui, bien que discrète sur l’adolescente ressortait imperceptiblement, les faisaient s’accorder dans un curieux mélange des plus détonnant Il y avait aussi la différence purement physique... Daphné avait dix-neuf ans, et elle était grande et fine bien que ses formes et ses courbes harmonieuses ne démentaient pas une réelle bonne santé. Inversement, Juliette n’avait que seize ans et, bien que nantie des honorables mensurations propre à son âge, elle était d’une taille bien peu généreuse... Tout au moins, selon l’intéressée. Ce qui n’arrangeait rien, Daphné avait été dotée par la nature d’une cascadante chevelure sombre, là ou Juliette avait eu le mauvais goût de se voir offrir une longue mais douteuse chevelure rousse... La couleur du malin, selon les gens bien pensant... Tandis que la jeune autiste offrait l’image d’une belle et élégante jeune femme épanouie, l’adolescente, quant à elle, n’offrait que le pathétique spectacle d’une gamine des rues, affichant une attitude de véritable garçon manqué. Pourtant, lorsque les deux amantes se retrouvaient loin des regards des gens, le petit rat fouineur qu’était Juliette se transformait alors en une jeune fille digne de ce nom, afin d’honorer sa belle et merveilleuse Daphné...
Nonobstant ces différences qui, finalement pouvaient apparaître dans bien des familles aux liens justifiés, rien dans le comportement des deux jeunes filles, à l’extérieur de leur petit monde rosé et féerique, ne trahissait leur amour réciproque... Même si, il est vrai, une certaine ambiguïté pouvait parfois se deviner...

Les deux sœurs par défaut passèrent d’étal en étal, chuchotant parfois sur le prix de tel produit, ou bien de tel autre, sans toutefois acheter quoi que ce soit. Après tout, le but de cette sortie improvisée était de faire une jolie petite promenade et non pas de dépenser les quelques argents difficilement gagner par Juliette. Ceci étant, Cette dernière ne put s’empêcher de succomber à la tentation lorsque leur chemin croisa l’étal d’un marchand de quatre saisons. Il faut savoir que Daphné avait un pêché mignon... Elle aimait les pommes. A tel point, qu’elle aurait été capable d’en avaler un panier tout entier à elle seule. Mais comme elle le disait à sa petite beauté rousse, de sa voix si délicieusement envoûtante, c’était tellement mieux à deux... Sur de son fait, Juliette acheta cinq ou six grosses pommes bien verte, sous le regard malicieusement gourmand de sa belle. Puis elles reprirent leur promenade à travers la foule, en s’agrippant de nouveau l’une à l’autre, telle des sœurs complice. De sa main libre, Juliette prit une pomme bien juteuse qu’elle approcha de la bouches impatiente de Daphné. Celle-ci y croqua à pleine dents, et avec une vigueur lascive en arracha un bon morceau qu’elle avala sans quitter l’adolescente des yeux tandis que cette dernière planta à son tour ses dents dans ladite pomme. Une pomme partagées tendrement, c’était d’un romantique selon les deux amantes...

Chemin faisant, la pomme passa ainsi de l’une à l’autre en une alternance douce... Un moment simple, mais qui finalement était l’un des rares que les jeunes filles pouvaient s’autoriser en publique, sans éveiller la moindre suspicion chez les gens. Après tout, n’était-ce pas la un bien charmant tableau, que celui d’une petite sœur partageant une pomme avec sa grande sœur.. ?
Sur ce point, leur avis et celui des passants se rejoignaient parfaitement... C’était une image très fortement attendrissante...
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Erethea
Oblivius
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Au gré des étals... Vide
MessageSujet: Re: Au gré des étals...   Au gré des étals... Icon_minitimeLun 2 Juil 2007 - 22:30

« Et n’oublie pas les carottes, cette fois-ci ! » cria Monsieur Chapuis tandis que la jeune femme à son service quittait la draperie, un panier à la main, une bourse dans l’autre. Son maître était usant. Elle referma la porte et souffla un grand coup. Elle ne devait pas lui en vouloir. Les temps étaient difficiles. Les carottes comme le reste se faisaient plus rares. Imbécile qu’elle était, comme avait-elle pu se laisser chiper ses carottes, il y a trois jours ?

