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 De l'importance de ne pas se tromper de porte

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Gabriel Touchedieu
Mort(e)
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De l'importance de ne pas se tromper de porte Vide
MessageSujet: De l'importance de ne pas se tromper de porte   De l'importance de ne pas se tromper de porte Icon_minitimeDim 18 Avr 2010 - 0:25

Il faudrait peut être que je rentre.

C’est que l’heure des vêpres approchait. Ce n’était pas que Gabriel Touchedieu était pieux, c’est que cette crevette de Second faisait l’appel à chaque office. Et on avait le droit à un petit savon si l’on n’était pas là. Et ce soir, le Gourdin n’avait pas envie de se faire passer un savon par un homme qui a une tête de moins que lui et beaucoup moins de muscles. Dure dure la vie. Il cherchait juste l’envie de quitter l’auberge, son feu et son broc de bière. En plus, il était pépère dans son coin d’auberge, personne ne croisait dans ces parages, et tout le monde mettait un soin religieux à éviter le Gourdin. Ils discutaient même à voix basse, attendaient le prochain éclat. Tous des moutons. Pour combien de temps ?

Il se sentait vieux ce soir. Il s’assagissait dans la chaleur de la pièce, douillette et accueillante, il était vraiment cloué à son siège ce soir et il aimait ca. Bientôt il ressemblerait à un grand père sur son fauteuil, avec une petite couverture sur les genoux et tousserait poussivement en grognant et caresserait son chat et tout déplacement serait difficile. Pouah ! Plutôt crever que de ressembler à ca. Pourtant ca ne le motivait pas. Il avait besoin de souffler. Un besoin absolu de s’affranchir de toutes ces pressions pour une soirée.

Il regardait fixement le plafond lorsqu’on vint le déranger. Une personne dérangea la chaise devant lui pour se mettre d’autorité.

Mais quel est l’emmerdeur qui ose ?

Sa bouche qui se dévoilait sur des crocs, le Gourdin décroisa les jambes avec souplesse et en une seconde fut d’attaque. Et son rictus se transforma en un sourire béat. L’emmerdeur était une fille avec un visage en forme de coeur, jeune, des yeux de biches. Elle avait une paire de seins qu’on avait envie de prendre à pleine mains et qu’en plus elle exposait au regard de Gabriel Touchedieu, sa robe rouge avait un décolleté carré qui laissait à voir en partie et imaginer totalement.

La petite coquine

Ca se sentait que c’était la fin de journée. Les prostituées sortaient tout juste et visaient déjà leurs clients. Gabriel avait la réputation d’être un client qui avait toujours quelque chose à prouver, et donc demandait d’autant plus. Et donc payer d’autant plus. Celle-ci était certainement nouvelle dans le milieu car premièrement Gabriel ne la connaissait pas, ensuite elle ne devait pas encore avoir d’habitués : le Gourdin était rarement demandé même comme client. Généralement c’était lui qui faisait la démarche. Mais là…. Elle s’offrait sur un plateau.

« Et bien… que fais tu là ma belle ? »
«Oh je cherchais un siège de libre. »

Sous la table, Gabriel sentit très nettement le pied de la fille frotter contre son mollet et remonter le long de sa jambe. Délicieux.

« Je n’ai jamais dit qu’il était libre. »
« Oh, que pourrais je faire pour le libérer ? »

Le Gourdin était en train de rêver. C’était rarement aussi … aussi… il ne trouvait pas le mot mais ses conversations avec les prostituées ne ressemblaient pas à ca. Le pied de la fille caressait l’intérieur de sa cuisse. Gabriel Touchedieu s’appliquait à n’avoir aucune réaction visible. Il continua le petit jeu qui s’était installé.

« Ce siège n’est pas libre. »
« Oh tant pis, j’en trouverais un autre. »

La fille retira son pied, se leva, poussa la chaise et au lieu de partir, elle se dirigea droit vers le Gourdin et s’installa d’autorité sur ses genoux. Même Gabriel ne s’y attendait pas. Elle aurait tout aussi bien pu quitter la place au lieu de ca elle s’incrustait… et pourquoi pas après tout ? C’est pas comme si elle était vieille et laide comme lui. Ce n’était pas fini. A force de se trémousser sur les genoux de Gabriel, elle finit par déclencher des réactions.

