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 Il faut faire face

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Sébastien Garin
Conseiller de la Suprema
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Sébastien Garin


Il faut faire face Vide
MessageSujet: Il faut faire face   Il faut faire face Icon_minitimeMar 20 Juil 2010 - 11:55

« Ho Edouard ! »
« Hey Jean ! Tu deviens quoi ? »
« Bah tout va bien que veux tu, j’ai juste ma petite dernière qui a… »

Une longue pause.

« Excuse moi, il y avait le Second qui passait. »



Le Second, personnage de Forbach qui avant le massacre du Champ des Muguets était sujet de moqueries et qui après le champ des muguets était devenu autre chose, beaucoup plus nuancé. On se moquait toujours de lui, mais on se moquait avec un sérieux mortel. Et même lui avait changé.

Sébastien Garin n’aimait pas sortir de la Collégiale à la base. Toujours des gens pour se moquer de lui, c’était humain, mais le problème était que les moqueries étaient dangereusement proches de la vérité : lorsqu’on disait que ce gars ressemblait à une fille, qu’il avait des yeux de pucelles, lorsqu’on regardait son cul et qu’on le sifflait en passant comme une fille dans la rue. Heureusement, les gens étaient trop stupides jusqu’ici pour croire en leurs propres plaisanteries et ne réfléchissaient pas bien loin. Qu’ils continuent donc de croire que Sébastien Garin était une fille manquée, cela vaut mieux qu’une femme déguisée. En attendant, Sarah Geisler s’appliquait chaque jour à avoir et garder une voix rauque, très peu féminine, qui datait d’avant sa transformation, elle faisait illusion, surtout lorsqu’elle criait ou protestait.

Depuis le Champ des Muguets, cela avait évolué, tant du côté de Sébastien Garin que du côté des autres. Lui avait durci son apparence, on avait notamment remarqué sa cuirasse cloutée lors de la pendaison de Touchedieu, qui lui donnait un air plus martial, du moins en théorie, c’était le changement le plus visible. Les autres reprochaient à Garin de ne pas avoir su gérer ses troupes, d’être un faible à la tête d’une institution qui nécessitait une poigne forte. Le cataclysme des Muguets aurait pu, aurait dû ne jamais arriver. Des hommes comme Touchedieu auraient dû être giclés plus tôt. On ne se moquait plus seulement de son corps, on faisait aussi de l’humour noir sur ses incapacités. Peu populaire à la base, Sébastien Garin avait perdu toutes ses chances d’être aimé de la population. Heureusement qu’il n’était pas nécessaire de s’attirer les bonnes grâces de la population pour faire sa mission.

Pour ces raisons, Sébastien Garin n’aimait toujours pas sortir de sa Collégiale. La nourriture était livrée directement, le nettoyage était fait par des extérieurs, il n’y avait pas besoin de sortir.

Sauf quand David déchirait un de ses pantalons et qu’il fallait le rhabiller. Ce genre de chose nécessitait des mesures exceptionnelles, et jamais Sarah Geisler n’aurait délégué ceci à quelqu’un d’autre. C’était elle qui devait s’occuper de son fils, si elle ne le faisait pas pour des petites choses comme celle-là, que faire pour les grandes ?

Du coup, elle avait pris ses chaussures les plus simples, une semelle avec un dessus en toile, un pantalon de toile et une chemise blanche de lin, plutôt épaisse car elle devait être opaque, pour dissimuler les bandages de sa poitrine. Et elle était partie à la boutique de tailleur, avec de l’argent en poche en suffisance. Ca payait assez bien, Second d’une mission locale comparée aux autres soldes. Pas formidable, mais suffisamment pour payer un pantalon à son fils.

Sébastien Garin ne s’était pas cassé la tête, il n’y avait que deux boutiques de tailleurs à Forbach, il prit la plus facile à trouver : le Fil Blanc, tenue par une femme aux origines étrangères chez qui l’Inquisition avait déjà fait une descente, il y en avait la trace dans les dossiers. D’ailleurs, le jour où les dossiers seraient rendus publics ou s’ils venaient à être révélés, on en apprendrait énormément sur les Forbachois.

Il y avait juste une chose qui adoucissait le cœur de Sébastien Garin : le soleil d’été généreux qui inondait les rues de Forbach. En Lorraine, on apprend à l’apprécier ce soleil capricieux, qui vous ressource et vous rend plus heureux. En tout cas, Sarah Geisler adorait le soleil, quitte à s’éblouir. Elle laissa un moment se faire cuire, puis arriva à la boutique et poussa la porte. Un rapide coup d’œil à l’activité alentours, des clients et des vendeuses/couturières, et elle alla vers le comptoir pour déposer la pièce de tissu.

« Bonjour madame, je venais à cause d’une déchirure dans ce pantalon. C’est pour mon fils. »

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Louisa Zimmerman
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Louisa Zimmerman


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MessageSujet: Re: Il faut faire face   Il faut faire face Icon_minitimeMar 20 Juil 2010 - 15:47

*Mi juillet 1629
Entrée en jeu !*


La chaleur montait très vite au mois de juillet. Une fois l’été accueilli par le solstice, l’ombre devenait aussi précieuse que l’or. La nature prenait ses quartiers et contrôlaient le quotidien des hommes. Les paysans étaient aux champs, les enfants aussi, les femmes menaient la maison en créant des courants d’air. Toute la ville subissait les effets des rayons solaires avec une résignation toute chrétienne. Ici, d’ailleurs, la saison, est traitée avec prudence. On sue jusqu’au crépuscule en préférant le vin à l’eau. Difficile d’oublier le charme qui condamna le puit collectif…
Louisa non plus n’a rien oublié. Et si sa peau, n’a jamais connue le vent russe, elle sait apprécier la brise française. Malgré son sang mêlé, et son grain trop blanc, la dame aime le soleil, autant qu’un amant tendre et protecteur. Alors au Fil Blanc les quelques fenêtres sont grandes ouvertes. La porte de bois noir est bloquée par une dalle lumineuse. Le vent paresseux soulève les jupons des modèles. La salle d’essayage est la plus fraîche de toute la bâtisse. Les deux jeunes employées font en sorte d’ y trouver refuge aux heures de la mi-journée.