Elle secoua la tête et prit la route du marché. La journée était belle, aurait dit sa mère, pourquoi s’en faire ? Prends le jour comme il vient, et n’oublie que le meilleur reste à venir. Si elle était encore là, Erethea serait peut-être plus heureuse. Elle aurait été herboriste comme sa mère, peut-être. Ou alors, le grand destin que ses parents lui avaient tissé dès sa naissance aurait été réalisé. Seulement, Erethea était loin d’être comme sa mère, entre son rôle de sorcière du Lys Noir, de marchande de drap, et de future Protectrice de la Sorcière. Parfois, il lui semblait que son père était fou à lier. Cependant, lorsqu’elle sentait sur elle son regard de tristesse contenue, elle n’osait pas lui dire en face, et serrait les dents.


*Et c’est en se perdant dans ses pensées qu’on se fait piquer sa bourse.*

Bon, il lui fallait quoi ? Des légumes pour la soupe. Sa vieille mère qu’il adorait tant n’avait plus de dents et n’avalait plus que de la soupe ou de la purée. Il lui passait tous ces caprices. Et n’hésitait pas à payer le prix pour les aliments qu’elle adorait.

*Les vieilles juments, on les abat lorsque les temps sont durs.*

Si elle le lui disait en face, elle se ferait renvoyer. Bref. Le marché. Acheter des légumes. Surtout, ne penser qu’à une chose à la fois. Ne pas se laisser envahir par les problèmes. Elle enferma mentalement ses préoccupations dans une boîte imaginaire, et marcha d’un pas ferme en direction du marché. Le marchand de quatre saisons était un peu plus loin. La foule était dense, et elle entendait de toutes parts des commentaires sur les prix qui augmentaient. Les clients protestaient de la même manière devant la montée des prix à la draperie. Les quantités de laines et de lin dans la région n’étaient pas au beau fixe… Après avoir pincé le nez devant le marchand de fromages, elle patienta derrière deux sœurs apparemment, bien que très différentes. L’une était grande et brune, l’autre petite et rousse. Elles achetaient des pommes, apparemment, et lorsqu’elles se retournèrent, Erethea douta de leur parenté. Elles étaient si différentes…

*Même pas des cousines, même pas deux paysannes*

Elle chassa cette pensée de son esprit. Il n’y avait que deux sœurs pour se promener ainsi. Elle les regarda partir. Qu’elles étaient attendrissantes, ces jeunes filles ! Leurs vêtements montraient qu’elles n’étaient pas mieux loties que d’autres paysans, mais elles semblaient si heureuses. Et… Il y avait autre chose aussi. Une atmosphère qu’elles laissaient dans leur sillage. Une tension dans l’air, comme dans les minutes qui précèdent l’orage. Mais c’était différent. Et cela intriguait profondément Erethea, qui se dépêcha d’acheter ses fruits et légumes pour pouvoir les suivre. Un début de panique l’envahit, en les voyant s’éloigner, tandis qu’elle sortait sa bourse. Elle compta en gros, donna sans doute quelques pièces en trop au marchand, puis s’éloigna en direction du couple, ses consommables dans les bras.

La grande brune et la petite rousse, là, voilà. S’approcher sans se faire remarquer. Arrêter de souffler aussi frénétiquement. Elle s’arrêta un instant, puis continua à les suivre. Elle ne pouvait s’empêcher de les trouver attendrissante, tandis qu’elle fouillait dans sa mémoire. Cette étrange tension qui entourait le couple, il lui semblait l’avoir déjà perçue. Mais où, bon sang ? Mais où ?

Soudain, elle se rappela. Un jour, plus jeune, avec sa mère. Elle l’initiait au côté spirituel de la sorcellerie, le pouvoir de plonger quelqu’un dans le sommeil. Son père s’était prêté au jeu, avait servi de cobaye. Elle se tenait près de sa mère, qui murmura une formule ancienne en fixant l’ancien chevalier. Elle sentit très nettement une force invisible, comme un torrent, qui se déversait sur son père. Il s’endormit immédiatement.

Cette force invisible, elle l’avait revue chez toutes les sorcières d’Olrun et du Lys Noir, comme une aura plus ou moins forte qui tournait autour de la mage, comme un chat prêt à bondir sur sa proie. Beaucoup plus ténue, elle la percevait maintenant autour des sœurs qui partageait une pomme. Une conclusion simple s’imposa à son esprit : ces jeunes demoiselles étaient des sorcières en devenir. Conclusion qui amena une multitude de questions : devait-elle les interpeller ? Les laisser repartir ? S’en aller et prévenir n’importe quelle gradée de son clan ? Et si une sorcière d’Olrun les avertissait de leur pouvoir ? Deux apprenties passeraient à l’ennemi.