« Tu es bien le Gourdin c’est ca ? »
« Oh, comment l’as-tu deviné ? »
« Je sais sentir ces choses là… »

Dans cette situation là, c’était carrément coquin comme sous entendus.

« Bon, ca suffit mademoiselle, je suis forcé d’agir. »

Il passa son bras sous les genoux de la belle et l’autre autour des épaules et la souleva en rugissant. Elle riait aux éclats. Au milieu de l’auberge médusée, il traversa la grande salle en portant la prostituée en riant comme s’ils étaient seuls. C’était un joli coup d’éclat. Sans se soucier de personne le couple gravit les escaliers qui menaient au chambre. A aucun moment il n’avait été question de payer la chambre d’ailleurs. Ils s’embrassaient comme des bêtes dans l’escalier, Gabriel Touchedieu avait de nouveau trente ans.

Il choisit une porte au hasard et l’ouvrit à coup de pieds. Il pénétra en avant dans la chambre et s’apprêtait à passer aux choses sérieuses lorsqu’il dut stopper net.

Il y avait quelqu’un d’autre dans la chambre. Une femme rousse avec un voile noire de religieuse. Et un regard tout aussi noir. Visiblement dérangée.

Débraillé avec une fille hilare et défroissée dans les bras, Gabriel Touchedieu ne trouva rien de mieux à dire que :

« Qu’est ce que vous foutez là vous ? » avec un air tout à fait incrédule.
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Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
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Cassandra de Saint-Loup


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MessageSujet: Re: De l'importance de ne pas se tromper de porte   De l'importance de ne pas se tromper de porte Icon_minitimeDim 18 Avr 2010 - 18:11

L'heure des vêpres approchait. Assister aux nombreux offices de la journée faisait partie intégrante du rythme de Mattea. Elle y était accoutumée depuis ses jeunes années au couvent. Même si ces différents moments privilégiés avec Dieu donnaient une certaine régularité à ses journées, Mattea considérait qu'ils faisaient partie de ce qu'on lui avait imposé et de ce qu'elle n'avait pu choisir. Néanmoins, elle savait que cela faisait maintenant partie du rôle qu'elle avait assumé, et après s'être autant battue pour être Mère Supérieure, elle ne pensait pas renoncer pour une paresse passagère. Elle mit donc un point final au premier paragraphe de la lettre qu'elle avait commencée et quitta sa chaise. Elle repensa à son rapport pour le Vatican, qu'elle n'avait pas encore envoyé mais qu'elle comptait mander sous peu. Le rapport n'était pas complet : il manquait plusieurs éléments qu'elle voulait apporter. De fait, vu la matière qu'elle critiquait, il était bon d'avoir tout de même quelques preuves. Pensive, elle se déshabilla entièrement, optant pour les larges vêtements des voyageurs, coiffant sa longue chevelure rousse avant de coiffer le voile. Au moment où elle tendait la main vers la table de chevet, pour prendre la grande croix en bois, sa porte s'ouvrit à la volée.

Mattea sut aussitôt que ce n'était pas l'Oracle. Scandalisée, elle releva la tête et ce qu'elle vit la stupéfia. Mais quelle était cette plaisanterie de mauvais goût ? Un homme – un vieux pervers, c'en était écœurant – se tenait dans l'embrasure, une femme de mauvaise vie dans les bras. Mattea le fusilla du regard, question de lui faire comprendre qu'elle était furieuse d'avoir été dérangée de façon aussi impolie. Mais voilà que le vieux, au lieu de reculer d'un air gêné et de partir dans une autre chambre, comme il aurait dû le faire, avait l'infâme culot de lui demander en face ce qu'elle faisait là, comme s'ils se connaissaient – quel outrage ! – et comme s'il était anormal qu'elle soit dans SA chambre.

