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 Des retrouvailles ou des adieux ?

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Christian Stue
Oblivius
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Des retrouvailles ou des adieux ? Vide
MessageSujet: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeLun 16 Fév 2009 - 19:51

Une sensation de vide s’emparait de son être, cette vacuité intolérable, insoutenable l’étreignait, gorgeant son être d’une douleur, d’une crispation, d’une tristesse abominable. Il était la proie des ombres, des remords, des sanglots. Cet homme, ce Monsieur Stue, ce monstre d’orgueil se voyait rejeter par la femme qu’il aimait, et abandonner par une très chère sœur. L’inquisiteur de son état ne pouvait combattre plusieurs fronts, il ne pouvait s’opposer aux liens du mariage qui entrelaçaient les destins du duc et de la duchesse Edelgard, il ne pouvait de même affronter la fuite de sa cadette qui quittait l’endroit, déçue de ne pas obtenir l’affection qu’elle désirait tant.
Bête humaine, l’homme tournait entre les quatre murs de la modeste chambre, prisonnier de l’auberge, il avait exploré le faible territoire qui s’offrait à lui une bonne centaine de fois durant ces quelques heures. Cette litanie de pas ne désemplissait pas malgré la logique implacable des aiguilles, le tempo se succédait en rythme et bientôt le plancher grinçant fut victime d’un écho, les voisins se plaignaient. Il s’attela donc à un autre ouvrage que de dépenser ainsi vulgairement son temps, Christian fut bientôt installé au petit bureau de cette mansarde. Sa main trahissait son anxiété, sa plume son malheur, des tâches d’encre noire ponctuèrent sa lettre, son écriture d’habitude large et généreuse se transforma en des pattes de mouches d’une belle noirceur, les contrastes étaient respectés ! Et bientôt, l’on vit arriver une lettre à l’intention du manoir Edelgard, remplie de ces insectes nuisibles...

« A l’intention de Monsieur le Duc et de son épouse, la Duchesse,

Sachez tout d’abord que je suis au regret de vous faire parvenir cette missive si tardivement, nous avions convenu ce matin même que ma jeune sœur et moi-même viendrons loger chez vous durant quelques jours, cela ne sera pas possible…
Agnès est rentrée si brutalement que je ne m’explique sa conduite, je ne désire pas vous importuner avec mes problèmes, je ne viendrai pas au manoir, je me tiens cependant à votre disposition.

Votre obligé,

Christian Stue »
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Constance Edelgard
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeLun 16 Fév 2009 - 21:47

Constance déjeunait en compagnie de son époux, se plaignant de la cuisson d'une plâtrée de haricots sans doute trop ou pas assez fermes, d'un air maussade, lorsque le messager se fit annoncer par une femme de chambre, et qu'il entrait en trombe dans la salle à manger. La Duchesse, d'humeur sombre, leva les yeux vers l'homme essoufflé, comme s'il portait un morceau de parchemin royal... Quelle imbécillité faussement importante avaient les Coursiers lorsqu'ils apportaient une missive : toujours à songer qu'ils étaient attendus, et indispensables. Constance soupira et bougonna qu'on la dérange durant son repas.

Le Messager contourna la grande table, allant jusqu'à l'autre bout de celle-ci, et présenta le rouleau au Duc. Il le lu brièvement, leva un sourcil comme étonné puis reprit une stature froide pour souffler :

_ Il semblerait que Monsieur Stue ne désire plus nous rendre visite...

Aussitôt, Constance sursauta : Christian refusait de se rendre au Manoir, leur dernière entrevue chez le Tailleur l'avait donc, finalement, incité à l'ignorer et à se faire distant. Elle enragea, silencieusement, mais un sentiment plus fort prit le dessus. La tristesse, la déception de ne pas le revoir ici... Mais, lorsqu'enfin elle put accéder au message, elle put y lire les réelles raisons, du moins, celles mises en avant : le départ d'Agnès. Sa soeur avait donc quitté Forbach précipitamment, et il se trouvait, sans doute, fort démuni face à cette fuite de sa part. Prise de compassion tendre, la jeune femme mangea toute l'assiette présentée, refusa de cette tarte que lui proposait la cuisinière en prétextant un mal de ventre soudain, et demanda la permission d'une balade digestive...

Sitôt dans le fiacre, la Duchesse ordonna au Cochet qu'il la conduise chez le chausseur. Elle savait que la grande et fière demoiselle, libertine et coquette, ne verrait aucune objection à ce qu'elle soit son alibi : une porte donnait dans une rue commerçante, mais dans l'arrière boutique, l'autre ouverture amenait directement vers une ruelle, celle-ci conduisant dans l'arcade où trônait l'Auberge.

Se surprenant elle même d'un tel stratagème, d'une telle fougue pour rejoindre un homme qui, peut être, la repousserait de dépit face à leur dernière rencontre si houleuse et contradictoire. Pourtant, Constance sentait comme une force incroyable la pousser en avant, la forcer à marcher si vite, soulevant plus que de raison les pans de sa large toilette, pour pénétrer dans l'Auberge, essoufflée. En quelques mots discrets, on lui indiqua la chambre de l'Inquisiteur, bien qu'elle se souvienne laquelle il s'agissait, mieux valait être conventionnelle pour ne pas paraître impolie.

Elle courut dans les escaliers, s'accrochant à la rampe pour ne pas tomber en se prenant les pieds dans le tissus de sa robe, et lorsqu'elle arriva à la porte de la chambre où devait se trouver Christian, elle n'eut aucune hésitation. Sans frapper, elle tourna la poignée, s'engouffra dans la pièce et referma, derrière elle et avec grand bruit, la petit porte de bois qui grinçait abominablement. Le parquet mal ciré clama sa complainte lorsqu'elle se colla contre le bois abîmée, hors d'haleine. Constance se tenait, essoufflée et en nage, face à l'Inquisiteur, et sur son visage un abominable sourire à la voix victorieux et sournois était peint.

« Je ne peux tolérer que vous décliniez notre invitation. »
Débuta-t-elle, sa voix entrecoupée de prise d'oxygène salvatrice.

Pourtant, avant même que l'homme n'ait eu le temps de la contredire ou d'objecter, la Duchesse s'élança, fit souffrir le bois et hurler les voisins de chambrée de la reprise de tels bruits de pas, et ouvrit ses bras pour se heurter au Ténébreux Représentant de l'Eglise. Là, levant le nez, elle embrassa fougueusement de mille baisers éparpillés, le menton de l'Inquisiteur en mangeant ses mots :

« Ah... Christian... Comme tu me manques... Comme je désespère de t'avoir dans cette chambre, à côté de la mienne, au Manoir... »
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Christian Stue
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeMar 24 Fév 2009 - 21:00

Les lattes du plancher discordant avaient annoncé la belle duchesse, l’instrument s’était mis en branle pour le plus grand malheur des occupants de la modeste auberge, la robe brune de ce bois vieilli et usé n’avait de cesse de chercher un accord parfait entre ces tons, polis sous certains pas, tremblotant après des échos, ce monstre de sol était à l’agonie. Mais déjà, l’éolienne avait quitté ce tapis infâme pour atterrir tout contre son beau prince, cet inquisiteur oh combien pâle et froid, digne des plus grandes statues.
Des convulsions l’avaient agité, terribles palpitations qui avaient conquis son teint pour lui prêter des couleurs coquelicots, ses prunelles sourdes, froides, trahissaient la vive émotion qui s’emparait de son être, balayant le doux visage de la maîtresse du manoir, animées d’un fol espoir. Calme était source de raison mais qu’il était difficile de se montrer réfléchi en présence de l’odieuse Constance Edelgard ?! Comment pouvait-il seulement résister aux assauts buccaux, létaux de la belle ?
Plissements de tissus, chuintements étouffés, les menottes de l’orgueilleux s’agitèrent dans l’ombre, désireuses de stopper la progression des délicates et délicieuses compagnes, au lieu d’accomplir leur basse besogne, voilà qu’elles s’agrippèrent à la taille de la noble avec véhémence, amenant cette dernière un peu plus près, si possible, vers cette ombre noire.
Pourtant, le regard fuyant, les lèvres sèches, la voix de ce prince ténébreux demeurait glacial bien qu’agitée…