*J’ai l’impression de négocier l’achat de bestiaux.*

Comme si elle n’avait pas de soucis supplémentaires ! Voilà qu’elle devait s’occuper du recrutement des nouvelles sorcières du clan ! Elle soupira. L’Inquisition lui faisait peur, mais le clan devait être fort face aux nouvelles menaces qui émergeaient à Forbach. Bon, peut-être qu’elle se faisait des idées. Si elle présentait à Alicia deux simples paysannes, elle s’en tirerait peut-être mieux que si elle avait laissé deux apprenties sorcières passer sous l’étendard ennemi.

Elle fourra ses légumes dans son panier, puis accéléra l’allure, de manière à rattraper le couple qui partageait tendrement les pommes de leur panier.
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Juliette
Oblivius
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MessageSujet: Re: Au gré des étals...   Au gré des étals... Icon_minitimeMar 3 Juil 2007 - 12:18

Ignorante du monde qui les entouraient, les deux jeunes filles continuèrent à flâner lascivement à travers le marché matinal. Les pommes précédemment acheté disparaissaient aussi sûrement qu’une bourse adroitement dérobé à son propriétaire, tandis que le plaisir qui découlait de leur dégustation commune, au contraire, ne cessait d’augmenter avec les minutes. Comme à chaque fois qu’elle avait le bonheur de se voir pendue amoureusement au bras de sa jolie Daphné, Juliette perdait toute notion de méfiance vis-à-vis des autres gens. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle ne remarqua pas qu’une femme avait commencé à les suivre discrètement. L’émoi dans lequel Daphné plongeait Juliette rendait celle-ci aussi désarmée qu’une petite fille aux yeux énamourés... C’était là un tort, et la petite rouquine le savait parfaitement. Mais comment pouvait-elle résister à cette merveilleuse jeune femme que même les humbles habits de paysans, de qualité supérieure il est vrai, ne pouvaient dissimuler. Vêtue de haillons ou de somptueuse robes dentelés, Daphné était un joyaux dont la beauté éclipsait celle de tous les autres.

Au bout d’un moment, Elles arrivèrent devant un étals qui vendait des étoffes de tissus, de la plus humble à la plus noble. Bien évidemment, ce furent ces dernières qui attirèrent immédiatement l’attention de Juliette. Certes, non pas pour elle car finalement être bien habillée ou non n’importait que très peu à la rouquine. Mais elle mettait un point d’honneur à offrir ce qu’il y avait de mieux à son bel amour... Délaissant donc les tissus les plus communs, l’attention de la jeune fille se porta principalement sur une superbe étoffe pourpre parcheminé de très légères zébrures noires. A la fois discret mais peu habituel, ce tissu était, lui sembla-t-il, de la soie... Ou du satin peut-être.. ? Juliette ne savait pas trop à vrai dire, car ses seules références en la matière étaient les robes que Daphné avait emportée lors de leur fuite, et celle-ci, bien que portant ces dernières avec une grâce digne d’un ange tombé du ciel, ne s’intéressait pas vraiment à la nature de ce qu’elle portait... Pour la beauté brune, tout ce qui importait c’était qu’elle trouvait cela beau et doux comme une caresse... Une vision que Juliette trouvait absolument poétique, mais qui ne l’aidait pas pour autant à reconnaître les différents tissus précieux avec précision. Plus elle contemplait cette étoffe peu commune, et plus Juliette imaginait quelle robe sublime elle pourrait faire à son amante... Avec un corset blanc aux épaules légèrement bouffantes, Daphné serait absolument divine...

Mais Juliette le savait, un tel tissu devait coûter extrêmement cher... Bien trop cher pour leur bourse réduite. La jeune fille s’en désola, mais déjà elle imaginait un début de plan afin de se l’approprier tout de même. Elle voulait tout ce qu’il y avait de mieux pour la plus belle femme du monde, Et ce n’était pas un insignifiant petit détail comme le manque d’argent qui allait l’arrêter... Finalement, elle quitta à contrecœur ce tissu précieux et se pencha à l’oreille de Daphné tout en reprenant leur route...