Mattea ne lui laissa pas le loisir de voir sa stupéfaction, non son indignation ! Voilà typiquement quelque chose qui ne lui serait pas arrivé à Rome. Elle retenait ce Garin ! Il avait osé lui conseiller, à elle, une religieuse, une auberge servant de maison de plaisirs ! Si elle avait nourri des doutes sur sa moralité, voilà qui venait de confirmer sa première hypothèse. Elle n'aurait pas à chercher loin, elle en était sûre, pour trouver d'autres preuves accablantes. Restait à régler ce problème immédiatement : elle ne tolèrerait pas un instant de plus cet homme débauché et sa compagne d'une vulgarité sans précédent. D'une voix glaciale, les yeux tellement rétrécis qu'ils en devenaient deux fentes terribles, elle articula clairement, sans bouger d'un pouce :

- Nous ne nous connaissons pas.

Mattea commençait pas marteler l'évidence, car elle détestait la familiarité avec laquelle l'inconnu l'avait traitée. L'espace d'un instant, elle se rendit compte qu'il était peut-être lié à son passé, à ce qu'elle avait dû connaître de Forbach et dont elle ne se souvenait plus, comme l'inquisiteur Sigmund. Nulle peur ne passa dans ses yeux, seulement un grand mépris. Elle ne savait pas quelle femme elle avait été, mais elle était à présent Mattea et elle n'accorderait certainement pas à un homme aussi paillard et immoral un quelconque crédit, fut-ce au nom d'un passé commun. Et puis de toute façon, elle se connaissait, elle : il n'y avait quasiment aucune chance qu'elle ait frayé avec une brute de ce genre-là.

Si c'était une brute au cœur d'or, peut-être se laisserait-elle attendrir – attendrir n'était pas le bon mot, mais dans sa colère, elle ne trouvait pas de mot plus approprié – comme par exemple certains Chevaliers de Malte qu'elle appréciait énormément en dépit de leur côté balourd et dissipé. Mais elle n'avait pas du tout l'impression que le vieux appartenait à cette catégorie, et pour une première approche, ce n'était certainement pas un homme sur le point de commettre une faute qui allait la faire reconsidérer son pressentiment. Mattea choisit donc de se mettre à son niveau et cracha sans vergogne :

- Maintenant, dégagez.

Ces mots lâchés avec un mouvement du menton en rebuffade, elle l'écrasa sous un regard accusateur.
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Gabriel Touchedieu
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MessageSujet: Re: De l'importance de ne pas se tromper de porte   De l'importance de ne pas se tromper de porte Icon_minitimeMer 21 Avr 2010 - 23:45

S’il y avait une chose qui faisait sortir le Gourdin de ses gonds, c’était qu’on lui dise ce genre de chose sur ce genre de ton. D’accord, il n’avait plus de gonds depuis longtemps mais… Alors qu’il s’apprêtait à passer un agréable moment avec une fille qu’il n’avait pas encore payé, chose qui ne lui était pas arrivé depuis un millénaire, on le prenait à froid sur un ton cassant. Ce n’était pas agréable, pas du tout ce chaud et froid. Mais il n’avait pas honte, pas du tout. Il baisait quand il en avait envie point, personne n’avait rien à dire là-dessus. Ce n’est pas parce qu’il avait une petite erreur de localisation qu’il fallait supporter ces paroles. Tout le monde pouvait se tromper non ? Surtout lorsqu’on ne regardait pas où on va.

Avec la fille toujours dans les bras, Gabriel Touchedieu répondit sur un ton tout aussi tranchant :

« C’est clair, on se connait pas : moche comme vous êtes, je me serais souvenu de vous. »

D’accord, il y avait pire que la religieuse, et on ne voyait pas bien sous ses vêtements, mais les paroles étaient uniquement destinées à blesser et faire mal. C’était puéril, mais ca marchait relativement bien, même avec les dames « comme il faut ». Il fallait maintenant en jeter, lui montrer qu’on ne lui parlait pas sur ce ton. Toujours avec cette fille qui commencait à regarder la scène d’un air vaguement inquiet il dit la barbe en avant, imitant la rebuffade de la religieuse :

« On ne parle pas sur ce ton au Gourdin madame. Mon nom est Gabriel Touchedieu. »

Faire intervenir son ombre marchait encore, parfois. De moins en moins certes mais c’était toujours rentable. Il avait néanmoins remarqué que cet aura ne marchait guère avec les personnes de fortes personnalités, c’était même peu dire, et il ne lui semblait pas que cette femme s’aplatissait facilement.

Tant pis. J’assume. Jusqu’au bout.