Nastasia Maulne n’était plus à Forbach depuis trois semaines déjà. Qui avait réellement remarqué ce départ ?
Avant, de quitter le pays de son amour, tout a été mis en ordre. Les papiers dument signés par le notaire et la future propriétaire. Ainsi, tout en abandonnant le dernier membre de sa famille, la femme russe avait également délaissé son patrimoine. L’héritage aurait eu lieu bien sûr. Mais pas si tôt dans la vie des deux couturières. La mort de Jean avait précipité la fin de son épouse. Elle n’était plus qu’un souvenir fétiche de la demoiselle aux yeux verts. Une morte à peine vivante qui attendait son heure avec espoir.
En la laissant partir, mademoiselle Lou espérait, que l’appel de cette terre natale insufflerait un peu de vie chez la veuve. Même aux portes de la mort il y avait encore un peu d’espoir. Louisa ne pouvait cependant pas la sauver contre son gré. Elle avait agit avec logique et désespoir. Pourtant les murs de la boutique n’avaient plus la même couleur. Les tissus le même touché, depuis que la dernière des Silvianov s’en était allé. La belle métisse se sentait devenir orpheline. Exactement comme quand elle avait vue la dépouille de son père il y a deux mois.

Comme beaucoup d’individu surpassé par le destin, la jeune femme avait trouvé son refuge dans l’activité. Elle se levait aux premières lueurs, s’habillait toujours avec la même précision, mangeait peu. Même pour eux, elle n’avait put quitter le blanc. On l’avait regardé de côté. Qui d’entres pouvaient se permettre de la juger ? C’est elle qui ouvrait la boutique. Elle préparait la citronnade mise à la disposition des clients. Elle tenait les comptes de son mieux. Ensuite la solitude se faisait rare. Juliette venait mettre de l’ordre dans les étagères le long des murs. Puis Clotilde gagnait l’atelier pour s’occuper des commandes.
Trois heures peut être, lorsque l’Inquisiteur en chef de la ville passa le palier. C’est Louisa qui tenait était au comptoir. Elle écoutait d’une oreille deux jeunes femmes critiquer quelqu’un de ses chapeaux. I y avait aussi Madame Royer, une habituée des lieux, qui regardait distraitement la jeunesse passer. En soi l’entrée de Monsieur Garin ne provoqua rien d’autre qu’un petit silence curieux. Louisa n’avait jamais caché sa colère contre ces employés divins. Elle l’avait donc regardé approcher sans dénier sourire.
Ses yeux noirs ne trahissaient qu’indifférence et assurance. Il était seul. Ce ne pouvait être une nouvelle perquisition. Et puis à quoi bon maintenant ? Le pantalon eut droit à un regard vif. Rien de très compliqué. Une opération qu’une bonne ménagère aurait put faire sans son aide. « Son fils »… Jamais vue. Louisa songea une seconde à refuser de la servir. Oui le temps d’une pensé elle ne songea qu’à cette haine. Au lieu de cela sa voix ferme et neutre claqua dans la pièce.

-« Une heure. Il sera comme neuf. Il y a des fauteuils dans la salle adjacente pour patienter. Si vous le voulez. »

En vérité il ne lui fallait que cinq minutes. Mais qui a dit que les démons étaient rois chez elle ? Ses doigts attrapèrent le vêtement comme s’il y eu s’agit d’un vieux torchon. Il gagna le coin opposé du comptoir pour n’y plus bouger.



Dernière édition par Louisa Zimmerman le Sam 2 Oct 2010 - 18:02, édité 1 fois
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Sébastien Garin
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MessageSujet: Re: Il faut faire face   Il faut faire face Icon_minitimeVen 23 Juil 2010 - 16:45

Sébastien Garin se frotta le nez et haussa les sourcils.

« Une heure ? » Un peu de temps se passa avant qu’il n’abandonne. « Vous devez avoir beaucoup de travail. »

Elle avait été femme un jour, elle avait reçu l’éducation d’une fille de commerçant, elle était issue du même milieu social que la gérante. Sarah Geisler avait su manier l’aiguille un jour, mais n’avait plus pratiqué depuis. Elle ne voulait même plus y toucher de peur qu’on ne s’aperçoive qu’elle sait des choses que les hommes ne savaient pas faire, et puis de toute façon, elle n’était plus outillée. On n’apprenait pas le temps nécessaire aux choses à une ancienne fille de petite bourgeoisie.

Circonspect, Sébastien Garin s’assit sur une des chaises disponibles et se prépara à attendre. Le pantalon échoua quelque part sans égard particuliers. Une moue vague passa sur son visage, et il sentit qu’ici non plus on ne l’accueillait pas volontiers. En même temps après une perquisition et quelques regrettables accidents autour de la famille Maulne, on ne pouvait pas s’attendre à une fanfare. Ces regrettables accidents n’étaient pas son fait, ni de sa responsabilité, mais le Second payait quand même. Comme d’habitude, après tout il était à la pire place qu’on pouvait imaginer.

Ca ne donnait pas envie de revenir. Il lui restait encore de l’argent dans sa bourse, il osa élever la voix pour demander :

« J’achèterai s’il vous plaît une aiguille, des ciseaux et une bobine de fil pour la prochaine fois où il cassera son bouton. Un enfant de cinq ans est par définition remuant, je ne peux passer une heure à chaque fois ici. »

Cette fois il sourit, et le risque était modéré : même des brutes comme les précédents copains de Touchedieu savaient recoudre leur bouton ou ravauder leurs chaussettes. Et c’était une façon discrète de reprocher le délai d’attente. Elle qui avait vécu son enfance et son adolescence dans une boutique, elle savait de quoi était fait le quotidien d’un boutiquier ou d’une gérante, et on lui avait appris qu’il fallait être commercial avec les clients : sourire, rapidité, compliments, pas forcément sincère, c’était secondaire, mais un minimum de service.