« Constance…Que faites vous ici ? Savez vous seulement…Sais-tu seulement le mal que tu me fais en venant à moi ? Désires-tu me garder en ta possession pour toujours ? Je…je ne le souhaite pas, tu ne le peux pas…Tant que tu ne m’auras pas soufflé ces mots que je désire… »

Il s’était senti défaillir durant son piètre discours, les pièces de sa pensée s’étaient disloquées et il était aisé de savoir qui de la capricieuse ou de l’austère avait l’avantage. Pour couper court à cette sensation d’infériorité, le vouvoiement reprit de toute sa force et de sa splendeur et l’enquêteur s’empressa avec rigueur et zèle d’enchaîner.

« Madame Edelgard, vous êtes la source de bien étranges maux en mon cœur. Vous y avez la plus grande place et y soufflez les plus douces brises comme les plus terribles tempêtes, mais vous voir ainsi venir à moi, faisant fi de notre dernière discussion, m’attriste et constitue une injure envers ma personne. Qui êtes vous donc pour venir ainsi me torturer et jouer de cette façon avec mes sentiments ? Qu’ai-je fait pour mériter pareille cruauté de votre part ? N’avez-vous pas lu ma lettre, n’avez-vous pas parcouru mes maux ? Je ne souhaite et je ne reviendrai pas au manoir Edelgard ! »

Vociféra la bête fauve, dévoilant au passage ces belles quenottes de porcelaine. N’était-il pas encore plus beau lorsqu’il était chamboulé ?! Il la libéra de son étau, lui tournant royalement le dos, s’accoudant à la fenêtre et rompant leur échange.
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Constance Edelgard
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeMar 24 Fév 2009 - 21:38

La sensation des mains de l'Inquisiteur contre elle, l'approchant si près de lui, sembla électriser, plus encore, les sens de la jeune femme. La Duchesse sentit son coeur s'emballer plus intensément, et elle ne sut refouler encore d'autres baisers à la fois brusques et rapides, s'enchainant à une vitesse étonnante, dans une habilité contrastée, atterrissant sur le menton et la gorge de l'homme sans distinction.

Ses chuchotements, au creux de son oreille, furent plus encore que ces mains-là, des euphorisants, et bien qu'il évoque les douleurs que sa présence pouvait engendrer en lui, Constance ne savait plus s'arrêter, et ne contrôlait plus ces élans. Oh... Elle aurait certainement put les maîtriser, mais le voulait-elle ? Bien sûr, non, la Duchesse Edelgard avait la bougeotte, elle ne savait rester en place et les secondes étaient ponctuées par un nouveau baiser.

Le souffle de Christian caressait ses tympans, elle ferma les yeux mais, sursautant lorsqu'il reprit cet emploi infâme du Vous, Constance cilla durant plusieurs instants tant les mots qui suivirent la choquèrent. Ce ton froid, cette attitude, son dos enfin ! Ne pouvait-il pas cesser ces réflexions inutiles, qui embrouillaient les sens et l'esprit, qui l'obligeaient à se montrer si distants, à être agressif, même, et à lui tourner le dos sciemment afin qu'elle stoppe ses assauts. Mais la jeune femme ne savait assumer l'échec, et pire encore, pire que son orgueil et ses caprices toujours satisfaits, Constance ne pouvait pas le laisser s'éloigner d'elle.

Un mètre, quelle distance abjecte, deux, quel périple elle devrait accomplir loin de lui... Elle se jeta de nouveau dans sa direction, de grandes enjambées et le bois qui hurla de nouveau comme un longue prière rageuse.

" J'ai lu ta lettre, Christian, je l'ai lue ! " Ses bras serrèrent de nouveau sa taille, comme il était désormais coutumier qu'elle atteste de cette posture, son front sur le dos de l'Inquisiteur. " Ne vois-tu pas dans quel état je me vois plongé depuis ta rencontre ? Vois ! " Lança la Duchesse en haussant le ton, se retirant de son contact, et d'un geste plus vif, lui imposant de se retourner.

Oh, sa force était largement inférieure à celle du jeune homme, mais la puissance de ses mouvements avait pour échos la force des sentiments qu'elle avait introduit dans ses paroles.

" Vois donc ! Je ne sais contenir mes gestes lorsque je te sais si proche. Je suis fiévreuse, ivre ! Christian ! "
Elle plaqua ses paumes contre les joues de l'homme et se hissa sur la pointe des pieds. " Vois donc ! " Lui répéta la Duchesse, comme s'il n'avait pu comprendre son discours une première fois.

Sans lui laisser de répit, la voix plus rauque d'avoir perdu son souffle avec toutes ses phrases et ses mouvements brusques, Constance attrapa la main du Représentant de Dieu, et lui dicta son geste, emportant la paume de celle-ci contre son sein gauche.

" Vois donc... " Fit-elle à nouveau avec moins de force, comme désemparée. " ... " Elle ouvrit la bouche un instant, mais rien ne sembla s'en échapper. Pendant plusieurs secondes, la Duchesse Edelgard resta muette et son visage n'indiquait qu'un mélange de plainte et de supplique. " Tu hantes mes nuits, mon coeur, sens-tu ses battements féroces ? Je ne sais m'endormir sans penser à toi... et à l'espoir de nos rencontres, je suis possédée, Christian. Ne me laisse pas me languir ainsi, je dépéri sans ta présence. "

Au Diable sa venue au Manoir, au Diable les lettres, les disputes ! Constance ne savait désormais plus qu'approuver ce qu'il dirait, suspendue à ses lèvres comme on se tient au seul fil d'une Moire.
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Christian Stue
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeMar 24 Fév 2009 - 23:30

Ils avaient leur code, leur langage, leur jardin secret et dépérissaient l’un sans l’autre. A ses murmures ostentatoires d’affection et de regrets, elles répondaient par complaintes et suppliques et lui offraient de ses étreintes dont elle seule avait le secret. Entendait-elle les inspirations qu’elle provoquait de part ses intonations passionnées ou par le moindre de ses touchers ?!
Monsieur Stue ne pouvait sonner la retraite et ne pouvait se soustraire décemment à son influence, il était sa proie, sa victime, son jouet. Sans pitié, la duchesse lui imposait l’affrontement, la bataille ne serait que plus rude et sanglante ! Sous les incitations de la belle, la main du sombre inquisiteur se posa contre ce sein gauche, éveillant ses appétits d’homme et ce pourpre qui s’alliait si bien à ces adorables joues, elle lui arracha même une vive exclamation. Terriblement crispée, la paume de cette main se contracta légèrement sur l’étau de tissu qui emprisonnait ce succulent bout de chair, lui imposant de troublants contacts alors que l’enquêteur subissait les déclarations ferventes de Constance. Sentait-elle l’empreinte brûlante de ces quelques doigts qui avaient gravi ce mont lacté en parti découvert ?
Lui, s’attachait à son discours, à son regard mais ne pouvait nier l’écoute de ses battements de cœur.
La surprise et la déception se joignaient, ils avaient pour origine les mots de l’épouse du duc.
Leurs entrevues s’accompagnaient toujours de cette communication particulière et possédaient ce caractère éreintant qui les poussait à la faute.
Le front de marbre de cette statue se posta tout contre celui de cette Eve, les murmures se déroulèrent dans des roucoulades emportées, passion, désir, amour, jalousie n’étaient que des composantes vitales de leur relation et ils étaient présents de nouveau.

