The Witch Slay
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 Aux bords de l'eau.

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Marie Anne
Oblivius
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Aux bords de l'eau. Vide
MessageSujet: Aux bords de l'eau.   Aux bords de l'eau. Icon_minitimeMar 26 Juin 2007 - 20:16

[Pour Alodia]

Les pluies ne s’arrêtaient plus de tomber, Forbach était vêtue de gris, comme pendant la saison froide. De l’été qu’ils avaient connu, il ne restait rien. Les rayons doux du soleil qui avaient le don de rendre son cœur plus léger ne se montraient plus, laissant libre place à la pluie et à la neige qui ne faisaient qu’accentuer l’esprit maussade qui avait pris possession d’elle depuis la mort de son cher et tendre. Même s'il fallait avouer que depuis quelque temps, la paysanne semblait aller mieux. Sa sœur était d'ailleurs la première à l‘en féliciter, heureuse de voir qu'elle ne resterait plus très longtemps à sa charge et qu'elle pourrait alors entamer les démarches pour lui trouver une maison, bien qu'elle savait depuis longtemps où la placer.
Marie-Anne la remerciait pour sa prévenance, ravie qu’elle prenne les choses en main à sa place, bien trop douloureusement meurtrie pour être capable de se débrouiller seule. Elle ne doutait pas de la bonne âme de l’aînée, aveuglée par la soudaine gentillesse de sa sœur et sa naïveté.
Consciente d’être un poids pour elle, malgré une meilleure place dans la société que la sienne, elle tâchait d’être la moindre encombrante possible et s’était résolue à tenir la maison comme si elle y était employée, son hôte n’avait trouvé rien à redire.

Cela lui permettait de se vider l’esprit, un luxe qu’il lui était impossible quand elle était seule, allongée sur sa couche, à se morfondre, à laisser la haine lui manger l’âme, la colère cherchait les coupables. D’abord les habitants et leur ingratitude, qui ne s’opposaient pas à la chasse alors que les sorcières leur avaient rendus de multiples services. Puis les sorcières, qui laissaient leurs congénères être jugés et condamnés sans les aider. Les inquisiteurs, ces hommes qui prenaient plaisir à les voir mourir et à les montrer du doigt comme les pestiférés. Les croyants chrétiens, à l’esprit trop étroits, qui voyaient en elle et en leurs divergentes croyances, des amies du Malin. Et enfin, contre ce froid qui s’était abattu sur la petite ville et qui avait tout déclenché.
Un trop grand nombre de fautifs. Comme leurs persécuteurs, elle avait trop facilement créé des boucs émissaires.
Cette simple constatation l’avait soulagée et persuadée d’abandonner cette vaine quête de responsable qui ne ferait qu’aggraver sa situation et celle des sorcières. Elle comptait faire en sorte que leur histoire ne s’inscrivent plus dans les cendres et le sang. Quitte à bafouer la première règle des sorcières que son mari lui avait soufflée "soit lente à te venger".

C’était certainement ce que Pierre aurait voulu… Même s’il n’était plus, elle continuait à agir comme s’il la guidait toujours, à suivre les voies qu’il avait empruntés. Elle ne pouvait se résoudre à l’oublier, elle ressentait encore sa présence, presque palpable. Elle lui parlait souvent, pouvant passer pour folle aux yeux de ceux qui la verraient faire. Elle ne voulait s’en détacher et perdre la vivacité de ses sentiments, persuadée qu’elle le condamnerait une deuxième fois et qu’elle verrait ses chances de rentrer en contact avec lui s’amoindrirent.
Il n’était plus l’heure de penser, il fallait agir, elle deviendrait une apprentie, sa sœur lui avait déjà trouvé une aguerrie et il lui tardait d’apprendre de cette préceptrice.
Un seul doute persistait, faisait-elle le bon choix en intégrant le clan opposait à celui de son époux ?
Une question qui la taraudait et à laquelle elle ne pourrait répondre. Elle avait l’âme trop honnête pour intégrer la tribu d’Olrun, sachant pertinemment que ses desseins étaient en contradiction avec la pratique de la magie de ces sorcières. Mais était-ce suffisant pour devenir une opposante aux anciens proches de Pierre ?
C’était sans compter que son mari n’aimait pas particulièrement sa traîtresse de sœur et s’était toujours méfié d’elle en lui conseillant d’en faire de même. Sauf en ce tragique jour, conscient que sa femme aurait besoin de se confier et que la sorcière serait plus en mesure de comprendre sans devenir une ennemie potentielle de la petite paysanne.
Ces interrogations étaient également l’une des raisons qui retardait son entrée dans le monde de la sorcellerie. Peut-être arriverait-elle à éclipser ses doutes, si elle pouvait parler à une sorcière moins intéressée que sa sœur…