Sébastien Garin tâta délicatement la bourse dans la poche de son pantalon, mais ne la sortit pas, parti comme c’était, c’était un chiffre délirant qui allait sortir. Cela dit, intelligente comme elle était Mademoiselle Louisa Maulne décèlerait certainement le rappel à l’ordre. Sarah Geisler oubliait juste qu’elle n’était pas fille de boutiquier, mais Second de l’Inquisition à Forbach, et qu’on était persuadé qu’il était tant et autres choses.

« A moins que le service ne soit plus rapide. »

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MessageSujet: Re: Il faut faire face   Il faut faire face Icon_minitimeJeu 29 Juil 2010 - 19:41

Attendait-il qu’elle lui dise ouvertement les choses ? Cela pouvait s’arranger. Louisa était connue pour sa forte tête. D’autant qu’à présent elle n’avait plus personne à protéger dans ce pays. Elle était, comme les antiques mercenaires, débarrassée de la moindre peur, des responsabilités humaines. Ils l’avaient tous créé. Elle ne le regarda pas prendre place. Son ignorance était le plus beau cadeau que l’Inquisiteur pouvait trouver en ce lieu. En avait-il seulement conscience ?


La clientèle sentait peu à peu une chape de plomb s’installer sur la boutique. Le soleil ne quittait pas la pièce. Pourtant la pièce changeait en même tant que la propriétaire. Un orage peut venir de n’importe où. Qu’il lui donne une seule occasion d’abattre sa foudre !
Malgré toutes les traites à payer la commerçante était incapable de faire « contre mauvaise fortune bon cœur ». Au fond le Fil Blanc pouvait être coupé sans la faire sourciller. Mais faire semblant… Ce serait renier les siens, son sang, son passé. Qu’il ne s’échauffe pas ceci dit, car toutes les autorités de Forbach lui étaient insupportables, à commencer par Maestriani. Leur politique anéantissait trop d’âmes pour être soutenue.


Garin voulait décidément entretenir les braises entre eux. Que ce soit conscient ou non peu importait. Les effets étaient directes eux.

Au moment où Louisa allait, répondre à ce sous entendu, l’une des filles apparue dans la pièce. C’était Juliette. Juliette qui avait depuis toujours pressenti les événements malencontreux. Elle n’était pas beaucoup plus jeune que son employeuse. Son embauche avait été faite trois ans plus tôt suite à la mort prématurée de Michael. Des circonstances peu engageantes, qui pourtant ne l’avaient pas rebutée.
Alors, quand elle entendit le silence de mademoiselle Maulne, quand ses yeux reconnurent la silhouette qui allait s’assoir, son sang ne fit qu’un tour. S’il y a une chose qu’elle savait c’est qu’il fallait éviter de contrarier ces deux individus. L’un était un haut représentant de l’autorité papale, et l’autre une femme bafouée par le pouvoir catholique. Les mettre en présence équivalait à déclencher une guerre ouverte.


-« Je vais vous préparer tout cela monsieur Garin. … Bonjour. Excusez-nous, la période est un peu compliquée.»


La petite ouvrière affichait un sourire de vendeuse tout à fait charmant. Le reproche avait en effet été entendu par les deux femmes. Juliette en quelque sorte devenait la conscience de cette maisonnée. Il lui fallut à peine un regard alentour pour comprendre quel était l’objet du service attendu. En découvrant l’air de la gérante une boule d’angoisse lui serra la gorge. Il fallait désamorcer cette situation dans l’instant ! Vive la jeune ouvrière attrapa le pantalon, sans pour autant oser quitter la pièce.
Louisa fusillait littéralement le jeune homme du regard. Il venait lui dire, à elle, que son enfant faisait des bêtises de son âge. Ne s’avait-il pas, que l’un de ses officiers avait fait tuer ses deux nièces… de tous justes cinq ans elles aussi ! Soit il était d’une maladresse sans pareil, soit d’un sadisme à toute épreuve. Mais rien ne filtra de ses lèvres rosées. Elle se faisait violence pour emprisonner une bile acide.


Il ne se serait probablement rien passé si Sébastien avait gentiment attendu. C’était une remarque mesquine qui déclencha un mécanisme dévastateur. Les personnes malheureuses perdent si facilement le contrôle de leurs nerfs. Il était dans son antre. Elle pouvait parfaitement l‘égorger sur place. Et dieu sait que l’envie ne manquait pas. Juliette allait déjà à la recherche de Clotilde la plus ancienne de toute, la plus sage aussi. La vieille femme qui peut être pourrait arrêter l’ire naissante de l’endeuillée.
Elle approchait de lui dans l’une de ses sempiternelles robes blanches. Ses iris étaient deux flammes sombres. Il n’y avait rien en elle de tremblant et c’était sans doute le plus inquiétant. Il y avait prés d’elle le souvenir des jumelles et de leurs parents. A cet minute le reste du monde ne l’intéressait nullement. Il n’y avait que ce désir de faire souffrir l’un d’entre eux. Elle le regardait debout face à lui prête à porter des coups.


-« Vous voulez dire, aussi rapide que vos hommes pour mettre à sac une maison. Ou bien que des flammes pour asphyxier des gens innocents, aussi rapide que cela monsieur Garin, c’est cela ? »

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MessageSujet: Re: Il faut faire face   Il faut faire face Icon_minitimeLun 2 Aoû 2010 - 8:46

Il fallait bien que ca sorte à un moment ou à un autre, mais qui avait réellement commencé ? Sébastien Garin avec sa remarque désagréable, ou bien Mlle Maulne avec son accueil pincé ? A moins que ce ne soit dans des évènements plus anciens qu’il faille regarder… Sébastien Garin en avait la trace dans ses archives, mais il n’en avait pas les visages, il n’en avait pas la conscience. En quoi des statistiques peuvent elles être aussi dangereuses ? Le Second par définition n’était censé s’occuper que de la partie administrative de l’Inquisition, et c’est ce que faisait Sébastien Garin depuis presque trois ans, bien que cette dernière année ait changé légèrement son statut.