« Constance…Cesses, je t’en prie…Cesses…Je n’en peux plus… Tu ne peux me promettre ce à quoi j’aspire et tu ne le sais que trop. »

L’alvéole de chaleur formée par sa main disparut, s’évapora, pourtant bientôt l’homme prenait possession de chacune des mains de la duchesse et redoublait d’efforts dans son discours. La placidité de son front se voyait animé d’une ride, ses traits s’étaient tendus, crispés sous la douleur et il lui soumettait ces simples mots « époux, duc, mariage ».

« Tu es folle…Constance, c’est insensé…Je t’aime, tu le sais ! Mais…tu ne peux me promettre que je serai le seul à régner sur ton cœur ou que tu ne me feras pas souffrir, tu ne me peux me promettre qu’il ne touchera plus et que je serai à toi, à toi seule, et, surtout tu ne peux me souffler les mots que j’attends.
Je suis terriblement jaloux, jaloux de ne pas t’avoir connu avant…
Que dirait ton époux en te voyant ? Que dirais-je au duc ? Tu es mariée et personne ne peut défaire ces liens ! »


Tirade du désespoir, les lèvres de Christian s’appliquèrent avec dévotion sur le front de la belle comme une bénédiction ardente mais déjà les yeux humides, les joues rouges, sa bouche gourmande dévalait ses tempes pour croquer ses joues avant de se retirer honteuse. Il baissa les yeux avec déshonneur…

« Constance…J’ai songé à te rendre jalouse mais je ne peux m’y résoudre…Ce serait un mensonge de te dire que je ne pense pas à toi ou que je n’ai pas espéré que tu viennes…Mais je ne peux pas lutter contre ton époux… »
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Constance Edelgard
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeMer 25 Fév 2009 - 0:48

Tous les mots que pouvait prononcer Christian résonnaient sur les tympans de la Duchesse, s'engouffrant dans son esprit avec échos, et venaient heurter avec violence son coeur, comme autant de lames la transperçant. Il devenait de plus en plus délicat pour la jeune femme de contenir ses tremblements, à mesure que le ton de l'homme baissait et se faisait plus à vif. Il était désormais inutile de nier la douleur, plus pénétrante que n'importe quelle souffrance physique, qui emplissait tout son être, Constance était esclave des syllabes qui sortaient de la bouche de l'Inquisiteur, elle les buvait comme on aspire le plus aigre des sirops, coulant dans sa gorge comme un acide.

Ses entrailles brûlaient, tant par leur proximité, qui avait toujours cet effet ardent sur son être, que par les douleurs agressives d'une situation qui ne faisait qu'empirer de seconde en seconde. Avec quelques ingrédients choisis, Constance s'imaginait une circonstance toute autre, tellement plus appréciable, ou du moins, où les facilités de deux êtres l'un contre l'autre dans cette chambre à l'Auberge... Mais qu'il était pénible de songer à tout ceci, alors que la Duchesse se retrouvait dans l'impasse.

" Que dois-je faire... "
Murmura-t-elle, alors que les lèvres de Christian s'enfuyaient déjà, ayant sans doute dépasser cette limite qu'il réussissait à s'imposer, là où la jeune femme ne pouvait maîtriser aucun de ses gestes rendus maladroits par la tension, palpable. Que devait-elle faire désormais, alors que tout était exposé, que les cartes de chacun étaient sur la table. Il avouait sa faute, il l'aimait ! Il avouait ses défauts et les concessions qu'il n'était pas disposé à appliquer, que devait-elle faire désormais que tout était annoncé ? Constance se sentait perdue...

" Je ne peux demander conseil qu'à toi, et nous sommes dans cette même Galère. " Elle chercha des yeux son regard fuyant, honteux, et en prit possession en ramenant d'une main son visage contre le sien. " Dieu lui-même ne peut répondre à mes questions, qui le peut donc ?! " s'égosilla-t-elle dans un souffre éploré.

Se sentant défaillir, à l'image de son compagnon, la Duchesse prit appui sur l'Inquisiteur pour ne pas chuter.

" Devrais-je me montrer fautive de ce que le temps a imposé, de ta venue si tardive, de mon mariage et de ce coeur que je ne sais comprimer ? " Ses doigts se crispèrent sur les joues de Christian. " Qu'il en soit ainsi ! " Fit alors Constance, d'une voix vive. Mais son timbre se perdit de nouveau en quelques soupirs plus doux où le désespoir s'insinuait.

" Dicte-moi tes conditions, ordonne-moi mes agissements, impose-moi tes choix, que je n'ai plus à te souffler autant de maux ! " Sur la pointe des pieds, la Duchesse Edelgard ne sut contenir un baiser qui s'échappait des lèvres du Ténébreux, comme l'opium si suave dont elle se délectait et dont elle était dépendante. Qu'il serait délicieux de n'avoir qu'à appliquer ses mots, passive poupée, qui n'ait plus à songer aux douloureux choix qu'incombait de cette situation.
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Christian Stue
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeMer 25 Fév 2009 - 12:18

Bien que craintive, Constance se montrait comme à son habitude audacieuse ! Le fruit de ses lèvres tremblantes était des plus délicats, elle s’offrait à lui gracieusement, délicatement, se chargeant néanmoins de l’initiative !
La duchesse anima de ce baiser son bel inquisiteur qui ne tarda à s’emparer de ces gourmandises goulûment, assoiffé de ces friandises qu’elle lui offrait avec tant de véhémence ; certains s'en seraient même pâmés d'émoi à la dévorer comme il le faisait.
N’était-elle pas docile, appliquée, toute dévouée à sa besogne ? Cette statue d’albâtre, de marbre froid, fondait comme cire sous ces doigts
Sensation enivrante, tout autant que le parfum de sa peau, que la saveur de ces lèvres. Il se sentait grisé, elle le façonnait selon son bon vouloir. Des soupirs scandaleux trouvèrent le chemin de ses lèvres alors que cette reine de volupté avait retrouvé ses quartiers tout contre son prince, sentait-elle l’étau possessif de ses bras, les caresses subtiles de ses mains ?

« Oh Constance… Souffles moi juste que tu m’aimes… Ne me demande pas de t’imposer une conduite… Tu es maîtresse de mon cœur, de mon corps et de mon âme, prends en soin car je ne saurai supporter d’autres blessures…J’ose croire que je t’en ai faite quelques unes, mais ces décorations terribles sont autant de marques de mon affection…Laisses moi les panser et me racheter… »

Cascades de baisers qui dévalèrent le galbe de son cou, ciselant à merveille son teint de porcelaine, mains capricieuses qui cherchèrent à la dévêtir de façon malhabile, il oscillait entre passion et tendresse. Ce Pygmalion puisait l’inspiration auprès de cette muse, au sein de sa bouche, y tirant paroles de vérité et autres soins tandis que ses menottes dévoilèrent les courbes harmonieuses de ces deux épaules lactées, renforçant un peu plus un décolleté déjà garni.
Les billes d’encre noire humides revinrent capter le regard chocolat de son amante, lui demandant un consentement tacite, il déversa au passage quelques paroles, baume enjôleur qui trahissait son envie, sa joie et son amour pour elle.