« Je te promets que je t’en ferais une belle robe... » lui dit-elle dans un murmure frissonnant tandis que ses lèvres caressaient l’oreille de sa bien-aimée.

Daphné sourit, d’un air tendrement malicieux, tout en déposant un baiser amoureux sur la joue de sa rousse amante. Bien sur qu’elle lui en ferais une superbe robe de ce tissu unique... Juliette tenait toujours ses promesses, c’était là un fait qui ne pouvait être contester. La petite rouquine obtenait toujours ce qu’elle voulait, quel que soit le moyen à employer pour y arriver. Resserrant subtilement son étreinte sur le bras de sa petite beauté rousse afin de se coller encore un peu plus contre elle, Daphné poussa un soupir gracieux tout en jetant un regard au ciel. Bien qu’elle avait hésiter à suivre Juliette dans cette ville en abandonnant la sécurité réconfortante de son milieu familial, pas une seule fois elle n’avait eu le moindre regret. Pourquoi en aurait-elle eu d’ailleurs... Celle qu’elle aimait était avec elle et ne la quittait pour ainsi dire pratiquement jamais, et de plus elle prenait soin d’elle et de son bien-être tel un ange protecteur... Non, aucun regret n’avait vu le jour chez la jeune femme, même si parfois tout n’était pas toujours rose. Mais sa beauté rousse était là, toujours présente pour elle... Que pouvait-elle demander de plus finalement.. ?

Les deux ‘’soeurs’’ poursuivirent de nouveau leur petite ballade au gré des étals aussi diverses que variés, flânant parfois ici et là, sans but réellement précis. Le temps était plutôt clément aujourd’hui, et elles était toutes les deux ensemble, l’une contre l’autre... Que pouvaient-elles demander de plus finalement.. ?
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Erethea
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MessageSujet: Re: Au gré des étals...   Au gré des étals... Icon_minitimeVen 6 Juil 2007 - 19:25

L’embarras gagna la jeune femme. Elle était, certes, de nature robuste, mais pour ce qui était des relations sociales… Comment expliquer à deux sœurs si insouciantes et joyeuses qu’elles étaient prédisposées à la sorcellerie ? Et si elle arrivait à leur expliquer, si les deux jeunes femmes acceptaient d’être initiées… Leur bonheur ne résisterait pas à la menace de l’Inquisition. Elles auraient peur. Non, elles n’auraient peut-être pas peur, mais si elles ne se méfiaient pas, elles seraient aussitôt broyées, désintégrées par la machine de destruction de l’Eglise. Ils étaient peut-être préférable de les laisser vivre tranquillement leur vie, dans l’ignorance. Et si une sorcière d’Olrun la prenait sous son aile… Alicia était une puissante noble locale. Erethea avait une confiance absolue en elle, certes loin d’être réciproque, elle saurait les protéger efficacement. Abigael, pauvre paysanne qu’elle était, comme pourrait-elle être prise au sérieux ? Tandis qu’une femme de haut rang…

Sous l’impulsion de cette pensée, elle donna à ses jambes l’impulsion nécessaire pour marcher à côté des deux jeunes femmes, qui s’arrêtèrent devant un marchand d’étoffe. Erethea en profita pour mieux les observer. Rien de bien étrange à première vue. Sinon que la plus jeune regardait sérieusement une étoffe hors de prix. Perplexe, l’Aguerrie se demanda quelle mouche avait piqué la paysanne, qui lâcha peu de temps après la pièce de tissu précieux. Puis, l’adolescente fit un geste qui troubla Erethea : elle s’était penchée à l’oreille de son amie et murmura quelque chose. Mais pas comme deux sœurs qui se raconteraient un secret, non : son attitude avait quelque chose d’ambigu. Une idée folle, irréelle, répugnante et contre-nature traversa la cervelle de la Sorcière.
Tellement dégoûtante qu’elle fit une grimace, profondément écœurée.