Dans ces conditions, pourquoi s’étonner qu’il soit parfois d’une insensibilité administrative ? Et puis, derrière Sébastien Garin, il y avait Sarah Geisler, qui était trop préoccupée par ses propres problèmes pour se préoccuper de ceux des autres. Seul David avait le droit à autre chose, et Mère Mattea depuis très peu.

Dans cette maison, à chaque fois qu’une nouvelle personne entrait dans la boutique, on augmentait d’un degré le niveau d’hostilité générale. La petite couturière avait été conciliante, mais sa tentative de désamorçage était tombée à plat par manque de courage. La gérante commença doucement à irradier la colère et Garin eut des doutes sur s’il avait bien fait de la provoquer. Il ne connaissait pas Mlle Maulne, peut être était-elle de ces personnes qui ont une colère dévastatrice ? Dans ce cas, c’était dommage.

Alors seulement, ce que la gérante brûlait de dire sortit de ses lèvres. Paroles aussi venimeuses que glacées, qui firent frissonner Sébastien Garin. Il n’était pas un homme qui était du genre à rire sous l’insulte, tellement imposant qu’il se levait et écrasait de sa taille et son charisme quiconque se dressait face à lui. Au contraire, tout au contraire. Ce genre de réplique empoisonnée l’affectait, et il ne savait pas rire face à la colère de quelqu’un.

Elle attaquait à la fois l’institution et la personne. Peu importe pour l’Inquisition, Garin n’était pas dedans par idéalisme et les insultes envers l’institution n’étaient pas faites pour lui déplaire. En revanche, elle ne pouvait pas laisser passer une insulte personnelle sans tenter de se défendre, il ne souhaitait pas qu’on l’appelle « tueur » ou « sadique ». Il ne maîtrisait pas ce qu’on disait de lui dans son dos, mais face à lui, il ne le permettait pas, car il ne se sentait pas l’âme mauvaise.

Le plus simple pour se défendre était trouver un autre coupable, et le coupable idéal venait tout juste d’être exécuté.

« J’admets que Gabriel Touchedieu perquisitionnait en un temps records, j’admets que ses bastonnades étaient aussi courtes que efficaces et fréquentes. Mais je souhaiterais plutôt voir ce pantalon réparé, pour que je puisse retourner travailler ensuite.

Si vous aimez les comparaisons morbides… »


Faites donc aussi rapidement que Touchedieu Le comprendrait elle ?

« Je ne prends aucun plaisir à tuer ou faire tuer. Les fumées qui asphyxient ne sont pas mon spectacle préféré »

La seule fois où elle avait apprécié, c’était lorsque c’était le Frère François qui s’était étouffé.

« Et les violences perpétrées par Gabriel Touchedieu ont dans la majorité des cas dépassé mes ordres. Je ne saurais être tenu responsable pour des actes qu’il a décidé de faire seul. Cela est il suffisant pour que vous acceptiez mes excuses d’avoir été aussi sec ? »



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MessageSujet: Re: Il faut faire face   Il faut faire face Icon_minitimeMar 3 Aoû 2010 - 18:06

Sans qu’il n’en eu conscience lui il y avait un lourd passé entre eux. Un passé qui lui portait préjudice avant même cette première rencontre. Il était avant tout un nom. Celui auquel on se référait, pour justifier une action des hommes de l’Eglise, dans cette ville. Alors toute politesse mise à part il était quasiment impossible de rester en bon terme avec la commerçante. Juliette le savait au fond et c’est pourquoi sa fuite avait l’air si désespérée.


Louisa connaissait l’histoire, la véritable histoire, de toutes ces immondices. Elle avait vue de ses yeux, monsieur Institoris prendre ses quartiers au Château de Frauenberg. De ses vingt ans de jeune fille, il ne lui restait que le son inquiétant des chevaux de la petite armée divine. Ils avaient tout envahi en quelques jours, prétextant la sécurité et l’ordre. Mensonge. Leurs auras avaient assombries les rues natales.
En réalité leur arrivée avait sonné le glas de Forbach. Les saisons prises de maléfice, les eaux empoisonnées, les potences croulantes… tout. Tant d’événement qui pesait sur les épaules des habitants. La Mort suivait chacun de leurs pas depuis bientôt trois ans. Alors qu’importe qu’il ne soit « que » le signataire des condamnations ! Il était des leurs. Cela l’accusait.


Ce presque inconnu devenait malgré lui l’exutoire d’une femme anéantie.
La haine quand elle bouillonne depuis des mois devient la pire des substances. Il n’est plus besoin de banale rancune, de regret, ou encore de remords pour l’éjecter. Et pourtant Dieu sait. Il sait que sa brebis est égarée dans le plus noir des cratères. Car depuis ce feu… depuis ce jour fatal, sa conscience est au supplice.
Alors monsieur Garin n’en sortira malheureusement pas indemne parce que l’âme coupable est toujours la pire des exécutrices.


Le seul rire, que ces deux individus n’entendraient jamais, serait celui du diable en personne. Heureux de la discorde installée sur cette terre ensorcelée. En voyant mademoiselle Maulne se mouvoir l’assistance silencieuse commença à regarder la sortie. Une sage décision s’il en est. Même la vieille dame semblait craindre l’orage. C’est qu’elle avait du sang russe la petite et que cette peuplade était barbare.
Oui elle attaquait tout, tous, parce qu’à ses yeux chacun avait joué son rôle. Que Sébastien fasse appel au pendu était prévisible. Rejeter la faute sur autrui un comportement de coir et d’idiot. Il lui donnait de l’huile pour alimenter son feu. Ce… Il n’y avait pas de mot. Bien sûr elle ne l’avait pas vu donner l’ordre à ses hommes. Puisqu’alors elle était heureuse dans les bras de Romain. Pourtant ses entrailles réagir sur l’instant.


-« « Efficaces » ? C’est votre mot pour définir une tyrannie installée dans notre ville ? De votre bureau n’avez-vous pas vu le Mal que les votre ont engendré. Vous qui vous disiez sauveurs.
Votre pantalon sera prêt. Je crois que je peux priver vos mercenaires divins de vous quelques minutes encore. Ou bien est-ce trop difficile de voir les conséquences directes de vos actes ?