« Constance, saches que tu es tout pour moi… J’ai peur que tout ceci ne soit qu’un rêve, une chimère détestable qui se jouerait de moi. Toutes mes espérances sont à toi, tu es mon rêve… »
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Constance Edelgard
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeMer 25 Fév 2009 - 21:24

Si Christian avait l'impression de n'être que du marbre sous les doigts artistes du Sculpteur, Constance ne pouvait plus assurer sa volonté sur ses membres et sur ses gestes. Jusqu'à cesser toute maîtrise de sa respiration, qui se hâtait, se précipitait sans qu'elle n'y puisse plus rien, s'emballant sous les baisers conséquents et gourmands de l'Inquisiteur. Qu'il était désormais enchanteur de se laisser contrôler de la sorte, l'homme paraissait ne plus pouvoir se résoudre à ce masque de froideur qui souvent habitait son visage.

Il lui offrait mille caresses, la Duchesse s'étonnait même qu'il se montre si goulu, si audacieux, lui qui souvent habillait d'un rouge soutenu ses pommettes dès qu'elle se faisait plus féline, dorénavant, il était l'instigateur de ses hausses subites de température. Les pupilles de la jeune femme se faisaient plus rondes, et elle sentit ses reins se crisper lorsqu'elle s'étonna de sentir l'air frais de la pièce sur ses épaules, faites nues par les gestes avides de l'Inquisiteur. Constance se mordit les lèvres, introduisit ses doigts jusqu'à la veste de son amant, et chercha frénétiquement à la retirer. Mais l'empressement n'était jamais la manière assurée d'arriver à ses fins rapidement, et leurs gestes mêlés ne donnaient rien de convainquant.

La Duchesse Edelgard, comme souvent son attitude le prouvait, ne savait se laisser mener trop longtemps, et se dégagea des étreintes du jeune homme pour avoir une liberté totalement de mouvements. A la hâte et avec des regards gloutons, Constance dévorait de ses prunelles brunes les doigts qu'elle employait à dévêtir l'Inquisiteur, d'abord faisant tomber sa veste sombre, puis s'attaquant un à un aux boutons de sa chemise. Son coeur battait de plus en plus, elle pouvait ressentir également les battements du Représentant de l'Eglise, contre ses paumes, lorsqu'elle s'accordait quelques caresses, sources de frémissements et de suffocations.

" Je te laisse te racheter... Volontiers... " Fit-elle d'une voix éraillée par l'émotion et la chaleur de cette proximité, de ces gestes si lourds de conséquence. Tout se mêlait en elle, les plus vils sentiments l'assaillaient, de la culpabilité, noyée sous l'excitation d'une telle scène, et les sentiments puissants à l'égard de Christian.

" Tu sais très bien toute l'affection que je peux avoir pour toi, toute la folie que tu fais naître, toute l'obsession que tu as instauré dans mon esprit, tout l'amour dans mon coeur... " Vint-elle souffler alors, se rappelant parfaitement les mots que l'homme attendait d'elle. Pouvait-elle se résoudre à prononcer le discours des amants, si délicat et pourtant irréversible, qui la ferait passer, en quelques secondes, de l'état de femme à celui de maîtresse, ingrate envers son époux, déshonorée, mais comblée ?
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Christian Stue
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeJeu 26 Fév 2009 - 11:54

Respirer était devenu un exercice des plus difficiles, heureusement l’odieuse duchesse ne rechignait pas devant la tâche et ne manquait pas d’ingéniosité pour insuffler l’oxygène manquant à Monsieur Stue. La capricieuse avais mis à bas la veste sombre de l’inquisiteur et déboutonna à tâtons cette chemise claire. Il la stoppa dans son entreprise, arrachant ses mains au vol et se libérant des plaisantes brûlures qu’elle provoquait. Après l’art du secourisme, elle osait les mots. Mais où s’arrêterait-elle donc, voulait-elle le faire défaillir ? Ces lèvres pulpeuses, charnelles, désirables étaient instigatrices de tant de maux et de bonheur à la fois. Voilà que Christian la pressait, ses mains entrelacées à celles de son aimée la conjuraient de développer ses propos, son regard n’était plus que suppliques et comme pour ajouter un argument de pois à cet attirail muet mais garni, il lui souffla…

« J’ai besoin de l’entendre…Constance, rien qu’une fois, qu’une simple fois… Dis moi cette affection, contes moi cette obsession et déclares moi ton amour…Jures moi que …tu m’aimeras toujours et que ton amour à jamais ne se fanera… »

Tension pesante, murmures ravageurs, sensualité non équivoque, que répondrait-elle face à ces paroles ? N’avait-elle pas déjà mis un pied dans ce territoire sauvage qui l’appelait ? Promettrait-elle d’être toute à lui pour le meilleur comme pour le pire ? Répéterait-elle le même discours que celui soufflé lors de son mariage ? Oserait-elle pareil affront ?
Madame Edegalrd n’en eut pas l’occasion, l’on toquait à la porte dans de faibles à-coups, prémices d’une dure réalité, l’enquêteur ne s’éveilla pas de suite, insistant de orbes noirs pour une réponse imminente. L’attente fut à son goût trop longue et déjà les mains diaphanes et froides de l’orgueilleux quittèrent en silence les menottes délicates auprès desquelles il s’était réchauffé. Il n’y avait plus un bruit, il rompit l’échange de leurs regards alors que les sollicitations à sa porte redoublaient. Avait-on découvert la supercherie de la belle, était-ce la petite Lison qui avait adopté la fâcheuse tendance à les interrompre lors des moments-clés de leur relation ?
Peur absente du regard de l’inquisiteur, il occulta ses perles sombres derrière des mèches folâtres et débuta dans une résignation des plus absurdes à refermer les boutons qu’elle avait si soigneusement défait. Une nouvelle fois, elle le décevait. Sa désillusion ne fut pas si éloquente qu’à l’accoutumée, il ne la cribla pas de reproches, la bise glacial qu’il savait instaurer le fit pour lui. Puis comme pour se convaincre lui-même, il ajouta poliment sans nul regard.

« Il me faut répondre. Demeurez dans l’ombre. »

Sans plus de cérémonie, l’ombre se dirigea vers la porte, décidée. Il ne l’ouvrit qu’en partie mais nulle agitation ne trahit ses traits. C’était une fausse alerte, on lui remettait une lettre de l’inquisition puis le bambin qui l’avait porté, disparut Sans refermer celle qui aurait pu être à l’origine des pires craintes, il ajouta à l’adresse de Constance.

« J’ai besoin de repos, j’ai bien entendu votre demande madame, j’y réfléchirai. »
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Constance Edelgard
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeVen 27 Fév 2009 - 1:51

Tout semblait vouloir séparer les deux amants. Les caractères bien différents et opposés des deux jeunes gens, les éléments, les affiliations, les passants... Il semblait à Constance que les silences ou les mots allaient à son encontre, toujours, qu'elle était fautive de parler trop promptement, et que, lorsqu'elle hésitait ou restait muette, les événements étaient trop accélérés pour qu'elle en soit grandie. Voilà donc qu'elle écoutait les mots de l'Inquisiteur avec la douloureuse sensation de n'avoir qu'à ouvrir la bouche, avec le risque immense de lui déclamer son amour, de le hurler trop fort ou de chuchoter trop peu, et qu'il en reste déçu quoi qu'il arrive.