En attendant, la paysanne laissait son esprit divaguer et se dirigeait vers l'étang, convaincue qu'une sortie lui ferait du bien et profitant du ciel plus clément qui à la tombée du jour, avait fini de pleurer.
Sur place, elle maugréait contre ce temps froid, qui rendait la lessive du linge difficile alors qu’en cette saison la tâche devait normalement être moins ardue. La froideur de l’eau engourdissait ses membres en même temps qu’elle leur faisait prendre une étrange teinte violacée. La jeune femme expirait sur ses mains pour les réchauffer laissant son souffle semblable à un nuage de fumée se mêler aux brumes fantomatiques qui recouvrait l’étang et qui étaient certainement la raison des rumeurs qui courraient sur le lieu. Stupide imagination fertile et fantasque des habitants de Forbach qui avaient le don de diaboliser tout ce qu’ils ne pouvaient comprendre. Sans l’arrivée du froid, peut-être auraient-ils trouvé une autre raison pour les persécuter. Avec la disparition de celui-ci, retrouveraient-elles la paisible tranquillité de leurs vies passées ? Rien n’était moins sûr…
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Alodia
Mort(e)
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Aux bords de l'eau. Vide
MessageSujet: Re: Aux bords de l'eau.   Aux bords de l'eau. Icon_minitimeMer 27 Juin 2007 - 21:36

Sur le pavé, la pluie formait une fine pellicule qui faisait reluire les pierres encastrées à la hâte dans le sol, et par endroit on pouvait observer des excréments humains sur le bas côtés, qui encensaient l'air de leur immonde odeur. Voilà pourquoi Amelia Dolore, Prêtresse du Lys Noir, détestait tant parcourir ces ruelles. Celles-ci n'étaient guerre pleine, aujourd'hui, mais la jeune femme ne semblait pas s'en rendre compte, perdue dans ses pensées, elle ne voyait même pas l'état dans lequel elle se trouvait. Ses si beaux cheveux dégoulinaient d'eau et collaient à ses jours ainsi qu'à son cou, lui masquant aussi une partie de son champ de vision. Sa robe, légère et lui arrivant à mi-jambe, bien qu'allourdie par le temps, moulait elle aussi ses formes, attirant le regard de bien des gens qui épiaient au travers de leur fenêtre. Les gens, leur regard, Alodia en avait plus qu'assez... Parce qu'elle n'est pas assez à l'Eglise au goût des nobles et des bourgeois. Parce que ses vêtements ne seyent ni à une paysanne, ni à une bourgeoise, ni à une noble. Parce que sa présence aux côtés du châtelain n'est guère remarquée. Tous les motifs étaient bons pour regarder plus ou moins hostilement cette femme, qu'on savait sorcière, mais que certains avaient appris à respecter on ne sait comment. Quand elle passa les portes de la ville, les fenêtres se fermèrent simultannément.

La voilà à l'extérieur de cette maudite enceinte qui restreignait à toutes les sorcières leur liberté comme leurs pouvoirs. Cette situation durait depuis une éternité, semblait-il à la prêtresse, plus tôt elle se finirait mieux ce serait. Mais elle ne finirait jamais. La Chasse durerait jusqu'à la fin des temps, jusqu'au Ragnarök et rien n'y pourrait changer. La rivalité entre les deux clans était futile, elle aussi. Unis ils pourraient peut-être faire quelques chose. Mais peut importaient à Alicia et à cette entêtée d'Abigael... Elles se ressemblaient un peu, finalement, seul le goût pour a liberté semblait les différencier.