Qu’allait-il ajouter ? Si… si quoi. S’il avait eu une conscience ? S’il s’était rendu compte à temps que le bûcher est la pire des sentences. Les peurs des hommes créent d’elles-mêmes l’Enfer. Il avait fallu tout cela pour le comprendre. La jeune femme l’avait trop bien compris. Elle ne voulait pas être aussi lucide être aussi mûre sur les péchés. Elle aurait dû vivre une vie simple. On lui avait ôté le plus bon. Gangréné son cœur de femme.
Elle aurait rit.


Mais qui, excepté un démon, peut prendre plaisir à cela, ou à n’importe quelle autre mort ? Avoir vu vos hommes pendus par vengeance, va peut être à votre préférence ?
Ou bien faut-il plutôt entretenir les peurs collectives par la main du Père Marcus pour satisfaire un spectateur tel que vous ! »



Presque un an jour pour jour que les gens avaient applaudi. Folie.
Se moquait-il ? Elle n’en avait pas l’impression. Son venin en devint plus corrosif. Il se dédouanait. Pleutre. Mais qui sont ces hommes qui ont le pouvoir de tout détruire ! Mon Dieu. La voix de l’accusatrice ne change pas. Ses traits sont plus durs encore. Elle n’entend pas que dans son dos la porte s’ouvre pour offrir la liberté aux auditeurs in désirés. Qu’ils partent tous ! Elle n’en avait que faire de ces dames mal attifées.


Des excuses pour ce matin. Mais pas pour le reste monsieur. Vous en répondrez tôt ou tard. Votre négligence n’est pas excusable. J’espère que vous le savez. Que vous soyez le second ou bien le pape en personne ne change rien au fait que des gens ont été tué sans AUCUNE raison.
Je ne sais ce que vous fait dans cette ville excepté nous assassiner. »



Que faite vous d’autre monsieur Garin ?
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MessageSujet: Re: Il faut faire face   Il faut faire face Icon_minitimeMer 4 Aoû 2010 - 21:49

Sébastien Garin entendait le moindre mot prononcé par Mlle Maulne, et il aurait volontiers voulu ne pas en avoir la possibilité, être sourd, pouvoir se boucher les oreilles avec les mains sans avoir l’air puéril, mais ce n’était pas à l’ordre du jour. Il fallait boire le calice jusqu’à la lie, voir les choses en face.

Sébastien Garin ne se considérait pas comme mauvais, mais en même temps qui se dit cela face à lui-même ? Ce qu’il faisait était de l’ordre du légal, il n’avait donc rien à se reprocher et s’il avait tué ou fait tué des innocents, c’était en toute bonne foi. La bonne foi est elle donc blâmable, dès lors qu’elle mène à des résultats tragiques ?

D’autres inquisiteurs auraient ressortis d’autres arguments, où seraient ressortis les notions de Justice Divine, de Châtiments, de l’immunité qui était nécessairement acquise par le fait que l’Inquisiteur était le bras armé de Dieu sur Terre. Ces lieux communs, aussi creux qu’ils soient, protège l’inquisiteur de telles remises en cause, car il s’appuie alors sur ses croyances. Mais quand comme Sébastien Garin on n’est pas dévoué corps et âme à l’institution, quel est son refuge ? Aucun, vous êtes exposés aux intempéries et devez soit vous prostrer en attendant qu’elles passent, soit passer outre.

Mais Sarah Geisler ne voulait pas ignorer ces mots. Cette furie de gérante aimerait bien la voir en enfer, elle lui voulait du mal comme tant d’autres avant elle. C’était un sentiment de profonde injustice qui agitait celle qui jouait Sébastien Garin : elle savait qu’elle n’était pas une mauvaise personne, mais son parcours et sa fonction démentait cela. On l’accusait non pas de faire, mais d’être : être sadique, être insensible, être prêt pour la damnation, appartenir à Satan. Et chacune de ces accusations était fausse à ses yeux. Une mère qui aimait son fils comme elle était elle digne de la damnation ? Certainement pas ! Un simple humain qui ne cherchait qu’à avoir la paix prenait il plaisir à tuer ou faire tuer ? Certainement pas ! Mlle Maulne ne connaissait pas les contraintes qu’elle avait, ni la nature exacte de son poste :

Le Second n’était PAS un décideur, un commandant. Il était une sorte de relais technique, un pivot administratif, celui qui effectivement signait les mandats et les condamnations, mais qui ne les demandaient pas. Du moins était ce le cas avant la Clairière aux Muguets. Depuis il avait repris la main, et personne ne se rendait compte que pas une seule action n’avait été entreprise par l’Inquisition depuis.

Pourquoi cette haine ? Etait ce un drame personnel ? Oh oui c’en était un à tous les coups. Mais pourquoi diaboliser ? N’y avait il donc pas déjà assez de passion pour en rajouter ? Et pourquoi s’acharner sur le Second en particulier ? Il était le moins pire d’entre les inquisiteurs, il essayait justement de limiter les dégâts…

« Pourquoi autant d’acharnement madame ? Pourquoi diaboliser ? Je ne suis pas l’Oracle, je ne suis pas un démon ! Ce que vous me prêtez comme plaisirs et comme personnalité n’est que le masque de vos peurs ! Je ne suis pas le vampire que vous décrivez, je ne suis pas le monstre que vous aimeriez voir. Oui, ma signature est partout, mais vous rendez vous seulement compte qu’il s’agit de mon travail, que je signe les perquisitions et les arrêts parce que c’est ce que l’on me demande ?

Non vous préférez croire que j’aime voir la mort chez les autres. Ah la douce odeur de graisse brûlée qui suinte des corps, les cloques grosses comme des poings qui défigurent le visage des brûlés vifs… vous croyez que j’aime voir ca ? Et les langues noires des pendus, vous croyez que je ris devant ? Les veuves qui craquent, je les recherche ?