Comme la crainte de toujours le blesser, en n'importe quelle situation, qu'elle soit sage ou déraisonnée, qu'elle se montre tendre ou brusque. La Duchesse craignait ses réactions, et voulait, plus que tout au monde, prolonger cette ardeur dans ses yeux, ce sourire et avoir, à loisir, la chance de caresser ses mèches sombres. Pourtant, alors qu'elle allait ouvrir la bouche, déjà, la réalité vint la frapper avec violence, et dans un désespoir insupportable, elle découvrir les mots de Christian, qui paraissait plus froid encore qu'à l'accoutumée. Elle l'avait déçu, encore, elle ne s'était pas faite assez rapide, elle avait douté et hésité dans ses mots, elle avait cherché un timbre adéquate. Peut-on simplement hurler l'amour pour qu'il soit, Constance aurait aimé y apporté toutes le formes qu'une once romanesque et idéaliste lui avait dictées.

Désormais, le masque de glace de l'Inquisiteur ne la regardait plus, ses yeux ne la dévoraient plus, ils étaient fuyants, désenchantés, et la blessure de ce changement de comportement l'emporta de nouveau. Elle était condamnée à toujours le rendre mécontent, insatisfait... Et ses yeux s'agrandirent sous cette évidence.

Il... La congédiait. Comme la conclusion de toutes leurs rencontres, Constance se voyait mise au dehors de cette chambre, de ce coeur, froidement. Elle resta désarçonnée, et sa bouche s'ouvrit sans qu'elle ne prononce le moindre mot. Christian ne la regardait plus, il se montrait aussi austère qu'un Comte anobli, et Constance en souffrait, elle peinait à comprendre ce qu'elle avait à faire, alors que n'importe quel comportement lui était décevant, chaque fois.

« Je puis vous assurer que vous décorez fort bien cette poitrine, d'insignes douloureuses, Monsieur. »
Siffla-t-elle alors, amère, lui rappelant les murmures qu'il avait eu.

Avait-elle succombé aux attraits d'un homme au caractère trop changeant, tempétueux et plus capricieux qu'elle encore ? A ne jamais se montrer satisfait, qu'elle soit chienne ou religieuse ? Mais Constance n'appréciait pas qu'on se joue d'elle, elle aimait savoir où elle allait, gouverner ou du moins, ne pas se laisser maîtriser. Et la douleur qui frappait son coeur, de cette déception dans les yeux de son amant, et l'ardeur qui avait brûlé son âme, le firent s'animer d'une profonde activité. La Duchesse fit quelques pas qui claquèrent sur le sol endiablé, plaqua la porte qui grinça et vibra violemment en se refermant, et s'imposa entre le mur et l'Inquisiteur, malgré sa petite taille.

Sans le laisser protester, Constance sut positionner ses paumes avec impétuosité sur le torse de l'homme, dont la chemise était de nouveau boutonnée, et dicta à son corps le recul, forçant sur ses bras avec une puissance pourtant faible pour une femme. Elle revendiqua ensuite les pas qui suivirent, imposant à l'homme sa cadence, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus reculer : ses cuisses venaient de heurter un petit bureau où, sans doute, il avait écrit le manuscrit porté par le Messager le matin-même.

Une seconde pression et Christian perdit l'équilibre, et la Duchesse lui soumit la position assise, alors qu'elle s'immisçait entre ses jambes. Elle n'avait aucune envie d'être de nouveau mise à la porte, comme il aimait à le faire : n'avait-il pas conscience que sa patience avait des limites, et qu'elle se cachait déjà bien des défauts qu'il pouvait avoir, masqué par l'amour qu'elle lui portait ?

« Aimerais-tu que toujours je te rejette, que toujours je remercie ta venue pour ensuite te congédier comme une vulgaire servante, aimable compagnie que l'on peut éconduire sans mal lorsque l'envie n'est plus ?! » Gronda-t-elle, avant que son timbre ne redevienne plaintif, comme il avait été peu de temps avant.

Ses yeux n'exprimaient plus l'amertume, mais la détresse et le désespoir d'avant, elle implora :

« Ne me chasse pas ainsi, ne me jette pas dehors, tu brises mon coeur à chaque révocation. » Ses doigts reprirent le chemin du tissus qui revêtait l'Inquisiteur, détournant peut être son attention, alors que Constance lovait son nez contre le cou de l'homme.

« Tu n'ignores plus l'amour que as éveillé en moi ; te joues-tu de mes sentiments par vengeance des contraintes que je n'ai pu choisir, pour me punir de ma situation d'épouse ? » Déjà, les premiers boutons de cette chemise révélait la peau blanche du Représentant de l'Eglise, et les épaules nues de la Duchesse leur répondait avec appétit, tant elle était proche.

« Il n'en fut pas toujours ainsi, mais alors que je ne trouvais en toi qu'une simple distraction à cette vie monotone que je mène, voici que ne peux plus nier mes sentiments. Je t'aime. Je t'aime Christian, et je ne peux plus, je ne veux plus me passer de toi. Je te veux à mes côtés, quoi qu'il arrive. »
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Christian Stue
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeDim 1 Mar 2009 - 13:58

La satisfaction s’était emparée de ses traits, masque séduisant, il était rayonnant. Ses yeux plus vifs, plus tranchants, plus francs, se perdaient dans les prunelles chocolat de la belle et lui susurraient dans une troublante quiétude qu’il était tout à elle, ses mèches s’organisaient autour de la figure de cet ange dans un désordre savant, ce teint d’albâtre qui était à l’origine de son aspect austère s’était paré de quelques couleurs, et un sourire confiant ornait ses lèvres dans la promesse d’un amour éternel. Positionné au creux de son amant, les bras de l’homme empoignèrent sa taille à la manière du code qu’ils avaient établi et lui volant un baiser léger, éphémère, dictature du silence, il reprit la parole. Vaporeux et béat, ses mots trahissaient l’état de grâce qu’il venait d’atteindre, une joie sourde emplissait son cœur, il n’y avait qu’elle qui comptait à présent.

« Oh Constance… Si tu savais comme j’ai attendu… J’ai tant espéré de te voir souffler ses mots… Tu m’obliges à toujours me parer de cette froideur qui assèche mon cœur, je suis tout à toi, tu règnes sur mon être, toi seule domines mon cœur… »

Il délaça sa terrible étreinte pour se saisir d’une menotte blanche et délicate de cette colombe, déposant l’aile de cet oiseau de paradis sur son cœur, elle dut écarter les rideaux nacrés de sa chemise pour s’emparer et saisir le galbe de ce torse de marbre. Paume contre paume, il la guidait et lui indiquait la localisation des tambours qui martelaient avec ardeur sa poitrine. Murmures terribles que ce contact lui provoquait, il ajouta…

« Entends-tu mon cœur ? L’entends-tu chanter pour toi ? Je t’ai causé bien des maux, je t’ai fait souffrir…. Je ne nie pas mes défauts, j’en porterai la croix et réparerai mes fautes. Je céderai à tes caprices… Du moins en partie… »