« Vous semblez prête à partir ? C’est parfait, je n’en ai pas pour longtemps. Vous fermerez la porte ? »

Il déposa enfin la fille, mais la déposa sur le lit. La pauvre était complètement déboussolée et ne savait plus vraiment ce qu’elle devait faire. Le Gourdin s’assit d’autorité sur le lit et passa un bras autour de l’épaule de la fille en lui tripotant un sein. Il avait un sourire qui ne dévoilait pas ses dents, un pli ironique dans sa barbe plus qu’un sourire en fait.

Que vas-tu dire jeune mégère ?

Ah, se défouler après une bonne dispute… les choses seraient presque mieux ainsi. Il désigna la porte du doigt en poussant la fille pour qu’elle s’allonge sur le lit.

« Vous allez à la Collégiale ? Vous direz au Second que je suis occupé. Que voulez vous, elle m’a ensorcelé. »

Un rire gras partit de sa gorge. Cette fois ci il dévoila ses dents jaunies.

« Vous voulez bien nous laisser maintenant ? Nous avons besoin d’intimité vous savez…. »

L’attitude était ouvertement agressive, et le Gourdin ne s’en cachait absolument pas. Il ne se cachait d’ailleurs jamais lorsqu’il agressait. Il ne savait pas lui-même s’il oserait aller jusqu’au bout, mais ca semblait bien parti…

Elle n’avait qu’à pas me parler sur ce ton.
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Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
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MessageSujet: Re: De l'importance de ne pas se tromper de porte   De l'importance de ne pas se tromper de porte Icon_minitimeVen 14 Mai 2010 - 17:31

L'attaque de l'inconnu alla droit au cœur de Mattea, ne faisant qu'augmenter sa colère. Elle était peut-être moche, mais absolument pas résignée à se laisser mettre dehors de sa propre chambre. Réagissant au quart de tour alors qu'elle aurait dû se draper dans un contrôle méprisant, elle choisit résolument de se battre comme une chiffonnière. Elle avait fréquenté les Chevaliers de Malte, et même si Amaël ne se laissait pas souvent aller, les autres ne se gênaient pas. Des insultes masculines, elle en connaissait un rayon.

- Et c'est vous qui dites ça ? Vous êtes gonflé !

Et elle lui balança à la figure plusieurs insultes salées qui auraient fait pâlir feue la Mère Supérieure, Dieu ait son âme. C'était ridicule – et surtout ça ne lui était plus arrivé depuis une décade de prendre la mouche aussi vite et aussi fort – et elle le savait, mais ces quelques mots orduriers lui firent un bien fou. Le barrage qu'elle érigeait habituellement autour d'elle se craquelait sous l'effet de sa fureur. Elle avait suffisamment de choses pénibles à affronter dans ce bled perdu pour ajouter un vieux pervers et sa pute à la liste. Décidée à ne pas se laisser faire et à ne pas battre en retraite, elle continua :

- Le Gourdin ?

Elle éclata de rire. Comme toujours, son sourire n'avait rien de sympathique, seulement quelque chose de très agressif et de particulièrement méchant. De quel nom s'était affublé ce type ? Il n'avait quand même pas délibérément choisi de s'appeler le Gourdin ! Les campagnards n'avaient décidément aucune limite au ridicule.

- Passons par les présentations, puisque vous y tenez. Ce n'est pas Madame, c'est Ma Mère.

La correction ne souffrait d'aucune réplique. Pourtant, quelque chose soufflait à Mattea qu'il allait trouver quelque chose pour rebondir dessus. Elle ne lui laissa pas le temps de placer quelque chose et ajouta, ses yeux flamboyant avec la même vigueur que ses cheveux :

- Mère Mattea.

La Carmélite regarda le Gourdin. Qu'il essaye seulement de continuer à se moquer d'elle et elle ne répondait plus de rien. La colère l'aveuglait complètement. Amaël en aurait ri et l'aurait fait rire en le lui faisant remarquer d'un ton doux, mais voilà, il n'était pas là et elle n'avait aucun garde-fou. Elle n'était pas à Forbach depuis longtemps et déjà, la ville lui passait par-dessus la tête.
Quand elle vit que le Gourdin asseyait la fille de mauvaise vie sur... sur son lit, Mattea vit rouge. Elle se mit à crier – et ses poumons étaient en parfait état – sans retenue :

- Mais vous vous fichez de moi, là, le vieux ? Sortez ! Maintenant !