*Par Odin, ma fille, ressaisis-toi ! Ne te rends-tu pas compte des horreurs que tu imagines ? *

Elle ravala sa salive et repoussa l’abominable idée. Inutile de penser à plusieurs choses en même temps, se dit-elle. Le but qu’elle s’était fixé en sentant l’aura floue qui entourait les sœurs était déjà assez compliqué comme ça. Il y avait trop de monde ici, en plus. Soit elle devrait attendre qu’elles retournent chez elles, soit elle devrait les entraîner dans un coin moins peuplé sous un prétexte quelconque. Le souci étant qu’elle n’avait aucune imagination, et la tension qui nouait sa gorge ne l’aidait. La peur donne des ailes diront certains, mais pour Erethea, elle la clouait plutôt au sol. Si elle essayait de leur vendre quelque chose ? Non, ce serait complètement idiot, elle n’avait pas l’allure d’une colporteuse. Et pourquoi serait-on si nerveux si l’on voulait juste vendre du fil à coudre, ou elle ne savait quelles autres babioles ? Non, mauvaise, très mauvaise idée. Elle décida de faire confiance au duo pour trouver un endroit où elles pourraient leur parler. Elle tenta maladroitement de jouer la comédie, jetant un œil à de lourdes épées lorsqu’elles s’arrêtèrent de nouveau. Encore une mauvaise idée qui lui valut le rire moqueur d’un gamin de huit ans. Elle lui aurait bien fichu une paire de claques si les deux Apprenties en devenir ne s’éloignaient pas aussi rapidement. Elle repartit vite fait se mettre à leur hauteur.

*J’ignore ce qu’elles cherchent, mais j’espère qu’elles le trouveront vite, je n’ai pas toute la journée.*

Elle leva la tête et regarda le soleil qui se rapprochait de plus en plus de son zénith. Elle murmura sur le bout des lèvres une prière aux forces qui régissaient ce monde, leur demandant de bien vouloir l’aider à changer ces deux femmes en sorcières. Les miracles devaient exister dans toutes les religions, se dit-elle, pas seulement chez les catholiques. Il suffisait de faire confiance à ceux qui nous gouvernent. Elle baissa les yeux, regarda les deux silhouettes tendrement enlacées s’éloigner, puis s’élança à leur suite, espérant un signe du destin dans les prochaines minutes.
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Juliette
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MessageSujet: Re: Au gré des étals...   Au gré des étals... Icon_minitimeDim 8 Juil 2007 - 21:49

Tandis que Juliette réfléchissait doucement mais sûrement au meilleur moyen de se procurer cette superbe étoffe digne de sa jolie Daphné, cette dernière se rapprocha délicieusement son visage de celui de la petite rouquine... Elle la regarda de son irrésistible air tendre et aimant, et lui murmura comme on le ferait d’un bien grand secret :

‘’J’aimerais aller au parc ma Juliette... On pourrais y passer une heure ou deux à contempler les nuages... Tu veux bien.. ?’’ conclu-t-elle, semblable à une petite fille en attente d’une approbation.

Juliette regarda Daphné droit dans les yeux, avec un sourire doux aux lèvres. Elle trouvait la jeune femme tellement adorable, lorsqu’elle se conduisait comme une petite fille... C’était encore ce qu’elle était finalement, en dépit de son âge. Plus précisément, était-elle une sorte de femme-enfant dans le sens le plus innocent du terme. La plupart des gens considérait la beauté brune comme une personne étrange, pas comme les autres... Et il était vrai que Daphné ne pouvait cacher sa nature profonde... Mais pour Juliette, Son bel amour était la plus parfaite des créatures que la Terre n’ai jamais porté... Elle seule connaissait la véritable Daphné, celle qui se dissimulait, bien malgré elle, derrière cette autisme des plus dérangeant pour les autres. Qu’importe, ces mêmes autres ne comptaient pas pour la petite rouquine... Il y avait sa jolie Daphné, Elle... Eux... Toutes autres personnes n’était que néant pour la petite chapardeuse qui s’était vu ravir son coeur par cette merveilleuse petite voleuse d’amour qu’était sa compagne...

‘’D’accord...’’ lui répondit-elle alors dans un sourire appuyée par un bisou tendre sur la joue parfumée de la jeune femme ‘’On ira ou tu voudras ma... Ma Daphné...'' termina-t-elle sa phrase dans un souffle un peu triste.

Dieu, qu’il était difficile pour Juliette de se retenir ainsi de démontrer ses sentiments envers sa jolie Daphné en public, alors qu’elle désirait tant lui prodiguer son amour à chaque seconde qui passaient. La jeune fille avait failli dire ‘’ma douce’’, mais elle s’était douloureusement ravisée sachant que quelqu’un aurait pu l’entendre et se poser des questions embarrassantes sur leur relation de sœurs...