Pourquoi vous acharner sur moi ? Parce que j’ai un visage qui pourrait être plus viril, parce que j’ai des yeux trop clairs ?
»

C’était parti tout seul, mais il était vrai que la plupart des mauvais à-priori sur Sébastien Garin avait pour origine son androgynie. Rien à faire, ne pas pouvoir déterminer immédiatement le sexe d’une personne agaçait les hommes comme les femmes. Comme si l’on frustrait leur besoin de tout catégorier.

« Si vous cherchez quelqu’un à charger de votre fiel, tournez vous ailleurs, je ne fais que mon travail, et j’essaie vraiment de le faire dans les limites de ma fonction et celles de l’Inquisition.

Tournez vous vers Lorenzo Maestriani, par exemple. C’est lui qui soutenait Gabriel Touchedieu en douce, qui lui as offert une certaine immunité qui fait que je ne suis pas au courant de la moitié de ses méfaits, j’en découvre tous les jours. Il s’est certes opposé à l’Oracle, mais d’une manière tellement destructrice qu’on peut douter du bien. Adrien d’Hasbauer s’entendait raisonnablement avec Institoris, ils collaboraient presque. Lorenzo Maestriani a commencé par briser ce lien, et à crée un climat malsain de peur et de complot qui a fini par affecter même l’inquisition : Louis s’est découragé, les inquisiteurs se sont déshinnibés, et je me suis retrouvé seul.

Allez voir Maestriani un jour, vous verrez si j’ai tort. »



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MessageSujet: Re: Il faut faire face   Il faut faire face Icon_minitimeJeu 5 Aoû 2010 - 15:52

Monsieur Sébastien Garin était pour ainsi dire un malchanceux. Il était entré dans un lieu ou la langue de bois avait été arrachée par les événements. Louisa Maulne n’aurait jamais été aussi mauvaise, aussi venimeuse, si -au court de ces dernières années- la mort ne l’avait pas autant approchée. A croire qu’elle s’acharnait.
La privant successivement d’un frère, d’un père, d’une sœur et de nièces. C’était intolérable. La souffrance ne s’encombre, ni de raison, ni de justice. S’ils étaient morts frappés par la foudre, ou bien noyés Lou aurait haï les éléments. Si les fantômes avaient réussi à manipuler sa famille la jeune femme serait devenue tueuse d’esprit. Mais il se trouve que c’est cette institution qui était responsable de tout. Car n’est-ce pas eux qui étaient arrivé en premier. N’est-ce pas eux ?! Les sorcières ne s’étaient manifestées que plus tard. Après.
Si. Si. Il y avait tant de tentation à refaire le court des événements. Et changer un détail. Un seul petit détail qui épargnerait les siens. Ils ne reviendraient jamais. Ils étaient morts ! Morts, pour avoir vécus comme tout le monde. Morts. Ils ne méritaient pas une fin pareille !


Il se trouve que l’un des coupables était à quelques pas. Et plus Louisa parlait, plus sa colère s’épanouissait, comme une fleur venimeuse. Il fallait extirper toutes ces émotions, avant qu’elles ne la dévorent de l’intérieur. Le second en l’écoutant lui permettait de laisser son souffle se débarrasser des pensées mortifères. Du moins c’est à espérer.
L’esprit humain n’est pas fait pour résister à « cela ». Elle avait dû maintenir sa famille à flot pendant plus d’un an. Jamais elle ne leur avait reproché. Ce n’était pas cela. Ils étaient sa famille, et elle se serait damnée, pour leur donner la paix. Elle aurait tout fait. Mais, même une demi-déesses supplierait qu’on la laisse… craquer. Qu’on la laisse montrer à quel point elle était malheureuse, dévastée… pitoyable.
Depuis que sa mère était repartie pour la Russie plus rien ne pouvait lui offrir un semblant d’appui. Tout ce qui constituait sa vie avait disparu. Envolé vers des cieux dont elle ne voulait plus entendre le vent.
Alors qu’on lui pardonne. Un peu de charité pour une jeune femme au bord du gouffre.


Savait-il ce que c’était lui, de voir les êtres les plus chers vous quitter brutalement ? Non, mademoiselle Maulne ne connaissait rien de sa vie. Elle n’avait jamais rien voulu savoir de tout ces hommes. Ils étaient venus et leur avait volé leur liberté. C’était une méthode qui les désavouait à jamais à ses yeux. Qui plus est son caractère droit, humain, ne comprenait pas comment un individu pouvait volontairement participer à ces actes ?
Tout homme avait le choix. Il avait le choix de dire « non ». De refuser, que sa personne soit impliquée dans un comportement abject. Que sa conscience supporte le poids de pécher inavouables. Ceux qui le niait était des lâches, ou pire des menteurs. Menteurs oui ! Comme cet employé qui voulait se dédouaner face à elle. Ho non elle ne le laisserait pas manipuler les mots à son avantage.


-« Mes peurs comme vous dites, c’est vous qui les avaient créé et entretenu ! Votre présence a tout engendré. Vous le savez.
Non. Vous êtes pire qu’un vampire, vous êtes un idiot, un imbécile, si vous croyez –réellement- que « faire son travail » excuse la barbarie de celui-ci ! »



Son énumération morbide lui donnait la nausée. Il voulait la convaincre. Il voulait qu’elle abandonne son accusation, son « acharnement ». Il était plein d’espoir. Il avait tort de l’être. La détresse rendait entêtée. Elle s’y accrocherait, un radeau, qui lui éviterait de tomber dans les eaux de l'Achéron. Peut être.
Le rire sorti comme un dard moqueur.


-« Je me moque de vos traits comme de votre nom. Vous pourriez être noir, femme ou vieillard que vous resteriez un acteur de notre malheur à tous. »


Pensait-il sincèrement que son sexe changerait quelque chose ? Que mademoiselle Maulne serait une féministe si convaincue qu’elle s’adoucirait ? Non ça ne changerait rien au fond. Il, elle avait agit. Les rumeurs sur ce personnage ne l’intéressaient pas. Il pouvait bien avoir les secrets les plus dangereux ça ne lui servirait à rien.
Mais Sarah avait de la chance c’est vrai. Elle avait de la chance, que dans sa colère, la couturière n’ait pas le regard professionnel. Qu’elle n’exerce pas cette acuité visuelle qui venait toujours l’appuyer dans son travail. Car depuis bientôt dix ans, la jeune femme exerçait l’art de décrypter les silhouettes, d’entrevoir les corps sous les tissus, pour pouvoir ensuite les mettre en valeur. Un talent apprit par mère et père qui la rendait si efficace dans sa vocation.