Elle affronta du regard le Gourdin puis, avec un dédain rageur, jeta un regard à la fille sur son lit. Elle l'attrapa durement par le poignet et lui dit d'une voix polaire, qui aurait gelé un feu de joie :

- Tu as quelques secondes pour prendre la porte.

Elle la poussa dans la bonne direction et continua :

- Et je te ferai brûler comme les sorcières si tu ne te dépêches pas.

Elle lut la peur dans les yeux de la belle plante et la vit regarder avec terreur le vieux. Et soudain, un affreux soupçon naquit dans son cœur. Pourquoi parlait-il de la Collégiale ? Parce qu'il savait qu'elle était Inquisitrice, ou au contraire parce que... Non, c'était impossible. Pas un vieux lubrique de cet acabit ! Ses traits déformés par la rage, elle termina en levant un doigt menaçant sous le nez du Gourdin :

- Je ne bougerai pas de ma chambre. La Collégiale se passera de ma présence pour les vêpres. Et vous, une fois que vous serez sorti, vous irez vous confesser !

Sa voix n'était plus qu'un rugissement féroce. Les pieds solidement plantés sur le sol, le regard lançant des éclairs, Mattea ne se rendit pas compte que son voile tombait à moitié sous sa gestuelle violente, laissant de plus en plus de mèches de l'opulente chevelure s'échapper. Ce Gourdin avait quelques secondes pour déguerpir, pas une de plus.
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Gabriel Touchedieu
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MessageSujet: Re: De l'importance de ne pas se tromper de porte   De l'importance de ne pas se tromper de porte Icon_minitimeDim 16 Mai 2010 - 20:01

Gabriel Touchedieu resta d’abord stupide face à tout le vocabulaire ordurier dont fut capable la petite religieuse, et il y avait de jolies trouvailles, des choses qu’il aurait voulu avoir inventé. Elle n’était pas effacée et n’accueillait pas tout d’un signe de croix. Et lorsqu’elle se moqua de son surnom il n’arriva pas à se mettre en colère : elle était la première à rire. Il y avait eu ceux qui tremblaient, ceux qui bravaient, mais jamais ceux qui riaient, Gabriel découvrait cela et il ne sut pas comment réagir.

Et cette façon qu’elle avait de se présenter… avec un tel feu dans le regard… et il fut très content d’avoir perdu de l’audition ces dernières années. Le cri de colère qu’elle poussa aurait déclenché la migraine sinon, la fille à côté de lui s’était carrément bouchée les oreilles.

Il eut envie de sortir tout d’un coup, il avait fait le mauvais choix il s’en rendait compte. Il n’avait jamais vécu autant de colère pour « si peu ». On aurait dit qu’on venait de déverser un chaudron de lave dans la pièce qui avait foutu un incendie de partout. Il eut envie de beugler à son tour : « Non mais ca va pas ? » mais la religieuse était déjà passée à autre chose, elle s’était jetée sur sa compagne du soir pour la virer de la chambre sans autre forme de procès.

C’est pas qu’il ne fit rien pour l’empêcher, c’est qu’il n’était pas chevaleresque dans l’âme et qu’il ne savait pas trop comment affronter ce dragon. Il était dans son tort, il le savait et la seule issue qui lui restait c’était quitter la chambre avant de se prendre une balle en pleine tête. C’était pourtant une décision qu’il avait du mal à prendre, d’abord parce qu’il n’aimait pas qu’on lui dise quoi faire, ensuite parce que… il n’avait pas envie de partir. L’autre fille l’attendait avec son regard de minette effrayée à la porte, mais les cheveux roux de la religieuse attirait soudain davantage son regard.

« Elle ne sera pas brûlée comme Sorcière, je vous en empêcherai. Si vous appartenez à l’Inquisition, je tiens à vous signaler que moi aussi. C’est moche hein ? »

Il confirma ainsi les soupçons qu’avaient Mère Mattea.

Et oui ce vieux pervers dégoûtant était Inquisiteur, décue hein ?