Cette dernière phrase s’anima d’une taquinerie alors que sa main libre voguait de la crinière de la voluptueuse à sa joue sans se lasser. A tâtons, son visage s’approcha, tout en maintenant ce lien électrique, cette tension qui existait entre eux, ses lèvres redessinèrent bientôt les contours de cette bouche aux saveurs frugales, s’apposant avec délicatesse, besoin d’apprivoiser et de réaliser qu’ils étaient en train de commettre un crime abject envers Dieu et les hommes. Reprenant son inspiration avant d’attaquer avec plus de véhémence, il lui souffla…


« Je t’aime tant… »

Déclaration explicite de ses sentiments, pouvait-on synthétiser en si peu de mots la flamme d’une passion ? Il redoubla d’efforts dans ses baisers et déjà ses mains cherchaient à défaire le corset de la duchesse, tout accaparé dans son entreprise de la découvrir complètement.
Il y parvint au prix de moult efforts, Christian ne ménagea pas sa peine mais déjà la peau lactée se dévoilait avec plus de précision et la vue de cette poitrine généreuse, offerte, causa d’innombrables rougeurs au garçon qui regagna en timidité. Il préféra fuir du regard cette partie de sa belle et la serra tout contre lui en silence…
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Constance Edelgard
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeDim 1 Mar 2009 - 23:53

Malgré qu'au dehors on puisse être persuadé qu'un vent froid sillonne les rues et les allées, malgré que la température soit si basse à l'extérieur de l'Auberge, et sans doute, malgré que l'âtre de la pièce principal cherche à réchauffer les quelques tables occupées en cet instant, il régnait, dans la petite chambre louée par l'Inquisiteur, une chaleur anormale et presque surnaturelle.
Comme l'aveugle développe des capacités étonnantes, Constance avait clos ses paupières et cette cécité soudain lui avait ouvert des portes encore inconnue, dans cette atmosphère électrique qui s'était installée.

L'air de cette chambre vint caresser la peau de la Duchesse, à mesure que le tissus s'amenuisait, et se laissait retirer non sans résistance, sa poitrine et ses côtes furent libérées de leurs écrins fermement serrés, et lorsque son bustier enfin fut au sol, que les derniers centimètres d'étoles furent évincés, la jeune femme eut alors un sourire des plus charmé. Malgré qu'elle ait les yeux fermés, elle devinait aisément le regard sombre de son amant, qui, profitant des obstacles désormais au sol, pouvait à loisir découvrir son buste dénudé, les galbes et les grains de beauté qui en faisait le relief. L'imaginer ainsi, la contemplant, rendait la Duchesse Edelgard altière et noble, alors qu'elle s'était bien souvent projetée dans cette situation sans oser réellement y croire.

Elle avait rêvé plusieurs fois d'une leçon d'esquisse, le fusain de Christian caressant le papier gaufré alors qu'il croquait sa poitrine et ses hanches, elle l'avait vu dans son songe, rougir d'observer furtivement son corps mis à nu. Mais aujourd'hui, tout ceci était bien réel, et malgré qu'elle devine quelques couleurs sur les joues du jeune homme, Constance savait qu'il était ivre, ivre de pouvoir, sans retenue, aposer comme bon lui semblait, paume ou lèvres, sur sa peau rosée.
Il la serra contre lui, et sans ouvrir les paupières, la Duchesse put laisser voguer ses mains contre le torse de l'Inquisiteur, dans des effleurements qu'elle n'aurait sans doute jamais cru réalisables...

Car il fallait bien avouer que, bien qu'elle ait tout mis en oeuvre pour arriver à ses fins, tantôt avec succès, tantôt avec infortune, elle n'avait pas songé que tout ceci puisse réellement se dérouler. Elle avait craint le départ de Christian tant de fois, elle avait estimé qu'il la détesterait bien avant, et même, qu'elle se serait fait découvrir par le Duc...
Ah... Désormais, Constance avait pour elle seule, la carte de ce paysage dont elle devinait chaque forme au toucher, ses sens mis en exergue par sa position d'aveugle éphémère. La taille de l'Inquisiteur fut investie de ses mains, ses avant bras le touchaient subtilement à chacun de ses mouvements, et elle sentait sous ses paumes, les frissons qui parcourait son amant à chaque caresse.

Mais Christian semblait s'être renfermé dans une pudeur touchante, il la serrait contre son sein sans oser la contempler... L'orgueil, la tendresse et l'audace de la Duchesse ne purent tolérer ceci, et elle s'écarta de lui, ouvrit les yeux pour l'observer en souriant malicieusement... Il n'était pas l'heure aux timidités ou aux craintes, et elle s'attendrit de cette pureté retrouvée, avant de lever l'une de ses mains vers son visage.

Il pouvait endosser le rôle de jeune homme comme celui de séducteur en quelques secondes, Constance ne put que mordre sa lèvre de le trouver aussi charmant, en jubilant de ne l'avoir que pour elle, désormais, et elle ne laissa pas sa main sur cette joue emprouprée trop longtemps. Déjà, ses doigts s'alliaient pour faire tomber les dernières barrières de tissus, ce pantalon qu'elle avait déjà tenter, en rêve, de réduite à néans... Il ne fallait pas croire les Duchesses comme étant des rêveuses chastes... bien au contraire...

Bientôt, elle put laisser glisser l'étoffe sombre sur le parquet, témoin peu innocent, et étirer ses lèvres dans une expression à la fois ingénue et fauve, mélange improbable mais réalisable sur le visage de Constance.
Elle sentit la chaleur de son corps monter derechef, et ne sut résister aux lèvres qu'il semblait lui tendre, l'embrassant avec ferveur, s'emparant de cette bouche avec boulimie, sans pouvoir cesser. Alors qu'elle manquait d'air, elle dut se résoudre à laisser libre son amant, prit une profonde inspiration mais ne fut pas longtemps rassasiée. Savoir désormais l'Inquisiteur sur le point de rivaliser avec Adam la rendait ardente, et la Capricieuse Duchesse frémissait d'impatience comme une enfant à qui l'on présente une friandise.
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Christian Stue
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeLun 2 Mar 2009 - 20:51

La nudité était son nouveau drapeau, bâti dans l’albâtre, l’ivoire de sa peau luisait sous la pâle lueur du jour, dévoilant ses attributs masculins avec splendeur dans la pudeur. Un torse bien sculpté s’offrait à elle, des membres délicats et bien proportionnés, une virilité digne de ce nom qui n’était qu’un marqueur de plus de son violent émoi.
A l’oxygène que la duchesse se donnait tant de peine à lui insuffler, il répondait par des soupirs lascifs et parfois même de vives exclamations. Peu habitué à se trouver en tenue d’Adam en si bonne compagnie, il ne résista pas longtemps à mettre à bas les dernières barrières de tissu de la belle : sa jupe, ses bas et ses escarpins se nichèrent dans l’un des recoins de la pièce et disparurent dans une folle célérité. Ses yeux incisifs, trempés dans l’encre noire tâtonnèrent avec précaution sur son corps, Monsieur Stue la zieutait à la dérobée dans une incroyable pudeur, une timidité à peine voilée mais une envie certaine.