°°Qu'importe tout cela. C'est dans l'ère du temps...°°

Elle se rendit enfin compte de l'état dans lequel elle se trouvait et se dit que ce n'était pas digne de la noble qu'elle était, son père aurait été furieux et l'aurait sans doute réprimandée pour cela, si elle avait été petite il l'aurait punie, puis, pris de remords l'aurait amnistiée en disant que c'était la dernière fois. Ce doux souvenir lui tira une larme et elle réalisa qu'elle était sur le chemin d'un quelconque manoir, perdu au coeur des champs. La pluie martelait son visage, et elle eut envie d'un havre paisible où elle pourrait écouter la pluie tomber sans pour autant être touchée par cette dernière. SOn choix se porta donc sur la forêt. Son unique problème était qu'elle ignorait où elle se trouvait précisément. Elle continua donc sur le chemin boueux qui s'offrait à elle, avec l'espoir de rapidement trouver un point de repère. Ses sandales étaient déjà, tout comme ses frêles jambes et le bas de sa robe, maculées de boue, ce qui ne l'empêcha pas de poursuivre sa route.

Au bout de longues minutes de marche et de démence silencieuse, aux cours déquelles elle s'était enfoncée légèrement dans les terre, embrassant du regard la campgne qui l'entourait. Non loin de là où elle se trouvait, elle pouvait apercevoir une brume légère flotter au-dessus du sol. Son esprit légèrement torturé se souvînt que non loin de la ville se trouvait un étang sur lequel la vase n'avait aucune emprise, contempler la pluie déformer la surface de l'eau la calmerait sans doute. Elle marqua une temps d'hésitation, puis changea de direction pour prendre celle de l'étang. Au mieux serait-elle tranquille, au pire trouverait-elle des pêcheurs, ou un inquisiteur. Cette pensée ne l'effraya pas mais elle ne put réprimer une frissonnement à la pensée de ces méprisables individus ayant embrassé une cause de laquelle il ne savait pas toujours grand chose, mais c'était leur choix, aprés tout.

Encore une fois, le chemin fut long, maussade et silencieux, bien qu'en l'esprit d'Amelia, de nombreuses mélodies résonnaient sans interruption, l'emplissant de joie ou de tristesse selon la chanson. C'est sur un joyeux air traditionnel qu'elle arriva à l'étang. Sa seule contemplation l'apaisa, la pluie semblait se raréfier un tout petit peu aprés les heures d'averse, mais quelques gouttes parvenaient tout de même à dérégulariser la surface tranquille de l'eau. Embrassant les environs de ses yeux sombres, elle vit une silhouette familière courbée, pieds dans l'eau. Elle réfléchit un instant à qui cela pouvait être, et n'eut qu'une unique jeune demoiselle à l'esprit : Marie Anne, la femme de son ancien apprenti, du temps d'Olrun. VOilà longtemps qu'elle ne l'avait pas vue, dans les couloirs du château ou ailleurs. Elle s'en approcha donc discrètement. Et quand elle fut à portée d'oreille de la jeune fille elle s'annonça simplement.

"Bonjour, ma petite Marie Anne. Comment vas-tu, aujourd'hui?"

La jeune fille étaitn à ses yeux, un peu comme une petite soeur, malgré leurs dix années d'écart, elle l'aimait à sa manière. Cette petite avait été bouleversée à la mort de Pierre, et peu de gens avaient été plus proches que la prêtresse du jeune homme, excepté Marie Anne. Elle les avait accompagné de son possible tout au long de leur relation, et continuait encore aujourd'hui.
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Marie Anne
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MessageSujet: Re: Aux bords de l'eau.   Aux bords de l'eau. Icon_minitimeLun 2 Juil 2007 - 17:06

Marie Anne s'affairait à exécuter les tâches répétitives, plonger le linge dans l'eau, savonner la brosse et nettoyer la robe, avant de la rincer et de la plonger dans le panier. Abrutissement du paysan déjà sous-cultivé.
Mais la jeune fille ne se plaignait jamais de sa condition, lui trouvant même quelques charmes.
Ses anciennes activités lui donnaient l'impression qu'elle pouvait reprendre sa vie là où l'inquisition l'avait laissée, qu'elle pourrait vivre sans son aimé. Bien qu'elle fût consciente qu'une partie d'elle avait péri au moment où le bûcher avait été allumé et que jamais les choses ne redeviendraient comme avant.