Après avoir parcouru encore quelques mètres, les deux amantes arrivèrent finalement à la sortie du marché ; Elles obliquèrent alors dans une ruelle adjacente, dans laquelle elles s’engouffrèrent d’un pas rapide afin de gagner le parc de l’église ou elle pourraient toutes deux se détendre au pied d’un arbre protecteur, afin de contempler le ciel nuageux tout en finissant amoureusement les quelques pommes qui leur restait encore...

[ Arrow Parc de l’église]
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Erethea
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MessageSujet: Re: Au gré des étals...   Au gré des étals... Icon_minitimeVen 13 Juil 2007 - 13:03

La foule se densifiait. Erethea avait de plus en plus de mal à suivre les deux jeunes filles : elle devait sans arrêt zigzaguer entre les paysannes et les bourgeoises qui ravitaillaient, parfois avec leur mari, leur foyer. Sans parler des marchands et marchandes bien plus en chair qu’elle, qui vendaient à la criée des légumes, des fruits, des animaux vivants ou morts, du tissu en vrac… Le marché était un véritable piège. Un détour de trop, une maladresse, et elles seraient perdues. La rue était irrégulière, on pouvait trébucher dans une entaille une vingtaine de fois sur quelques mètres. Malheureusement pour elle, Erethea était trop occupée à maintenir le contact visuel. Son pied se logea dans une irrégularité de la rue commerçante.

Elle chuta au moment où elle voyait les deux paysannes accélérer le pas et passer dans une autre rue. Puis sa vision se rapporta sur une des marchandes les plus exécrables de Forbach : marchande sur laquelle elle avait précisément atterrir. Trop tard pour changer de cap. Elle la fit tomber à terre et lâcher les deux oies qu’elle tenait sous le bras. Le panier d’Erethea tomba sur le sol, les provisions qu’il contenait s’étalèrent sur la chaussée. Heureusement ou malheureusement, tout le monde avait regardé la scène et avait fait un grand cercle autour des deux femmes. La commerçante poussa un hurlement furieux, tandis qu’Erethea reprenait ses esprits et roulait sur le côté. Les oies cacardèrent, moqueuses. L’épaisse vendeuse d’oies fit face à la drapière ; bien que cette dernière faisait de l’escrime depuis l’enfance, la marchande de volailles avait l’avantage du poids. La Sorcière préféra donc une fuite stratégique. Elle recula, accroupie tandis que son adversaire soufflait comme un bœuf. Erethea ramassa les légumes qui lui tombaient sous la main.

Alors que l’horrible fermière émit un rugissement proche de celui du lion, furieuse, Erethea attrapa l’anse de son panier renversé, le tira vers elle et franchit le mur des spectateurs, se débattant avec la foule pour sortir de ce piège dans le piège. Elle serra ses biens contre elle comme elle le put, donna quelques coups à ceux qui voulaient la remettre dans la bagarre, puis se sauva à toute vitesse. Elle emprunta nombre de ruelles, reprit son souffle trois cent mètres plus loin. Elle était horrifiée : tout le monde raconterait qu’elle s’était battue ou qu’elle avait lâchement fui. Et elle avait perdu la trace des deux paysannes. Elles étaient parties dans la direction opposée. Peut-être qu’elle pourrait les chercher à tâtons, comme elle le faisait lors de ses essais pour communiquer avec les âmes des défunts. Mais là, elle était fatiguée de sa course, fatiguée de sa filature, et elle devait rentrer d’urgence.

Le cœur en peine, elle rejoignit en continuant ses détours par les ruelles la draperie. Elle se ferait incendier une première fois pour avoir perdu plusieurs biens dans la bagarre ; et une nouvelle fois d’ici demain, lorsqu’on raconterait ses exploits à Monsieur Chapuis. La fermière était riche et avait six enfants. Elle aurait pu faire une bonne cliente, même si elle n’était pas appréciée par certains autres commerçants et paysans. De plus, elle avait perdu la trace des candidates à la sorcellerie. Peut-être qu’elle pourrait essayer ce soir de les retrouver.


*Les sorcières attendront que je finisse ma journée de travail, si elles le veulent bien… *

D’un pas lourd, elle ouvrit une nouvelle fois la porte de la draperie, se préparant mentalement aux reproches qu’on ne manquerait pas de lui faire.

[> Ailleurs, à voir (je ne sais si je dois raconter où non la journée de travail d’Erethea… )]
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