« Quant à ma confession je traite directement avec Dieu. Il tient très soigneusement mon ardoise, mais en attendant, c’est la belle vie. Par contre, je m’en voudrais de vous arracher à vos prières, et une dame m’attend. »

Il se leva du lit, et contempla un moment le voile de travers qui tombait sur la chevelure rousse incendiaire de Mère Mattea, qui dévoilait bien plus que des cheveux. Il avait aimé les femmes incendiaires dans le temps. C’étaient les seules qui après trois ou quatres assauts continuaient d’avoir le diable au corps. Et puis, elles pimentaient tellement la vie. Rien que là, si elle n’était pas là, les choses se seraient enchaînés si naturellement…

« Quoique les prières c’est bien, mais il faut bien davantage… »

Il fit un pas vers la sortie.

« A une vraie femme. »

Il l’aggripa par la taille et la colla contre lui. Son membre durci se sentait à travers le pantalon.
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MessageSujet: Re: De l'importance de ne pas se tromper de porte   De l'importance de ne pas se tromper de porte Icon_minitimeJeu 24 Juin 2010 - 14:19

Inquisiteur ? La vague qui traversa Mattea fut d'une violence sans précédent. Ébahie, elle resta sans voix pendant quelques secondes, le temps de laisser son cerveau assimiler la nouvelle. Un inquisiteur dans un lupanar ? Mais... quelle était cette immoralité omniprésente à Forbach ? Mattea accusa le choc, puis le volcan repartit de plus belle et elle tempêta :

- Ce n'est pas moche, c'est une irrégularité injustifiable !

Elle regarda le vieux en tentant de percevoir ce qui faisait de lui un homme de la sainte Inquisition. Et la fille qui se dandinait stupidement d'un pied sur l'autre ! Mattea l'aurait giflée à la volée, mais elle se contint, avec difficulté. Elle reporta son attention sur le Gourdin, puis s'exclama violemment :

- C'est la voie de la facilité !

Et il la congédiait, l'animal ! Les prières ? Oh non, certainement pas. Il n'allait pas la rabaisser aussi simplement au rang de petite nonne juste bonne à joindre les mains et à murmurer des paroles d'amour. Elle ne bougea pas d'un pouce, fermement décidée à ne se faire sortir de sa chambre que les pieds devant. Elle avait envie de lui faire mal, de le blesser et de l'obliger à sortir la tête penaude, mais elle ne savait pas comment y parvenir. N'importe qui serait rentré dans le rang depuis longtemps, et ce fieffé imbécile restait là planté comme un arbre ! Elle cracha, fermement décidée à prier pour que le feu divin s'abatte sur le Gourdin :

- Et ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas !

Sa colère finit par avoir raison du vieux : il fit un pas vers la sortie. Le visage de Mattea affichait déjà la satisfaction de la victoire et un mince sourire gelé se dessinait sur ses lèvres quand il se retourna et... la pressa contre lui. Pour la première fois de sa vie de Carmélite, elle sentit les muscles rudes et le torse fort d'un homme tout contre elle. Elle se sentit propulsée à la place naturelle d'une femme ordinaire qui connaissait les hommes et savait tout de leur virilité. De ce qu'elle se souvenait, jamais un homme n'avait osé la prendre ainsi contre lui. Encore moins lui faire ressentir son désir. Et soudain, les joues de Mattea commencèrent à rivaliser avec la tomate. Elle s'était attendue à tout sauf à ça. Elle était entièrement innocente dans ce domaine-là : elle vivait dans un monde de femmes et jamais les Chevaliers de Malte ne s'étaient avisés de lui faire des avances. Elle était désemparée et ne savait tout simplement pas comment réagir. Cette incertitude dura une demi-seconde. Elle en voulut au Gourdin d'avoir trouvé son point faible et d'avoir frappé à l'endroit où elle était le plus vulnérable. Car un homme, cela faisait trop longtemps que Mattea en rêvait pour ne pas être renvoyée à son propre manque. L'étreinte ne dura que quelques instants : Mattea mit la plus belle baffe de son existence au Gourdin. Elle se dégagea sauvagement, y laissant son voile. Cherchant désespérément un moyen de parer un éventuel retour de situation, elle prit la première chose qui lui passa sous la main : sa grande croix en bois. Elle frappa le Gourdin avec quand il fit mine de s'approcher à nouveau d'elle. La seule insulte qui lui monta aux lèvres fut lancée dans un grand cri de rage :

- Vieux satyre !