« Mon ange…Tu es si belle… Je…Laisse moi t’admirer… »

Bredouillant ses quelques mots, justification de sa conduite, Christian put à loisir se plonger dans la contemplation de cette pécheresse, tentation incarnée qui avait revêtue sa tenue d’Eve. N’était-elle pas appétissante, la chair tendre et grasse, les formes onctueuses et suaves, un délice dans la fleur de l’âge ? D’une main légère et pionnière, il dépassa les frontières pour dévaler les pentes d’une gorge gracile, esquisser le contour de monts voluptueux de ses doigts fins et élancés avant de l’apposer sur le bas ventre de Constance. Puis dicté par une subite envie, il s’imposa maître de la situation, ses lèvres vinrent flatter la coupe délicate de ce cou, suivant les chemins sinueux de ces veines si bleues alors que ses mains saisissaient à merveille le contour de ses flancs. Sa bouche se piqua de cette fantaisie et de témérité pour se lancer à l’assaut de cette poitrine riche et opulente. Sa langue serpentine creusa des sillons ardents sur le satin rosé de sa peau, titillant l’extrémité, le sommet de ces effroyables monts, à mesure de ces basses actions inavouables, ses mains remontaient ses courbes pour venir se perdre à même son cou et dans sa crinière de lionne. Mais le fauve n’en avait pas fini avec cette gazelle, plongée dans sa besogne, sous couvert du manteau de ses mèches sombres, il se lassa bientôt de ces seins nobles et fiers pour partir à la découverte de ce ventre si plat auquel il fit subir bien des sévices.
Les murmures étaient légions et ils répétaient son prénom et des « Je t’aime » à foison. Sa bouche insatiable de la peau de la jeune femme s’attarda sur ces grains de beauté dont l’un placé à l’intérieur de sa cuisse qui fut la cause de bien des soupirs. Echauffement de peaux, éveils des sens, elle fut la cible de ses mains, nulle once de sa peau n’échappa aux bons soins de ces doigts de fée, et ses formes furent pétris, façonnées avec ardeur.
L’ombre regagna finalement la bouche de son aimée et alors qu’ils se perdaient dans des échanges buccaux infâmes, il se stoppa, cherchant son regard, un accord, un geste…
Bientôt leurs corps ne furent plus qu’un…
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Constance Edelgard
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeMer 4 Mar 2009 - 20:11

L'Eternité entière ne fut pas assez immense et infinie pour décrire la sensation de plénitude qui avait gagné chaque veine de Constance, toute notion de temps s'était éteinte alors qu'elle avait été gagnée par les tendresses de son amant. Concrétisation d'un amour fautif et mesquin, nul ne pourrait dès lors déclarer qu'il vivait avec des regrets. Des remords, peut être, mais alors qu'ils reposaient désormais, tous deux, sur le sol qui avait bien des fois hurlé sa complainte alors que les deux jeunes échangeaient leur pacte amoureux, aucune d'entre eux n'eu d'autres songes que ceux des bienheureux, que ceux des amants...

La Duchesse avait perdu son statut de tentatrice invulnérable, et l'Inquisiteur avait cessé d'être un Représentant de la Foi intouchable, désormais, ils étaient l'un et l'autre lié par des parfums et des promesses plus grandes encore que quelques déclarations volées ou des discours attendrissants. Constance avait goûté au Fruit Défendu, rompu tout contrat solennel de fidélité et avait accomplit les oeuvres de plusieurs semaines d'une obsession ravageuse qui l'avait torturée et ravie.

Comme le sommet d'un pic qui semblait jusque là inaccessible, comme une ligne d'horizon dont on se saisit, ou d'un rêve que l'on touche du doigt, la Duchesse Edelgard caressait la peau nue et chaude de son compagnon, étendu sur le dos sur le parquet mal ciré, ses boucles noires encadrant son visage angélique comme une aura étonnement lumineuse. La scène, idyllique, rappelait ces tableaux commandés aux Maîtres, relatant en quelques traits, les délices passés et adultères de Mars et Vénus, dans une quiétude proche d'une Trinité.

Une fine couverture, pardessus de ce lit qu'ils n'avaient pas martyrisés, couvrait désormais le bas de leurs corps, alors que la Capricieuse, allongée sur le ventre et appuyée sur ses coudes, couvrait encore Christian de caresses affectueuses, distraites mais sincères, comme si désormais son empreinte restait tatouée sur la peau claire de l'Inquisiteur.

Aucun sentiment coupable ne venait entacher son esprit, tout embrumé de ces notes aphrodisiaques engendrées par leurs ébats, elle se trouvait au contraire, dans un état de grâce éthéré et aérien, ses yeux noisettes n'exprimant qu'une mélange flou de calme et de tendresse profonde. Les mots, désormais, ne semblaient plus être nécessaires, mais la Duchesse, en levant les yeux, put épier l'écartement des rideaux, et la trouée timide d'un rayon de soleil...

« Nous irons tous deux en Enfer, Christian... » Souffla la jeune femme, alors que sa voix n'était en rien celle des remontrances, des accusations et des reproches. Bien au contraire... Elle souriait, et son timbre aurait été le même qu'une plaisanterie légère, qu'un mot doux. Comme une attestation de ce à quoi elle pouvait renoncer par amour pour lui. Sans que cela semble l'effrayer ou lui ôter l'espoir propre aux Chrétiens.

« Il doit être tard... »
Ajouta-t-elle, rêveuse, sans chercher cependant à trouver la réponse à son interrogation, et en se penchant pour quémander un baiser. « Je suis sure qu'il est plus de quatre heures. Peut être cinq. » Rien ne semblait l'effrayer : ni son retard, ni son alibi, ni ses mensonges, ni l'avenir. Constance, comme une enfant, se préoccupait uniquement de ce qu'elle choisissait, et désormais, Christian avait ses attentions et ses pensées.

D'un geste leste, elle souleva le dessus de lit léger qui cachait leur nudité, se contorsionna pour s'enfuir dans les méandres sombres de cette couverture, afin de déposer un baiser, vif et espiègle, sur l'aine de son amant. Lorsqu'elle refit surface, son visage exprimait l'enthousiasme tendre et candide des enfants, alors que ce baiser n'avait rien de naïf. Après un regard alangui, la Duchesse vint se placer sur le flanc, contre le corps de l'Inquisiteur, et posa sa main sur son coeur, le sourire aux lèvres.

« Restons toute la vie ainsi... » Murmura-t-elle comme un vœu que l'on ne peut révéler.
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Christian Stue
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeJeu 26 Mar 2009 - 20:45

Leur forfait consumé rimait avec gage de félicité. L’éternité ne possédait plus ses accents de rêve, naïfs et vulgaires, mais s’était vu démystifiée, accessible l’espace d’un court instant. Et, ce vœu pieux et louable qui s’était exprimée avec tant de facilité, constituait l’écho sincère de deux cœurs battant à l’unisson. Des fruits de l’orgueil et des préjugés, des masques, des mesquineries et de la société, ils avaient émergé, il la chérirait, elle le comblerait, et, tout deux ne vivraient que l’un pour l’autre à l’abri même de leur vie respective.
Qu’il était bon de la savoir au creux de ses bras, de la sentir s’appuyer contre sa personne, présente et omnipotente, généreuse et aimante, le sourire aux lèvres, ce sourire qui le ravissait et qui le faisait se sentir chanceux de posséder le cœur de l’être aimé. Oh non, jamais, il ne se lasserait, il le promettait ! N’était-il pas encore fébrile, tremblant face à cette belle enfant ? Il frissonnait de leur nudité, de ces attentions et rougissait encore telle une fillette.
Les quelques mots de ce songe qu’elle formulait, furent prononcés de nouveau mais par cette voix masculine, à la manière d’une incantation comme s’il fallait être deux à la réciter pour qu’elle se réalise avec plus de force ou plus rapidement.
Sa figure d’ange resplendissait, la glace s’était brisée, dépecée la carapace, un sourire ornait son visage. Pouvait-il être seulement plus heureux ? Leur lit de fortune, ce plancher infâme qui avait tantôt étouffé ou clamé leur étreinte, semblait en cet instant, au cours de ces quelques heures comme le meilleur sommier jamais inventé, les draps, minable couverture censée leur conférer une faible intimité, paraissaient de soie et la pâle lueur émanant de la fenêtre formait le halo d’un jour d’été.

