Rencontre fortuite

Oblivius

Indécision, tristesse, vide.

Pourquoi faire ce qui ne nous plaît pas? Pourquoi est-ce si difficile d'être aimable avec des inconnus? Et bien, l'homme est un être abject quelques fois. À d'autres moments, certains font preuve d'une grande générosité. Pour Gabriella, un de ces hommes eut une poussée d'amour et de tendresse à son égard. Elle l'aimait encore même si elle était partie loin de lui. Un vide au creux de sa poitrine s'était lentement formé à force de rêves et de pensées. La jeune femme devenait de plus en plus mélancolique et songeait grandement à retourner le voir. Son Sigmund adoré était la seule personne qui avait vraiment conté pour elle. "Il était la poignée de la porte" comme le disait si bien un des clients réguliers de Gabriella. Et justement, il entrait avec son éternel sourire stupide aux lèvres. La jeune femme le salua mollement, ayant préféré rester seule quelques minutes encore. Il demanda le pain et les deux brioches à la fraise qu’il avait commandés la veille. Gabriella s'activa machinalement, tel un automate activé par quelque sorte de magie. Elle prit sa planche à pain, y plaça les deux brioches et le pain pour les faire réchauffés une ou deux minutes. Elle ne dit pas un mot alors que son client n’arrêtait pas de piailler comme une pie. La bouche de l’homme ne cessait de bouger, tellement que Gabriella en fut hypnotisée un instant. Elle sortit ce qu’avait commandé son client et le coupa sèchement :

Voila votre commande monsieur Gewast, merci d’être passer.

L’homme la regarda drôlement, prit sa commande et sortit. Gabriella enfonça son menton dans le creux de sa main gauche et soupira bruyamment. Alors qu’elle pensait à aller dans l’arrière boutique, le courtier qui lui amenait ses commandes entra en trombe. Il jeta les papiers chiffonnés sur le comptoir et repartit tout aussi rapidement qu’il était entré. Gaby le regarda partir en fronçant les sourcils. Elle attrapa les papiers, lu les quelques demandes et soupira encore. Les commandes étaient simple, mais elles étaient très éloignées l’une de l’autre. La jeune femme mit la main à la pâte et termina toutes les commandes avant midi. Elle les plaça toutes dans un grand panier d’osier, mit son châle habituel sur ses épaules, sortit, se retourna pour refermer la porte et enfin, regarda la rue. Elle était bondée de monde, jeunes comme vieux. Gabriella leva les yeux et regarda les quelques oiseaux nichés près des cheminées. Eux n’avaient pas de sentiments. Eux n’avaient pas à se soucier des autres. Eux n’aimaient pas. Cela semblait si simple pour eux, pensa Gabriella. Revenant à la réalité, la jeune femme regarda un instant par terre pour descendre la petite marche qui surplombait la porte de son commerce. Soudain, Gabriella sentit qu’on l’observait, qu’on essayait de la reconnaître…Elle regarda dans la foule et vit quelqu’un...non ce ne pouvait pas être...il était grand, dépassant d'une bonne tête la majorité du peuple. Comme...comme Sigmund. Gabriella secoua la tête. Il ne pouvait pas l'avoir suivit ici...Elle ne lui avait rien dit de l'endroit où elle était partit...Mais dans son coeur, elle avait voulut qu'il la retrouve un jour ou l'autre...La jeune femme plissa les yeux un instant mais rien n’y fit, elle était toujours septique. Elle posa sa main libre sur sa hanche en attendant la personne qui lui semblait si familière. Elle ne pu résister a l'envie de remonter sur la petite marche pour mieux voir cette personne. Sur la pointe des pieds, elle observa avec attention. Ah! Elle venait de perdre de vu cet homme. Une charrette avait fendu la foule et était passé devant l'homme...Gabriella resta là, indécise, ne sachant pas si elle devait elle aussi fendre la marée humaine pour retrouver la personne...Figée, elle décida de rester un moment là pour voir si c'était vraiment la personne qu'elle pensait...

Soldat de l'Inquisition

Le pacificateur arpente les foules, tous il dépasse tout au moins d'une tête, il avance sans cette foulante abondante sans véritablement chercher quoique ce soit, pas même une sorcière, ni même une saloperie d'inquisiteur, c'est le comble si l'on considère qu'il est lui même inquisiteur et qu'il ne pense que du bien d'eux. Certains sont méprisés au possible et le sourire ne cesse de se fondre en lui, à l'évidence il n'est pas de ceux qui reculent devant le premier obstacle venu. Il avance sans jamais s'arrêter... A moins qu'il ne stagne ? Certaines choses ne peuvent être oubliées, en particulier celles qui nous ont échappé. Comme celle qu'il vient de voir sur le pas d'une porte... Quoi ? Impossible, elle ici ? Ce ne peut-être vrai, ce visage, que pourrait-elle donc faire là ? Et il n'aura de cesse de la fixer du regard, jusqu'à ce que leurs regards se fixe un temps, celle-là même qui a partagé son anatomie pourrait-elle se trouver face à lui ? Il a plusieurs faiblesse et celle-ci en fait partie. La logique voudrait qu'il n'y prête aucune attention mais son cœur blessé le pousse à avancer vers elle, faisant un pas dans sa direction sa vision sera un temps troublé par l'apparition soudaine d'une charrette dans son champs de vision. Pour autant il sait précisément où elle se trouvait et n'espère qu'une chose, qu'elle n'ait pas bougé, qu'elle soit restée immobile tout ce temps...

Et par chance ce fut le cas, il ne l'a pas perdu de vue, ce qui, visiblement n'est pas réciproque. Mais elle semble attendre alors que lui sourit avec force, il n'y a plus de doute, ce ne peut être qu'elle, il n'est plus important de savoir ce qui l'a menée jusqu'à Forbach, s'il croyait en l'existence du divin sans doute considérerait-il cela comme un miracle malheureusement ce qui est merveilleux avec l'Eglise c'est qu'elle génère des hérétiques. Son pied se posa alors face à elle, ses yeux s'arrêtèrent sur elle et les mots prirent le temps de sortir.

« Je devrai te haïr pour m'avoir abandonné et pourtant je ne peux que te désirer »

Il aurait pu mentir et dire qu'il l'avait cherché partout mais c'est foncièrement faux, il ne l'a jamais recherchée et, au fond, a respecté sa décision. Il n'attendait cependant pas que la roue du destin la mette à nouveau sur ses pas. Celle-là même qui lui avait fait prendre conscience d'une certaine chose qu'il n'avait pu concevoir, si au départ il s'était fait un devoir de prendre soin d'elle de ce contact un sentiment inconnu était né, la chaleur de leurs corps respectifs pourrait-elle à nouveau se lier ? Leur présence en cette ville n'est-elle qu'un simple hasard ? Rien n'est certain...

« Puisque tu es ici autant dire la vérité... C'est en ce lieu que l'on a fait de moi un monstre... »

Confidence qu'il ne répètera que bien peu, normalement il aurait agi avec arrogance et aurait fait croire à la fierté qu'il a quant à son rang alors qu'en vérité il méprise ce qu'il est.