Ailleurs ? L’Italien comme on le surnommait dans les rues. Le dirigeant de cette cité. Enfin non, disons le remplaçant du Vicomte. Personne ne l’avait réellement choisi. Il avait profité du trouble, du chaos pour s’immiscer. Louisa ne l’appréciait pas plus.
Mais son père avait toujours retenu ses intentions belliqueuses contre le pouvoir en place. Il avait été la voix tempérante de son existence. Prônant le recueillement plutôt que le combat. Monsieur Maulne en homme réfléchit voulait que leur famille vive en paix. Il voulait, que sa fille oublie les sorcières, qui avaient rendu folles les femmes de sa vie. Il voulait qu’Irina soit heureuse et non vengeresse. Mais Jean n’était plus là… pour protéger les puissants, de sa petite fille.


-« Pourquoi ne pas l’avoir arrêté avant ? Avant qu’il ne soit trop tard. Avant que tout le monde parte. Vous avez tous laissé un fou devenir roi.
Oui… Je le verrais. Lui aussi. »



La voix de mademoiselle était moins haute. Elle n’était pas douce, mais plus calme, retrouvant le glacé. Sébastien avait dans une certaine mesure raison. Il n’était pas seul dans toute cette affaire. Cela ne le rendait pas plus innocent à ses yeux. Mais cela lui offrait une nouvelle proie. Il avait agit en se sens, elle en avait conscience. Qu’importe. Puisque tous entendrait sa sentence de femme.
Clothilde était entrée dans la pièce en silence. Elle regardait sa petite Louisa avait une tristesse infinie. Quel dommage. Quel affreux gâchis, pour une si tendre jeune fille, d’être devenue si… acide. Les mains jointes sur son ventre elle attendait patiemment.


-« Vous auriez peut être dû partir vous aussi. »
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Sébastien Garin
Conseiller de la Suprema
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MessageSujet: Re: Il faut faire face   Il faut faire face Icon_minitimeSam 7 Aoû 2010 - 12:02

Pourquoi continuer à livrer un combat qu’on ne pouvait gagner ? Pourquoi s’entêter à avoir raison face à une femme qui avait signé la condamnation, le verdict et avait archivé l’affaire ? Sébastien Garin se posait de plus en plus la question, et sentit que cette fois ci, on avait réellement atteint l’impasse, le débat ne pouvait plus progresser. Il fallait songer à la sortie, mais comment s’en sortir sans perdre la face ?

Sébastien Garin avait tenté d’ignorer, puis de se défendre, puis de se justifier, il ne voulait plus que fuir maintenant, loin de cette furie, de cette boutique, de cette ville devenue une prison sans murs. Il avait déjà suffisamment de mal à fermer la porte de la chambre des remords tout seul, si la tailleuse s’y mettait il n’était pas couché de si tôt.

« Ca suffit j’en ai assez entendu. Je reviendrai chercher d’ici une heure ce pantalon, juste le chercher. Si je n’ai pas apaisé votre colère par ce que j’ai déjà dit, je ne réussirai pas alors je laisse tomber. Allez chercher ailleurs vos réponses, je n’en ai pas d’autres à vous proposer. »

Il était dans une situation où en l’absence publique de Louis, il était devenu l’incarnation de l’Inquisition, alors qu’il devait être le seul inquisiteur de Forbach à ne pas vouloir y rester et qu’il cherchait à « retourner dans le civil ». Il n’avait donc pas envie à la base de défendre l’Inquisition bec et ongles. Autre chose relativement pénible à supporter : se faire accuser de vouloir provoquer la violence, alors que justement Sébastien Garin tentait de provoquer le départ de l’Inquisition par la lassitude. Mais comment parler du marché conclu avec Europe ? C’était impossible.

Il n’y avait qu’une chose à faire : rentrer la tête et fuir. Fuir sans tenir compte du qu’en-diras-t-on. De toute façon, Mlle Maulne lui prouvait qu’une quelconque autre attitude était vouée à l’échec. Alors…
Alors Sébastien Garin réajusta rapidement son gilet et se prépara à sortir, joignant ses actes à ses paroles. Il passa sa main là où il n’y avait pas de barbe, ne pouvant s’empêcher finalement de dire :

« Ne me jugez pas trop durement. Je ne cherche pas à tuer tout le monde contrairement à ce que vous croyez. Au contraire, je souhaite que l’Inquisition soit libérée de Forbach. »

Et non l’inverse : Forbach libérée de l’Inquisition. Qui emprisonnait qui ? Qui empoisonnait qui ? Il y avait des victimes des deux côtés, forcément moins du côté de l’Inquisition, mais lorsqu’on regardait en proportion, seul le récent massacre rétablissait l’équilibre entre population et inquisiteur. Les robes noires et blanches saignaient parfois aussi, on l’oubliait.

Mais dès qu’un camp de « méchants » se dégageait, il n’y avait plus de justice pour eux. Quels que soient la motivations de leurs actes, la pureté de leurs intentions, la réalité de leur engagement, ils n’avaient droit à aucune compassion. Les Inquisiteurs incarnaient le mal désormais, c’était définitif, coulé dans le sang. Les chevaliers du Bien incarnaient le Mal. Cela voulait il dire que les Filles du Diables étaient sanctifiées ? Elles faisaient partie de la population de Forbach, il y avait des chances qu’elles soient plaintes comme des martyrs.

Forbach devenait une ville réellement malsaine.