« Promets moi que ce n’est pas un rêve… Ou que je ne vais pas me réveiller... Je t’aime Constance…»

S’appropriant cette taille fine et gracile, un baiser tendre et léger se posa sur cet adorable front et disparut entre des mèches sombres. Mais elle avait évoqué son retard, et ce terrible mot lâché signifiait excuses, manoir, et époux attitré. Il l’étouffa un peu plus de ses bras et lui cacha son visage avant de prendre la parole de manière inquiète et attristée.

« Il faut….Il faut que tu repartes.. Si tu ne quittes pas cette chambre, le duc s’en inquiétera, il pourrait avoir des soupçons et je… je ne permettrai pas qu’il t’arrive quoique ce soit. »

Et comme pour étouffer la prochaine de ses réactions, il la cajola de doux baisers, l’enivrant de ses lèvres pour chasser l’idée qu’il l’accompagnerait. Peut-être ne s’en doutait-elle pas, mais il était hors de question qu’il l’accompagne dans ce lieu de tous les dangers, leur amour serait mis à mal, le cocon n’en serait plus que fragile, il y aurait le duc, la jalousie et le mensonge.

« Habilles toi, habilles toi vite… Ou je te garde avec moi… »
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Constance Edelgard
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MessageSujet: Re: Des retrouvailles ou des adieux ?   Des retrouvailles ou des adieux ? Icon_minitimeMer 29 Avr 2009 - 22:59

" Garde-moi ... "

Ces quelques sons qui s'étaient échappés de la bouche de la Duchesse s'étaient trouvés bien étranges. Pour l'oreille de Christian, qui désormais connaissait les sonorités graves et aiguës que Constance pouvait effectuer de sa gorge, cette voix sembla anormale. Durant une seconde, l'écho de cette phrase murmurée resta dans la pièce et dans les tympans du jeune homme, avant qu'il ne s'évanouisse comme dans un songe, comme s'il n'avait jamais été soufflé.

La jeune Capricieuse, quant à elle, tourna les yeux vers son amant, ayant sur les lèvres un sourire évanescent, qui laissait comme l'inquiétant sentiment qu'elle n'avait pas ouvert la bouche depuis leur dernier échange. N'était-ce là qu'un jeu de la pensée de l'Inquisiteur, qui voulait seulement entendre d'elle quelques chuchotements et qui, inconsciemment, les avait rêvés ?

La Duchesse observa le visage de l'homme qui déjà la voulait habillée, et, se redressant en obéissant, valsant jusqu'à l'éparpillement de ses toilettes, trouvant ça et là, jupons et dentelles, elle sembla s'inquiéter de l'étrange mine qu'il offrait.

" Hé bien, Christian, te voilà bien déconfit... " Fit-elle, trouvant ce prétexte pour n'enfiler qu'un seul jupon, avant de s'agenouiller jusqu'à ses lèvres en le criblant de baisers.

" Tu es si pâle, voici que tu t'aperçois de l'heure qui passe, et tu découvres quel affreux pêcher nous commettons. "
Souffla-t-elle en l'embrassant de nouveau, puis en redressant le visage. Elle riait. Elle riait d'avoir ainsi offensé nombre de préceptes et d'avoir violer bien des interdictions, sans parler des vœux qu'elle avait échangé lors de ces noces, devenus poussière à l'heure qu'il est.

Elle riait comme si cette erreur n'était qu'une vulgaire bêtise d'enfant, ayant sans doute goûté un biscuit qui ne lui était pas réservé, et qui demanderait pardon de n'avoir su faire abstraction de sa gourmandise, si d'aventure on la découvrait, innocente. Mais son rire, bientôt, sembla se distordre pour devenir guttural, loin du cristal dont elle usait d'habitude.
Un son surprenant dans une telle bouche insaisissable et qui glaçait le sang. Un instant, les pupilles de la Duchesse se révulsèrent, et elle avait sur le visage, un sourire des plus infernal, si étiré qu'il ne pouvait être naturel, comme s'il allait déchirer les lèvres de la jeune femme.

Ce visage désormais était pâle, plus livide qu'un mort, ses yeux devenus blancs ne pouvaient sans doute plus voir, et ce rictus empli de perversion rendait la Duchesse terrifiante, surnaturelle. Il ne pouvait s'agir de cette femme qu'il avait chéri peu de temps avant ?!


" Garde-moi près de toi, à jamais... "
Souffla la même voix que celle qui avait prononcé ces mots, quelques minutes avant.

Mais aussitôt les paroles achevées, le rire dément se calma et se mua de nouveau en cet éclat d'enfant que Constance laissait aller au vent de cette chambre. Ses pommettes étaient rosées, ses iris chocolat, et le sourire qu'elle lui offrait, égal à tous ceux qu'une amante pouvait concevoir... Elle l'observa de nouveau avec inquiétude, en fronçant, cette fois, les sourcils.

" Tu es blême... " Dit-elle nerveusement, alors qu'il ne semblait pas rire de ses notes d'humour. En se relevant, elle affichait un faciès des plus sérieux, étant retombée sur terre à la vue du visage de l'Inquisiteur. Se pouvait-il qu'il regrette leurs ébats désormais qu'il avait pris conscience de leur faute ? Elle même parut blanchir, alors qu'elle enfilait ses bas de laine, nouait à la hâte l'armature de bois de son panier, pour revêtir encore quelques mousselines, puis sa toilette de velours.

" Que veut dire cette mine si blanche, Christian ?" Finit-elle par dire, sans pouvoir s'empêcher d'exprimer quelques reproches. Il était désormais trop tard pour s'inquiéter des conséquences, et elle craignait désormais que l'homme, paniqué par la situation, ne fuit ou ne la réprimande.

" Mais enfin, parle-donc ! Il me faut vite partir, ne m'offre pas ce visage de moribond ; je te veux souriant et tendre, éclairé de lumière, comme ce minois que j'eus à admirer tout à l'heure. " Elle eut du mal à s'agenouiller de nouveau, mais y parvint cependant, avant de pouvoir baiser son front et caresser sa nuque. "Il me tarde déjà de revenir. Ce soir ! " S'exclama la Duchesse. " Ce soir, après le souper. Je ramènerai du Chocolat. C'est une boisson que nous faisons venir de Bayonne, c'est divin, tu adoreras. "

Son amertume s'était déjà envolée, alors qu'elle parlait de chocolat, de leur prochaine rencontre. Naturellement, il ne semblait pas qu'elle se souviennent avoir eu quelques étrangetés dans la voix, peu de temps avant... Mais face à tant d'enthousiasme, tant de baisers, que pouvait-il dire ou faire, autre que l'approuver ?

" Je m'éclipse, mais la Lune ne peut rester sans le Soleil bien longtemps." Gloussa-t-elle, en se hissant sur ses pieds pour vêtir son manteau, avant de courir vers la porte. Elle savait qu'en s'attardant, elle n'aurait plus la force de partir... Ce fut après un regard enflammé de désir qu'elle lui envoya un baiser de sa main gantée, avant de refermer derrière elle la porte de cette chambre tant aimée.
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Des retrouvailles ou des adieux ?

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