Elle était maintenant blanche et tremblante. Elle n'avait pas peur, non, pas un instant, mais elle se sentait étrangement déstabilisée. Un intense paradoxe l'essoufflait : elle était à la fois férocement furieuse contre le Gourdin pour avoir posé la main sur elle et anormalement flattée qu'il ait eu, même un instant, envie d'elle. La fissure commença à se craqueler. Mais Mattea reprit le contrôle. Revenue à des sentiments plus calmes, elle regarda le Gourdin.

- Ça, c'était la première et la dernière fois, Gourdin.

Un infime sourire, toujours aussi peu sincère mais témoin de sa raillerie, qu'elle eut du mal à réprimer, lui monta aux lèvres devant l'absurdité complète de la situation, peut-être le vestige de ce qu'il se serait passé si elle avait rencontré le Gourdin vingt ans plus tôt. D'un ton froid, un véritable feu dans le regard, elle dit durement :

- Je vous conseille maintenant de sortir d'ici profiter de votre conquête, puisque vous avez un accord avec le Très-Haut. Mais pour plus d'efficacité, je vous enverrai ce soir un prêtre pour la confession.

C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour le faire sortir de ce qui restait sa chambre. Mais elle avait une incroyable envie de rire, pas de contentement ou de bonheur, mais devant le soulagement qu'elle éprouvait à découvrir que les choses banales de la vie pouvaient encore lui arriver, malgré le chemin entaché de renoncement qu'elle avait dû emprunter.
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Gabriel Touchedieu
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MessageSujet: Re: De l'importance de ne pas se tromper de porte   De l'importance de ne pas se tromper de porte Icon_minitimeLun 28 Juin 2010 - 15:47

Ah la salope.

Elle avait pourtant aimé ca, il l’avait senti dans son hésitation.

Après elle avait fait ce que font toutes les femmes « respectables » : elle lui avait collé une bonne trempe là où ca faisait mal. Ce n’était pas le genre de chose à arrêter le Gourdin cependant. Il lui fallut du temps pour récupérer une vision normale, puis s’apprêta à la violenter pour lui apprendre le respect.

Du moins il en eut l’intention car il récupéra une vision normale juste assez de temps pour voir la grande croix en bois lui foncer dessus dans des intentions meurtrières. Il n’était pas invulnérable. Se prendre un coup de massue dans ce genre fragilise son homme, surtout lorsqu’il n’est plus jeune. La croix percuta son torse, le fit partir en arrière et son crâne sonna comme une cloche lorsqu’il percuta le plancher. Il lui sembla qu’on lui parlait mais à vrai dire, il était plus concentré sur la façon de se relever que sur ce qu’on lui dit.

Il dut mettre en place toute une stratégie pour réussir à se remettre sur deux jambes. Cela lui demanda ensuite de la volonté et de la persévérance, car ces muscles étaient faibles d’un coup. Alors qu’il attaquait la phase finale de sa remise debout, il comprit vaguement ce qu’on lui dit et répondit :

« Votre prêtre, vous pouvez vous le carrer là où je pense. Je me taille. »

Il aurait été plus virulent d’habitude, mais elle était décidemment trop flamboyante pour lui. Il y a trente ans, il l’aurait dompté sans problème : à quarante ans, il était le maître du monde. Mais là… il était un homme qui venait de se faire taper à coup de crucifix. La honte et l’amertume se répandit dans son esprit alors qu’il titubait vers la sortie.

La fille était partie. Fallait s’y attendre après le morceau d’héroisme et de virilité qu’elle venait de voir. Finalement c’était pas un si bon jour que ca. Pourtant Gabriel Touchedieu n’avait pas envie de vengeance ou d’une quelconque revanche. C’était une histoire stupide qui ne faisait intervenir aucun honneur. Juste de l’amour propre un peu gonflé.

N’empêche qu’avec un peu plus de force, il aurait pu se l’envoyer.

C’était la dernière chose qui le consolait alors qu’il passait la porte de sortie la queue entre les jambes.

Quel pitoyable spectacle.


[CLOS]

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