« Et ultime chose : regardez les choses avec lucidité, peut être votre vision de chaque camp sera-t-elle plus juste. Diaboliser l’Inquisition, c’est sanctifier les Sorcières. Est-ce réellement cela que vous voulez ? »

[Je te laisse conclure ma grande]
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MessageSujet: Re: Il faut faire face   Il faut faire face Icon_minitimeJeu 19 Aoû 2010 - 19:27

Il fuyait donc. La fuite était depuis toujours le repli des faibles. Un soldat abattu par la première salve. L’Ordre était si peu persévérant dans sa « grande vérité » On aurait put le croire, lui, plus résistant aux attaques paysannes. Impossible que cette jeune belliqueuse soit la première à lui cracher ses accusations. Il avait bien vu la haine de Forbach en mai. N’avait-il pas entendu toutes ces âmes hurler leur impuissance ? La pendaison n’avait que renforcé un sentiment enfoui. On ne voulait plus des hommes de Dieu ici.
Les yeux noirs regardaient cet homme défait. En rendant les armes il donnait plus de poids au discours de Louisa Maulne. Ce n’était pas très surprenant. Qui pouvait répliquer sereinement à un esprit perdu ? A n’en pas douter celui-ci l’était. Les semaines s’égrainait lentement sans parvenir à la soigner. Jeune et sur la voie de la folie. Si personne ne la réveillait de son cauchemar elle en vêtira toute la ville.


Un sourire hautain éclaira le visage de la dame. Croyait-il pouvoir lui ordonner quoi que ce soit ?! Lui ? Sa conscience en avait peut être assez entendu. Mais le cœur de son interlocutrice lui n’avait pas assez dit. Elle aurait voulu avoir une de ces maudites rapière et le transpercer de part en part. Imaginant les tortures du Diable lui-même. Puisque leurs âmes à tous deux étaient déjà destinées au feu éternel. Fort heureusement une frontière n’avait pas encore été franchit.


-« Allez à confesse, je suis sûre qu’IL aura des réponses. »


Il en avait assurément plus besoin qu’elle. Qu’il y a voir son grand gourou, pour lui demander un pardon éphémère.
Ça. Elle n’en crut pas ses oreilles. C’était d’une ironie abjecte. Un ricanement et d’un mépris certain monta de la gorge de la femme. Il fit frémir ceux qui la connaissaient. Un ricanement qui aurait presque put s’achever en un hurlement de lionne. Un cri de guerre. Il inversait les rôles avec beaucoup de souplesse. Mais ce n’était pas drôle non, c’était… écœurant. Il voulait passer pour la victime. Faire passer l’Inquisition pour innocente ! Quel aplomb ! C’était bien lui le fou.
Sa robe vola le long de la silhouette de tragédienne. Elle avait amoindrit la distance entre eux.


-« Alors dépêchez-vous de sauver votre maudite peau. »


Manichéenne elle l’était. Comment faire autrement dans ce pays ? En ces heures noires choisir son camp s’était choisir sa vie.
Eux. Les envahisseurs. Ils ne leurs disaient que ce qu’ils voulaient. Ils imposaient. Sapant toute leur liberté au nom du Bien. Alors non, mademoiselle Lou, n’irait pas pleurer sur les exécuteurs. On ne pleurait pas pour l’ennemi. On le regardait pleurer. Ou bien alors plus tard, bien plus tard. Quand la mémoire aurait été tannée par les années. Quand des pluies diluviennes auraient effacé les traces de la Croix. Plus tard elle retrouverait un semblant de tolérance. Elle avait enterré les siens il y à peine un mois. Qu’espérait-il ? Un pantalon…

Bien sûr Sébastien ignorait que le charme du Puit avait indirectement provoqué le décès de Michael Maulne, son frère. La réponse fusa avec une autorité naturelle.


-« Rejeter votre camp ne me rend pas partisante de l’autre pour autant. Je suis excessive mais pas aveugle. Les sorcières sont aussi dangereuses que vous.
Votre guerre au nom de la Bible a changé la ville. Votre présence, les a sortis de leur trou, ou peut être l’inverse.
Ce qui est sûre c’est que votre présence au uns comme aux autres qui a mit fin à la paix. Je ne sanctifierais ni vous, ni elles, bien au contraire. »



Jamais. Ces putains démoniques pouvaient pourrir en bas. Leur meute de damnées avait fait autant de dégâts ici. Tout pouvoir eues-elles Louisa ne les béatifierait pas. Il aurait fallu qu’elle ait peur de ces femmes. Louisa n’éprouvait plus aucune peur. Ce qui serait sans aucun doute un problème. Quoi qu’il en soit elle ne prendrait partie ni pour l’un ni pour l’autre. Elle serait contre eux.


Elle regarda la vendeuse ouvrir la porte à Monsieur Garin avec un air mal à l’aise. Louisa ne fit pas un seul geste. Ses flammes noires suivant le dos de ce monstre peureux.
Les filles s’arrangeraient pour qu’elle ne le croise pas. Les muscles de la jeune femme s’étaient progressivement contractés. Cette altercation avait fait réagir son esprit autant que son corps et elle en sortait épuisée. Pourtant le brasier refusait de s’éteindre pour de bon. Il fallait qu’elle s’occupe. Elle avait besoin de voir Romain. Mais il était en voyage pour quelques jours. Alors le choix fût tout trouvé. Elle laissa là son commerce.


-« Clotilde vous fermerez à 6 heures. Je sorts. »


Avec son départ c’est le Fil Blanc qui se remit à tisser. Cinq minutes plus tard le pantalon du petit garçon était réparé et attendait la mère. Il attendait repassé et plié alors que la vie reprenait son court dans un silence encore tendu. Les deux employés se lançaient de fréquents regards. Elles étaient inquiètes pour leur dame. Mais il n’y avait rien d’autre à faire que de lui obéir. Pour l’heure personne ne pourrait l’aider puisque monsieur le Baron était loin. Ils jouaient de malchance aujourd’hui.
La jeune endeuillée se dirigeait vers la sortie de Forbach. Elle était à pied et sous le soleil elle semblait bien digne dans son silence. Comme une colombe aux ailes noircies.


*Terminé*
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