Le dernier bout de tissu était devenu propre, Marie-Anne releva le visage, regardant l'étang et son apparente tranquilité un instant dérangée par une fine pluie qui venait troubler sa surface.
Le paysage resterait-il constamment comme ceci ? Si tel était le cas, ils finiraient tous par dépérir, sorciers comme inquisiteurs ou simples habitants ne prenant part à la lutte, à commencer par ceux qui étaient de "basses extractions", comme elle...
Les récoltes ne suffisaient à nourrir tout le monde et le prix des vivres avait été revu à la hausse, pas de quoi inquiéter le Noble, qui semblait consommer d'avantage depuis la vague de froid. Laissant les restes au paysan qui avait travaillé la Terre et qui préférait se passer de nourriture pour pouvoir acheter des vêtements chauds et réparer sa masure pour se mettre à l'abris du froid.
Une situation précaire que la nature, idolâtrée par les sorcières, avait choisi de leur faire subir. Cette Mère nourricière trop longtemps exploitée et bafouée avait peut-être fini par se venger...
Il était évident pour elle, que seules les sorcières pouvaient panser les plaies de la Terre, qu'elles finiraient par trouver la solution. Si les inquisiteurs ne s'évertuaient plus à les faire périr les unes après les autres.

Poussant un dernier soupir, la paysanne pensa à rentrer. Bientôt, elle devrait aider les autres servantes à préparer le dîner, sa soeur n'aimerait la voir venir en retard. Mais une voix douce glissa à son oreille et sans qu'elle ne se tournât, elle reconnut sa propriétaire.
Une chaleur s'insinua dans son corps et son coeur, faisant pied de nez au froid ambiant, la rapprochant un peu plus de son amour perdu.
Alodia, ou l'aguerrie de Pierre, qui avait fini par s'écarter des voies du clan d'Olrun. Si son époux avait gardé quelques ressentiments de la traitrise de certaines sorcières, il en était autrement pour Amélia à qui il devait énormément et pour qui il avait su ouvrir son coeur. Même si leurs visites s'étaient amoindrie depuis la séparation des clans, il n'en était rien de l'affection mutuelle qu'ils se portaient. Et l'oeil perspicace aurait pu apercevoir les signes et sourires qu'ils s'échangeaient en toute discrétion lorsque d'aventure, ils se croisaient.

Elle se retourna pour faire face à son amie, n'usant pas des politesses d'usages que veut le protocole. Les sorcières étaient une grande famille et même si elle n'en faisaient pas encore officiellement partie, depuis son mariage avec Pierre et la volonté qu'elle montrait d'y appartenir, elle était considérée comme sorcière. Elle aimait qu'il n'y ait de distinctions qu'en société et que, lors des rituels, portant toutes la même robe, personne ne pouvait savoir qui était de haute naissance. Ne faisant en aucun cas de l'argent un frein aux rapports humains.
Elle regarda par delà l'épaule de sa camarade, s'assurant que personne ne la suivait. l'inquisition avait instaurer cette méfiance, cette peur et paranoïa d'être découverte même si à première vue, Amélia ne semblait s'en soucier.


Je vais bien mieux.
Je ne tarderai guère à vous rejoindre, ma soeur s'occupe de me trouver une préceptrice et elle pense pouvoir me trouver une nouvelle maison à servir.

Et vous-même, Madame, comment allez-vous ?


Elle portait un sourire bienveillant sur les lèvres, ne cachant en rien l'amitié profonde qu'elle ressentait pour la prêtresse. Même s'il y avait longtemps qu'elles n'avaient pu discuter ensemble et que la pudeur lui empêchait de se confier réellement. En détaillant plus soigneusement la sorcière, elle s'aperçut du piètre état de ses vêtements et cheveux ruisselants d'eau. Alodia finirait par tomber malade si elle restait ainsi. Même si les sorcières ne craignent pas les rhumes, Marie Anne ne put s'empêcher d'ôter la cape qui la couvrait, un habit riche et chaud que sa soeur lui avait offert, et la passa autour des épaules de la sorcière, en disant légèrement, une teinte de rire dans la voix.

Vous vous êtes mise dans un sacré état...
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